Le personnel de la Compagnie des Hauts-Fourneaux de Chasse-sur-Rhône pendant les Trente Glorieuses (1945-1966)

Le personnel de la Compagnie des HautsFourneaux de Chasse-sur-Rhône pendant les Trente Glorieuses (45-66)

Faire une histoire sociale du personnel

Dans une tentative d’étude du « continent » que représente selon lui l’histoire sociale François, Jarrige renonce à en faire un « impossible » inventaire 1 . Faire une histoire sociale du personnel des Hauts-Fourneaux de Chasse, c’est donc faire des choix parmi différentes approches. 1) De l’histoire ouvrière à l’histoire du personnel d’une entreprise Écrire l’histoire du personnel des Hauts-Fourneaux de Chasse, c’est tout d’abord reconnaître l’héritage régional et national dans lequel s’inscrit ce travail. On citera tout d’abord la thèse d’Yves Lequin2 , à la fois « représentative de ce modèle labroussien et des doutes qui commencent à l’assaillir » 3 . Par cette phrase Gérard Noiriel souligne le caractère novateur de la thèse selon laquelle l’idée de groupes ou d’une classe ne sont pas des données de départ, mais le résultat d’une construction, faisant d’Yves Lequin notre « Thompson français », comme l’analyse Michelle Perrot4 . On en retiendra pour notre étude le concept de construction, mais moins pour une approche intellectuelle que matérielle : la formation du personnel des HFC étant continuelle, il conviendra d’en décrire les évolutions et d’en rechercher les facteurs. Yves Lequin évoque à plusieurs reprises dans sa thèse les HFC et leurs personnels, car avant 1914 l’usine compte déjà dans le paysage régional5 . Toutefois, son échelle d’analyse demeure encore conforme au modèle labroussien. L’adoption de   l’échelle locale se fait progressivement1 sous l’influence de la microstoria2 . Cela a par exemple donné les thèses de Jean-Pierre Burdy et de Jean Castets3 . La première a retenu l’échelle d’un quartier et montre sur près d’un siècle les changements concernant le travail, les migrations, la manière de vivre et d’habiter. La seconde permet de voir comment s’élaborent les hiérarchies au travail dans une usine. Toutes deux mettent également en avant des acteurs, – par exemple lorsque Jean-Pierre Burdy évoque les « étranges étrangers »4 vivant au Soleil noir –, ce qui est un des enjeux du passage de l’échelle macro à l’échelle micro comme le rappelle Christian Delacroix5 . Or le concept d’acteur – qui fait son retour dans les années 1970-19806 – est aussi doublement utile dans un contexte d’évolution de la recherche. Il l’est pour le paradigme constructiviste, « l’enjeu étant dès lors de comprendre comment les frontières définissant les groupes ont été élaborées et quels rôles les divers acteurs ont pu jouer dans ce processus »7 . Il l’est aussi pour une démarche pragmatique « qui réhabilite la centralité de l’action, de la communication, de l’intentionnalité des acteurs »8 . De plus, la thèse de Jean Castets porte sur le personnel de la Société des hautsfourneaux et fonderies de Givors, une entreprise voisine et rivale des HFC. Mais son principal intérêt est le choix de l’échelle adoptée : l’entreprise. Cette démarche est dans le prolongement d’une « histoire sociale de l’entreprise » dont les tenants souhaitent que l’on reconnaisse qu’elle est « un des lieux fondamentaux d’une société industrialisée » 9 . Certaines thèses comme celles de Jean Castets se sont intéressées aux ouvriers, mais 1 La thèse plus ancienne, mais monumentale et indispensable pour la connaissance de l’histoire économique et sociale de Monique Luirard conserve une échelle régionale : LUIRARD Monique, La région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936-1951), Presses universitaires de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 1980, 1024 p., tiré d’une thèse de doctorat d’État, Université Bordeaux  BURDY Jean-Paul, Le Soleil noir. Un quartier de Saint-Étienne 1840-1940, Presses universitaires de Lyon, 1989, 270 p., tiré d’une thèse, Université Lyon 2, 1986. CASTETS Jean, Des ouvriers de la Société des hauts-fourneaux