Le Projet Pilote d’Orpaillage (PPO)

Socio-économie

On a une densité moyenne de 11 habitants au kilomètre carré pour l’ensemble de la région. L’activité agricole fait vivre une grande majorité de la population. Pour les communes d’Andriamena, Brieville, Keliloha, Morafeno, la majorité d’environ 55% de la population et 68% pour Manakana sont des agriculteurs, tandis qu’environ 42% et 30% reçoit leur subsistance de l’élevage, respectivement. La culture la plus importante est le riz, avec les autres productions d’arachides, de  maïs, de manioc, d’oignons selon la région. En outre, les Industries et les services fournissent un emploi à peu près 2% et 1% de la population, respectivement. La commune de Brieville, Manakana, est également un site d’exploitation minière à l’échelle industrielle.
C’est au niveau du système éducatif des élèves que se manifestent les grosses difficultés sociales. Le taux de scolarisation diminue, avec l’inexistence de Collège d’Enseignement General à proximité. Le gel de recrutement du personnel se fait sentir partout. Le FRAM n’arrive pas à payer les scolaires des instituteurs. De plus, l’insuffisance du personnel soignant et des infrastructures sanitaires, aggravé par les faibles moyens à disposition du personnel soignant et l’éloignement des formations sanitaires par rapport aux lieux de résidence de la population, démotivent les habitants et sont à l’origine de la situation sanitaire catastrophique de cette population.

Secteur minier

Prospection aurifère

Dans les régions à climat tropical ou équatorial, la couverture d’altération est si épaisse (de 10 à 100 mètres) qu’il est souvent indispensable de procéder à la réalisation de forages par tarières (manuelles ou mécanisées) pouvant pénétrer la couche meuble jusqu’environ 30 mètres, parfois plus. Le but de cette manœuvre est de vérifier l’enracinement des anomalies afin de savoir si elles sont ou non en place. Un décalage important entre anomalie superficielle et profonde indique souvent un mouvement du sol (anomalie allochtone). En cas de résultats positifs, le but ultime est évidemment la réalisation d’une campagne de forages carottés (souvent diamantés) qui permettra de vérifier l’anomalie ou la minéralisation (teneur, continuité, gangue) en profondeur. Au préalable, il est souvent recommandé de réaliser une courte campagne géophysique pour délimiter l’extension de la structure encaissante. Les principales méthodes utilisées sont le magnétisme (pour les roches basiques à magnétite et/ou pyrotite ou les itabirites), l’électromagnétisme, la résistivité, V.L.F. pour les filons de quartz à or libre, la polarisation induite pour les roches minéralisées en sulfures. Les observations et l’étude de l’altération superficielle des roches minéralisées est également un indicateur précieux pour évaluer la potentialité d’un gîte minéral. La présence d’un corps appelé «chapeau de fer» est par exemple très caractéristique de l’oxydation en surface des minéraux sulfurés riches en fer souvent inclus dans des filons sulfurés ou dans des roches basiques/intermédiaire. Le lessivage différentiel des métaux du à l’altération chimique sous climat chaud et humide est le moteur de la genèse des chapeaux de fer.

Dans la zone étudiée, même si dans certaines régions, des scientifiques ont procédé à la prospection par des méthodes géophysiques, la population procède directement à l’exploitation par le lavage, sans aucune manipulation et les produits sont évacués sous forme brute.
Une prospection par géochimie de sédiments a été effectuée dans la région d’Andriamena en 2005-2006 par le BRGM dans le cadre du Projet PRISMM. Elle couvre une superficie de 8500 km² sur 6 coupures topographiques au 1/100 000. Près de 1800 échantillons ont été prélevés selon une maille de 1 échantillon pour 5 km². La fraction inférieure à 125 µm a été analysée pour or et multi élément. L’interprétation des résultats analytiques met en évidence un certain nombre d’anomalies pour l’or.

Filière  » or « 

La filière  » or  » figure parmi les domaines les plus actifs du secteur minier. Sa force repose surtout sur sa vaste étendue et sur la multiple variété des gisements alluvionnaires et éluvionnaires. Son existence en milieu rural permet une meilleure absorption de la population la plus défavorisée et souvent attirée par l’appât du gain facile. Actuellement, le secteur  » or  » attire de plus en plus l’attention particulière de beaucoup de bailleurs de fonds.
La région de Betsiboka est connue pour ses fortes potentialités en gisement en or, dont Maevatanana, Antanimbary, Andilamena, Brieville … La plupart des exploitations minières se trouvent en milieu rural et dans des zones enclavées. L’orpaillage représente l’activité économique principale de bon nombre de la population. Betsiboka est l’une des régions où les études sur la filière  » or  » sont les plus développées. La forte concentration de l’activité sur l’or dans cette région en est la raison. A condition d’une bonne gouvernance, des résultats significatifs pourront se dégager, une opportunité à saisir dans la lutte pour la réduction de la pauvreté. Les directions techniques, les ONGs et les Consultants ont procédé à l’identification des communes pilotes qui ont fait l’objet d’une série d’interventions.

