Le milieu physique et La géologie et le relief

La géologie

Sur le plan géologique l’ensemble de la région repose sur les formations gréseuses du Continental Terminal (d’âge mio-pliocène). C’est un gré argileux, bariolé, où le seul matériel argileux présent est la kaolinite (Dieng 1965 ; Dubois 1975). Le modelé quasi plat a été recouvert par les formations du Quaternaire. Le réseau hydrographique de régime d’oued, est souvent colmaté par des épandages colluvio-alluviaux. Les oueds sont des axes de drainage à écoulement saisonnier intermittent de crues d’hivernage (Pereira Barret.S, 1968). Ainsi, le modelé de la zone est formé d’une série de plateaux qui ne dépassant pas la quarantaine de mètre d’altitude. Ces derniers présentent des plages de la cuirasse ferrugineuse affleurée.
Cette cuirasse située à une profondeur plus ou moins importante est le résultat de l’évolution des formations gréseuses. (Amadou Diaouné, 1982)

Le relief

Le relief de la région est généralement plat. Selon Diaouné (A) 1982, la feuille topographique au 1/200000 de la région est parcourue par la courbe de niveau 40m. Cela signifie que les altitudes dépassent rarement cette hauteur.
Cependant, nous pouvons distinguer des parties déprimées et des parties plates dont les altitudes dépassent rarement 40m.
Les dépressions correspondent aux bas-fonds dans lesquels nous avons une association de sols tropicaux lessivés et de sols hydromorphes.

Le climat

Les caractères généraux

Cette région appartient au domaine du climat soudanien. Elle se situe dans le secteur soudano sahélien du domaine phytogéographique soudanien (Pereira Barreto.S, 1968). Ainsi, le régime climatique est marqué par l’alternance de deux saisons principales : une saison des pluies qui dure six mois (mi-mai à mi-octobre) avec un maximum pluviométrique d’Août à Septembre et une saison sèche manifestée par le passage de l’harmattan, vent chaud et sec qui accroit fortement l’évaporation. Le climat est caractérisé par des températures moyennes élevées comportant deux minima : du milieu de l’hivernage au moment du maximum des précipitations, et de Décembre à Janvier, période correspondant au froid dans nos régions.
Cette région est favorisée par son régime pluviométrique qui est un des plus réguliers au Sénégal. D’après les données qui ont été fournies par la station de Tambacounda pour les précipitations (période1935-1967), la hauteur d’eau moyenne était de 964mm dans cette région et la durée de la saison des pluies était de 127jours. (Pereira Barreto.S, 1968). Ainsi, pour mieux comprendre le régime climatique nous allons analyser ses différents éléments à savoir les vents, les températures, les précipitations, l’humidité relative et l’évaporation. Ces données climatiques sont recueillies et concernent la station de Tambacounda en raison de sa proximité par rapport à notre zone d’étude.

Les éléments du climat

Les vents

L’analyse des vents porte sur les directions dominantes et leurs vitesses. Ainsi, pour les directions dominantes, on observe de Janvier à Mars que c’est le quadrant Nord à Est qui prédomine, symbole de la provenance de l’alizé continental. Le mois d’Avril où nous avons une direction Nord-Ouest est considéré comme une transition entre le flux du Nord pendant lequel souffle l’alizé et le flux d’Ouest qui caractérise la mousson. Durant la saison des pluies qui s’étend du mois de Mai jusqu’au mois d’Octobre où souffle la mousson c’est le quadrant Sud à Ouest qui prédomine. Le mois de Novembre à composante Sud-Ouest marque la transition entre les vents d’Ouest et les vents d’Est. Enfin, les mois de Novembre et de Décembre sont dominés par les vents qui prennent le relais de la mousson.

