LE QUOTIDIEN DE L’IMPARTITION DE LA R&D AU TRAVERS D’UN CAS ATYPIQUE

LE QUOTIDIEN DE L’IMPARTITION DE LA R&D AU TRAVERS D’UN CAS ATYPIQUE

Ayant choisi la Grounded Theory comme logique de recherche, nous pouvons (devons) avoir recours à divers outils pour ce travail. Souvent considérée comme stratégie de recherche à part entière, l’étude de cas est ici utilisée comme un outil. Une étude de cas est « une recherche empirique qui porte sur un phénomène contemporain dans un contexte réel, lorsque les frontières entre le phénomène et le contexte ne sont pas clairement identifiables et dans laquelle on mobilise des sources empiriques multiples » (Yin, 1994, p23). En 1995, Stake (p xi) ajoute que l’étude de cas est le choix d’un objet à étudier, en effet, un cas doit être étudié quand il a un intérêt spécial, c’est « l’étude de la particularité et de la complexité d’un cas ». Les études de cas doivent être à la fois descriptives, analytiques et explicatives (Yin, 1994). Eisenhardt (1989a) souligne la pertinence de l’étude de cas pour observer la dynamique d’un phénomène. En effet, un des avantages de l’étude de cas est de fournir une situation où l’on peut observer le jeu d’un grand nombre de facteurs interagissant ensemble, permettant de rendre compte de la complexité et de la richesse du phénomène étudié. Comme spécifié précédemment, l’unité d’analyse pour cette étude de cas est l’interaction entre les deux entreprises. Le cas étudié a un intérêt spécial car il se base sur une entreprise impartitrice (E15) qui impartit régulièrement des projets à S3. Ce cas peut être qualifié d’intrinsèque (au sens de Stake, 1995). Même si c’est le phénomène que l’on cherche à étudier à travers le cas, c’est sur le cas lui-même et sur toute sa spécificité que l’étude se basera afin d’en expliquer l’originalité. Les comportements, les problèmes et les contextes chercheront à être compris avec le regard de ce cas particulier. Même si le cas n’est pas généralisable, il est possible d’apprendre beaucoup sur ce qui est général à partir d’un cas unique (Stake, 1995). La richesse d’une étude de cas ne réside donc pas dans son hypothétique généralisation mais dans sa singularité, chaque entreprise apporte à un problème donné sa propre solution, c’est-à-dire une solution possible, non généralisable, non transférable en l’état.

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Le quotidien de l’impartition de la R&D au travers d’un cas atypique 

codes/concepts/catégories ou de nouvelles déclinaisons, ont été utilisés. Toutefois, une autre technique de codage a été mise en place, il s’agit du codage du processus. Ce codage s’attache à travailler sur les processus, c’est-à-dire sur « les séquences en évolution, les actions/interactions qui se produisent dans le temps et l’espace, se modifiant ou quelquefois demeurant semblables en réponse à la situation ou au contexte » (Strauss et Corbin, 2004, p203). A la place de s’intéresser aux propriétés des catégories et des phénomènes, l’action/interaction est observée en notant le mouvement, la séquence, le changement et l’évolution en réponse aux changements de contexte, ainsi que les conséquences de l’action/interaction. La description du cas (section 1), à la fois des deux entreprises et de leurs relations, reprendra les différents points étudiés dans le chapitre 3. Le but de cette étude de cas est de continuer l’investigation empirique d’une manière plus approfondie afin d’obtenir d’autres éléments pour étudier ce phénomène et particulièrement l’interaction entre les deux parties. Le cas peut donc être considéré comme « révélateur ». Ce cas unique, qui restera considéré comme unique, offre la possibilité d’étudier différentes relations entre S3 et différents services de E15. De plus, un entretien a été réalisé auprès d’un autre client de S3, cet entretien a été riche et de nombreuses questions étaient directement liées à S3, cependant puisqu’il a été réalisé en « aveugle », il a été utilisé afin de compléter et de vérifier les dires de S3 et surtout afin de comprendre les différences existant entre un client X et S3 et entre E15 et S3. La seconde section mettra en évidence trois paramètres ressortis de cette étude de cas, il s’agit de la confiance, de la proximité et des relations humaines. Ce cas, qui ne peut être généralisé de par les nombreuses originalités qu’il comprend et de par les biais d’une telle étude, permet d’émettre plusieurs propositions qui mériteront d’être traitées dans d’autres cas dans le futur.

 

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