Le modèle Hicks-Hansen(IS-LM).(Modèle d’équilibre général en économie fermée
Proposé par John Hicks (1937) et Alvin Hansen (1938) d’où son autre nom de modèle Hicks-Hansen, le modèle IS-LM est avant tout une extension de la « théorie générale de l’emploi, de la monnaie et de l’intérêt » publiée par Keynes en 1936 sous forme d’un modèle macroéconomique qui raisonne en terme d’agrégats nationaux, comportant deux marchés: l’équilibre du marché des biens et services exprimé par la courbe IS (investment-saving) et celui de la monnaie par la courbe LM (liquidity-money).38 Une fois les deux équilibres réalisés simultanément, l’intersection des deux courbes détermine le niveau du revenu et celui du taux d’intérêt d’équilibre. Différent du modèle d’équilibre général classique caractérisé par le principe de dichotomie entre sphère réelle et monétaire, le modèle IS-LM a instauré une relation d’interdépendance entre les deux sphères tout en donnant une grande importance à l’interventionnisme de l’Etat dans la régulation de l’économie par la mise en œuvre des politiques économiques. Le modèle est fondé sur les postulats suivants39 : L’économie est fermée (aucun échange avec l’extérieur). On raisonne à court terme d’où la rigidité des prix (absence d’inflation). La monnaie n’est pas neutre et retrouve en plus de sa fonction de transaction d’autres fonctions de précaution et de spéculation. Les entreprises établissent leur offre de biens et par la suite leur demande de travail en répondant à la demande globale des biens qui s’adresse à elles (principe de demande effective). 38 Jean Magnan de Bornier, Les modèles macroéconomiques, Document de travail, Université Paul Cézanne, Aix Marseille III, 2002, p 12. 39 Tovonony Razafindrabe, Introduction au modèle IS-LM, Document de travail, Université paris ouest Nanterre La Défense, 2011, p 08. Le modèleHicks-Hansen(IS-LM).(Modèle d’équilibre général en économie fermée) 1-1 L’équilibre du marché des biens et services : (la courbe IS) 1-1-1 La détermination algébrique de IS : Supposons une économie fermée en situation de sous emploi décrite par le modèle suivant : La consommation des ménages C = C0 + c Yd C0 : Consommation incompressible. c : Propension marginale à consommer c = dc/dY . Yd : Revenu disponible Yd = Y – Tx + Tr. L’investissement I = I0 + aY – b r I0: Investissement autonome. b: Incitation à investir. r: Taux d’intérêt Les dépenses publiques G = G0 Les taxes Tx = Tx0 + tx Y Tx0 : Impôt forfaitaire tx : Taux d’imposition Les transferts sociaux Tr = Tr0 – tr Y Tr0 : Transfert forfaitaire tr : Taux de transfert La détermination algébrique de la fonction IS peut se faire selon deux méthodes à savoir : Fuites = Injections S + T = I + G Ou L’offre = la demande Y = C + I + G On a : C = c ( Y – Tx + Tr ) + C0 = c [ Y – (Tx0 + tx Y )+ (Tr0 – tr Y) ] + C0 = c Y – cTx0 – c tx Y + cTr0 – c tr Y + C0 = Y(c – c tx – c tr ) – cTx0 + cTr0 + C0 Donc : Y = Y(c – c tx – c tr ) – cTx0 + cTr0 + C0 + I0 + aY – b r + G0 Y – Y(c – c tx – c tr ) – aY = – cTx0 + cTr0 + C0 + I0 – b r + G0 Y [1 – (c – c tx – c tr ) – a ] = – cTx0 + cTr0 + C0 + I0 – b r + G0 Soit : br = – Y [1 – (c – c tx – c tr ) – a ] – cTx0 + cTr0 + C0 + I0 + G0 Avec D = 1 – c ( 1- tx – tr ) – a : r = – (D / b) Y + [- cTx0 + cTr0 + C0 + I0 + G0 ] / b Ou Y = – ( b / D ) r + [- cTx0 + cTr0 + C0 + I0 + G0 ] / b L’équation de la fonction IS40 : r = – (D / b) Y + [- cTx0 + cTr0 + C0 + I0 + G0 ] / b Y = – ( b / D ) r + [- cTx0 + cTr0 + C0 + I0 + G0 ] / D Figure 2-1 : La courbe IS. r Y Source :Raymond Barre, Frederic Teulon, opcit, p388. La courbe IS est définie comme le lieu géométrique qui regroupe les couples ( y, r ) qui assurent l’équilibre sur le marché des biens et services. Figure 2-2 : La construction de la courbe IS. Source :Bernard BERNIER et Yves SIMON . Op. Cit ; P.228. o I=S E I S 45° (B) S= Y- C(Y) S (C) I= I(i) Y i Y (A) i (D) o B A IS o o
Les caractéristiques de la courbe IS
La courbe IS est une relation décroissante entre le revenu Y et le taux d’intérêt r car : Y = – ( b / D ) r + [- cTx0 + cTr0 + C0 + I0 + G0 ] / D Courbe IS ௗ ௗ = ି < 0 Cette relation décroissante signifie que pour que l’équilibre se maintien dans le marché des bien et services, chaque augmentation de revenu doit être suivie par une diminution de taux d’intérêt et vice -versa. Autrement dit, si le revenu Y augmente, l’épargne S augmente aussi et pour que l’investissement I sui l’évolution et augmente à son tour afin de garder l’équilibre avec S le taux d’intérêt doit diminuer d’où la relation inverse entre Y et r. Quand IS est verticale cela signifie que l’investissement est indépendant du taux d’intérêt d’où la dépendance primordiale de la pente de IS à l’élasticité de l’investissement par rapport au taux d’intérêt. Supposons les paramètres b et D constants (avec D =1 – c (1- tx – tr) – a), le déplacement de IS se fait suite aux variations d’une de ces variables à savoir : Tx0 , Tr0 , C0 , I0, G0 et sera d’une façon parallèle à IS vu que sa pente dépend de b et de D. Autrement dit, toute variation des composantes autonomes de la demande globale engendre un déplacement de la courbe IS en fonction de l’effet multiplicateur correspondant.