La pluviométrie 

La zone des Terres Neuves se situe dans le domaine climatique soudano-sahélien. De ce fait, elle se trouve entre les isohyètes 700 et 800 mm. Au cours des trente années d’étude de la pluviométrie, nous avons noté une prédominance des années excédentaires.
L’histogramme des écarts par rapport à la moyenne des trente années montre exactement seize années excédentaires et quatorze années déficitaires.
L’année la plus excédentaire est celle de 2003 avec une valeur de 1066,7mm soit 153,5 % d’où un excédent de 53,5%. Elle est suivie de l’année 1994 qui enregistre un module de 1055,7mm soit 151,9 %.
L’année 1990 représente la moins excédentaire avec une valeur de 701,8mm soit 101%.
Les années 1993, 2002,1982 et 1983 sont respectivement les plus déficitaires avec les valeurs suivantes : 433, 8mm ; 446,3mm, 457,9mm, 488,7mm. C’est l’année 1993 qui est la plus déficitaire avec un déficit de 261mm.

Les températures 

L’étude des températures s’est faite sur une période de trente années. Les courbes d’évolution des températures minimales, maximales et moyennes présentent une évolution bimodale. Pour l’explication de l’évolution des températures moyennes mensuelles, on peut dire qu’elle suit celle du mouvement zénithal du soleil et avec l’importance de l’insolation. Les précipitations influent sur la baisse des températures comme la nébulosité est un facteur qui réduit l’insolation.
Pour les températures mensuelles minimales, le maximum principal est enregistré au mois d’Avril avec une température de 40,49°C et le maximum secondaire intervient au mois de Septembre avec une valeur de 32,55°C. Les minima s’établissent aux mois d’Août et de Janvier. Le minimum principal présente une température de 31,75°C et celui secondaire, avec une valeur de 33,82°C.
Les températures mensuelles maximales, quant-à-elles, présentent également deux maxima et deux minima. Les maxima s’observent aux mois d’Avril et de Septembre avec respectivement des valeurs de 40,93°C et 32,87°C. Les minima sont notés aux mois d’Août (40,93°C) et de Janvier (34,31°C).
Enfin, l’évolution des températures moyennes mensuelles suit la même allure que celles analysées précédemment.
Ainsi, nous observons pour le maximum principal une température de 40,71°C et une valeur de 32,71°C pour le maximum secondaire. Pour les minima, le premier se situe au mois d’Août avec 31,90°C et le second intervient en Janvier avec 34,71°C.

L’humidité relative 

L’humidité relative peut être définie comme étant le rapport entre la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air et la capacité d’absorption de cet air à une température donnée. De ce fait, elle représente la saturation de l’atmosphère en eau.
L’analyse de l’humidité relative à Tambacounda montre que cette dernière a une évolution unimodale au cours de l’année. Comme nous l’indique la figure 8, les valeurs les plus faibles sont observées pendant la saison des pluies ou souffle l’harmattan. Parmi les mois dont l’humidité est moins importante, celui de Février se singularise avec une valeur de 25,7% seulement. Durant la période qui s’étend de Février à Août, l’humidité connait une croissance pour ensuite prendre une allure décroissante jusqu’au mois de Janvier. Les fortes valeurs apparaissent pendant l’hivernage, période durant laquelle souffle la mousson. En effet, les plus fortes valeurs sont enregistrées aux mois d’Août et Septembre avec des valeurs respectives de 79% et 78,7%.

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L’insolation 

Les valeurs d’insolation sont très importantes et variables tout au long de l’année. L’analyse de la figure 12 révèle qu’elle est maximale pendant la saison sèche surtout durant la période qui s’échelonne de Mars à Juin. Les plus fortes valeurs sont enregistrées aux mois d’Avril et de Mai avec respectivement 269,7heures et 276,7heures. Le minimum est noté au mois d’Août qui représente une valeur 225,3heures.

