Le rôle de la CECAM dans le développement rural

Les classes sociales 

Il faut observer qu’il n’y a pas de classes dans toutes les sociétés, les classes sociales apparaissent lorsqu’il y a dans une société des tendances à la diversification des activités sociales et qui s’accompagnent d’une différenciation entre le niveau des individus formant la société. Cette tendance à la diversification des activités entraine les diversifications de niveau de vie et elle apparait à mesure que les sociétés s’ étendent, mais il existe aussi à l’intérieur des sociétés une capacité à maintenir tous les individus du même groupe à un même niveau économique. C’est le cas des Indiens du Nord-Ouest des USA. Cette société pratique la cérémonie du Potlatch. Elle consiste dans une destruction périodique de biens et les éléments de richesse de la société.
Le mécanisme qui consiste à la destruction périodique des richesses fonctionne comme un phénomène interdisant la formation de classe sociale et il est impossible de distinguer les uns des autres par la richesse. Il faut que les sociétés s’étendent et cela entraine une diversification des activités sociales. On peut essayer de provoquer une altération des différences des classes sociales en se forçant de donner à l’individu la même formation intellectuelle.
D’où l’importance de l’instruction et aussi en leur donnant le même niveau de vie.
Dans la société moderne, une classe technocratique est apparue. Ce sont des technocrates formant une classe distincte et ce sont ces technocrates qui sont des défenseurs des idéolo- gies politiques dominantes. Ils sont chargés de préparer le plan de développement suivant l’idéologie officielle du pays.
Dans les sociétés stratifiées en classe, il y a une hiérarchie de classes qui s’opère, les unes sont jugées supérieures à d’autres considérées comme inferieures. Ces classes sociales vont défendre des valeurs différentes.

Intégration sociale et socialisation 

Intégration sociale 

L’intégration est en premier lieu le résultat de la socialisation.
De ce point de vue, ce propos rejoint celui de Maurice CUSSON qui parle aussi de l’intégration sociale qui « est définie par la qualité et l a fréquence des relations qui se nouent au sein d’un groupe aussi que par le degré d’engagement de ses membres dans les activités com munes. Un groupe est intégré quand ceux qui le composent se connaissent, se parlent, s’apprécient, s’aident mutuellement et sont engagés dans des activités part agées » .Dès lors, à partir de cette définition, les consciences individuelles cèdent la place à une conscience collective fortement installée. Où l’individu, faisant partie d’une communauté se sent investi par le seul fait qu’il y est intégré selon le Bon (Gustave le BON). D’où cette intégration, dans sa dimension optimum, poussera un individu à accomplir des actions inattendues. Par ailleurs, dans la mesure où la conscience collective l’emporte sur la conscience individuelle, il viendra le moment où l’individu unifierait son intérêt personnel à celui de la communauté.

Socialisation / Education 

Le sens que nous donnerons à l’éducation sera celui d’Emile DURKHEIM qui l’assimile à la socialisation : « l’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qu i ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclame de lui la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est pratiquement destiné » . Nous prenons alors, l’éducation comme le processus de socialisation d’un individu où il ne cessera, durant sa vie de se socialiser ou d’être socialisé par des adaptations multiples à son environnement naturel et culturel qui peut changer dans l’espace et dans le temps. Dans le cadre d’une logique communautaire comme l’exige notre devoir, on peut prendre la conception de Claude Javeau en, analogie « Devenir Homme, s’hominiser […] se socialiser . C’est la raison pour laquelle les apprentissages sont groupés sous le vocable de socialisation . Il ne s’agit pas, au demeurant , d’apprendre simplement à reproduire des comportements par imitation, mais bien d’intérioriser le social (en premier lie u) en fait, la société, lui-même, c’est-à -dire , ce qu’il à d’objectif pour d’individus : ses règles , ses lois, ses coutumes, ses normes, ses valeurs » . Autrement dit, l’éducation est le processus adaptatif, le processus d’interaction sociale qui implique l’identité cultuelle d’une société ou communauté donnée où l’intériorisation de la valeur renvoie à l’intégration sociale qui induirait à la participation des acteurs sociaux aux objectifs de la société.

MONOGRAPHIE (ZONE D’ETUDE)

Pour réussir notre Etude, il faut bien cadrer d’abord le terrain de recherche. Alors, nous allons décrire la commune rurale d’AMBOHITRIMANJAKA.

Généralité sur Ambohitrimanjaka (Monographie de cette commune)

Administrativement, AMBOHITRIMANJAKA est une commune rurale qui se trouve dans le district d’AMBOHITRATRIMO, dans le région d’ANALAMANGA, avec le code postal 105. Cette commune est située à 12 km à l’Ouest d’Antananarivo Renivoh itra, croisement vers l’Ouest sur la Route Nationale 58 (RN 58), route dingue. Ce croisement où se trouvent les marchands des Arts Malagasy est nommé ANTSAMPANANA. Ambohitrimanjaka a pour limitrophe la commune Antehiroka et la commune d’Akadimanga au Sud, à l’Ouest l’arrondissement d’Ambohimanarina, et à l’Est la commune d’Ampangabe.