et fonderies de Givors et leurs familles dans la seconde moitié du XIXème siècle, Selon Christian Delacroix dans « Acteur », LEQUIN Yves et VANDECASTEELE Sylvie, « Pour une histoire sociale de l’entreprise » dans LEQUIN Yves et VANDECASTEELE Sylvie (dir.), L’usine et le bureau. Itinéraires sociaux et professionnels dans l’entreprise,  d’autres catégories de personnels ont été à leur tour étudiées comme par exemple les employé.e.s1 , ou les personnels d’une entreprise de transport2 , démontrant la valeur heuristique de cet objet. L’étude du personnel des Hauts-Fourneaux de Chasse s’inscrit donc dans une historiographie ancienne3 . Elle n’est pas qu’une histoire des ouvriers pouvant s’appuyer sur des synthèses plus ou moins récentes4 . Elle est aussi une histoire des employés, des agents de maîtrise et des cadres de l’entreprise : à la différence de travaux plus anciens, elle ne fait pas le choix d’une catégorie ou d’une autre. Elle cherche enfin à s’appuyer sur les autres objets permettant de « catégoriser le monde social »5 . 2) Catégoriser le personnel des Hauts-Fourneaux de Chasse En paraphrasant à nouveau François Jarrige, on peut dire que : l’« histoire sociale du contemporain s’est également renouvelée par la poursuite des réflexions menées sur les frontières et sur les catégories qui servent à décrire les mondes sociaux. C’est précisément la remise en cause incessante de ces anciennes catégories et frontières qui ont pu donner l’impression d’une « crise », d’un « éclatement » alors qu’il s’agissait sans doute d’abord d’une complexification de l’analyse du social »6 . Le programme a été tracé pour l’histoire sociale de l’entreprise il y a déjà quelque temps : « il faudrait une histoire sociale – incluant tout à la fois l’analyse des métiers et du travail, des itinéraires sociaux, professionnels, géographiques » écrivent Yves Lequin et Sylvie Schweitzer7 , objets auxquels on pourrait ajouter les migrants et les femmes. 1 BEAU Anne-Sophie, Grand Bazar, modes d’emploi : les salarié-e-s d’un grand magasin lyonnais : 1886-1974, thèse sous la direction de Sylvie Schweitzer, Université Lumière Lyon 2, 2001, 684 p. 2 MONTAGNON Florent, Construire le stable et l’instable. La gestion du personnel d’exécution des transports publics urbains lyonnais, 1894-1948, thèse sous la direction de Sylvie Schweitzer, Université Lumière Lyon 2, 2009, 2 volumes, 859 p. 3 Voir par exemple pour l’histoire d’une entreprise FRIDENSON Patrick, Histoire des usines Renault. Naissance de la grande entreprise (1893-1939), Le Seuil, Paris, 1972, 358 p., tiré d’une thèse, université Paris VIII, 1971 ; SCHWEITZER Sylvie, Des engrenages à la chaine. Les usines Citroën 1915-1935, PUL, Lyon, 1982, 208 p., tiré d’une thèse, université Paris VIII, 1980. 0 Une première manière de fixer des catégories parmi le personnel des HFC est de repérer celles qui sont liées aux métiers et qui permettent d’aller déjà plus loin que les catégories sociales ouvrier ou employé1 . Le métier a tout d’abord été défini par un savoir-faire fondé sur l’apprentissage lors de la première industrialisation ; puis, dans « l’usine nouvelle », on supprime d’anciens métiers et on en crée de nouveaux2 . La rationalisation des productions entraine alors par exemple une séparation progressive entre des ouvriers qui demeurent qualifiés et ceux qui sont de simples opérateurs sur machine3 . Dans la seconde moitié du XXe siècle – une période moins explorée par les historiens que les précédentes –, on peut se demander comment évoluent les métiers – et d’une manière plus large, les postes de travail – dans une usine sidérurgique connaissant à la fois une expansion des productions et une modernisation de son outillage. Ensuite, les conventions collectives de 1919, 1936 et 1945 s’étendent progressivement à l’ensemble des métiers et profession. Les dernières – appelées Conventions Parodi – font correspondre à des salaires trois catégories d’ouvriers – manœuvre, ouvrier spécialisé et ouvrier professionnel – divisées en sept échelons4 . Valables