Le réseau d’alimentation en eau potable

Les services socio-sanitaires de base

Le réseau d’alimentation en eau potable

La ville de Guédiawaye était en moyenne desservie par un réseau d’alimentation en eau potable de 172.189 ml en 1999. A l’exception de la commune d’arrondissement de médina Gounass, l’ensemble de la ville est branché au réseau d’eau courante.
La couverture de la ville par le réseau potable est bonne et s’élargie annuellement avec la mise en œuvre de programmes tels que le Programme Sectoriel Eau (PSE) et le programme Eau à Long Terme (E.L.T).
Financé par la banque Mondiale, le PSE a réalisé 4OO bornes fontaines et 36.000 branchements sociaux. Dans la CANL 99% des ménages sont branchés au réseau d’eau potable (voir tableau suivant). Les rares maisons dépourvues de ce service sont souvent certaines situées dans des quartiers spontanés comme « la cité baraque ».
Le recensement général de population de 2002 faisait ressortir l’existence de 36.062 ménages dans le département de Guédiawaye. Ce nombre comparé aux chiffres fournis par la SENELEC, montre que la ville est aujourd’hui presque entièrement raccordée au réseau d’alimentation électrique.
Ces chiffres colossaux cachent mal l’amertume des ménages très indignés par la fréquence de coupures électriques et de la cherté des factures. En effet sur les 400 ménages visités, 314 se plaignent de la qualité du service de la SENELEC qui fournie l’électricité de manière non permanente.
Cependant les faits constatés et confirmés par la société responsable révèlent l’existence de quelques poches à électrifier surtout dans les quartiers Angle Mouss et « cité baraque ».
Toutefois le branchement du dernier quartier cité au réseau d’alimentation électrique risque de poser à priori des problèmes car la nature précaire de l’habitat ici favorise souvent des incendies d’autant plus que ce quartier jouxte le grand marché Ndiarème où les branchements clandestins à risque sont notés.

Le bilan des équipements sanitaires

Dans ce secteur, la commune ne dispose que de deux (2) structures à savoir le poste de santé de Hamo 5 et la maternité d’Angle Mouss 2 qui se trouve prés du marché Ndiarème. Ce qui est très insuffisant dans la mesure où ces deux (2) structures à elles seules ne peuvent pasprendre en charge tous les malades de la localité.
Ces derniers vont dans les structures sanitaires limitrophes comme le centre hospitalier de Roi de Baudouin ou ailleurs pour se soigner. De même, elles ne sont pas bien équipées en matériels ce qui pose des problèmes d’utilisation de soins. Cette situation défavorable a poussé les acteurs municipaux et les populations locales à faire de ce secteur une des priorités de leurs actions. C’est ainsi que les acteurs municipaux de concert avec leurs partenaires ont envisagé de créer une nouvelle maternité tout en réfectionnant l’ancienne maternité d’Angle Mouss (réfection qui d’ailleurs est en cours).
De même la mairie prévoit de doter la commune d’une ambulance pour l’évacuation des malades. Il est aussi prévu d’après la mairie d’augmenter le personnel médical qui fait défaut dans la commune. Cette dernière dispose d’un cabinet médical situé sur la corniche en face Hamo 6.
Conscientes de l’importance du volet sanitaire, le pouvoir local a décidé de mettre l’accent sur la prévention et une politique sanitaire à l’intérieur des quartiers en y associant les ASC,OCB, GPF, GIE, etc. Ces derniers s’adonnent à des campagnes de sensibilisation à travers lesquartiers pour mieux imprégner les populations des maladies qui touchent le plus la zone comme le paludisme.
En définitive, malgré tout le sacrifice matériel et humain consenti dans le domaine sanitaire dans la commune d’arrondissement, ce secteur fait face à quelques défis que sont : construction d’un autre poste de santé et rééquiper celui existant ; construction d’une deuxième maternité ; augmenter le personnel médical ; doter la commune d’une ambulance ;etc.