Parmi les objectifs stratégiques visés, citons entre autres celui de la formalisation des activités minières, celui du renforcement des capacités des orpailleurs ainsi que celui de l’application effective de la réglementation des normes dans le secteur minier. Dans le cadre du RRI, on vise à intégrer les orpailleurs dans le formel, à augmenter les revenus des orpailleurs, à tracer le circuit de commercialisation de l’or dans la région, à maîtriser l’application du prix de l’or et surtout à accroître les ressources des communes par les ristournes. L’équipe du RRI ont projeté dans un délai de 100 jours à doter 10 000 personnes de cartes professionnelles, soit 67% des orpailleurs en activité. La mise en place de kiosques d’achats est en cours dans les fokontany.
A la suite de ces interventions, une augmentation de 50% des revenus des ménages est attendue, ceci par l’accroissement de la production et par la stabilisation des prix au niveau local. 15000 opérateurs seront détenteurs de carte professionnelle. Il s’agit de motiver les orpailleurs à déclarer leur production. L’objectif est fixé à 80% des déclarants.

Renforcement sur la structuration de la filière or

Le PRISMM, Projet de Renforcement Institutionnel de Secteur Minier, est un projet du Ministère des Mines financé par la Coopération Française ayant débuté en juin 2004. Dans le cadre de sa composante 1, dédiée à l’infrastructure géologique et minière, l’opérationnalité du SIGM (Système d’Information Géologiques et Minières installé à la Direction des Mines et de la Géologie) a été démontrée après la saisie des données géologiques et minières sur la zone pilote d’Andriamena (Région Betsiboka). De même, la cartographie géologique de cette zone par le BRGM et son intégration dans le SIGM.

La composante 2, axée vers un appui à la petite mine, était en grande partie consacrée à la structuration de la filière or par sa formalisation et la formation de ses acteurs. Dans ce cadre, une étude de faisabilité pour la mise en place de comptoirs de l’or a été réalisée en 2005 et un Projet Pilote d’Orpaillage (PPO) a été mis en œuvre sur le site d’Androfia à Brieville sur 12 mois avec comme objectif, la formalisation des orpailleurs, l’augmentation de la production d’or grâce à la méthodologie simple du sluice, la traçabilité de l’or et l’amélioration du niveau de vie des orpailleurs.

Le Projet Pilote d’Orpaillage (PPO)

Pendant le PPO, 900 orpailleurs de la commune d’Andriamena et 200 de celle de Brieville ont été formalisés. Trois groupes de 12 orpailleurs ont été constitués sur le site d’Androfia. Ils ont reçu des formations théoriques et pratique sur la législation et la réglementation, la prospection et l’exploitation de l’or, la gestion, l’exploitation avec le sluice, la sécurité et l’hygiène, l’environnement et ils ont été également sensibilisés sur la lutte contre le travail des enfants et le SIDA. La mise en production du sluice (sur 6 mois) a suivi ces formations.
En se basant sur les résultats de l’étude de faisabilité de comptoirs de l’or effectuée par le PRISMM, la KRAOMA a ouvert un comptoir de l’or à Brieville et une annexe à Andriamena afin de canaliser la production des orpailleurs de la zone et d’Androfia en particulier. Le premier comptoir de l’or au pays a été ouvert par la Société à Brieville en 2006.
Celui-ci a pour principale mission de réguler les transactions liées à l’or dans la commune rurale de Brieville, Andriamena, Manakana, Kelilohaet Ampadrana. Outre l’achat et la vente d’or, le comptoir travaille aussi pour sensibiliser la population locale des orpailleurs en vue de les inciter à formaliser leurs activités et enfin pour les inciter à adopter des méthodes de travail plus efficaces.