Historique de la commune

Dans l’ancien temps, cette bourgade de l’Imerina, vautrée comme un îlot avec un sommet de 1376 m d’altitude, entre les fleuves SISAONY au sud et l’IKOPA à l’Est, était aussi habitée par les Vazimba.
Ces premiers occupants l’ont dénommée TAFOHASINA, parce que cette colline était un refuge privilégié et inviolable des exilés de sang royal fuyant les éventuelles répressions de leurs pairs nantis du pouvoir. Et ce, jusqu’au moment où les premiers réfugiés de l’Imerina venaient cohabiter ave eux, en les dérangeant, mais sans les gêner. II en est ainsi d’ANDRIAMBE, surnommé RAVODIHAZO, petit fils d’ANDRIANTOMPOKOINDRINDRA d’Ambohimalazabe. Puis ANDRIAMANJAKATOKANA, le dauphin de son père ANDRIANTSITAKATRANDRIANA pour régner à MAHATSINJO, fut pourchassé par son frère cadet ANDRIANTSIMITOVIAMINANDRIANDEHIBE lequel fut aveuglé par la soif du pouvoir et de la prise du trône par la force. Sa mère RAFOLOARIVO, elle, et toute sa suite parvinrent à TAFOHASINA et pouvaient ainsi échapper à un massacre fratricide. Ils furent aperçus par ANDRIAMBE, son oncle pré- établi à T AFOHASINA et celui-ci les a accueillis à bras ouverts, a intronisé le prince dauphin au sommet de la bourgade dite AMBONIVOHITRA et depuis, la ville de TAFOHASINA se faisait appeler déraciné tous les arbres de sa prairie afin, de pouvoir guetter les envahisseurs; il a ainsi reçu le surnom de RAVODIHAZO.
Au fil-des années, cette appellation est simplifiée en AMBOHITRlMANJAKA (Ville de celui qui règne), malgré l’ironie des jaloux, tels qu’ANDRIANTSIMITOVIAMINANDRlANDEHIBE et ses descendants qui l’ont traduit en AMBOHITSIMANJAKA (Bourgade de celui qui ne règne pas). ANDRIAMANJAKATOKANA fut l’unique roitelet de l’Imerina et le grand roi ANDRIANAMPOINIMERINA, lui-même, a reconnu cette parenthèse de l’histoire des rois.
Du fait du statut très particulier de la bourgade de TAFOHASINA, désormais dénommée AMBOHITRIMANJAKA, des familles différentes composées de quatre pères et de quatre mères issus de la haute bourgeoisie hiérarchique de l’Imerina, les «EFA-DRAY, EFA-DRENY», y trouvèrent aussi refuge. Ils s’y installaient, par leur arrivée respective, et cohabitaient paisiblement, grâce à des DINA (pactes) de coexistence, tels le « VOKATRA », le « LAIBOKAKELY » et le « OZONA AMBAVAHADY» Plus tard, un lieu de sculpture commun fut érigé, en leur mémoire, à ANKADIAMBANA. Ci-après, ces différentes familles de« EFA-DRAY, EFA-DRENY» :
1. Les TAMPANGA, descendants d’anciens nobles japonais, parvinrent à AMINAMPANGA, ancien nom d’ANOSIMANJAKA, un petit situé à 2 km de la bourgade principale, vers le 12è siècle. Ils s’y installèrent, se marièrent avec les femmes de leur milieu, s’éparpillèrent jusqu’à TAFOHASINA et cohabitaient avec les descendants de RANAVALOTSIMITOVIAMINANDRIANA, fille d’ANDRIAMASINAVALONA (1675-1710). Ils devenaient à leur tour des sujets de ladite princesse (01 fokontany).

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Etablissements socioculturels et poste 

La commune possède quelques infrastructures socioculturelles : un tranompokonolona et une Bibliothèque Ludothèque (Annexe alliance française). Elle possède aussi quatre (4) salles d’œuvres et quatre (4) Espaces pour accueillir la différente manifestation et événements culturels… On a finalement une annexe de la Poste Malagasy.

Equipements sportifs 

La Commune possède trois (3) terrains de Foot – Ball (foot à 11, foot à 9 et foot à7). Il existe aussi quatre (4) terrains de basket – Ball, et deux (2) terrains de Volley –Ball.

Les principaux projets de la Commune 

Généralement, l’activité dominante au sein de la commune, c’est l’activité agricole. Nous avons dit que les 80% sont dans le domaine agricole, et qu’environ 50% de la population  vivent dans la pauvreté et ont besoin du soutien de la Commune.