Les infrastructures scolaires

En faisant l’état des lieux des infrastructures scolaires au sein de la commune d’arrondissement, nous nous sommes rendu compte que cette dernière dispose de huit (8) établissements préscolaires qui assurent la formation des enfants âgés de 2 à 5 ans. Elle compte également quatre (4) autres écoles publiques d’enseignement élémentaire que sont : l’école de Hamo 4, de Ndiarème A et B et de l’école 18. En plus nous y retrouvons neuf (9) écoles privées dont la plus remarquable est celle de Sainte Abraham logée dans le quartier Angle mousse.
Outre ces écoles, la commune dispose aussi d’un grand lycée à savoir le lycée Seydina Limamou Laye (LSLL) qui absorbe la quasi-totalité des élèves admis au BFEM de la ville de Guédiawaye, de Pikine, de même que quelques élèves venus de différentes horizons comme Yeumbeul, Thiaroye ou Malika…Il serait bon de signaler que le lycée fait partie des lycées les plus grands du pays. Cependant la commune est dépourvue de collège d’enseignement moyen public mais elle dispose des privées comme Zénith Alpha, le Littoral et Ablaye Lo dont la capacité d’accueil reste limitée.
La commune dispose aussi de « daaras » implantés au sein des divers quartiers et de franco arabes dont le plus important est « Mawridou Zhaman ».

Le réseau d’assainissement

L’assainissement des eaux pluviales

Le système d’assainissement des eaux pluviales et des eaux usées reste très faible dans la commune d’arrondissement et même dans tout le département de Guédiawaye. En effetdepuis 1999 le linéaire de ce réseau reste bloqué à 12.070 ml et des statistiques fournies parl’ONAS accréditaient à la ville un taux de 12,8% concernent l’évacuation de ses eaux usées par un réseau régulier d’assainissement.
Dans la ville seule la commune d’arrondissement de Golf Sud dispose d’un réseau d’évacuation des eaux usées qui est du reste très déficitaire.
Par ailleurs il faut souligner que la nature sablonneuse du sol et la position assez profonde de la nappe dans la quasi-totalité du périmètre communal favorisent l’infiltration des eaux de ruissellement. Toutefois, ce système d’assainissement naturel des eaux pluviales est de plus en plus perturbé par des extensions non contrôlées et sans limites des habitations sur la voie publique et par des actions tendant à imperméabiliser le sol (dépôts de gravats) et à gêner le cours naturel de l’écoulement des eaux de pluies.
Aussi les réseaux d’assainissement individuel prédominent et sont installés de façon anarchique dans les habitations. L’insalubrité se traduit également par la stagnation des eauxpluviales qui constituent des vecteurs de transmission du paludisme ainsi que d’autresmaladies infectieuses.

L’assainissement des eaux usées et des ordures ménagères

Dans ce domaine, il est bon de rappeler que la commune ne dispose pas de système d’évacuation des eaux usées et la collecte des ordures n’est pas assurée de façon permanente.
La plupart des maisons sont équipées de fosses septiques et déversent leurs eaux usées sur laplace publique ; pour ces populations l’espace public est le prolongement de l’espace domestiquepar conséquent tout y est permis. Cette pratique participe grandement à la pollution de la nappe phréatique du sous-sol. En effet le cout de la vidange est très élevé d’après quelques personnes interrogées, il se situe aux environs de 15 000f à 20 000f CFA par fosse.
Pour faire face à un tel problème, les autorités municipales ont décidé de construire des puisards dans tous les quartiers de la commune. Au total 630 puisards collectifs ont été construits dans la zone pour les populations. Ces puisards étaient sous la responsabilité de ces dernières de façon rotative, à tour de rôle. Une mauvaise perception du bien public par les populations a entrainé la fermeture ou la destruction de la quasi-totalité des puisards.
Les responsabilités sont partagées entre les acteurs municipaux qui ont en charge la construction des puisards et les populations qui sont chargées du suivi et de l’entretie n des puisards. Ces derniers auraient couté environ 207.046.500f CFA d’après la mairie.
Mais reste à trouver une solution générale à ce problème de déversement d’eaux usées car tous les ménages ne sont pas en mesure de s’acquitter des 25% pour la construction des bacs à laver et des fosses septiques adéquates. Cela est du ressort de la municipalité qui, interpellée sur la question rétorque que « devant la modicité du budget communal, nous ne sommes pas en mesure d’éponger ces 25%, ni de prendre en charge le cout revenant aux populations ».
D’une manière générale, l’insuffisance d’infrastructures en matière d’assainissement est engrande partie la cause des nombreuses difficultés que rencontrent les habitants de lacommune.
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L’environnement est aussi victime du problème de la collecte des ordures ménagères.
Rappelons que cette tache était assurée jadis par la Communauté Urbaine de Dakar (CUD), sous le label « projet ville propre ». Mais depuis la dissolution de cette structure, la question de la collecte des ordures reste un calvaire pour les espaces urbains. L’enlèvement des ordures qui devait être quotidien ne l’est que de temps en temps.