jusqu’en 1968, elles fixent une première hiérarchie de nature salariale pour les diverses catégories professionnelles dont – en plus des ouvriers –, les ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise) et les cadres5 . Elles fixent aussi les statuts professionnels qui désignent la position sociale de chaque travailleur. Par exemple, un ouvrier spécialisé travaillant aux HFC est payé à la quinzaine et peut travailler en 3/8 quand un secrétaire est un mensuel travaillant la journée. Enfin les classifications contribuent à l’organisation des marchés du travail externe et interne de chaque entreprise, les pratiques étant différentes de l’une à l’autre6 . On s’intéressera donc également aux pratiques des HFC à ce sujet.  SAGLIO Jean, « Les arrêtés Parodi sur les salaires : un moment de la construction de la place de l’État dans le système français de relations professionnelles », Travail et Emploi, 2007, n° 111, juilletseptembre, p. 53-73. 6 SCHWEITZER Sylvie, « Industrialisation, hiérarchies au travail et hiérarchies sociales au vingtième siècle », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 54, avril-juin 1997, p. 103-115, p. 114. 11 Une dernière manière de fixer des catégories parmi le personnel des HautsFourneaux concerne l’emploi. Pour la sociologue Margaret Maruani, le « mode d’emploi, c’est-à-dire le type de contrat de travail, les modalités d’accès au marché du travail et les conditions d’emploi, constitue aujourd’hui une des lignes de partage fondamentales entre différentes catégories de salariés »1 . Elle donne comme exemple le fait d’être employé à temps plein ou à temps partiel, à durée déterminée ou à durée indéterminée. Or par exemple, l’opposition entre une partie de la main d’œuvre « stable » et une autre touchée par le « turnover » à la fin de ce siècle est un problème ancien posé aux entreprises2 . Il concerne d’ailleurs certaines catégories de personnels, dont les étrangers et les femmes3 : la nationalité et le sexe sont en effet des critères objectifs d’étude permettant d’établir des distinctions entre les différents personnels d’une entreprise. Ainsi, c’est en étudiant les ouvriers de Longwy que Gérard Noiriel rencontre « derrière » les ouvriers les immigrés4 . À l’époque où il écrit – au début des années 1980 – il regrette alors le manque d’intérêt des historiens pour cet objet, décrivant une « histoire en friche »5 . Or les immigrés ont en effet joué un rôle important dans l’histoire de l’industrialisation6 . Depuis, cette histoire n’est plus en friche, elle est même devenue un l’un des axes les plus actifs de la recherche contemporaine et de nombreuses synthèses ont même été rédigées7 . Au niveau national, l’une des premières a été dirigée par Yves Lequin8 . À l’échelle régionale, l’enquête de l’ACSÉ – Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances – menée à partir de 2005 partout en France a L’intérêt pour ces sujets à l’échelle européenne se développe surtout à partir des années 1980, d’après VAN DER LINDEN Marcel, « L’histoire ouvrière européenne. Le long chemin vers une collaboration sans frontière », dans HATZFELD Nicolas, PIGENET Michel et VIGNA Xavier (dir.), Travail, travailleurs et ouvriers d’Europe au XXe siècle, Éditions universitaires de Dijon, Dijon, 2016, 359 p. 4 NOIRIEL Gérard, Longwy, immigrés et prolétaires 1880-1980, Paris, P.U.F., 1984, 396 p., tiré d’une thèse, Université Paris 8, 1982. NOIRIEL Gérard, Le creuset français, histoire de l’immigration XIXèmeXXème siècles, Paris, Le Seuil, L’univers historique, 1988, 441 p., p. 18. 5 NOIRIEL Gérard, Le creuset français…, op. cit., p. 18 et NOIRIEL Gérard, « L’immigration en France, une histoire en friche », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 41e année, n° 4, 1986, p. 751-769. 6 Ibidem, p. 754-758. 7 RYGIEL Philippe, « L’historiographie des migrations », Mémoires publiés par la fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Ile de France, tome 61, 2010, p. 7-17, https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00548192/document, [dernière consultation le 19 octobre 2012]. 