La commune a plusieurs types de projet : Projet social, projet économique, projet culturel

Concernant le projet économique : on a l’entretien des digues de protection (Fefiloha), des petits barrages et prises d’eau. On a la construction d’un barrage sur le fleuve d’Ikopa pour irrigation des superficies cultivables au Sud dudit fleuve (projet intercommunal). On a l’identification, publication et la mise en valeur des sites touristiques, la restauration, l’ hôtellerie et parc d’attraction. On a la création des groupements ruraux basés sur les secteurs économiques et la population vulnérable. Pour le projet social, on a l’adduction d’eau potable et les éclairages publics. On a également l’extension des bâtiments d’enseignements publics, Lycée Ambohitrimanjaka,
Collège d’Enseignement General (CEG), certaines Ecoles Primaires Publiques ou EPP. On a aussi la construction des latrines et des douches publiques.
Concernant le projet culturel, on a le renforcement d’une culture et d’un environnement favorables au développement technologique, on a aussi l’aménagement des terrains de sports, du marché.
En somme, cette première partie nous amène à continuer cette étude sur la contribution de la micro finance pour le développement rural. Nous avons analysé l’approche thématique et la monographie de cette commune. C’est la première partie et nous allons passer à la deuxième partie concernant le rôle de la CECAM sur le développement rural.

LE RÔLE DE LA CECAM DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL

Dans la deuxième partie, on va voir les généralités de la caisse d’Epargne et de crédit Agricole Mutuel (CECAM). Ce sont les explications de la problématique et l’analyse des impacts apportés par la CECAM pour les populations. D’abord, nous devrons connaître les mécanismes et les spécificités de la CECAM, son histoire, son mode de fonctionnement, les différents services octroyés par cette institution. Ensuite, nous devrons analyser les motivations d’adhésion, non adhésion, le désagrément du service financier. Enfin, nous devrons approfondir les impacts du rôle de la CECAM sur les domaines sociaux et économiques, ainsi que culturels.

SPÉCIFICITÉ ET MECANISME DE LA CECAM

Ce chapitre met en relief les valeurs de la CECAM. Ainsi, il décrit la particularité des modes de fonctionnement de l’institution.

La particularité de la CECAM

La micro finance est concrétisée par la mise en place des associations mutualistes et des associations non mutualistes. La CECAM est une institution de micro finance de type mutualiste où seuls les membres bénéficient de services financiers (prêts, aides financières). Elle a été crée pour soutenir financièrement les ruraux afin d’amoindrir le taux de pauvreté.
Par définition, la CECAM est une institution de micro finance mutualiste, régie par la loi n°2005-016 du 29 septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle des institutions de micro finance. Elle est composée majoritairement par des agriculteurs. Cette institution a obtenu l’agrément de la commission de Supervision Bancaire et Financière le 24 mai 2000 sous le n°001/00-CSBF.

Les employés de la CECAM et leurs attributions

Les responsables de l’URCECAM

Le directeur régional

Le directeur régional a pour responsabilité d’assurer la bonne gestion de l’URCECAM et ils gèrent les caisses sous sa responsabilité selon le cadre de la politique générale et les objectifs du Conseil d’Administration.

Le directeur adjoint

Le directeur adjoint aide le Directeur Régional dans l’accomplissement de sa mission pour le bon fonctionnement de l’URCECAM, il supplée en cas d’empêchement ou d’absence du Directeur Régional.

Le responsable de crédit

D’abord il participe à la réunion du COP (Comité d’Octroi de Prêt) d’une CECAM, Ensuite, il analyse la faisabilité du crédit, il examine les risques encourus par les créances douteuses et litigieuses. Enfin, il contribue au suivi de l’élaboration des dossiers lors de lademande de crédit. L’agent de crédit Il aide le responsable de crédit dans l’accomplissement de ses fonctions.

Le responsable Administratif et financier

D’une part, il s’occupe en général de la comptabilité et des finances c’est-à-dire les enregistrements comptables jusqu’à l’élaboration des états financiers et du bilan.
D’autre part, il encadre les caissiers placés directement sous sa responsabilité qui sont chargés de l’encaisse : le décaissement, l’encaissement, les registres, les fiches indiv iduelles des membres.
Enfin, il est chargé de la gestion administrative et logistique de l’établissement comme l’administration du personnel, la gestion logistique (véhicules, motocyclettes, bic yclettes) et la relation avec les tirs.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET MONOGRAPHIE
CHAPITRE I : Analyse théorique (cadre théorique)
CHAPITRE II : Monographie (zone d’étude)
DEUXIEME PARTIE : LE ROLE DE LA CECAM DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL
CHAPITRE III : Mécanisme et spécialité de la CECAM
CHAPITRE IV : Motivations et obstacles à l’adhésion à la CECAM
CHAPITRE V : Impacts de la présence du service financier de la CECAM
CHAPITRE VI : Attitude des gens sur le rôle de la CECAM pour le développement rural.
TROISIEME PARTIE : DYNAMIQUES DES ACTIVITES PROFESSIONNELLES
CHAPITRE VII : Expériences et acquisitions du stagiaire
CHAPITRE VIII : Suggestions
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
ANNEXES

projet fin d'etude

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