Les ressources hydrogéologiques 

Le réseau hydrographique est caractérisé par des cours d’eau temporaires et des nappes très profondes. Notre zone d’étude qui se situe en plein centre du bassin de la Gambie présente également des mares très importantes et caractéristiques des paysages de la zone (Harion et Al 1971).
Les eaux de surface ou superficielles : Elles proviennent essentiellement des pluies, selon la nature du sol et du relief, elles s’infiltrent ou ruissellent vers les dépressions constituant les nombreuses mares temporaires disséminées sur toute l’étendue du territoire des Terres Neuves (voir carte). Nous dénombrons plusieurs mares (tableau 14) dont la durée varie de trois à six mois. Parmi celles-ci, les plus importantes en terme de superficies sont : dans le village de Diam-Diam Ndiayène, les marigots de Péthie-Péthie, Gouby, Sacko dans la partie Ouest, Pérum au Nord-ouest, Kawsara au Nord, Niambane à l’Est, le marigot de Moussa au Sud. Le marigot de Bamba se situe à l’Ouest entre Bamba et Sam Nguéyène. Dans le village de Médina Ndiobène, le marigot qui porte le même nom se trouve dans la partie Sud-est du village. Ensuite, nous avons le marigot de Diogne-Diogne (Darou Salam), les cours d’eau de Koyly, de Pélèl Birame, de Windy coucouthie, le Carrière (Méréto), Ngamack mack à l’Est du village de Galé. Enfin, entre les villages 14 et15, se trouve la mare de Boucoum, à l’Ouest de Kissang, nous avons celle de Kiran, la mare de séguine dans le village de saguine. Ces cours d’eau dispersés sont remplis d’eau durant toute la saison des pluies et durant les premiers mois de la saison sèche (Novembre, Décembre, Janvier).

Les sols 

Le sol est défini par Georges. P et Verger. F, (1970) comme « une formation naturelle de surface à structure meuble d’épaisseur variable, résultant de la roche mère sous jacente sous l’influence de divers processus physique, chimique et biologique ».
Le sol concerne le support naturel exploité, aménagé et travaillé par l’homme dans le cadre de l’agriculture. Dans la ZTN, nous rencontrons une diversité de types de sols composés en grande partie par les sols ferrugineux tropicaux lessivés connus sous le vocable « dior » et les sols hydromorphes appelés « deck ». Selon les résultats de nos enquêtes, les sols « Dior » occupent prés de 89% des terres et les sols « Deck » représentent environ 90% des superficies. Cependant, l’analyse de la carte 3 montre l’existence de plusieurs associations de sols répartis sur l’ensemble du territoire des Terres Neuves dont les principales sont :

Les sols peu évolués d’apport 

D’une manière générale, les sols peu évolués sont caractérisés par une faible altération et leur épaisseur ne dépasse pas 60cm. Le taux de matières organique de ces sols est généralement faible. (Mabiala, 2000). Il existe deux types de sols peu évolués dans cette zone :
-Les sols hydromorphes, sols peu évolués d’apport : Ils sont peu développés dans le terroir et se retrouvent plus précisément au Sud dans le village de Leba. Les sols hydromorphes se caractérisent par la présence de la cuirasse qui constitue un niveau imperméable à faible profondeur. Ils doivent être réservés à la culture des céréales comme le mil, le sorgho et le maïs.

Les sols ferrugineux tropicaux lessivés 

Les sols ferrugineux tropicaux lessivés (dior) sont considérés par les paysans comme le type de sols le plus sensible. Cette perception s’explique essentiellement par les propriétés texturales de ces sols marqués par leur caractère sableux. Constitués de particules non cohésives, ces sols sont faciles à travailler, mais pauvres en complexe argilo-humique et ne peuvent supporter que des cultures peu exigeantes. Perez (1994) cité par Diouf (2010) précise qu’il s’agit de formations pauvres en matière organique, riches en sable et très sensibles à l’encroutement. Il existe trois types de sols ferrugineux lessivés sur le territoire des Terres Neuves :
-Les sols ferrugineux tropicaux lessivés, à concrétions et à taches : Ils se retrouvent au Nord et au Sud. Ces sols abritent les villages autochtones comme Sinthiou Ismaila, Koussalan, Diamaguène Sine, Félane Sine etc. Ces sols sont aptes à la culture et au pâturage.
-Les sols ferrugineux lessivés sur matériau colluvio-alluvial, remaniés : Ils se situent dans les parties Ouest, Centrale et Nord de la zone et la presque totalité des villages appartenant à la communauté rurale de Kahène se trouvent sur ces types de sols.
-Les régosols sur matériau gravillonnaire, sols ferrugineux tropicaux lessivés, sols faiblement ferralitiques : Ils sont peu développés dans le territoire des Terres Neuves. Nous les rencontrons à l’Ouest dans le village de Fadiya Tenning.

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