Le marché des devises

Comprendre les marchés

Introduction

Trading et investissement passionnent de plus en plus les Français. Que ce soit dans le cadre d’une activité complémentaire, d’un loisir ou, pour les plus motivés, d’un objectif professionnel. Le monde de la finance intrigue, dérange parfois, irrite même certains esprits chagrins. Mais surtout, il fas-cine. L’imaginaire populaire l’associe facilement aux clichés des images véhiculées par le cinéma. La réalité n’a pourtant que rarement d’accoin-tances avec la fiction. Loin des débordements et des excès, l’investissement et le trading sont d’abord et avant tout une leçon d’humilité et, osons les mots, une leçon de vie. Pourtant, rares sont ceux qui viennent sur les mar-chés pour en apprendre plus sur eux-mêmes. Le premier attrait est celui de l’argent, celui du gain et, parfois même, hélas, celui du jeu.
La réalité est plus complexe. Jour après jour, le trader doit maîtriser ses émo-tions, face aux pertes mais aussi face aux gains. Il doit gérer sa concentra-tion sur une longue période, apprendre à trier les informations techniques ou fondamentales, et résister à la pression collective du microcosme. La perfection est un chemin, une quête, et jamais un aboutissement, une fin en soi. La réussite sur les marchés, tant pour l’investisseur que pour le trader, passe par l’application rigoureuse d’une méthode globale. La liberté, sans règles, n’est qu’égarement, actions non réfléchies, et contre-performances financières. Une méthodologie rigoureuse, appliquée avec discipline, adap-tée aux soubresauts des marchés et à la personnalité de chaque intervenant doit permettre à chacun de devenir un gagnant des marchés.

Mon parcours

Diplôme de Business School en poche, je me suis lancé dans le trading à une époque où l’accès aux marchés n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui. Internet démarrait, les courtiers internet n’existaient pas, les flux gra-phiques et les flux de données n’existaient pas, les livres et les formations étaient rares. Quelques années plus tard, j’ai été recruté dans un hedge fund avant d’en prendre la direction. Que ce soit en tant que trader pour compte propre ou trader dans des fonds, j’ai toujours eu la même exigence de la gestion du risque et du capital. La performance dans la durée exige une bonne analyse des marchés, une gestion du risque appliquée sans failles, et un mental adapté pour gérer l’environnement extérieur et intérieur.
Ces années de pratique et de recherche m’ont conduit à élaborer une réflexion profonde sur ce sujet passionnant des marchés financiers, de l’in-vestissement et du trading. J’ai côtoyé de nombreux traders, j’en ai formé beaucoup aussi. Le trading est donc aussi une aventure humaine lorsque l’on reste guidé par l’humilité et le désir constant de progresser. Être meil-leur aujourd’hui qu’hier mais pas autant que demain est une philosophie enthousiasmante. Franchir les étapes vers la performance ressemble à une quête initiatique. Rien n’est simple. Mais les obstacles ont été franchis un à un, pas à pas, avec patience, persévérance et volonté. Le sens de la vie, tout simplement. Animé de ces mêmes sentiments, je vais tous les jours encore au bureau travailler sur les marchés. Il n’existe pas de méthodes miracles. Le secret, s’il en existe un, est dans l’application rigoureuse d’une méthodologie, fruit de longues années de recherche. Apprendre le trading, c’est arpenter un chemin tortueux, partir en quête d’un inaccessible désir. Le trading est un formidable défi.

