Le Parc Naturel Régional du Morvan
Situé au cœur de la Bourgogne, le Morvan est un massif montagneux à la croisée des départements de la Nièvre, de la Côte d’Or, de l’Yonne et de la Saône-et-Loire, considéré depuis 2004 comme une partie du Massif Central. Ce territoire couvre une superficie de 513 442 hectares et regroupe 19 cantons administratifs en un pays riche en forêts, lacs et cours d’eau, dont la particularité vis-à-vis du reste de la région est un sous-sol granitique et une altitude relativement élevée, pouvant culminer à 901m (le Haut Faulin). D’un point de vue historique, le Morvan est l’ancienne terre des peuplades gauloises par excellence; c’est en effet là que les différentes tribus venues de toute la Gaule se regroupèrent derrière un seul chef, Vercingétorix. Bibracte, capitale de la tribu celte des Eduens, fut il y a 2000 ans un centre de commerce et d’échanges culturels important, avant de tomber dans l’oubli, remplacée par la ville d’Autun. Aujourd’hui nombreux sont les vestiges de cette époque, le Morvan étant même considéré comme un site archéologique de premier plan en France. Plus tard le Morvan devint pour l’Ile-de-France une réserve de bois de construction et de chauffage, mais aussi une terre idéale pour contenir les crues de la Seine; dès le milieu du XIX ème démarre la construction de grands lacs de retenue, aujourd’hui très souvent devenues des bases de loisirs: Lac des Settons, Lac de Saint-Aignan… Un réseau hydrographique originellement dense et complexe, le rôle de retenue d’eau géante, ont fait de ce territoire une terre de lacs et de rivières, irriguant la vaste forêt morvandelle.
Les parcs dans le monde, naissance des espaces protégés:
Les premiers parcs apparaissent aux Etats-Unis dès 1864 avec la déclaration par A.Lincoln du statut de “terrain public inaliénable” au sujet de la vallée du Yosemite. La raison en est au départ la découverte par des peintres américains du caractère grandiose et fragile des terres de l’Ouest. Ainsi, toute une génération d’artistes, dont George Perkins Marsh, écrivain ou encore George Catlin, célèbre peintre Outre-Atlantique, milita auprès du milieu politique, et formula la première le désir de mettre en place une politique spéciale pour la protection et la sauvegarde de la nature. Pourtant, le premier Parc Naturel fut officiellement celui du Yellowstone, fondé en 1872; la vallée du Yosemite, première zone protégée, due attendre 1890 pour bénéficier du même statut. Les Etats-Unis furent donc le berceau de l’institution de PNR, bien que très différents à l’époque de ceux que nous connaissons actuellement en France. L’installation de ces espaces protégés croit ensuite lentement à travers le monde, notamment dans les pays anglo-saxons (Australie en particulier), mais tarde en France, qui ne voit la création de son premier parc qu’en 1963, celui de la Vanoise. Il faudra attendre les années 70/80 avec la Conférence de Stockholm de 1972, le Sommet de la Terre à Rio de 1982 et le rapport Brundtland de 1987 pour que la prise de conscience devienne mondiale et qu’on assiste à la multiplication du nombre d’outils de protection et d’espaces soustraits à la réglementation classique. Aujourd’hui le nombre d’aires protégées dans le monde s’élève à plus de 120 000, soit environ 13% de la surface terrestre la planète selon l’UICN.
A l’origine, la France teste la politique nouvelle de Parc dans ses colonies, les premiers parcs “français” se situèrent donc en Afrique. Les espaces protégés en France apparaissent comme une réaction à la violence de l’industrialisation galopante, le premier espace protégé reconnu, Fontainebleau, l’est comme aux USA grâce à l’influence des artistes sur le monde politique qui demande la préservation de ces paysages devant lesquels ils puisent leur inspiration. Fontainebleau devient en 1861 le premier endroit classé “réserve artistique” et donc le premier espace protégé au monde, avant même Yellowstone! Au sein de la métropole, le premier parc national proprement dit est celui de la Vanoise, créé en 1963 dans le contexte international évoqué précédemment et sous l’impulsion des chasseurs, du Club Alpin Français et du Touring Club de France. Si les premiers parcs européens et américains possédaient une forte similarité, les parcs européens sont bientôt devenus des “laboratoires de recherche” à ciel ouvert. Les autres Parcs Nationaux apparaîtront ensuite petit à petit, tout d’abord en métropole puis dans les DOM-TOM, territoires aujourd’hui protégés sur la majorité de leur superficie. Un Parc National est constitué de deux entités: le “cœur” du Parc, où la réglementation est la plus stricte, dans le but de préserver au maximum les écosystèmes présents, la seconde entité est appelée “aire d’adhésion” et entoure le “cœur” comme le ferait une zone tampon. A l’intérieur de cette zone la réglementation est plus souple, la chasse y est par exemple autorisée.