Présentation des différentes structures de santé

Le poste de santé de la communauté rurale de Médina Sabakh est un poste ancien car datant depuis 1954. Depuis sa création à nos jours, quatre (04) infirmiers chefs de poste (ICP) se sont succédés dont le plus ancien a fait vingt six (26) ans de service dans ce poste.
C’est un poste qui était unique dans la communauté rurale et polarise tous les cinquante huit (58) villages que compte la collectivité locale. C’est un poste excentré à la frontière avec la Gambie notamment la grande ville de Farafenny. Ce district fait partie de la région de Kaolack et qui était le seul poste qui disposait d’une Sage- femme (SF) depuis vingt (20) ans. Actuellement c’est un poste qui couvre une population de 35 000 habitants (hbts) ; et depuis Janvier 2012, il a été crée un autre poste de santé au niveau du village de Koel qui a pris les 10 000hbts. Donc le poste de santé ne polarise aujourd’hui que trente cinq(35) villages dans la collectivité locale avec une population de 25 000 hbts.
En effet, la vile Gambienne de Farafenny est peuplée de commerçants Sénégalais. Donc toute cette population sénégambienne préfère les structures de santé sénégalaises notamment celle de Médina Sabakh. Ce qui fait que dans cette fréquentation, on note un taux élevé des habitants Gambiens qui viennent se consulter au niveau de ces structures malgré les efforts que l’Etat Gambien a initié pour subventionner les frais médicaux.
Ainsi pour illustrer ces affirmations, l’ICP de Médina Sabakh, en l’occurence Mr Thierno Sonko nous disait lors de l’entretien, qu’en Gambie, pour les enfants de 0 à 5 ans, il suffit de présenter le carnet de vaccination pour avoir accès gratuitement aux soins et aux médicaments. Et ceci est aussi valable pour les femmes enceintes. Mais malgré tous les privilèges, les populations Gambiennes ont accordé une préférence particulière et une confiance totale aux structures de santé de la communauté rurale de Médina Sabakh. Elles viennent particulièrement de Farafenny, Noumoucounda, Sabakh Ndiayène, Sancalang, Mbap Anglais, Soma.
Le poste de santé dispose d’un personnel important composé de l’ICP, de la sage femme, de cinq (05) matrones, de trois (03) aides infirmiers, une (01) dépositaire(vendeuse de médicaments), deux (02) chauffeurs et un (01) gardien. On note un nombre important de femmes dans le personnel. Le poste dispose d’une pharmacie, deux (02) salles d’hospitalisation, une salle suite de couche, une salle de grossesses pathologiques et de deux logements de fonction : un pour l’ICP et un pour la sage-femme.
On note également un taux élevé de fréquentation au niveau de ces structures de santé notamment au niveau de la maternité où les consultations journalières sont comprises entre 50 à 60 patientes et 60 accouchements par mois (voir tableau sur répartition des consultations au niveau de la maternité en 2012.

Le comité de gestion

Le comité de gestion est présidé par le président du conseil rural et est composé du président du comité de santé, du trésorier, du représentant du conseil rural, de l’infirmier chef de poste.
Les membres de la commission sont nommés par le PCR et cette commission a à son sein un conseiller désigné par ses pairs. C’est généralement le président de la commission de santé qui est choisi.
Le président du comité de santé est membre de cette mission de même que l’infirmier chef de poste, le trésorier et le représentant du conseil rural. Ils sont nommés sur arrêté du PCR et ce dernier notifie l’arrêté au représentant de l’Etat. Le président du comité de gestion supervise l’action du comité,achète les médicaments à travers la pharmacie régionale d’approvisionnement par le biais de la part allouée par le fonds de dotation de décentralisation (FDD), la construction et l’équipement des infrastructures sanitaires telles que les cases de santé, les maternités… avec l’appui des partenaires au développement comme le Programme National de Développement Local (PNDL), le Programme d’appui à la Décentralisation et au Développement local (PRODDEL).
Le comité de gestion délibère sur le projet de budget, les comptes de fonctionnement, les travaux de réparation et les activités sociales des structures de santé.

Types de pathologies les plus fréquentes

Les pathologies sont des maladies qu’on peut traitées au niveau de ces structures de santé. Au début, c’était le paludisme qui prédominait au niveau des consultations. Mais le département de Nioro a été choisi pour appliquer l’aspersion inter domiciliaire appelée AID qui vient compléter les moyens de prévention dans la lutte contre le paludisme. Les autres moyens de préventions sont l’utilisation de moustiquaires imprégnées, des mesures d’hygiène, la prise en charge précise chez les femmes enceintes.
Ainsi, hormis le paludisme, on note également d’autres pathologies comme les infections respiratoires aigues (IRA), les hypertensions artérielles, les parasitoses intestinales, les diarrhées, les infections de la peau et épi gastrologie.
Ainsi, concernant la communauté rurale de Médina Sabakh, on peut noter que la quasitotalité des femmes enceintes suivent régulièrement les consultations prénatales et postnatales et que la majeure partie des femmes de la collectivité locale accouchent au niveau de la maternité.

Les sources de financement de la santé

Les fonds de dotation de la décentralisation (FDD)

Les fonds de dotation de la décentralisation tournent autour de 12 000 000 francs CFA. Ces fonds étaient destinés aux collectivités dans le cadre de la santé et c’est le médecin chef de les recevoir pour acheter les médicaments afin de les distribuer dans la circonscription médicale.

