Mouvements du pied
Sur un sujet debout, on doit apprécier la mobilité active fonctionnelle en demandant au sujet de prendre un appui antérieur, puis sur le talon, puis sur les bords externes et internes des pieds, afin de tester tous les mouvements.
Mouvements dans le plan sagittal : L’articulation tibio – tarsienne permet les mouvements dans le plan sagittal. Son secteur de mobilité est de70° : 20° de flexion dorsale dont l’exagération constitue un pied talus, 50° de flexion plantaire ou extension dont l’exagération constitue le pied équin. Mouvements dans le plan horizontal : L’articulation sous – astragalienne permet les mouvements d’abduction et d’adduction entre 5° et 10°.
Mouvements dans le plan frontal : Il s’agit de la prono – supination qui est égale à 20° assurée par l’articulation sous – astragalienne
Mouvements combinés et autres : Inversion – éversion : résultante des 3 mouvements: abduction/adduction, prono, supination, flexion/extension, Varus : supination et adduction, Valgus: pronation et abduction, Flexion et extension des orteils par l’articulation métatarso – phalangienne et inter – phalangienne.
Ces différents mouvements sont stabilisés par une structure osseuse, des éléments capsulo – ligamentaires, des haubans musculaires . Il existe un couplage avant-pied arrière-pied. En effet, tout déplacement au niveau du pied postérieur s’accompagne d’un déplacement dans le même sens du pied antérieur et réciproquement. Ce couplage est lié à la double appartenance du calcanéum, à la fois au pied postérieur (articulation sous-astragalienne) et au pied antérieur (articulation calcanéo-cuboïdienne) .
Fonctions du pied
Comme organe de contact au sol, le pied est à la fois un organe statique adapté à la station debout, et un organe dynamique destiné à la marche. A part cela, il a aussi des rôles non- locomoteurs.
Rôles non-locomoteurs : Le pied assure la pompe sanguine périphérique. Il est aussi le capteur des pressions plantaires : il y a des informations centrales sur l’équilibre du corps (comparateurs droite-gauche et médial-latéral) ainsi que sur les éventuelles accélérations verticales.
Rôles statiques : Le pied permet la station debout équilibrée, assurant la bonne répartition des pressions sous l’effet du poids du corps par les points d’appui et la voûte plantaire.
Rôles dynamiques : Le pied a un rôle moteur (marche, course, sauts…), un rôle amortisseur des pressions (au cours de la marche, le contact avec le sol est de 0,60s ; au cours de la course : 0,25s)
Rôles techniques : Le pied permet aussi de faire des gestes, notamment le battement de jambe (au cours de la natation), la préhension (judo, escalade…), la« Pointe » en danse.
Les signes cliniques du pied plat
Motifs de consultation
Les raisons qui poussent les patients à venir consulter diffèrent par leur âge. Mais quel que soit l’âge, le pied plat peut être bilatéral ou unilatéral. Pour le pied plat bilatéral, les signes fonctionnels peuvent- être unilatéraux alors que les 2 pieds sont atteints.
Chez l’enfant : Chez l’enfant, la majorité est asymptomatique mais ce sont les parents qui viennent pour un aspect inesthétique du pied ou pour un trouble de la démarche avec notion de chute fréquente, une usure anormale des chaussures. D’autres sont des signes en rapport avec une hyperlaxité ligamentaire et une tendance à un « manque de tonus » avec la présence de ces signes dans d’autres parties du corps (rotation interne du pied, genu valgus, déformation rachidienne, hyperextension du pouce, hyperextension du coude). Certains se manifestent par une fatigabilité anormale (à la marche, lors des sports …) ou par des douleurs mais c’est rare. La déformation est majoritairement souple chez l’enfant.
Chez l’adolescent : Chez l’adolescent, les plaintes sont dominées par les douleurs, traduisant une synostose jusque-là inapparente.
Chez l’adulte : Les signes fonctionnels apparaissent surtout à partir de 40 ans et sont caractérisés par des douleurs (du pied, de la jambe, …) avec plus ou moins des décompensations dans l’avant-pied (telles que les métatarsalgies antéro-médiales ou médiales par hyper-appui, griffe des orteils, hallux valgus).
