Le programme de sélection du taurin Ndama de Kolda
Mode de conduite du noyau de sélection
Hormis l’allotement des animaux qui varie selon le schéma de sélection en vigueur et les ressources humaines (surtout les bergers), le mode de conduite des animaux du noyau de sélection n’a pas changé au fil des années de la mise en œuvre du programme.
Système d’identification
Tous les animaux sont identifiés d’abord à l’aide de boucles auriculaires puis le marquage au fer rouge à la cuisse avec des chiffres est effectué. Pour les jeunes animaux, cette dernière opération est faite au sevrage à 6 mois. Les marques au fer rouge constituent les numéros définitifs attribués aux animaux selon une série chronologique qui permet de distinguer les mâles des femelles. Ainsi, comme décrits par SISSOKHO et al. (2010), les numéros attribués aux mâles commencent toujours par un chiffre pair tandis que chez les femelles, le premier chiffre du numéro d’identification est impair.
Alimentation
S’inspirant du système d’élevage en vigueur dans la zone, l’alimentation demeure fortement tributaire de la production primaire des pâturages naturels qui dépend de la pluviométrie et des feux de brousse. Pendant les mois de mai et juin durant lesquels les pâturages sont peu fournis en fourrages, les animaux reçoivent une complémentation selon la disponibilité de la fane d’arachide, la graine de coton, le foin et des résidus de récoltes. Ces derniers proviennent de la contrepartie des contrats de culture octroyés par le CRZ-K et des paysans pour la culture (arachide, mil, maïs et riz) de certaines parcelles qui ne servent pas de pâturages (BADJI, 1973 ; SISSOKO, 2009a). Le foin provient de la fauche des pâturages naturels. Les animaux bénéficient également des pierres à lécher pour la supplémentation en sels minéraux. La complémentation alimentaire varie au cours de l’année selon le stade physiologique et le stade de sélection de l’animal. En effet, les vaches gestantes, lactantes et les jeunes taureaux en présélection (surtout dans la dernière phase de sélection) recevaient une complémentation spéciale (FALL et al., 1982). Il faut souligner que le manque de ressources financières impacte sur la complémentation des animaux. En effet, l’achat des aliments en quantité nécessite des fonds, il en est de même pour l’entretien du matériel de fauche. Pour illustration, en 2005 la fauche n’était pas effectuée à cause d’une panne du matériel approprié (tracteur, presse). L’abreuvement est à volonté (SISSOKHO et al., 2010).
Suivi sanitaire
Les bovins sont régulièrement vaccinés contre les pathologies qui sévissent dans la zone. Ils sont ainsi régulièrement immunisés contre la pasteurellose, la péripneumonie contagieuse bovine, le charbon bactéridien et le charbon symptomatique. Il est de même pour les déparasitages internes et externes. Les cas cliniques les plus fréquents sont: le parasitisme gastro-intestinal, la diarrhée, les avortements, les conjonctivites, les morsures de serpent, les pathologies cutanées, les pathologies respiratoires, les trypanosomiases et les carences nutritionnels (FALL et al., 1982 ; FAYE, 1989). La mortalité a été très variable d’une année à une autre, elle est très corrélée à la conduite d’élevage qui dépend des ressources financières.
Allotement et gestion de la reproduction
Pour une meilleure gestion des animaux et la collecte de données, l’allotement des animaux par catégories est effectué. Le nombre de lots ou troupeaux dépend de l’effectif des animaux et des bergers. La gestion de la reproduction se base sur cet allotement pour organiser les lots de reproduction avec la monte naturelle. Ces derniers sont constitués par des femelles en âge de reproduction et un seul géniteur, permettant ainsi le contrôle de la paternité. Au vêlage, les vaches avec leurs produits sont placés dans le lot de vaches allaitantes où les produits restent avec leur mère jusqu’à l’âge du sevrage (6 mois). A partir de ce moment, les mâles sont regroupés dans le lot de pré testage collectif jusqu’à 12 mois. De ce groupe, seuls les animaux les plus performants seront admis en pré testage individuel à partir de 18 mois. Les femelles, quant à elles, rejoignent le lot des vaches gestantes ou non gravides. Il faut souligner que la gestion de la reproduction a été perturbée par le déficit financier. Pour illustration, en 1997, il n’existait que trois lots : un lot de veaux et deux lots composés chacun d’animaux adultes toutes catégories confondues (taurillons, génisses, vaches, taureaux). Chacun de ces lots comptait plus d’un mâle en âge de se reproduire, ce qui rendait impossible le contrôle de paternité. A cela s’ajoutait le fait qu’au retour du pâturage, tous les animaux sont parqués dans la même étable (SISSOKHO et al., 2010). Il a été noté le maintien pendant plusieurs d’années de 12 géniteurs et de vielles vaches de plus de 10 ans capables de vêler et bonnes laitières dans le troupeau (SISSOKO, 2009a). Dans le souci d’une meilleure gestion de la reproduction, des saisons de monte (les taureaux étaient mis avec les vaches reproductrices à des périodes précises), la synchronisation des chaleurs et l’insémination artificielle ont été testées (DIOP et al., 1993 ; FAYE, 1989 et SISSOKO, 2009a).
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