Le montage expérimental
(figure 4.28(B)). Même constat d’amélioration de performances à 25 Gb/s (figure 4.28(C)) : 30 km atteints avec un BER de 5.10-7 et 20 km avec un BER inférieur à 10-4. A 40 Gb/s, après 4 km de propagation, le D-EML entraîne une réduction de pénalité de 1 dB par rapport à la modulation simple pour un BER de 10-9 (figure 4.28(D)). La modulation duale permet ainsi d’atteindre 8 km avec un BER inférieur à 10-9 alors qu’un plancher d’erreurs pour la modulation simple apparait déjà à 5.10-2. Par ailleurs, les permettent d’évaluer les performances de la modulation duale à haut débit et de confirmer les résultats de simulation montrés précédemment. Ces expériences ont été effectuées sur la plateforme DESCARTES du Laboratoire de photonique et de nanostructures (LPN) du CNRS. Un générateur de séquences pseudo-aléatoires PRBS (Pseudo Random Bit Sequence) fournit le signal modulant le laser DFB et le modulateur EAM, avec les données inversées et non inversées respectivement, à 20 Gb/s, 25 Gb/s et 40 Gb/s. Deux déphaseurs (PS : Phase Shifter) sont utilisés pour ajuster le retard temporel entre les signaux d’attaque du laser et du modulateur dans le but de minimiser l’effet du chirp transitoire du D-EML. Deux atténuateurs RF permettent de varier l’amplitude des signaux modulants. Une ligne électrique de longueur l compense la différence de temps de propagation entre les données inversées et non inversées. Un amplificateur optique booster (EDFA) est placé à l’entrée de la ligne de transmission afin de conserver une valeur constante de la puissance optique moyenne dans la fibre optique ; il peut être éventuellement ôté pour les expériences à 40 Gb/s. Un préamplificateur optique est placé devant ou derrière un atténuateur optique variable dont le rôle est de varier la puissance optique ou bien le SNR reçu par la photodiode. Ainsi, le préamplificateur optique sera placé juste avant la photodiode pour les expériences de mesures à 40Gb/s pour obtenir des résultats de performances en fonction du SNR.
La température du D-EML est contrôlée à 20 °C et la puissance en entrée de la fibre est de l’ordre de 4 dBm. Le courant de polarisation du laser (Ilaser) est de 80 mA et le courant de modulation (Ipp) vaut 10 mApp pour tendre vers une excursion en fréquence correspondante aux conditions de Binder et Kohn. La tension de polarisation de l’EAM (Vmod) de -3.2 V permet de bénéficier du chirp négatif du modulateur. La tension de modulation (Vpp) est de 2Vpp. Le décalage temporel entre la modulation AM du modulateur et FM du laser est estimé à 12 ps. La mesure de ce délai est obtenue à l’aide d’un oscilloscope par visualisation de la modulation obtenue par modulateur seul (figure 4.30(a)) puis par le laser seul (figure 4.30(b)). modulation simple pour un BER de 10-4 sur une séquence PRBS de 27-1. Les diagrammes de l’œil observés dans le cas d’une modulation simple de l’EAM, puis d’une modulation duale sont présentés après propagation sur la distance de 39,7 km ainsi qu’en BtoB dans la figure 4.32. Le diagramme de l’œil relatif à la modulation simple (figure 4.32(b)) montre clairement un dédoublement de niveau par rapport au cas BtoB (figure 4.32(a)). Ceci peut s’expliquer par un étalement temporel des impulsions transmises induit par la dispersion de la fibre.
Dans le cas de la modulation simultanée d’amplitude et de fréquence, en s’approchant de la condition de Binder et Kohn, le D-EML commence à être efficace contre les effets de dispersion grâce à un contrôle adéquat de la distorsion des impulsions. En conséquence, l’œil est plus ouvert (figure 4.32(c)). chirp adiabatique, tout en gardant le même courant de modulation tendant vers la condition de Binder et Kohn. La tension Vmod est élevée à -3,03 V pour accentuer l’excursion en modulation et réduire l’absorption. La modulation Vpp reste à 2Vpp. La figure 4.33 montre que la transmission d’une séquence courte PRBS de 27-1 en modulation duale à 24 km est limitée à un BER de 5.10-8. Cependant, la qualité de transmission peut être encore améliorée en réduisant le courant Ilaser à 70 mA pour atteindre un BER de 5.10-10 pour une puissance reçue de l’ordre de -10 dBm. Ceci peut s’expliquer par l’augmentation du chirp adiabatique permettant de mieux approcher de la condition de Binder et Kohn.