Le manque de financement : un des facteurs de blocage au développement du milieu rural

A Madagascar, 85% de la population vit en milieu rural et le secteur agricole concerne 62% de la population active. L’agriculture constitue le premier secteur économique, contribuant à environ 27 % du PIB, et la première source de devise par la production de produits agricoles bruts ou transformés.

Par ailleurs, faute de Politiques Economiques (PE) compatibles aux exigences de macroéconomiques de notre pays, et surtout l’absence d’un Plan Régional de Développement (PRD) efficace et efficiente, Madagascar enregistre un taux de pauvreté de plus de 70% de la population depuis 1993, avec une importance très marquée dans les zones rurales. Environ 85% des pauvres habitent en milieu rural et 60% d’entre eux sont considérés comme extrêmement pauvres, ne pouvant subvenir à leurs besoins de consommation à un niveau de calories minimum.

Il conviendrait aussi de rappeler que, l’intensité de la pauvreté est plus élevée dans la catégorie des ménages dont la principale activité réside dans l’agriculture et l’élevage. Mais plus particulièrement, ce sont les petits exploitants agricoles qui sont les victimes de cette pauvreté intense.

Or il est clair que le problème majeur du monde rural est basé sur un niveau de vie très bas de la population qui se manifeste notamment par : l’insuffisance du pouvoir d’achat de la population, l’impossibilité d’épargner et d’investir, la faiblesse du taux d’alphabétisation, taux démographique plus élevé, la médiocrité de condition de santé, la courte durée de l’espérance de vue, la faiblesse de productivité et l’insuffisance de terres irriguées par ménage.

Face à cette situation, il s’agit donc de mettre en place un plan de développement Régional accompagné d’un ensemble d’outils et instruments de management de l’espace Régional dont les modalités d’élaboration tiennent compte du processus itératif dans le cadre de l’approche planificatrice, processus de planification spatiale basée sur la détermination de zones économiques significatives permettant l’identification d’actions bien ciblées au niveau du territoire de la région, processus de programmation économique et sociale assise sur la participation effective de la population avec ses structures associatives et communautaires ainsi que des entités économiques locaux (secteur privé) et surtout les communes. Afin de rendre opérationnelle la vision du développement rapide et durable en milieu rural, l’amélioration de l’accès au financement rural est une obligation d’après le MAP engagement 4, défi 2, car actuellement le système bancaire est peu présent en zones rurales.

LE ROLE DES INSTITUTIONS FINANCIERES ET MUTUALISTES DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL 

Dans une économie, certains agents non financiers (les sociétés et quasi-sociétés non financières, les ménages et les administrations) n’utilisent pas la totalité de leur revenu, les salaires et les revenus du capital excédant leurs dépenses courantes. D’autres par contre veulent dépenser plus que leurs revenus. La première catégorie est appelée unité à surplus financier où à capacité de financement. La deuxième catégorie est constituée en unité de déficit financier ou à besoin de financement.

Le financement des agents à déficit peut s’opérer selon deux modalités : soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire d’institution financière.

Financement direct ou financement par le marché 

Il apparaît lorsque les unités déficitaires entrent elles-mêmes en contact avec des unités à capacité de financement pour se financer directement. Cette situation se produit lorsqu’une entreprise émet des actions et des obligations souscrites par les particuliers ou lorsque l’Etat émet un emprunt auquel le public souscrit directement sans intermédiaire. Dans les économies développées, le recours à la finance directe, n’est pas la principale source de financement pour des raisons qui seront développées ultérieurement au niveau des limites du marché dans l’élaboration des contrats financiers. C’est pourquoi dans le processus de transmission de la capacité de financement des agents à excédent de financement aux agents déficitaires, le rôle principal revient au financement indirect exercé par les intermédiaires financiers.

Financement indirect ou financement intermédié 

Le financement indirect se fait par le biais d’un intermédiaire financier. Un intermédiaire financier peut être défini comme un agent qui emprunte de la monnaie aux agents excédentaires et la canalise vers les agents déficitaires. L’intermédiaire financier transforme donc des titres émis par les entreprises et autres emprunteurs en des dépôts à vue, comptes d’épargne ou autres avoirs désirés par les ménages. En d’autres termes, l’activité d’intermédiation financière consiste à recevoir en dépôt, de la monnaie qu’il prête ensuite selon les besoins exprimés. L’intermédiaire financier émet un actif secondaire (une créance sur lui même) au profit d’un prêteur en contrepartie de son dépôt de monnaie. Ensuite, dans le processus de prêt, l’intermédiaire achète des actifs primaires auprès des emprunteurs en contrepartie de prêts d’argent.

