La psychoéducation
Dans les deux milieux présentés ici haut, il est possible de constater qu’un psychoéducateur est présent. Selon l’École de la psychoéducation (n.d.) de l’ Université 18 de Montréal, la psychoéducation est « une discipline qui se spécialise en prévention et en intervention dans le domaine de l’ inadaptation psychosociale. » (parag. 1). Les actions du psychoéducateur dans son rôle sont alors d’ analyser les difficultés d’ adaptation d’un individu dans une perspective développementale ainsi que de mettre en place des stratégies de prévention et de réadaptation (École de la psychoéducation, n.d.). D’ ailleurs, suite à l’adoption de la Loi modifiant le code des professions et d ‘autres dispositions législatives en 2009 (Loi 21), le champ d’ expertise et les activités réservées du psychoéducateur sont maintenant d’ « évaluer les difficultés d’adaptation et les capacités adaptatives d’une personne atteinte d’un trouble mental ou neuropsychologique attesté par un diagnostic ou par une évaluation effectuée par un professionnel habilité. » (Gouvernement du Québec, 2013, p.18). En d’ autres mots, l’ intervention psychoéducative vise donc à rétablir l’ équilibre de la personne conséquemment à une situation vécue par celle-ci, par une série d’ actions afin qu’ elle puisse accroitre son potentiel adaptatif (Ordre des psycho éducateurs et psychoéducatrices du Québec [OPPQ], 2010).
L’ évaluation sert donc à cibler l’ensemble des capacités adaptatives de la personne puisque chaque individu est différent (Pronovost, Bergeron et Trudel, 2009). De plus, afin de présenter concrètement la manière dont le psychoéducateur applique son rôle auprès des différentes clientèles, il importe également de définir ce qu’ est une pratique professionnelle. Selon le Dictionnaire Larousse, la pratique est ce « qui s’ intéresse ou est relatif à l’application d’une discipline, d’ une connaissance, ou qui vise directement à l’ action concrète, par opposition à théorique. » (n.d.b, parag. 1). Pour le terme professionnel, il s’ agit d’une personne « qui exerce régulièrement une profession, un métier, par opposition à amateur. [ … ] Qui exerce une activité de manière très compétente. » (Dictionnaire Larousse, n.d.c, parag. 1-2). Il s’ agit donc de la manière dont un professionnel va exercer concrètement son métier. Pour ce faire, trois aspects sont centraux pour le psychoéducateur, soit: les opérations professionnelles, la structure d’ensemble et le concept de l’ adaptation.
Selon Gendreau (2001), l’opération professionnelle vise à segmenter les étapes par lequel le psychoéducateur exerce de manière rigoureuse son accompagnement auprès de ses clients (voir Figure 1). On retrouve huit différentes opérations, soit : 1) l’ observation; 2) l’ évaluation préintervention; 3) la planification; 4) l’organisation; 5) l’ animation; 6) l’ utilisation; 7) l’évaluation post-situationnelle; ainsi que 8) la communication qui est présente tout au long de ce processus. Pour mieux comprendre ces aspects, une brève description est présentée. Le premier segment est l’observation et sert à recueillir l’ensemble des informations qui aideront le professionnel à cerner la problématique de son client. À partir de ces données, il réalisera dans son évaluation pré intervention une analyse et relèvera des hypothèses. Ensuite, la planification vise à déterminer le plan d’ intervention dans lequel des objectifs, des moyens et des modes d’ évaluation y sont inscrits. De cette opération découlera ensuite l’ organisation. Le psychoéducateur évaluera les éléments concrets à mettre en place dans le cadre de ces interventions. Les cinquième et sixième opérations peuvent être réalisées au même moment puisqu’ elles sont étroitement liées. L’animation consiste à réaliser l’ activité qui a préalablement été organisée.
En ce qui concerne l’utilisation, Gendreau (2001) mentionne qu’il s’ agit de « la poursuite, à un autre niveau, de la logique enclenchée par l’ animation. » (p. 148). En effet, le psychoéducateur utilisera ses observations qui ont lieu au cours de l’animation pour fournir une rétroaction à son client. L’ évaluation post-situationnelle consiste quant à elle à analyser ses observations et ses utilisations réalisées afin de réévaluer si nécessaire ses hypothèses et le plan d’intervention. En terminant, la communication est impliquée dans chacune des étapes précédemment nommées. Il s’ agit de tout mode permettant de transmettre un message à l’autre personne. Concernant la structure d’ensemble, il s’ agit d’un modèle qui comprend 10 composantes à considérer afin d’organiser l’intervention auprès du client (voir Figure 2; Gendreau, 2001). Ce modèle est d’ailleurs celui qui est utilisé à la quatrième étape des opérations professionnelles. On y retrouve: le sujet (le client), les objectifs de l’ intervention et le professionnel lui-même. Il y a également: le programme (le contenu de l’ activité); le système de responsabilité (rôles et tâches des acteurs); les moyens de mise en interaction (moyens permettant de mettre en relation le sujet avec le contenu); les codes et procédures (règles de conduite et valeur de l’ intervention et du milieu); le temps (durée); l’espace (le lieu où se déroulera l’ intervention); et le système d’évaluation et de reconnaissance (moyens pour évaluer l’ atteinte des objectifs).
