Le patrimoine mondial ou patrimoine mondial de l’UNESCO désigne un ensemble de biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l‘héritage commun de l‘humanité, actualisé chaque année depuis 1978 par le comité du patrimoine mondial de l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), une institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies. À l‘issue de la 41e session du Comité du patrimoine mondial, qui s‘est tenue du 2 juillet 2017 au 12 juillet 2017 à Cracovie en Pologne, 21 nouveaux biens sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Ceci porte à 1073 le nombre total des biens culturels, naturels et mixtes figurant sur la liste, répartis sur 167 états membres. C’est ainsi que depuis juillet 2017, cette liste compte 832 biens culturels, 206 biens naturels et 35 biens mixtes avec 54 biens sur la liste du patrimoine mondial en péril. conférence générale de l‘UNESCO, et ratifié en novembre 2016 par 192 de ses 195 États membres. Le but de cette liste est de cataloguer, nommer, et conserver (grâce au fonds du patrimoine mondial) des biens culturels, naturels ou « mixtes » d‘importance pour l‘héritage commun de l‘humanité. Les sites inscrits au patrimoine mondial font généralement l’objet d’une exploitation touristique mettant en avant ce classement. Le paysage de la vallée du M‘Zab, créé au Xe siècle par les Ibadites autour de leurs cinq ksour, ou villages fortifiés, semble être resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l‘environnement, l‘architecture du M‘Zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. C‘est une source d‘inspiration pour les urbanistes d‘aujourd‘hui.
Situés à 600 km au sud de la ville d’Alger, au cœur du désert saharien, les cinq ksour (villages fortifiés) de la Vallée du M’Zab forment un ensemble homogène extraordinaire constituant la marque, dans le désert, d’une civilisation sédentaire et urbaine porteuse d’une culture originale qui a su, par son génie propre, préserver sa cohésion à travers les siècles. Constituée des ksour et des palmeraies d’El-Atteuf, de Bounoura, Melika, Ghardaïa et Béni-Isguen (fondés entre 1012 et 1350), la Vallée du M’Zab a conservé depuis le XIe siècle pratiquement le même mode d’habitat et les mêmes techniques de construction, commandées tant par un contexte social et culturel spécifique que par la nécessité d’une adaptation à un milieu hostile, dont le choix répondait à une nécessité historique de repli et un impératif de défense. Chacune de ces cités miniatures, enserrée de murailles, est dominée par une mosquée dont le minaret fait fonction de tour de guet. La mosquée est en effet conçue comme une forteresse, dernier bastion de la résistance en cas de siège, et comporte un arsenal et un silo à grains.
Autour de ce bâtiment essentiel à la vie communautaire, s’organisent des maisons disposées en cercles concentriques jusqu’au rempart. Chaque maison constitue une cellule cubique de type fixe, illustrant une organisation sociale égalitaire fondée sur le respect de la structure familiale dont elle s’attache à préserver l’intimité et l’autonomie. Au début du premier millénaire, les Ibadites ont donc créé au M’Zab, avec les matériaux locaux, une architecture vernaculaire qui, par sa parfaite adaptation au milieu et par la simplicité de ses formes, garde une valeur d’exemple et d’enseignement pour l’architecture et l’urbanisme contemporains.
Les ensembles anthropiques de la Vallée du M’Zab témoignent, par leur architecture puissamment originale datant du début du XIe siècle et par la rigueur de leur organisation, d’un modèle original exceptionnel d’implantation pour les établissements humains de l’aire culturelle du Sahara central. Ce modèle d’habitat a exercé une influence considérable pendant près d’un millénaire sur l’architecture et l’urbanisme arabes, y compris sur les architectes et urbanistes du XXe siècle, de Le Corbusier à Fernand Pouillon et André Raverau. Critère (iii) : Les trois éléments constitutifs des ensembles urbains et d’habitat de la Vallée du M’Zab : ksar, cimetière et palmeraie avec sa cité d’été, sont un témoignage exceptionnel de la culture ibadite à son apogée et du principe égalitaire qui était méticuleusement appliqué par la société mozabite.
Les limites du site sont bien définies et comprennent tous les attributs du bien. Les opérations de restauration de monuments historiques culturels et cultuels (mausolées et mosquées), du système défensif (abords, tours de guet, remparts et maisons remparts) et du système hydraulique, contribuent au maintien de l’intégrité. Malgré les effets de la pression du développement urbain et les dégâts mineurs causés par des inondations occasionnelles, les attributs du bien ne sont pas menacés et le bien de la Vallée du M’Zab conserve toujours intactes ses conditions d’intégrité.