Faute de financement du monde rural, le système de production se caractérise par la vente ou plus particulièrement l’exportation des produits non transformés, l’insuffisance de surface cultivable, la faiblesse de productivité et des revenues, des petits exploitants agricoles. Des intégrations verticales existent mais pour un nombre limité des produits engendraient qu’une faible valeur ajoutée. Les systèmes d’approvisionnements des chaînes de valeurs ne sont pas suffisamment développés et organisés.

Historique des institutions financières 

Compte tenu, de la pauvreté de la population du monde rural et surtout l’insuffisance des infrastructures chez nous : route désenclavement, réseau de communication, coût d’énergie élevé, etc.….), les modalités d’accès des crédits bancaires aux paysans sont irréalisables. Il existe à Madagascar au moins six banques primaires commerciales privées dont :
· La BFV qui a été privatisée en 1998 au profit de la société générale
· La BTM privatisé en 1999 au profit de la BOA
· La BNI affiliée au Crédit Lyonnais
· La BMOI qui fait partie de la banque nationale de Paris
· L’UCB
· La SBM, touts avec des participations des banques étrangères.

Ces services financiers sont sensiblement orienter vers les grandes et moyennes entreprises .

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : LE ROLE DES INSTITUTIONS FINANCIERES ET MUTUALISTES DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL
Chapitre I : Le manque de financement : un des facteurs de blocage au développement du milieu rural
11. Historique des institutions financières
111. Les banques primaires commerciales
112. Les institutions financières mutualistes
12. Le réseau CECAM
121. Contexte
122. Objectif du programme d’appui au réseau CECAM
123. Partenaires
Chapitre II : La Région d’Itasy en tant que zone d’étude
21. Présentation de la région
211. Les bases du développement
212. Cadre naturel et l’utilisation des sols
22. Synthèse économique
221. les facteurs de localisation des activités économiques et sociales
222. Synthèse spatiale
23. Synthèse des potentialités et contraintes
231. Atouts et opportunités
232. Contraintes et menaces
24. Problématique de développement de la Région d’Itasy
Deuxième partie : ANALYSE D’IMPACT DE L’INTEGRATION DU CECAM DANS LA REGION
Chapitre I : Etude d’impact pour soutenir l e développement du réseau CECAM
11. L’accès au réseau CECAM : Qui sont les membres ? Qui sont les non membres ?
111. Un taux de pénétration proche de la moyenne de la micro finance en Afrique
112. Le réseau CECAM touche toutes les catégories de revenus, y compris les pauvres
12. La typologie des ménages permet d’affiner l’analyse
121. Les causes du non accès au réseau CECAM : pourquoi les non membres n’adhèrent-ils pas aux CECAM ?
122. Les alternatives d’accès au financement pour les non membres
Chapitre II : Impact des services CECAM sur les ménages
21. Un apport de ressources significatif pour l’économie des ménages, y compris les pauvres
211. La non utilisation des services financiers par les membres « non activité » : une limite importante de l’impact du réseau
212. L’utilisation des services CECAM par les ménages
22. Globalement comment les membres perçoivent-ils l’impact du réseau CECAM ?
221. Les activités financées par le crédit auraient-elles été réalisées sans le crédit ?
222. Ce que le crédit a permis d’éviter
223. Que révèlent les incidents de remboursement en matière d’impact du crédit CECAM?
23. Un éclairage complémentaire sur l’impact des services CECAM : la place du réseau CECAM dans les projets des ménages
231. Le réseau CECAM : des impacts différenciés selon les groupes de ménage
232. Des seuils et des facteurs d’exclusion du système de financement
Chapitre III : Les limites de l’intervention de l’institution
31. Quel impact du réseau CECAM sur les organisations paysannes coopératives ?
32. Quels liens entre gouvernance et impact ?
33. Propositions d’orientation des travaux à venir
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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