8 LEQUIN Yves (dir.), La mosaïque France, histoire des étrangers et de l’immigration en France, Paris, Larousse, 1988, 419 p. 12 permis de faire à un travail de synthèse complet : « Histoire et mémoires des immigrations en régions au XIXe et XXe siècles ». Ce travail a donné lieu à des comptes-rendus dans la revue Hommes et Migrations1 . Il a également permis de faire un état des lieux de l’histoire de l’immigration en Rhône-Alpes2 . À partir de ces travaux, plusieurs thèmes peuvent être dégagés afin d’être utiles à l’étude du personnel des HFC. Il y a tout d’abord le dénombrement des nationalités. Puis on peut ensuite aborder le thème du travail : types de poste occupé, activité, trajectoire professionnelle. Cela peut être enfin confronté à l’accession à la nationalité française, le logement, la situation familiale. La place des femmes étrangères a été jusque-là peu étudiée en raison d’un « rendez-vous manqué » entre l’histoire de l’immigration et l’histoire des femmes3 . Or les étrangers comme les femmes font partie de thématiques plus récentes en histoire sociale4 . Paru au début des années 1990, l’ouvrage collectif dirigé par Georges Duby et Michelle Perrot l’Histoire des femmes en Occident5 fait la première synthèse des travaux entamés depuis 20 ans sur un sujet en voie d’institutionnalisation6 . Très tôt – relativement à ce sujet –, on s’intéresse aux « travaux de femmes »7 , puis on passe à une « histoire du travail au féminin »8 . Cela signifie d’après Françoise Thébaud que l’on ne s’intéresse plus seulement aux activités salariées mais aussi désormais aux activités domestiques. Les femmes ont en effet toujours travaillé écrit Sylvie Schweitzer9 , mais leur travail pendant longtemps n’a pas été reconnu. Quels postes de travail et emplois occupent-elles alors aux HFC ? Quelles sont leurs trajectoires professionnelles ? 1 Articles coordonnés par MAYEUR Laurence et POINSOT Marie, Hommes et Migrations, n° 1273, maijuin 2008 et n° 1278 mars-avril 2009, dont CHAPLAIN Renaud, BERBAGUI Dalila, ELONGBILEWANE Emilie et SCHWEITZER Sylvie, « Regards sur les migrations aux XIXe et XXe siècles en Rhône-Alpes », Hommes et migrations, n° 1278, mars-avril 2009, p. 32-47. 2 SCHWEITZER Sylvie (dir.), Rhône-Alpes : étude d’une région et d’une pluralité de parcours migratoires, Tomes 1 et 2, 2008, 241 et 148 p. [PDF] halshs.archivesouvertes.fr/docs/00/37/34/14/…/ACSE.R.Alpes.t1.pdf et halshs.archivesouvertes.fr/docs/00/37/34/14/…/ACSE.R.Alpes.t2.pdf, [dernière consultation le 14 août 2011]. 3 GUERRY Linda, « Femmes et genre dans l’histoire de l’immigration. Naissance et cheminement d’un sujet de recherche », Genre & Histoire, n° 5, Automne 2009, 16 p., http://genrehistoire.revues.org/808, [dernière consultation le 23 février 2017].   Comment évoluent les pratiques d’entreprise à leur encontre ? Autant de questions qui peuvent sembler paradoxales dans une usine où les femmes sont minoritaires, mais une minorité qui est cependant présente du début à la fin de cette histoire. Les problématiques précédentes peuvent également être reprises à travers le prisme du genre1 . De plus, une attention portée sur le genre du poste de travail peut compléter utilement cette approche : il s’agit non pas de dénombrer les postes de travail en fonction du sexe, mais de comprendre pourquoi on les attribue aux hommes ou aux femmes. Or, il est manifeste qu’aux HFC on attribue certains postes à des ouvrières plutôt qu’à des ouvriers. Il serait alors utile de savoir comment et pourquoi une telle répartition a-t-elle pu être faite ; notamment si les évolutions technologiques et l’organisation du travail ont pu avoir un effet sur l’organisation du travail des femmes2 . Toutefois, s’interroger sur les évolutions techniques qui touchent la sidérurgie à cette époque, c’est s’intéresser à un autre champ historique. C’est même plus largement croiser l’étude sociale des personnels avec d’autres champs de recherche en histoire sociale, politique et économique.