La méthode GTAS : pédagogie et efficacité

Écrire un livre sur le trading et l’investissement, c’est tracer les plans d’une méthode solide, poser des balises et des barrières, des règles et des inter-dits. Investir sur les marchés sans méthode est certainement la première erreur commise par les débutants. Ensuite, il faut être capable de faire preuve de discipline personnelle et de rigueur dans l’application pour que la performance soit régulière. C’est ici qu’intervient la gestion des émo-tions, le mental et la psychologie.
Dans ce livre, fruit de 20 ans de travaux et de recherche, mais aussi et surtout de pratique quotidienne sur les marchés, je décris pas à pas une méthode glo-bale capable de vous mener au succès. Les outils sont présentés, les méthodes sont livrées, les stratégies sont détaillées et peuvent être appliquées sur les marchés telles que nous les utilisons nous-mêmes tous les jours. L’accent a été tout particulièrement mis sur des notions rarement abor-dées, ou trop rapidement, comme la volatilité, la gestion de position et la taille de position et bien évidemment la notion de timing. Si la tendance est importante, elle est insuffisante à l’élaboration de méthode d’inves-tissement et de trading performante dans le temps. Deux concepts nou-veaux, ceux de zone de valeur et d’unité de base, sont présentés. Pour que la construction soit solide, chaque brique doit être placée correctement. Et il ne doit pas en manquer une seule. Mais un livre n’est qu’une première étape d’un apprentissage. Un site dédié, www.e-winvest.com, vous permet-tra d’aller plus loin grâce à l’ajout de nombreuses vidéos, d’exemples des stratégies traitées dans la troisième partie et d’articles complémentaires. Il sera régulièrement complété et mis à jour afin de vous aider à progresser à votre rythme et dans la durée. Enfin, et pour prouver que la méthode est réellement efficace, un suivi des performances, avec le détail des sta-tistiques, est présenté. Prétendre enseigner une méthode d’investissement sans démontrer son efficacité, dans le détail et dans la durée, ne fait pas partie de notre éthique professionnelle.
Le reste dépend de vous, lecteur attentif, de votre implication, de votre travail et de votre désir de réussite. Mais ma confiance est totale. Celui qui décide de s’impliquer dans ce petit monde du trading doit être convaincu qu’il réussira. Et je ferai tout pour vous accompagner sur cette voie. Le for-midable défi du trading sera relevé par le lecteur qui accepte les contraintes et les règles. Un trader doit être humble. Il connaît la difficulté, il doit savoir que la performance passe par des remises en cause constantes.

Pour réussir…

Derrière les fluctuations erratiques, souvent incompréhensibles pour le pro-fane, se cachent des hommes, avec leurs émotions exacerbées, cupidité et peur. Beaucoup d’approches scientifiques ou pseudo-scientifiques tendent à apporter leur contribution à l’étude des marchés boursiers et au comporte-ment des cours. Mais si la réussite sur le long terme implique l’application d’une méthode qui regroupe plusieurs analyses, l’attitude aussi est impor-tante. Aborder les marchés en dilettante ou en mode jeu est l’assurance de l’échec. La mesure du risque doit guider chacune de nos actions. Si la prise de risque est consubstantielle à l’investissement, elle doit s’effectuer dans un cadre mathématique précis, et jamais sous le coup de l’émotion, de la déception, de l’agacement ou de l’euphorie. La gestion du capital et la gestion du risque, ainsi que la gestion des positions, sont des notions clés.