Dynamique régional du projet PPO

Le PRISMM s’est attaché au cours de l’année 2007, à la diffusion des résultats du PPO dans les autres régions aurifères de Madagascar et ce, en étroite collaboration avec les Directions Interrégionales de l’ex-Ministère de l’Energie et des Mines et de l’Agence de l’Or (représentée par le Bureau du Cadastre Minier, BCMM), ainsi qu’avec les régions dans le cadre des RRI-Or (Initiatives pour un Résultat Rapide). Cette diffusion a consisté en (1) l’information et la sensibilisation des Collectivités Territoriales Décentralisées, des acteurs de la filière or (orpailleurs, collecteurs, bijoutiers, permissionnaires, investisseurs potentiels pour des  comptoirs de l’or), (2) l’inventaire des communes d’orpaillage et du nombre approximatif d’orpailleurs et de la production d’or et (3) deux jours de formation théorique et pratique des orpailleurs formalisés.

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Le concours des Régions, des Communes et des Fonkotany constitue un moteur essentiel dans cette dynamique régionale et surtout, pour le suivi et la pérennisation des activités. Deux éditions de journées de l’or ont été organisées à Soamahamanina dans la Région Itasy et à Miarinavaratra, Région Amoron’i Mania. A chaque mission, un sluice et son plan sont laissés à la commune pour que les intéressés puissent facilement reproduire le matériel. Par ailleurs, des sensibilisations et formations ont été réalisées à Andriamena et Maevatanana.

Exploitants informels

Cas d’Andriamena : cette commune produit moins de 2 kg d’or dans sa production mensuelle. La production aurifère officielle est faible. La majorité des transactions se font en dehors du circuit légal. Pourtant le sud du district de Tsaratanàna de la région Betsiboka apparaît comme l’une des zones de la Grande île recelant beaucoup de ressources minières.
Malheureusement, bon nombre de collectes sont encore illicites malgré toutes les mesures déjà prises, souligne certain responsable communale d’Andriamena. Au passage, on révèle que la commune compte quelque 2000 orpailleurs dont 900 ont bénéficié d’une formation grâce au projet issu du partenariat avec l’organisme PRISMM cité plus haut. Par la suite, tous les participants ont obtenu leurs cartes professionnelles et leurs certificats.

Outre l’exploitation de la chromite, la commune d’Andriamena enregistre chaque mois 1,5 kilo de poudre d’or (de 24 carats) sorti de la localité. Reste à savoir si c’est la production réelle. On constate que certains collecteurs arrivent clandestinement et partent sans se faire prendre. Les collecteurs d’Andriamena qui sont en règle toujours prêts à assumer leurs obligations réclament des actes vis-à-vis des autorités. Sur le marché local, un gramme d’or se vend entre 50 000 et 60 000 Ariary. Effectivement cette pratique est aussi courante dans les autres zones de la région où la prospection et l’exploitation de l’or, est devenue une activité lucratif pour la population.
Le secteur de l’or est ainsi encore informel avec des volumes déclarés de quelques dizaines de kilogrammes alors que la production réelle se chiffrerait plutôt en tonnes. La mise en place récente du comptoir de l’or dans l’un des bassins aurifères vise à organiser le commerce après collecte. Le Gouvernement étudie les moyens de structurer le secteur de la petite mine et favoriser l’implantation d’exploitants acceptant de déclarer leur activité.

Les gîtes secondaires

Ils résultent de l’altération météorique des gîtes primaires et de la reconcentration de l’or par les eaux de surface, cette altération conduisant à la transformation en latérite des roches encaissantes. Une partie de l’or libéré migre vers le bas et peut éventuellement former des concentrations d’intérêt économique à la limite de la roche saine. On distingue :
a) des gîtes éluvionnaires dans lesquels le matériel latéritique a été transporté le long des pentes, sur une faible distance. L’effet de gravité peut provoquer localement des enrichissements en or, même si le gîte primaire originel a des teneurs très faibles ;
b) des gîtes alluvionnaires anciens où alluvions aurifères, plus ou moins consolidées, forment des terrasses surélevées le long des vallées et entaillées par les cours d’eau actuels.
c) des gîtes alluvionnaires actuels où les sables et graviers aurifères forment le lit actuel des cours d’eau. Suivant les cas, l’or peut provenir, soit du démantèlement des terrasses anciennes, soit directement de l’érosion des gîtes primaires ou éluvionnaires. A cause de leur facilité d’exploitation, ces gîtes sont actuellement les plus activement exploités par les orpailleurs.

Géologie structurale

Rappel théorique

Comportement mécanique des roches

Définition

Les contraintes tectoniques sont des forces qui affectent les roches et provoquent des déformations. Ces déformations peuvent être cassantes (en surface) ou plus ductiles en profondeur. La propriété cassante est typi que des failles à l’inverse des plissements qui est caractérisé par une formation ductile. Pour leur état de déformation, pour les structures cassantes, il n’y a pas de grande déformation sans rupture, par contre on a de grande déformation sur tout le volume pour les roches ductiles.