ILes fonds de concours

Les fonds de concours sont destinés à construire des salles de classes, des salles d’hospitalisation. Ils servent à appuyer les comités de gestion dans l’exercice de leur mission.
Dans la communauté rurale de médina Sabakh ; les fonds de concours s’élèvent à la somme de 3 000 000 francs CFA.

Les recettes communautaires

Les recettes communautaires proviennent de la vente de médicaments, des tickets, des frais de consultation, d’hospitalisation et d’accouchement. Ainsi au niveau du poste de santé et de la maternité, le ticket de consultation est vendu à 200 francs et l’accouchement est de 1500francs en plus des bénéfices réalisés dans la vente des médicaments qui s’élèvent à 23%.
Les recettes journalières moyennes tournent autour de 40000 à 45000francs Cfa. Néanmoins, les charges du comité de santé sont très lourdes car il doit prendre en charge un personnel de quinze(15) personnes. Du coup, hormis l’ICP et la Sage-femme qui sont des agents de l’Etat, les charges mensuelles du personnel s’élèvent à 335000francs par mois.
Les recettes mensuelles du comité de santé sont destinées au paiement du personnel, de la commande de médicaments, de la réfection et de l’entretien des locaux des différentes structures de santé.

Les partenaires à la santé

Les partenaires qui interviennent dans le domaine de la santé sont nombreux et mènent des actions très encourageantes dans le but de développer ce secteur. Ainsi, on peut noter :

l’ONG Plan International

L’ONG Plan International intervient dans la communauté rurale de Médina Sabakh pour essentiellement deux(02) maladies : la tuberculose et le paludisme. Ce programme avait touché tous les cinquante huit(58) villages que compte la communauté rurale. En effet, il y avait organisé des causeries au sein des villages afin de sensibiliser les populations sur les risques de ces maladies et aussi des modes de prévention.
Néanmoins malgré toutes ces actions menées, les agents de l’ONG Plan International rencontrent d’énormes difficultés dans l’exercice de leur fonction comme par exemple l’absence des moyens de transport et l’impraticabilité des voies de communication.

L’ONG AFRICARE

L’ONG AFRICAR Sénégal est une organisation mettant en oeuvre le Projet d’Appui des Interventions en Nutrition et Santé (PARINS). Elle offre une prise en charge de manière durable pour un partenariat entre les différents acteurs, du statut nutritionnel des enfants de 0 à 5 ans, des femmes enceintes allaitantes. Elle intervient dans le département de Nioro.
L’objectif est d’institutionnaliser cette prise en charge par l’établissement d’un partenariat durable entre les structures de santé, les OCB et les populations avec une implication active des élus locaux, autorités administratives d’une part et d’autre part le renforcement des capacités des organisations communautaires pour une mise ne oeuvre effective : d’un système communautaire, d’analyser et de restitution de l’information pour la prise de décision ; d’activités d’offres de services de nutrition et santé à base communautaire incluant la surveillance nutritionnelle pondérale ; Et la récupération ; d’activités de communication pour le changement de comportement.
Le projet a pour objectifs principaux :
amener au moins 15 % d’enfants exclusivement à allaiter le sein jusqu’à l’âge de 6 mois ; amener 80 % des femmes à reconnaitre les signes de danger de tout enfant malade ; augmenter 30 % des femmes enceintes à effectuer au moins les trois (03) consultations prénatales ; réduire de 25% la prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 36 mois ; réduire de 50% la prévalence de malnutrition sévère ; assurer une surveillance régulière de la croissance d’au moins 90 !o des enfants de 0 à 36 mois dans chaque site.

Le programme de renforcement nutritionnel(PRN)

Le programme de renforcement nutritionnel intervient aussi dans le secteur de la santé surtout dans le domaine de nutrition des enfants. En effet, le PRN intervient à travers les pesées des enfants, de la surveillance de la croissance, de l’alimentation des enfants, des journées de sensibilisation en matière de santé telle que : la prévention du paludisme, du sida, prise en charge des diarrhées.

Rôle de la santé dans la gouvernance

La santé joue un rôle essentiel dans la pratique de la gouvernance et elle est en avance sur cette gouvernance parce qu’elle implique tous les villages de la communauté rurale. Ainsi le comité de santé, par l’intermédiaire, d’ONG a réfectionné le poste de santé et la maternité par la construction de toilettes dans le poste de santé, de salles d’hospitalisation et la construction de nouveaux logements de fonction pour l’ICP et la Sage-femme.
Le comité de santé a aussi augmenté l’effectif du personnel par le recrutement au sein de la communauté rurale de deux(02) chauffeurs, deux(02) aides infirmiers et deux(02) matrones ; et l’achat d’une autre ambulance à hauteur de 2 500 000 francs Cfa. On peut également noter, la distribution gratuite des médicaments et des moustiquaires au niveau des villages ; mais aussi des stratégies avancées au niveau des cases de santé de la communauté rurale et que toutes les activités sont intégrées à ce niveau : consultations prénatales, postnatales, vaccination planification…
Par contre, le secteur de la santé rencontre d’énormes difficultés comme : l’état défectueux des voies de communication ; manque de personnel qualifié ; manque de moyens logistiques : Ambulance, voiture de liaison pour les stratégies avancées ; manque de certains matériels comme celui de l’échographie pour mieux surveiller les femmes afin de réduire la mortalité maternelle et infantile.