Le phénomène du mouvement

Importance et spécificité du mouvement social

Les mouvements sociaux sont utiles en soi puisqu’ils sont la représentation sociale d’un front unique pour atteindre des objectifs spécifiques et qui sont souvent acquis. Sa spécificité repose sur la défense des intérêts collectifs, des droits de l’homme, et que à partir de manifestations, la masse découvre et envisage d’autres objectifs qui lui permettront d’employer d’autres stratégies d’attaque pou réussir et gagner le combat. C’est pour cette raison qu’il y a trois principes à savoir et qui jouent un rôle primordial dans les mouvements sociaux :
– l’identité : déterminer le groupe revendicateur ;
– l’opposition : présence d’un adversaire ;
– la totalité : vise le contre-projet, c’est-à-dire l’intérêt national, le bien commun, la liberté humaine, le bien-être collectif, le droit de l’homme, etc.

Les caractéristiques d’un mouvement social

D’après les définitions données précédemment, un mouvement social possède différentes caractéristiques : une dimension collective se définit des cibles, des adversaires, et pose des revendications.
Premièrement : les membres d’un mouvement social partagent un système de valeurs ou ont un projet commun, se sentent liés par la solidarité ou un sentiment d’appartenance.
Deuxièmement : une autre caractéristique importante est la capacité de mobiliser, de réunir un certain nombre de personnes pour des événements ponctuels. A ce point là, l’intervention des médias est nécessaire pour assurer sa continuité et sa réussite.
Troisièmement : enfin, les formes de protestation même du mouvement qui sont extrêmement variées, en voici quelques exemples :
· mouvement de type revendicatif : grève, pétition, insurrection, etc.
· mouvement de type libéral : séparation d’un Etat, indépendance, etc.
· mouvement de type révolutionnaire : blocage de route, occupation des bâtiments

Activité politique et mouvement social

Partons de la citation suivante pour bien expliquer ce sous-titre. Selon BOURDIEU (P.), « l’histoire sociale enseigne qu’il n’y a pas de politique sociale sans un mouvement social capable de l’imposer9 ».
Ceci est bien réel du fait que l’Etat, le gouvernement, ou autres acteurs politiques peuvent intervenir dans les affaires du peuple, soit en bien, soit en mal. Si nous regardons bien, la majorité des manifestations, de contestations, de grèves, ou autres mouvements, l’opposition se fait toujours entre le peuple et le gouvernement. Ce dernier peut représenter la force de l’ordre ou l’armée, la police, un parti politique, etc.
Parfois, la lutte peut s’engager, entre autre, par d’autres agents comme ouvrier et patron, étudiant et professeur, docteur et patient, parent et enfant, association et association, etc. ; mais la paix ne se maintient qu’avec l’intervention des forces de l’ordre.
Il est à remarquer que dans presque les mouvements cités ci-dessus, les contradictions reposent surtout entre l’Etat et la population dans le but de revendiquer une augmentation de salaire, le respect des droits de l’homme et la liberté, l’égalité pour tous, etc. Bref, la satisfaction et la régularité des problèmes de la société. Malheureusement, une fois que les individus se lancent sur une telle situation, ils ne subissent que des répressions qui vont enfin déboucher sur un combat parfois même généralisé. D’où la naissance de mouvement social, voire même politique puisqu’il implique les autorités politiques.

La naissance du Mouvement

L’idée de mouvement ne provient pas d’une seule personne. Mais face aux problèmes et difficultés quotidiens que rencontre la communauté, il est impossible de résister à la souffrance.
La plupart du temps, l’idée de revendication des intérêts collectifs est initialement avouée par un groupe, un parti, une association après avoir déjà vécu des difficultés dans le passé. Par conséquent, les gens n’arrivent pas à supporter les malheurs causés, soit par leur gouvernement, leurs dirigeants, leurs chefs (au travail), ou par d’autres. Ils se manifestent car selon eux, c’est le seul moyen d’obtenir une vie meilleure.
Prenons l’exemple de la manifestation de 1997 à Anjouan. Depuis le régime d’AHMED ABDALLAH jusqu’à l’heure actuelle, beaucoup de choses promises n’ont pas été faites. Au tout de long du temps, s’ajoutent encore les arriérés de salaires, la centralisation des bureaux administratifs dans une seule île (Grande-Comore).
Cependant, vu l’évolution de cette situation inachevée, la population anjouanaise et mohélienne ont réclamé la sécession pour s’évader de la vie misérable, de la manipulation et de l’exploitation que pratiquent leurs frères grands-comoriens, mais aussi de l’incompétence de leurs dirigeants politiques.
C’est à ce moment-là qu’est apparu le mouvement en débutant par une grève des lycéens dans le but de lutter contre une année blanche. Ils souhaitent que cette manifestation permet au Gouvernement de payer les professeurs pour qu’ils finissent les cours. D’autres entités ont réclamé le retrait du Président TAKI Abdoulkarim du pouvoir. Malheureusement, les coups de sifflets se sont accentués, certains professeurs et d’autres fonctionnaires sont intervenus et ont encouragé les manifestants. C’est comme ça qu’est né le Mouvement Anjouanais.