Caractéristiques structurales des roches

Les paramètres intervenant pour la composition ductile ou cassante des roches sont :
la température T: si elle augmente la ductilité augmente
la pression P: si elle augmente la ductilité augmente
Le temps : Une application rapide des contraintes favorise la cassure et une lente favorise la ductilité.
La lithologie.
Une roche cassante est souvent nommée « fragile ».

Les Plissements

Les différents types de failles

Les plissements sont des formations de plis des roches de l’écorce terrestre due aux mouvements tectoniques. Un pli étant une structure courbe issue d’une déformation ductile de la roche. La connaissance de la forme avant la déformation permet de la quantifier. Etant des ondulations, on mesure les plis par leur longueur d’onde (de crête à crête ou de creux à creux) et leur hauteur (de crête à creux). Ils peuvent être microscopiques ou mesurer plusieurs kilomètres de longueur.

Eléments d’un pli

La région du pli où la courbure est maximale est la charnière du pli. Les régions de courbure minimale, situées de part et d’autre de la charnière sont les flancs du pli. Dans un pli, le sens de la courbure est donné par la direction de sa convexité. Ainsi, une antiforme a sa convexité vers le haut et une synforme a sa convexité vers le bas. Les expressions anticlinal et synclinal désignent des antiformes et des synformes dans des roches dont on connait l’âge relatif des couches.

Caractéristiques des plis anticlinaux et synclinaux

Un pli anticlinal présente les couches les plus anciennes au cœur du pli, tandis qu’un pli synclinal présente les couches les plus récentes en son centre. Cependant lorsque des plis affectent une séries renversée, les plis en voûtes ont leur cœur formé de couches plus récentes et ceux en gouttière ont leur cœur formé de couches plus anciennes : ce seront respectivement des « antiformes synclinaux » et des « synformes anticlinaux ».
Dans ces dernières, il est possible de distinguer les variations d’épaisseur des plis dues à la déformation ou encore de distinguer les longueurs relatives des flancs de pli. Il est aussi possible d’avoir deux plans axiaux. Il est également possible de hiérarchiser les plis en échelle et dans le temps.

La foliation

La foliation est une structure en feuillet d’un minéral ou d’une roche. La foliation (du latin folium , feuille) est une structuration en plans distincts des roches métamorphiques. La structure est marquée par l’orientation préférentielle de minéraux visibles à l’œil nu, le plus souvent les micas, et aussi en microscopie optique. Contrairement à la schistosité affectant ces mêmes roches métamorphiques, le caractère spécifique de la foliation est la différence potentielle de minéralogie des différents feuillets. Il y a le plus souvent une différenciation pétrographique nette, aboutissant à l’alternance de feuillets de composition minéralogique différente (feuillets clairs et foncés) dans les roches métamorphiques de haut grade, par exemples les migmatites, les micaschistes et, typiquement, les gneiss et mylonites

Les déformations relatives à la zone d’Andriamena

Le Centre-Nord Madagascar se caractérise par la présence de deux unités lithologiques et structurales bien contrastées (Fig.1 et 2): un socle gneissique et granitique surmontée par l’unité basique d’Andriamena, interprétée comme une unité allochtone.

Table des matières

Liste des abréviations
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction
Partie I :Contexte général de la zone d’étude et Notion de Gisement
Chapitre I : Contexte général de la zone d’étude
I.1. Localisation géographique
I.2. Contexte géologique
I.3. Géomorphologie
I.4. Climat
I.5. Hydrographie
I.6. Socio-économie
I.7. Le secteur minier
Chapitre II : Notion de gisement
II.1. Définition
II.2. Métallogénie
II.3. Répartition des gisements à l’échelle mondiale
II.4. Méthodes d’étude des gîtes minéraux
II.5. Les gisements aurifères
II.6. Les Différents Types De Gîtes Aurifères Connus
Partie II :Bases méthodologiques
Chapitre III :Géochimie
III.1. Rappel théorique
III.2. Domaines d’application
III.3. Classification des éléments géochimiques
III.4. Application à l’exploration minière
Chapitre IV : Géologie structurale
IV.1. Rappel théorique
IV.2. Les déformations relatives à la zone d’Andriamena
IV.3. Contexte tectonique de l’Unité d’Andriamena
Partie III :Présentation des données et Interprétation
Chapitre V : Présentation des données
V.1. Analyses géochimiques
V.2. Le Logiciel Matlab
Chapitre VI :Interprétation
VI.1. Etude structurale
VI.2. Roche porteur favorable
Conclusion
Références Bibliographiques

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