La pratique d’intervention technoclinique et son implantation La technologie est un outil actuellement utilisé dans les programmes spécialisés des CISSS/CIUSSS et en milieu scolaire auprès des PPDIITSA (Abdous et al., 1997; Laforest, 2013 ; MÉES, 2018; Mongeau et Lussier-Desrochers, 2017; Viens et al., 2012). À ce titre, en 2016, Lussier-Desrochers a défini ce mode d’ intervention comme étant de l ‘intervention technoclinique. Peu importe le professionnel qui l’ utilise, il s’ agit de l’ application d’une « modalité d’ intervention utilisant les technologies numériques dans une visée d’ adaptation et de réadaptation auprès de personnes présentant des déficiences ou des incapacités. » (Lussier-Desrochers, p. 14, 2016). D’ ailleurs, les résultats de ces recherches démontrent que le déploiement de technologies dans le secteur de la santé et des services sociaux doit être réalisé à l’aide d’ un processus rigoureux afin d’ assurer sa pérennité et sa réussite (Dupont, 2012; Laforest, 2013; Lussier-Desrochers et Caouette, 2012; Lussier-Desrochers et al., 2013). Selon Collerette, Delisle et Perron (1997), ce processus fait référence à un changement organisationnel puisqu’ il s’ agit de modifications relativement durables qui seront apportées dans un sous-système de l’organisation et qui seront visibles par les acteurs présents. Ce constat a d’ ailleurs été relevé dans des études réalisées au Royaume-Uni portant sur des travaux similaires (Aspinal et Hegarthy, 2001 ; Parsons et al., 2006, 2008; Seale, 1998).
Selon leurs résultats, trois éléments de gestion doivent être mis en place pour y parvenir, soit: la planification, la formation du personnel et le soutien (Aspinal et Hegarthy, 2001; Parsons et al. , 2006, 2008; Seale, 1998). Ces recommandations viennent donc appuyer celles d’autres chercheurs (Caouette et Lussier-Desrochers, 2012; Chalghoumi et al. , 2007; Dupont, 2012; Laforest, 2013 ; Lussier-Desrochers et Caouette, 2012, 2013 ; Lussier-Desrochers, Caouette et al., 2012; Lussier-Desrochers et al., 2013 ; Lussier-Desrochers et al. , 2013a, 2013b; Poellhuber, 2001). Dans les écrits, il est également recommandé d’avoir une VISIOn claire du processus de déploiement technoclinique et des objectifs afin d’évaluer précisément les ressources nécessaires (Corriveau, 2010; Dupont, 2012; Lussier-Desrochers et Caouette, 2012, 2013; Lussier-Desrochers, Caouette et al. , 2012). Pour y parvenir, Collerette et al. (1997), Le Loarne et Blanco (2009) ainsi que Lussier-Desrochers (2017) mentionnent qu’il est important de considérer et d’informer tous les acteurs concernés par ce changement. D’ ailleurs, impliquer ces personnes permet également de diffuser les informations nécessaires au changement, recueillir les points de vue sur le sujet ainsi que de clarifier les attentes, les résistances aux changements et les préoccupations de chacun (Bareil 2004; Collerette el al. , 1997; Kotter, 1996; Lussier-Desrochers, 2017; Rivard, 2006). À cet effet, Bareil (2004) et Rivard (2006) conseillent d’ effectuer à plusieurs reprises ce transfert ce qui permet également de recueillir des informations sur les points de vue des personnes.
Définition du robot
Plusieurs définitions d’un robot sont présentées, et ce, autant dans les ouvrages de référence littéraire que dans la littérature scientifique (Breazeal, 2003; Dautenhahn et Billard, 1999; David, Matu et David, 2014; Feil-Seifer et Mataric, 2005; Fong, Nourbakhsh et Dautenhahn, 2002, 2003). D’abord, dans le Dictionnaire Larousse (n.d.d), le robot est soit considéré comme : 1) une machine étant capable de bouger et d’ effectuer des actions ou encore; ou 2) un appareil automatique pouvant effectuer des actions selon une programmation qui est fixe ou modifiable. Dans le même ordre d’ idée, Fong et al. (2003) ont apporté des précisions et proposent une définition d’un robot social en écrivant que ce sont: des robots pour lesquels l’ interaction sociale joue un rôle clé. Plus précisément, nous dé.crivons des robots présentant les caractéristiques « humaines sociales » suivantes : exprimer et/ou percevoir des émotions; communiquer avec un dialogue de haut niveau; apprendre / reconnaître les modèles d’ autres agents; établir / maintenir des relations sociales; utiliser des signaux naturels (regard, gestes, etc.); présenter une personnalité et un caractère distinctifs; peut apprendre / développer des compétences sociales. [traduction libre] (p. 3) Plus précisément, les auteurs mentionnent qu’un robot social a comme principale fonction d’ interagir avec autrui. D’ ailleurs, Fong et al. (2002, 2003) ont réalisé un sondage afin de développer une taxonomie du robot social. Leurs résultats sont décrits dans un rapport dans lequel ils présentent différents types de robots sociaux ainsi que l’ensemble des caractéristiques qui peuvent être considérées dans la conception d’une telle technologie.
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