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Les espaces verts et de sport

L’espace situé le long de la corniche bordant les cités Hamo a longtemps été perçu comme propice pour accueillir un espace vert. D’ailleurs cet espace fut clôturé et abritait des bancs publics pour permettre aux populations de s’y promener.
Aujourd’hui la forte demande foncière et une mauvaise gestion des espaces publics dans la commune ont fait qu’une grande partie de ce périmètre soit victime d’installations irrégulières d’ateliers artisanaux pour la plupart. Aussi l’édification de station d’essence sur la partie frontalière à Hamo 6 a fait disparaitre la possibilité de l’existence d’espace vert à cet endroit.
Seule la partie qui fait face à Hamo 5 transformée en terrain de football reste disponibleaujourd’hui.
Par ailleurs le renforcement du réseau routier par la création de nouvelles routes secondairess’est fait par l’élimination de beaucoup d’aires de jeux pour les besoins du sport.
Faute d’espaces pour le sport, les jeunes se retrouvent chaque soir à la plage accélérant du coup le processus d’affaissement des dunes du littoral ouvrant la porte à l’avancée de la mer qui chaque jour inquiète de plus en plus les populations.

La voirie et le transport en commun

Aujourd’hui Ndiarème Limamou Laye compte trois (3) axes routiers primaires. Il s’agit de la route du lycée, de celle qui relie Ndiarème Limamou Laye à Sam Notaire et de la route départementale 101. A cela s’ajoutent de nouvelles routes bitumées en bon état avecdes largeurs étroites allant de 5 à 7m, qui dessinent un réseau de voies secondaires danslesquartiers réguliers.
La commune ne compte plus de routes latéritiques. Cependant la route reliant le marché Ndiarème aux 2 voies du quartier Notaire et celle longeant le lycée Limamou Layeconstituent le talon d’Achille de ce réseau routier car dégradées et inondées souvent en période hivernale.
Ici la voirie est aussi victime de mauvais entretien par la mairie, ainsi que le creusement anarchique de dos d’âne par les habitants qui accélèrent le processus de dégradation des routes. Là contrairement à celles des centres urbains, les voies sont recouvertes d’une légèrecouche de bitume qui compromet la longévité de ces voies. Ainsi la nature et l’état des routesauront un impact notoire sur la qualité du transport dans la commune.
A Ndiarème Limamou Laye, l’une des difficultés majeures auxquelles sont confrontées les populations reste sans doute le problème du transport. En effet l’état défectueux deroutes primaires importantes (la route du lycée et celle qui lie relie la commune avec celle de Sam Notaire) dans la communication de la commune avec l’extérieur en est lapreuve. A cela s’ajoute le caractère obsolète des cars rapides communément appelés« souper » qui assurent l’essentiel des déplacements en commun des habitants en sont les principales causes.
Notre enquête a révélé que prés de 42% des actifs de la commune travaillant dans le département de Guédiawaye restent confrontés aux difficultés du transport.
Le système de transport est marqué par la vétusté du parc automobile, la faiblesse des moyens de transport en commun, l’absence d’une régie de transport communal, les faiblesses du réseau de voirie (Voir carte 3). La route y demeure le principal mode de transport utilisé pour établir les liaisons intérieures et interrégionales. La commune voit donc dans la mise en placed’un système de transport performant et diversifié, une nécessité.

Conclusion

L’analyse des caractéristiques morphologiques de la commune d’arrondissement de Ndiarème Limamou Laye révèle beaucoup de tares dans l’occupation et l’organisation de l’espace. En effet le déficit criard d’infrastructures et d’équipements sociaux non pris en considération dans l’occupation du sol, ajouté à une absence totale de toute planification spatiale confère à la commune un visage hybride, tantôt elle donne l’image d’une simple banlieue tantôt apparaissant comme proche d’une ville rurale du fait de la fragilité de l’habitat ou de ses nombreux paradoxes ainsi que l’insuffisance des équipements sociaux et collectifs. Autrement dit l’organisation urbaine de Ndiarème Limamou Laye est loin de celle des zones urbaines oùl’utilisation du sol repose au préalable sur une bonne planification spatiale. Elle se rapprocheplus des zones communément appelées banlieues marquées par une insuffisance de politique spatiale et du non achèvement du processus d’urbanisation.
Cette remarque confère donc à la ville de Guédiawaye le statut de grande banlieue avec une unité urbain incomplète. En effet le sol de la ville fait l’objet de diverses formes d’occupation (anarchique) sans tenir compte du rythme démographique encore moins de l’augmentation des besoins de la population. L’existence de maisons en baraque ou encore de ruelles sans issu dans certains quartiers sont des preuves patentes d’une mauvaise politique spatiale.

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