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Table des matières

 Remerciements
Liste des abréviations et sigles utilisés
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE
I) Faire une histoire sociale du personnel
1) De l’histoire ouvrière à l’histoire du personnel d’une entreprise
2) Catégoriser le personnel des Hauts-Fourneaux de Chasse
II) Faire une histoire du personnel à la croisée d’autres champs de recherche en histoire
1) Les apports de l’histoire des techniques et du travail
2) Une histoire du patronat, des pratiques d’entreprises et des mouvements sociaux
3) Un contexte politique et économique déterminant le jeu des acteurs
III) Méthodes et sources
1) Les documents du personnel de l’entreprise
2) Les autres sources documents d’entreprises, politiques, administratifs, judiciaires,presse et imprimés
3) L’apport des sources orales et privées
CHAPITRE 1 RECONSTRUCTION ET RELANCE
I) Chasse année zéro une entreprise à l’arrêt
1) La Compagnie des Hauts-Fourneaux de Chasse et ses filiales face à un nouvel environnement
2) La Compagnie des Hauts-Fourneaux de Chasse dans le réseau régional
II) La permanence des dirigeants
1) Les Cholat, une famille ancienne
2) Une direction de l’usine anciennement installée
3) Des dirigeants d’expérience
III) Un personnel transformé par le conflit
1) Une évolution importante des effectifs
2) Les facteurs d’évolution des effectifs
a) Le contexte économique et politique
b) Le sexe et la nationalité
IV) 45-46 reconstruire et relancer l’entreprise
1) Des dirigeants qui restent en place
2) Les réorganisations de l’après-guerre
a) De nouvelles logiques de réorganisation régionales
b) Les relations avec les différentes filiales
c) Compter sur ses propres forces
3) Reconstruire et relancer
V) Mobiliser le personnel
1) Les besoins en main d’œuvre
2) Permanences et évolutions du recrutement
3) Un nouveau contexte politique et socia
4) …et l’évolution des rapports entre salariés et dirigeants
CHAPITRE 2 UNE CROISSANCE FRAGILE, 47-56
I) Les enjeux de la modernisation
1) Les choix techniques
2) La modernisation, le personnel et la concurrence
3) La modernisation et le contexte économique et politique
a) 46-48 des sidérurgistes de la Loire divisés
b) De 48 à 56 la transformation des rapports de force locaux
c) … et la domination des Aciéries de la Marine
II) Le personnel face à la modernisation et la relance de la production
1) Des postes de travail divers
a) Les hauts-fourneaux, cœur de l’usine
b) La fonderie et la briqueterie cimenterie
c) Les activités périproductives
d) Les activités de bureau et de service
2) Les transformations du travail et de l’emploi
a) La recomposition des activités
b) À partir de 47 la modernisation de l’usine
3) Des conditions de travail inégales
a) Assignation, contrôle et surveillance
b) La gestion des arrêts longue maladie et des accidents de travail par l’entreprise
c) La mortalité au travail
4) Des variations importantes dans le recrutement et la structure du personnel
a) Les fortes variations des recrutements
b) Les travailleurs étrangers une place centrale
c) Les travailleurs français un recrutement local
d) Un personnel inégalement stabilisé
III) Dirigeants et salariés face aux pratiques d’entreprise
1) Le renouvellement des dirigeants
2) Permanences et évolutions des pratiques d’entreprise
a) Le recrutement et les affectations
b) Le logement des salariés
c) Encadrer le temps libre des salariés et de leurs familles
3) Appropriations, remises en cause et contestations collectives des pratiques d’entreprise
a) Une appropriation inégale des pratiques d’entreprise
b) Les remises en cause des pratiques patronales