L’inclusion dans un mouvement

L’inclusion dans un mouvement peut être définie comme l’ensemble des mécanismes qui assurent la « mobilisation » d’une fraction de la population, capable d’assurer au mouvement la réalisation de ses objectifs. L’effectif des participants est lié à la généralisation du mouvement. La manifestation est devenue grandiose grâce à la participation de la masse collective à tel point qu’on n’arrivait pas à dénombrer la population exacte de cette contestation. Chez Marx (K.) « ces mouvements sont intégrés dans un problématique général des luttes de classes. La structuration des classes donne une grille de lecture des mobilisations »14. Le fait en est que cette masse recouvre toutes les catégories sociales.
C’est ainsi que le terme de « Mouvement social » désigne aussi les groupes de pression.
Ces derniers montrent qu’il y a toujours dans une lutte un adversaire et un défenseur.
Parfois, chaque groupe peut envisager son objectif. Ainsi, cette attitude peut –elle finalement provoquer l’échec du mouvement, c’est-à-dire que les participants peuvent réaliser le même mouvement, mais chacun vise son propre objectif.

La définition de Gustave LE BON

Il définit la foule comme étant « une réunion d’individus quelconques, quels que soient aussi leur nation, leur profession ou leur sexe, quels que soient aussi les hasards qui les rassemblent »17. Dans ce cas, l’individu perd son autonomie, il subit des processus de contagion , des croyances et comportements. Les traits de la foule sont la suggestibilité qui la livre au meneur, le faible contrôle des affects et des instincts qui la rend émotive, imprévisible et dangereuse.
Cependant, il est important d’éviter toute interprétation unilatérale car dans un mouvement social, les participants peuvent avoir des idéologies différentes : certains sont plutôt idéalistes, d’autres sont plutôt utilitaristes ou romantiques18. C’est la raison pour laquelle, dans un mouvement, certains recourent à la violence, d’autres yrenoncent. Pourtant, on découvre un trait commun à tous les participants : c’est la place prépondérante de la certitude subjective19. Cette dernière ne garantit pas l’efficacité de l’engagement. C’est en fait l’ambition de chacun qui conduit au succès ou du moins au triomphe du Mouvement.
On peut déterminer la mobilisation d’une autre façon. Elle est renvoyée à une dimension irrationnelle ou ludique des comportements sociaux. De nombreux commentaires interviennent tels que les chefs d’orchestre clandestins ou les médias. Pour conclure, la mobilisation joue un rôle important pour la réalisation du mouvement social. Non seulement, elle permet la participation massive de la population, mais elle présente un objet de frayeur pour l’adversaire. Donc, pour que le Mouvement réussisse, il faut qu’il y ait une bonne organisation et la participation de « tout le monde ».

L’organisation du Mouvement

L’organisation est la source primordiale des mobilisations. Elle est même l’outil central d’une entreprise de protestation qui rassemble des moyens militants, argent, experts, accès aux médias pour les investir de façon rationnelle en vue de faire aboutir les revendications. C’est pourquoi, la survie du mouvement social nécessite une bonne organisation pour pouvoir lutter contre l’opposition et obtenir ce que l’on avait envisagé21. On peut donc dire que le mouvement social est devenu un espace de sociabilité dans la mesure où il parvient à rassembler une immense majorité de la société et à fonder des relations entre les individus eux-mêmes.

Les différents mouvements aux Comores

Premier mouvement aux Comores

En réalité l’histoire des Comores est marquée par plusieurs événements. D’abord, l’installation de nombreux peuples dans l’archipel avait provoqué des conflits entre souverains. Ensuite, les îles se sont constituées en sultanat qui se contredisaient à cause des problèmes de pouvoir et d’autorité. Enfin, l’arrivée des Français qui ont exploité à fond ces conflits entre les différents sultanats pour s’implanter dans l’archipel. Le mouvement s’est déclenché une fois qu’il y a accaparement du pouvoir et du territoire des îles Comores.

Deuxième mouvement aux Comores

Depuis la période des sultanats jusqu’à aujourd’hui, des mouvements sociaux n’ont pas cessé de menacer les îles comoriennes. Depuis la période de colonisation en 1841 année durant laquelle Mayotte fut aussi vendue à la France par l’usurpateur malgache ANDRIANTSOLY, issu de l’ethnie sakalava, le pays connaît toujours des problèmes entre les Français et le Chefs d’Etats au pouvoir. Dans la pratique, les traités de protectorat conclus avec les Comores comportent des vices rédhibitoires : lemouvement s’exprime par des contraintes, pression des pouvoirs et de titres honorifiques. Enfin, Paris chassa les pouvoirs des sultans.

Troisième mouvement aux Comores

En 1962, quand Saïd Mohammed Cheik est élu à la tête du Conseil de gouvernement, il a transféré la capitale des Comores de Dzaoudzi (Mayotte) à Moroni (Grande Comore). Les Mahorais ont été furieux et voulaient lapider Saïd Mohammed Cheik. De là naquit le mouvement populaire mahorais (MPM) qui a lutté contre Saïd Mohammed Cheik, mais aussi contre le rattachement de l’île de Mayotte aux autres îles en 1974. Cette date symbolise le choix des Mahorais de rester français.

Quatrième mouvement aux Comores

A partir du 3 janvier 1968, quand la tendance à élargir les pouvoirs de la Chambre des députés et du Conseil de gouvernement se renforça, le nombre de partis politiques s’était aussi entre temps multipliés. Ainsi, l’idée de décolonisation faisait-elle son chemin. De ce fait, la création du « Mouvement de libération nationale des Comores »24 ou MOLINACO a vu le jour à Dar-es-Salam pour la revendication de l’indépendance des Comores en 1961.

Cinquième mouvement aux Comores

Depuis 1994, un autre mouvement s’est soulevé contre l’immigration clandestine des Anjouanais, des Grands-Comoriens, et des Mohéliens à Mayotte. C’est pour cela que les Mahorais ont imposé depuis cette date, un visa d’entrée à Mayotte.

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