Signes physiques
Le bilan clinique objectif de ce pied plat doit être méthodique, en charge statique, en charge dynamique et en décharge.
Examen du pied en charge : En charge statique a forme générale du pied à l’inspection. Debout de face : le bord interne du pied est en contact avec le sol et déborde parfois sous le relief de la malléole interne. La concavité de la voûte disparait et la voûte ne forme plus « une assiette creuse renversée, brisée en son milieu » Debout de dos : l’axe du tendon d’Achille et du calcanéum forme un angle à 10° en cas de valgus calcanéen .
L’empreinte plantaire à l’examen podoscopique : L’empreinte plantaire ne suit plus le rapport 2/3 et 1/3 mais elle est étalée avec la présence d’une autre zone d’appui pathologique.
Ainsi, à l’examen podoscopique ou par le traçage du contour du pied en appui sur le sol, on peut énumérer 3 degrés de pied plat selon sa gravité :
D’après Schnepp J, le type pied plat est déterminé par la forme du contour du pied au podoscope et par conséquent par la longueur du médio-pied au niveau de la voûte .
Selon Alain Goldcher, le type de pied plat est déterminé selon la surface de contact de la largeur du pied . En charge dynamique : C’est le premier examen permettant de faire un test de réductibilité du pied plat pour pouvoir distinguer un pied plat invétéré (fixe) d’un pied plat statique (souple). A la marche, la marche en équin creuse l’arche interne. Et si le pied est en appui, le redressement passif du gros orteil entraine une exagération de la courbure du pied (test de réductibilité de Jack) .
Examen du pied en décharge : C’est le deuxième examen permettant de tester la réductibilité du pied plat. En décharge, le patient assis en bout de table, le pied dans le vide, l’affaissement de l’arche interne disparait, il y a reprise spontanée de la cambrure.
En effet, on parle de pied plat invétéré (fixe) lorsque les tests de réductibilité en dynamique ne modifient pas le dessin du bord interne et pied plat statique (souple) lorsque l’effondrement du bord interne est corrigé en décharge ou en charge dynamique.
Examen général : Enfin, un examen clinique complet est nécessaire : poids, taille, examen du rachis, de la hanche et des genoux, en tout un examen général .
Les signes paracliniques du pied plat
La radiographie : La radiographie constitue l’examen paraclinique pouvant être indispensable surtout pour les pieds pour lesquels la surveillance risque de conduire à une décision thérapeutique d’orthèse lourde ou de chirurgie . Quelquefois, elle est demandée en vue d’identifier l’étiologie du pied plat. Il existe plusieurs incidences dont l’interprétation est basée sur la construction des lignes et le calcul d’angles . Les plus importantes sont :
Deux clichés du pied en charge, un de face dorso-plantaire et un de profil latéro- médial. Ils sont indiqués pour visualiser la divergence de l’arrière-pied, la cassure de l’axe du 1er rayon avec l’astragale (ligne de Méary ou ligne de Schade).
Un cliché des chevilles, en charge, incidence de face avec cerclage calcanéen.
Les étiologies du pied plat
L’étiologie d’un pied plat varie en fonction de son caractère flexible ou rigide, enfant et adulte confondus. Etiologie d’un pied plat flexible : Pour les pieds plats flexibles, les causes peuvent être physiologiques, variante de la normale ; une hyperlaxité ligamentaire familiale (syndrome de Marfan, trisomie 21, Ehlers Danlos, ostéogenèse imparfaite), une anomalie osseuse (hypoplasie du sustentaculum tali, hypoplasie du calcanéum), une rétraction (rétraction du triceps sural), déséquilibre musculaire (jambier postérieur, myopathie : lésions des nerfs péripheriques, myéloméningocèle, polio, IMC hypotonique).
Etiologie d’un pied plat rigide: Le pied plat rigide peut être congénital comme au cours de la synostose, du pied convexe ; ou acquis de cause inflammatoire ou au cours de l’arthrite chronique. Etant donné que le pied plat se rencontre souvent chez l’enfant et l’adolescent, il existe une autre classification montrant les causes de pied plat de l’enfant selon qu’il soit résolutif ou invétéré : Le pied plat flexible: Le pied plat flexible est lié à une hyperlaxité intrinsèque ou une adaptation à la morphologie passagère (genu valgum de l’enfant : pied plat valgus statique).