c) Les dirigeants face aux syndicats
CHAPITRE 3 UNE PHASE D’EXPANSION LES « SEPT GLORIEUSES »
I) Une phase d’expansion sans précédent
1) Une forte augmentation des productions grâce aux investissements
2) La poursuite du recentrage de l’entreprise sur l’usine de Chasse
a) Une usine en décalage avec les réorganisations de la sidérurgie française et européenne
b) Une marginalisation dans les réorganisations régionales
c) Le recentrage des activités sur l’usine de Chasse-sur-Rhône
3) Le renouvellement des dirigeants
II) Un personnel renouvelé
1) L’évolution des critères et des sources de recrutement
2) La restructuration du personnel
III) Vivre avec la Compagnie des Hauts-Fourneaux de Chasse
1) L’entrée en crise des pratique d’entreprise
a) Le logement du personnel permanences et nouveautés
b) Le déclin des autres pratiques d’entreprise
2) Profiter de la croissance
a) Une forte croissance des revenus
b) …mais des conditions de travail toujours détériorées
3) … mais aussi revendiquer
CHAPITRE 4 DE LA CRISE DE 63 A LA FIN DES HAUTS-FOURNEAUX DE CHASSE
I) La crise de 63
1) Une crise prévisible, un déclenchement accidentel
2) Les dirigeants et le personnel face à la crise
a) Chasse doit s’aider lui-même
b) La mobilisation des salariés
3) Les conséquences de la crise
a) Un conseil d’administration renouvelé
b) Des personnels affectés
II) 64-65 Le sursis
1) L’évolution des recrutements et des conditions de travail
2) Des pratiques d’entreprise renouvelées
3) À la veille du Plan professionnel de 66, de nouveaux projets de réorganisation
III) La lutte finale premier semestre 66
1) Six mois de luttes sociales
2) Des départs aux licenciements
IV) La fin des Hauts-Fourneaux de Chasse
1) La liquidation
2) Retrouver du travail
CONCLUSION GENERALE
SOURCES
1) Archives nationales
2) Archives Départementales
a) Archives départementales de la Loire
b) Archives départementales du Rhône
c) Archives départementales de l’Isère
3) Archives municipales
a) Archives de Chasse-sur-Rhône
b) Bibliothèque municipale de Givors
4) Sources imprimées et ressources en ligne
a) Périodiques et publications diverses
b) Études statistiques
c) Biographies
5) Archives privées
6) Sources audiovisuelles
7) Sources orales
BIBLIOGRAPHIE
1) Méthodologie
A) Généralités
B) Sources orale
2) Histoire politique
3) Histoire économique
A) Généralités
B) Histoire des entreprises et du patronat
C) Histoire de la sidérurgie
4) Histoire du travail et des groupes sociaux
A) Généralités
B) Histoire du travail et des salariés
C) Histoire de l’immigration
D) Politiques patronales et étatiques
E) Grèves et mouvements sociaux
F)Histoire de Chasse-sur-Rhône
ANNEXES
Annexe 1 Évolution du recrutement des personnels des HFC de 45 à 66 par nationalités et par sexe
Annexe 2 État du personnel des HFC en avril 54
Annexe 3 Productions des HFC de 45 à 66
Annexe 4 Chiffres d’affaire et résultats des HFC de 45 à 66
Annexe 5 Les HFC concernés par la modernisation et la réorganisation de la sidérurgie de 45 à 56
Annexe 6 Chronologie du plan de modernisation des Hauts-Fourneaux de Chasse jusqu’à la mise à feu du haut-fourneau n° 3
Annexe 7 Articles du règlement d’atelier du 1er septembre 50 concernant la discipline
Annexe 8 Arrêts longue maladie du personnel des HFC de 57 à 62
Annexe 9 Extrait du compte-rendu de la réunion extraordinaire du comité d’enteprise du
décembre 65
Annexe 10 Les luttes de l’année 66
Annexe 11 Tracts de l’année 66
Annexe 12 Fichier mécanographique du personnel
Annexe 13 questionnaire 1
Annexe 14 questionnaire 2
Annexe 15 questionnaire 3, téléphonique
TABLES DES ILLUSTRATIONS
INDEX
Table des matières

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