Mise en garde

Le marché est un maniaco-dépressif qui s’ignore. Il alterne entre des phases d’euphorie, des phases de somnolence et des phases critiques de panique. Pour performer dans la durée, il faut éviter de se laisser enva-hir, parfois submerger, par les mêmes émotions. L’opérateur, investisseur ou trader, ne doit raisonner qu’en critères objectifs, en dehors de tous sentiments. Certaines phases de déprime profonde seront des occasions uniques d’achat et certaines phases d’euphorie irrépressible, des occa-sions de prises de bénéfices. Dans tous les cas, l’acte de gestion s’effec-tuera avec mesure et calme, rigueur et discipline.
Les gérants de fonds long terme regardent les évolutions du marché à l’aune de la macro-économie et de la micro-économie. Les traders profession-nels, souvent de formation scientifique, abordent les marchés comme une matière rationnelle où l’on peut appliquer avec succès des formules mathé-matiques. Les investisseurs privés, selon leur cursus, pencheront d’un côté ou de l’autre, certains favoriseront les mathématiques, d’autres l’économie.
Mathématiques et économie ne sont que des modes d’analyses. La struc-ture profonde du marché, malgré l’avancée croissante des algorithmes de trading, reste guidée par la nature humaine. Le marché est la confrontation entre acheteurs et vendeurs, portés par des intérêts différents. Au sein de cette foule immense, disséminée aux quatre coins de la planète, la course au profit et à la performance prime. Il faut se montrer plus malin et plus fort que l’opérateur anonyme qui sert de contrepartie. Face au marché, le trader ou l’investisseur est seul contre tous, et tout le monde est contre lui. Les passe-droits pour la réussite n’existent pas.
Pourquoi divulguer des méthodes et stratégies qui marchent ? Il y a plu-sieurs réponses à cette question. La première est évidente pour nous. Si c’est pour écrire un autre livre de trading qui n’apporte rien de plus, sinon des conseils généraux, nous n’en voyons pas l’intérêt. La deuxième est plus subtile. Depuis le temps que nous diffusons conseils et analyses gratuits, nous ne pouvons que constater que le principal problème vient du manque de rigueur dans l’application. Apprendre comment pêcher est un début, encore faut-il ensuite que le débutant ne change pas de méthode tous les mois. Certains confondent adaptation d’une stratégie à sa personnalité avec modification d’une stratégie. La troisième réponse est que le seul risque qu’il y aurait à diffuser nos stratégies serait de croire qu’une large diffusion de nos méthodes serait susceptible d’en amoindrir la performance. Nous n’avons pas de statistiques précises sur le sujet, mais nous pencherions plutôt pour le contraire. C’est pourquoi nous n’hésitons pas à travailler avec des hedge fund afin de les doter de nos systèmes de trading. Enfin, dernière et quatrième réponse, l’enseignement est quelque chose d’humai-nement passionnant car on se penche vers l’autre pour essayer de l’élever, et de manière plus égoïste, enseigner, c’est s’obliger à chercher. Écrire un livre, c’est donc s’améliorer, sortir de la « routine » des marchés et de son environnement pour prendre son temps et réfléchir. Et en trading, on ne cesse jamais de tendre vers l’excellence.
J’emploierai indifféremment les termes « trader » ou « investisseur ». Le travail ne change pas, seules changent les unités de temps utilisées pour la prise de décision et donc le temps réel octroyé à cette même prise de déci-sion. Pour éviter l’emploi répétitif des termes « trader » et « investisseur », sachez que dans mon esprit, ils sont identiques, et que les stratégies pré-sentées dans ce livre conviennent aussi bien aux unités de temps courtes qu’aux longues. Lorsqu’il conviendra de faire la différence entre ces deux acteurs de marché, je l’expliciterai clairement.
Si nous réussissons à vous faire comprendre ce qui se cache derrière le mouvement des prix, il n’y aura plus de raison pour que vous en ayez peur. C’est comme dans les films d’horreur, ce qui fait peur n’est pas le monstre en carton-pâte mais bien l’image fixe de la porte qui grince, à demi-entrou-verte. Dans ce livre, nous allons vous révéler, pages après pages, tout ce qui se cache derrière les portes entrouvertes. Les mouvements de marché ne vous feront plus peur car soit vous les comprendrez et donc vous resterez calme en sachant quelle action entreprendre pour faire du profit, soit vous ne les comprendrez pas et à ce moment-là, vous aurez retenu que ne pas trader ou ne pas investir lorsque les opportunités ne sont pas présentes est l’une des qualités indispensables à ce métier.
En théorie, gagner après avoir formulé des scénarios de marché reste rela-tivement simple. Le choix est binaire : acheter ou vendre à découvert. Ce ne devrait donc pas être aussi compliqué que tout le monde veut bien le faire croire. Pourtant, quelques grains de sable viennent se greffer à cette vision simpliste. Chaque opération est grevée par des frais de courtage (pour les contrats futures, les actions, certains CFD), par du spread (écart entre l’offre et la demande) ou par du slippage (différence entre le cours d’exécu-tion et le cours souhaité). Et même si les frais sont apparemment réduits, la multiplication des opérations, notamment pour ceux qui pratiquent le day trading ou le scalping suffit à rogner le capital du compte de trading. Plus un trader sera actif et plus la probabilité de le voir perdre augmentera. Peu de courtiers seront d’accord avec ce constat, mais ce n’est pas surpre-nant. Les intérêts des clients et des fournisseurs d’accès au marché ne sont pas toujours convergents.
La réalité exige donc de posséder un avantage comparatif réel, fiable dans le temps, et pour cela, il n’existe pas de raccourcis. Il faut être capable d’aborder les marchés avec une méthode globale, adaptée aux différents cycles de marché et prenant à la fois en compte la gestion du risque et des positions, mais aussi la psychologie de l’intervenant.
Dans un monde de compétition extrême, tout doit être étudié, prévu et encadré. Un trader ou un investisseur participe à un championnat où, match après match, opération après opération, il affronte les autres tra-ders, investisseurs et gérants de la planète. À l’exception de quelques coups de chance, non reproductibles, ce sont les meilleurs qui l’emportent à la fin. Ceux qui brillent sans règles s’effondrent tôt ou tard. Ils font la Une des journaux lorsqu’ils entraînent avec eux une banque, ou ils se replient sur eux lorsqu’ils restent seuls chez eux à déplorer leur situation. Sur un match, chacun a ses chances, mais sur un championnat, dans une série de trades, il faut faire partie des meilleurs. Et plus le championnat durera, plus vous passerez de temps sur les marchés, et plus vous aurez à résoudre de situations complexes. Rendez-vous dans 20 ans, donc, pour les meil-leurs d’entre vous. La durée est un critère de performance.

