Le réseau des observatoires OPD

DEMARCHE SCIENTIFIQUE

Les tempêtes de décembre 1999, Lothar et Martin, ont été des plus virulentes pour le secteur forestier français induisant des perturbations environnementales, économiques et sociétales importantes (Birot et al., 2009). Avec des vents supérieurs à 140 km/h, 1,7 million d’hectares de forêts, soit 11 % de la forêt française, ont été exposés à des vents violents (Wencélius, 2002). La France est le pays qui a connu le plus de dégâts devant l’Allemagne et la Suisse avec 45 départements fortement touchés (Figure 2) et 7 % de la surface forestière endommagée (Inventaire Forestier National, 2003). Parmi les régions françaises, la Lorraine et l’Aquitaine ont été les plus touchées, les dégâts inventoriés dans ces régions ont représenté un tiers des dégâts nationaux. Le volume de dégâts induits par les tempêtes s’élève à 97 millions de m3 de chablis, composés à 55 % de résineux et 45 % de feuillus. Cette estimation a été réalisée dans les forêts dont le couvert a été détruit à au moins 10 %. Les dégâts diffus n’ont donc pas été pris en compte alors que Pignard et al. (2009) ont soulevé leur importance car ils représentent une part conséquente du volume endommagé. En les prenant en compte, ils estiment un volume total de probablement 176 millions de m3 de chablis, soit 8,3 % du volume de bois sur pied des forêts françaises. Ce volume ne représente que les dégâts induits directement par les tempêtes. Bien que l’estimation soit difficile, en prenant en compte les chablis secondaires facilités par la tempête (e.g. attaques de scolytes), le volume de bois endommagé serait bien plus élevé.

Les observatoires de la dynamique de végétation après tempêtes sont des réseaux de placettes permanentes qui ont été mis en place à la suite des tempêtes de 1999 dans l’optique d’étudier la dynamique spontanée non assistée de la végétation au sein de trouées post-tempête sur une période de 15 à 20 ans. L’objectif principal était d’identifier d’éventuelles situations de blocage de la régénération naturelle et de définir des itinéraires sylvicoles à la suite d’intempéries climatiques comme les tempêtes. Trois réseaux, répondant à différents questionnements et couvrant différentes zones géographiques, ont été mis en place : Par convention dans la suite du texte, sauf mention contraire, l’observatoire des peuplements dévastés (OPD) fait référence à l’ensemble de l’OPD Alsace-Lorraine et l’OPD National. L’OPD a été mis en place dans des peuplements fortement touchés par les tempêtes de 1999, avec au moins 90 % du volume sur pied impacté. Toutes les unités expérimentales sont installées dans des trouées d’au moins 2 ha, avec une majorité dépassant les 5 ha. Les unités expérimentales ont été établies dans des peuplements où la régénération préexistante était a priori peu ou pas présente et qui étaient considérées comme des sites potentiellement problématiques par le gestionnaire forestier. L’échantillonnage visait l’obtention un large gradient stationnel, basé sur l’analyse du pH du sol avec un minimum à 3,7 et un maximum à 8,1 pour l’horizon de surface, et de type de peuplements pré-tempête, basé sur l’avis des gestionnaires forestiers et sur l’analyse des souches. Le nombre d’unité expérimentale par modalité est présenté Tableau 2.

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Le réseau des observatoires OPD est un projet complexe réunissant de nombreux partenaires, des moyens financiers et humains importants et nécessitant une coordination sur plusieurs années. Les protocoles réalisés ont évolué au cours du temps, à la fois pour ajouter des données manquantes et pour s’adapter à l’évolution de la régénération. Plusieurs études et publications ont été réalisées depuis l’installation des observatoires, dans lesquelles sont décrits plus ou moins complètement les protocoles adoptés (Lacombe et al., 2009; Mengin, 2006; Quiñones-Nadler et al., 2005; Van Couwenberghe, 2008, 2010, 2011). L’historique des actions menées au sein du réseau depuis sa création est répertorié Tableau 3. Le schéma des unités expérimentales OPD est équivalent quelle que soit la taille de la trouée. Ce sont des sites de 90 m de côté (0,8 ha) avec une zone tampon de 5 m. Quatre placettes circulaires de 10 m de rayon, numérotées de 1 à 4, sont installées à 30 m par rapport au centre de l’unité expérimentale aux grades 50 (placette 2), 150 (placette 3), 250 (placette 4) et 350 (placette 1) (Figure 4). Au sein de chaque placette, trois placeaux circulaires de 2 m de rayon, numéroté A, B et C, dont les centres ont été installés à 0 gr (A), 133 gr (B) et 266 gr (C) à 9 m par rapport au centre de la placette considérée.

 

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