Les glioblastomes (GBM) (astrocymes de grade IV selon la classification de l’OMS) représentent de loin les tumeurs cérébrales les plus fréquentes et les plus agressives [1]. Leur malignité est locorégionale et les métastases systémiques sont exceptionnelles [2]. Ils peuvent survenir de novo (GBM primaire) ou résulter de la transformation maligne d’un astrocytome de grade inferieur préexistant (GBM secondaire) [3]. Les principales manifestations cliniques des tumeurs cérébrales comprennent l’hypertension intracrânienne, des crises convulsives et/ou des déficits neurologiques. Elles sontvariables en fonction de la localisation et la taille tumorale [3]. Sur le plan diagnostique, la connaissance de ces tumeurs a considérablement avancé avec le développement de la précision des examens paracliniques, le scanner cérébral et plus particulièrement l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Certains facteurs semblent avoir un impact plus ou moins important sur le pronostic de ces tumeurs notamment l’âge, l’indice de Karnofsky, la présence de troubles cognitifs, le volume résiduel, pour ne citer que ces éléments. La classification des patients selon ces facteurs pronostiques, détermine des groupes pronostiques différents et dirige la stratégie thérapeutique [4]. Leur pronostic reste sombre, et l’arsenal thérapeutique n’a comme objectif que de ralentir l’évolution de la maladie. Sur le plan thérapeutique, les glioblastomes semblent cumuler les handicaps et représentent un véritable défi pour les neuro-oncologues. Leur caractère diffus et infiltrant rend illusoire leur résection complète. Certes, la qualité du geste influence la survie mais la récidivepost-opératoire est la règle [5]. Les glioblastomes sont caractérisées par leur chimiorésistance et leurradiorésistance, ce qui explique relativement l’impact médiocredu traitement sur la survie.La radiothérapie focalisée en post-opératoire permet d’augmenter la médiane de survie [6].Pour la chimiothérapie, les molécules actives les plus étudiées sont les agents alkylants, en particulier les nitro-urées etrécemment le témozolomide [7].
Les tumeurs primitives du système nerveux central représentent approximativement 1% des tumeurs de l’adulte, et le glioblastome constitue la tumeur primitive la plus fréquente, il représente 19 à 25% des tumeurs primitives du système nerveux central selon Bauchet [7], 20,3% selon Dutertre [8], 20,34% selon Atiqui [9] et 10,47% selonElfane[10]. Son incidence est variée selon la géographie, elle est de 5/100000 en Suisse [11] et aux Etats Unis [12], en France,elle est de 7,2 /100000 à Paris [13], 2,6/100000 à Brest cedex [14], 4,96/100000 à Gironde, et 7/100000 à Nice [15].
Le glioblastome peut survenir à tout âge avec un âge médian compris entre 46 et 64,5. Sa fréquence augmente avec l’âge. Dans notre série, l’âge médian était de 52,2 et la tranche d’âge la plus touchée était entre (60 et 70 ans) ce qui concorde avec les données de la littérature.
La majorité des études rapporte la prédominance masculine. Dans notre série, le sexe masculin était atteint dans 67,75% et le sexe féminin dans 32,25%.
Les facteurs intrinsèques
Ethnie:
Il existe une différence de répartition des glioblastomes selon l’ethnie. Le risque relatif de développer cette tumeur est de 1,7% chez les blancs caucasiens comparativement aux non caucasiens [23]. Quant à l’incidence de survenue du glioblastome au Japan, il reste diminué [24]. Elle est de 3,99/100000 chez les blancs en Californie contre 1,91/100000 chez les noirs [25].
Prédisposition génétique :
Certains syndromes génétiques sont connus pour prédisposer les individus à des cancers. Il est estimé que 1% des gliomes seraient liés à des maladies génétiques .
Les syndromes de susceptibilité héréditaire aux glioblastomes décrits sont :
• La neurofibromatose de type 1.
• Le syndrome de Li-Fraumeni.
• La sclérose tubéreuse de Bourneville.
• Le syndrome de Turcot .
Des études faites ont montré que l’incidence de glioblastome est estimée de 1/4000 chez les patients atteints de NF type 1 et elle est de 1/100000 chez les patients porteurs de NF type 2. Une augmentation de l’incidence du glioblastome était aussi remarquée chez les patients atteints de syndromes de Turcot [28]. La présence d’un glioblastome dans la famille multiplie par facteur de 2 à 3 le risque de survenue de cette tumeur [29]. Dans d’autres études, il est mentionné qu’il y a une augmentation du risque de survenue de glioblastome chez les patients dont un membre de la famille est porteur d’un cancer de l’estomac, du colon, de la prostate ou de la maladie d’Hodgkin [29]. Dans notre série, aucun antécédent de glioblastome ou d’autres cancers dans la famille n’a été noté.
Allergie :
Plusieurs études cas témoin et cohorte ont confirmé de manière homogène la réduction du risque du glioblastome chez les sujets ayant un terrain d’atopie [24] [30], ainsi que chez les patients ayant une maladie auto-immune (PR, SEP …) .
Polymorphisme génétique :
L’identification de traits génétiques individuels susceptibles d’interagir avec des facteurs extrinsèques constitue une voie de recherche pleine d’avenir. Différents systèmes ont été étudiés généralement à cause de leurs implications dans le métabolisme des toxiques et autres carcinogènes et leurs propriétés de réparation de l’ADN, mais les résultats ont été contradictoires .
Concernant les systèmes de réparation de l’ADN et principalement les XRCC. Une association du polymorphisme du groupe XRCC1 et XRCC3 serait associée à une augmentation du risque de survenue du glioblastome [32]. Pour des études faites sur ERCC/acronyme anglo-saxon pour excision repair crosscomplementing, les résultats étaient contradictoires [33]. En revanche les ERCC2 sont significativement impliqués dans la survenue de glioblastome [34]. Différents gènes impliqués dans le métabolisme des folates, de l’asthme, et dans certains polymorphismes de métallo protéase de la matrice (acronyme anglo-saxon) ont été étudiés [24].
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