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Les différents produits

Avant d’intervenir sur les marchés financiers, il faut d’abord faire le choix du ou des produits : les actions, bien sûr, les produits dérivés structurés comme les contrats futures, ou non standardisés comme les CFD et aussi le marché de devises, le Forex. On n’oubliera pas les options qui permettent de construire des stratégies de marché et tous leurs dérivés comme les war-rants et les turbos. Il faut bien connaître les caractéristiques du produit sur lequel on opère.
Les contrats futures et les CFD sont à la fois des instruments de couverture, utiles pour l’investisseur long terme, et des outils de spéculation pour le trader actif sur les marchés au quotidien. La liquidité, la large palette de supports et le coût de transaction réduit en font des outils privilégiés pour l’investisseur et le trader moderne.

Les contrats futures

Définition

Les contrats futures ont été créés au xixe siècle.
Un contrat future est un contrat à terme, négociable à l’achat ou à la vente, portant sur un sous-jacent comme une matière première agricole (soja, maïs, blé), un indice (SP500, Nasdaq, CAC 40), une devise (Eurodollar, EUR.JPY), une matière première (pétrole, or), ou un taux d’intérêt (T-Bond, Bund). Les contrats sont standardisés (devise, pas de cotation ou « tick », horaires, échéances), et traités sur des marchés organisés via une chambre de compensation (contrairement aux marchés OTC, marchés de gré à gré). Le carnet d’ordres est donc identique pour tous les intervenants, sur chaque coin de bureau de la planète.

Fonctionnement

Les variations d’un contrat suivent celles du sous-jacent avec un écart de cotation fonction de plusieurs éléments : valeur temps jusqu’à l’échéance, coût de l’immobilisation des capitaux par rapport au taux sans risque, et valeur des dividendes non perçus par les porteurs des contrats si le sous-jacent est un indice actions. À l’échéance, l’écart entre le contrat à terme et le sous-jacent devient nul.
Longtemps négociés à la criée, dont celle de Chicago au CBOT célébrée par Hollywood dans de nombreux films, la quasi-totalité des transactions s’effectue aujourd’hui de manière électronique. Dès son origine, le contrat future est un instrument de couverture qui garantit aux producteurs ou aux industriels un prix de vente ou un prix d’achat futur, en transférant sur la contrepartie financière le risque de variation du prix.
L’agriculteur couvert par la vente, à prix ferme, sur le marché des contrats à terme de tout ou partie de sa production ne redoute plus une baisse de prix éventuelle. Il renonce à une hausse aléatoire des prix pour une assu-rance, gage de pérennité de son entreprise. Le risque à terme est supporté par le porteur du contrat. C’est ici qu’intervient le financier. Sans lui, pas de liquidité, donc peu de contrepartie, et donc un coût d’assurance plus élevé pour le producteur ou l’industriel. Et sans spéculateur, pas de mar-ché, car la liquidité fournie par le spéculateur est l’assurance d’une faible prime de risque. Le spéculateur parie sur l’avenir en décidant que ce qu’il achète aujourd’hui vaudra plus cher d’ici son terme. Si c’est le cas, il est gagnant. Dans le cas inverse, il perdra la différence. Il a aussi la possibilité de transférer sa position, à tout moment, s’il estime qu’il a suffisamment gagné ou trop perdu. Il peut aussi engager des paris sur la baisse du prix en vendant le produit à terme pour le racheter plus tard à un prix inférieur si ses prévisions se sont révélées exactes.
Le principe est identique avec les contrats sur indices. Un investisseur indi-viduel ou un gestionnaire professionnel investi sur les actions du CAC 40 peut souhaiter se couvrir d’une baisse des marchés actions. Plutôt que de couper sa position, passer à côté d’une poursuite éventuelle de la hausse et devoir subir des frais de courtage conséquents, il peut décider de cou-vrir tout ou partie de son exposition en vendant des contrats futures CAC appelés FCE. En cas de baisse du marché, il encaissera des gains sur ses contrats et compensera, en partie ou en totalité, les pertes de son porte-feuille d’actions.
Un cours de compensation est calculé chaque jour après la séance bour-sière cash, à heure fixe. Il permet la détermination éventuelle des appels de marge et valorise la position ouverte.

Les échéances

Les échéances trimestrielles sont les plus courantes. Elles sont notées par des lettres (H, M, U et Z) associées à l’année. Z5 représente le contrat à échéance décembre 2015. Certains contrats, comme le FCE (CAC 40) ont des échéances mensuelles. F6 représente le contrat d’échéance janvier 2016.

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