Le pied plat rigide : Le pied plat rigide peut être dû à une malformation intrinsèque, une cause osseuse (synostose, synchondrose, pied talus congénital), une cause musculaire (3ème péronier), un déséquilibre musculaire, une affection neuro- musculaire (IMC, spasticité), une adaptation obligatoire au squelette sus-jacent : anomalie définitive de rotation jambière, un genou valgum de l’adolescent. Parmi tout ceci, les pieds plats résolutifs représentent 95% des étiologies.
En se référant à l’âge, les pathologies les plus fréquemment retrouvées sont : durant les premières années de vie, devant un pied plat rigide, penser à un pied convexe ; à la puberté, penser à une synostose du tarse, à l’âge adulte : penser à une dysfonction du tibial postérieur.
Facteurs de risque : A noter que, un enfant ou un adolescent, présentant un morphotype particulier (genou valgum, surcharge pondérale) ou ayant un antécédent familial de pied plat, risque de présenter un pied plat .
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I RAPPELS ANATOMIQUES DU PIED
I.1 Ostéologie
I.1.1 Le tarse
I.1.2 Le métatarse
I.1.3 Les phalanges
I.1.4 Les os qui forment la voûte plantaire
I.1.5 La radiographie du pied
I.2 Myologie
I.2.1 Les muscles extrinsèques
I.2.2 Les muscles intrinsèques
I.3 Anatomie de surface
I.4 Biomécanique du pied
I.4.1 Mouvements du pied
I.4.2 Pied statique
I.4.3 Pied dynamique
I.5 Fonctions du pied
I.5.1 Rôles non-locomoteurs
I.5.2 Rôles statiques
I.5.3 Rôles dynamiques
I.5.4 Rôles techniques
II GENERALITES SUR LE PIED PLAT
II.1 Les signes cliniques du pied plat
II.1.1 Motifs de consultation
II.1.2 Signes physiques
II.2 Les signes paracliniques du pied plat
II.3 Les étiologies du pied plat
II.3.1 Etiologie d’un pied plat flexible
II.3.2 Etiologie d’un pied plat rigide
II.3.3 Facteurs de risque
II.4 Evolution d’un pied plat
II.5 La prise en charge thérapeutique d’un pied plat
II.5.1 Moyens thérapeutiques
II.5.2 Indications thérapeutiques
II.5.3 Surveillance
II.5.4 Traitement au CAM
DEUXIEME PARTIE
I CADRE D’ETUDE
I.1 Historique du CAM
I.2 Le local
I.2.1 Les salles au rez-de-chaussée
I.2.2 Les salles à l’étage
I.3 Le personnel
I.4 Les activités du Centre
II METHODE
II.1 Durée de l’étude
II.2 Période d’étude
II.3 Type d’étude
II.4 Population d’étude
II.5 Critères d’inclusion
II.6 Critères d’exclusion
II.7 Taille de l’échantillon
II.8 Variables à étudier
II.9 Analyse des données
II.10 Matériels d’étude
III RESULTATS
III.1 Les caractéristiques des patients
III.1.1 Selon l’âge et le genre
III.1.2 Selon la localité et le mode référence
III.2 Les caractéristiques cliniques des patients
III.2.1 Selon les motifs de consultation
III.2.2 Selon les facteurs de risque
III.2.3 Selon la réductibilité et le type de pied plat
III.3 Les aspects thérapeutiques du pied plat
III.3.1 Selon le type de pied plat
III.3.2 Selon l’assiduité des patients
III.3.3 Selon le résultat
TROISIEME PARTIE
I COMMENTAIRES ET DISCUSSION
I.1 Les caractéristiques des patients
I.1.1 Selon l’âge et le genre
I.1.2 Selon la localité et le mode référence
I.2 Les caractéristiques cliniques des patients
I.2.1 Selon les motifs de consultation
I.2.2 Selon les facteurs de risque
I.2.3 Selon la réductibilité et le type du pied plat
I.3 Les aspects thérapeutiques du pied plat
I.3.1 Selon le type de traitement
I.3.2 Selon l’assiduité des patients
I.3.3 Selon le résultat
II SUGGESTIONS
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE