CARACTERES PHYSIQUES ET ABONDANCES RELATIVES DES PLATINOIDES A MADAGASCAR
Les statistiques minières font ressortir une production de 459 g de Pt pour les années 1909 à 1911, en provenance des gisements alluvionnaires de la côte orientale, en association avec l’or. Il se trouvait en petits grains très roulés, à surface quelquefois polie, d’autre fois caverneuse, certains d ‘entre eux sont magnétiques ou enrobés dans la limonite. [3] Lors des travaux de cartographie géologique du service geologique de Madagascar et du BRGM ont été, signalés des mineraux du groupe du platine en aval de plusieurs complexes mafiques-ultramafiques (Antara, Ankera, Antampombato, ambodibonara, Vohipaha, Lavatrafo, …. ). Des essais au Drag’or menés sur les alluvions de lits vifs de la rivière Iakora (region de Brickaville) a permis à BRGM de separer des concentrée de bâtées des PGM qui ont été identifiés comme étant essentiellement des minéraux de sperrylites et de braggites (Pt, Pd, Ni)S (Ohnenstetter, 1994). La sperrylite PtAs2 est le PGM le plus commun des complexes ultramafiques de Madagascar, suivie de la laurite (Ru, Os)S2. Les minéraux de palladium sont essentiellement les arséniures et des arsenoantimoiniures de palladium (Ohnenstetter et al, 1992) dont la principale expression minérale est l’arseno-palladinite Pd8 (As2, 5Sb0,5 ) (Legendre et al, 1992). Des alliages avec le cuivre ont été, par ailleurs, identifiés et la formule structurale peut être exprimée comme Pd17Cu. En tout, une quinzaine de PGM ont été identifiés dans les formations de la zone ouest d’Andriamena. L’estimation du reserve de Lavatrafo Ouest est de 600 kg de Pt et autant de Pd pour un minerai moyen à 3,5 g/t (Martel Jautin et al, 1991). [5] Remarquons que dans le monde, les quelques grands gisements de platine se trouvent généralement sous les formes suivantes [22]:
6.Précautions sur la manipulation du platine et du palladium
•La mousse de platine, chauffée à une température élevée, attire les gaz qui se condensent sur sa surface en dégageant une forte chaleur. Ces gaz sont dangereux pour la santé de celui qui les aspire et provoque souvent de graves lésions. Il va de même du chauffage du platine en suspension dans une solution de cyanure, les émanations d’un tel chauffage sont toxiques et affectent l’organisme humain. Le chauffage d’une solution de platine en présence d’ammoniaque est également à déconseiller, le mélange du gaz ammoniacal et des vapeurs du platine constitue un poison dangereux qui affecte l’estomac et le cerveau. Pour éviter les accidents, il est recommandé à l’opérateur de se couvrir le nez pendant l’évaporation de telles solutions. [1]
•Lorsqu’on manipule les produits de palladium, il est plus sage d’opérer en plein air ou sous une bonne hotte ; certains de ses sels, tels que les chlorures, carbonates et phosphates de palladium, une fois inhalés, agissent violemment sur le coeur et les globules du sang. L’opérateur ne risque rien s’il prend la précaution de protéger son nez et sa bouche à l’aide d’un petit masque de cuir de chamois pendant la manipulation de ces produits.
PROBLEMES ET LIMITES DE LA METHODE DE PRÉCONCENTRATION
Après analyses et discussions sur la méthode préconisée et expérimentée, nous avons relevé les problèmes et les limites de cette méthode, qui sont les suivants :
1) la teneur du Pt et du Pd dans la chromite est relativement petite qu’on ne puisse pas effectuer des analyses chimiques. il faudrait recourir aux grands appareils de micro- analyse.
2) La spectrographie d’émission U.V qu’on a utilisé est une méthode très ancienne qui nous a donné de résultats pas très satisfaisants ; ainsi, on ne peut qu’exploiter le rapport d’enrichissement vu que toutes les analyses ont été faites sous les mêmes conditions.
3) Sur le plan matériel d’analyse, l’utilisation des méthodes telles que : la spectrophotométrie d’émission UV ou l’absorption atomique serait un grand atout.
4) Les échantillons enrichis ont été analysés à la spectrographie d’émission UV au lieu de la spectrométrie à fluorescence X car cette dernière méthode exige un échantillon de 100g alors que cela nous est techniquement impossible.
5) la spectrographie d’émission UV et la spectrométrie par fluorescence X qu’on a utilisé ne permettent pas l’analyse d’échantillon liquide. Par conséquent, nous sommes contraint de transformer les solutions à analyser en sels amorphes de sodium lors de l’identification systématique.
6) L’analyse par fluorescence X par l’appareil MINIPAL que nous avons utilisé a une limite de détection relativement grande. Ainsi, nous n’avons pas pu déterminer la teneur exacte du Pt et du Pd.
7) Le coût élevé des analyses aux grands appareils ne nous permet pas d’effectuer des analyses de préconcentration que sur un seul type d’échantillon (E.12).
CONCLUSION GENERALE
La présence du platine et du palladium dans la chromite d’Andriamena a été mis en évidence. Les platinoïdes sont généralement sous forme d’oxydes PdO, PtO2 ou Pt3O4, la forme sous des sulfures n’est pas pourtant à exclure. La teneur en Pt et Pd dans les chromites est très faible qu’il est difficile de les détecter et de les préconcentrer. De plus, ces métaux rares ne sont pas uniformément distribués dans la masse de la roche ; par conséquent, la manipulation des poudres s’avère compliquée. Les échantillons ne sont pas donc représentatifs des roches. Les résultats sont entachés d’incertitudes, d’autant plus qu’on n’a pu utiliser qu’une méthode d’analyse très ancienne : la spectrographie d’émission UV. Néanmoins, les valeurs obtenues sont exploitables dans la mesure où l’on parle du rapport d’enrichissement, ainsi, avec les moyens disponibles, on a pu obtenir un rapport de préconcentration de 1,75 pour le platine et 1,8 pour le palladium, ces résultats peuvent être largement améliorés avec des moyens plus perfectionnés. Le procédé utilise la fusion acide par l’hydrogéno-sulfate de sodium (NaHSO4) suivi de la dissolution par eau régale de proportion 1/6 diluée à 70 %. A travers cet ouvrage, on peut dire qu’on a fait une grande percée dans le cadre de l’extraction des métaux rares dans le chromite d’Andriamena. Pourtant, les problèmes ne sont qu’effleurés ; ce travail mérite donc d’être approfondi et poursuivi.
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