Il nous semble qu’il est du devoir du citoyen de s’impliquer d’avantage dans la vie de sa commune. Il est difficile pour un électeur de voter en conscience lors d’un renouvellement de mandats, sans connaitre l’utilisation qui a été faite de sa contribution publique aux dépenses de la commune. La connaissance du mode de fonctionnement, et surtout les gestions administratives et financières de la commune, est la solution la plus efficace pour que les citoyens prennent leur part dans le développement de leur commune. Dans cette partie, on analysera les gestions administratives et financières de la commune de Sabotsy-Namehana ; mais avant d’aborder ce sujet, nous allons voir en premier lieu l’analyse conceptuelle de l’administration publique.
ANALYSE CONCEPTUELLE : Théorie
CADRE THEORIQUE DE LA GESTION ADMINISTRATIVE
« Quand deux personnes coopèrent pour faire rouler une pierre que seul il n’aurait pas pu déplacer, les rudiments de l’Administration apparaissent » écrit Herbert SIMON .D’après cette citation, l’Administration est l’ensemble d’activité des groupes coopérant en vue d’atteindre un but commun. Si la réflexion sur l’optimisation des administrations publiques n’est pas nouvelle, le rapport avec les organisations privées, lui, l’est davantage. Les organisations publiques se doivent aujourd’hui d’être efficaces, efficientes et économes.
Beaucoup de théoriciens économistes, des politiciens, des sociologues et des gestionnaires ont posés depuis longtemps comme problématique fondamentale pour la gestion des collectivités publiques, les questions qui portent sur l’efficacité et l’efficience de l’action de l’Etat. La gestion administrative au niveau de l’Etat est une des réponses proposées par ces chercheurs. La gestion administrative de l’Etat malgache d’aujourd’hui a pris comme racine la théorie sur la NGP ou la nouvelle gestion publique. Afin de maitriser et d’analyser la gestion administrative de la commune, l’analyse des principes et concepts de la NGP semble nécessaire et indispensable.
D’après MOSCA , au niveau d’une administration, il existe toujours deux classes distinctes à savoir les gouvernants et les gouvernés. Les gouvernants sont ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui ont un rôle d’exécutif, tandis que les gouvernés sont ceux qui sont dirigés et réglés mais les deux groupes peuvent contrôler le la pouvoir et donc un rôle politique.
Né dans les années 80, la NGP se développe au départ dans les pays anglo-saxons. C’est une nouvelle forme de gestion au sein des organisations publiques et qui gère ces organisations selon les modes de fonctionnement de l’entreprise privée et notamment avec une rationalisation de l’activité.
Au départ, c’est la bureaucratie qui apparaissait comme la seule forme organisationnelle capable de lutter contre les différents dysfonctionnements administratifs, comme la corruption et le népotisme par exemple, et visant à faire respecter les règles et procédures afin de limiter les intrusions à la fois du pouvoir politique et du pouvoir managérial. Maintenant, à cause du changement rapide de la société par la globalisation et la mondialisation, la bureaucratie a été remise en cause et a été remplacée par un nouveau management public qui est accès sur les résultats et les moyens mis en disposition en se basant sur la performance du capital humain. Les principes de référence de cette organisation sont mis en relief par Thompson et Davidson en 95. Ces principes sont en premier lieu la décentralisation et la désagrégation qui visent à démultiplier l’organisation en petite structures autonomes ou renforcées dans leurs prérogatives et en tenant compte de la culture, de la valeur et de la relation clientéliste et technologique de ces organisations autonomes. Et en second lieu, la désorganisation afin de répondre au besoin de flexibilité des structures rompant.
La doctrine de la nouvelle gestion publique fait référence à 7 éléments selon les adeptes cette gestion, ceux sont :
− La décomposition du secteur publique en unité stratégique organisée par produits
− L’introduction d’une compétition entre organisation publique et privée
− Plus grande utilisation des techniques managériales issue du secteur privé
− Une utilisation des ressources plus disciplinée et parcimonieuses et une recherche active des moyens alternatifs de production à moindre coût.
− Un mouvement vers un contrôle des organisations publique par des managers visibles exerçants un pouvoir discrétionnaire.
− Un mouvement vers l’adoption de standards de performance plus explicite et mesurable.
− La mise en avant de la mesure du résultat (en termes de rémunération de performance) .
L’administration et la décision politique
Nous vivons dans le monde de la logique et il n’y a pas de doute là-dessous, il y a des besoins que les clients et les citoyens éprouvent et que l’administration doit satisfaire.
La raison pour laquelle une administration existe c’est de réaliser les attentes des citoyens et d’améliorer leur niveau de vie afin de contribuer au développement de sa société. La science de gestion se procure d’un double paradigme : le paradigme administratif qui consiste à analyser les procédures administratives par niveau et le paradigme managérial qui vise à faire connaitre mieux les situations de décision. Dans une organisation, que ce soit publique ou privée, une organisation est jugée efficace si elle atteigne ses objectifs. « Tout le monde est responsable dont le travail a été fait » disait Denis PROULX dans son ouvrage « management des organisations publiques » cela signifie que toute personne qui travail est responsable de son propre acte. Un médecin est jugé efficace s’il guérisse un malade, un commerçant est jugé efficace s’il obtient assez de profit et c’est aussi comme cela au niveau d’un gestionnaire ; c’est donc le résultat qui compte et non l’acte ou la façon de travailler.
Mais au niveau des administrations publiques, l’obtention de l’efficacité semble être beaucoup plus difficile qu’au niveau des entreprises ou organisation privée. Une des raisons qui démontre cette difficulté est la vision de l’organisation présenté par BOLMAN et DEAL. Ils ont présenté quatre visions de l’organisation à savoir :
➤ Complexes : les gens qui se trouvent dans une administration sont nombreux et les variables en jeu sont multiples
➤ Surprenantes : car chaque action engendre des effets inattendus, tout de suite ou plus tard
➤ Trompeuses : elles défient toute attente et camouflent les surprises qu’elles nous réservent
➤ Ambigües : car il est difficile de savoir ce qui s’y passe .
La vision cartésienne des organisations :
La vision cartésienne des organisations suppose que les organisations agissent de façon rationnelle. Comme nous avons évoqué toute en haut, les organisations existent pour atteindre des résultats et si elles n’y arrivent pas, elles disparaitront, on peut prendre pour exemple la disparition d’une épicerie qui s’installe dans un lieu où il a peu de client ou bien la faillite d’une entreprise par la fabrication d’un produit qui n’est pas utile pour la population. Dans cette perspective, toute organisation doivent s’adapter à l’environnement et choisir sa structure qui devra être approprié à ses objectif, à ses environnement et à ses participants afin qu’elles puissent s’adapter au changement qui influence son environnement.
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