Le FMI et la dette de la discipline aux arrangements

Le FMI et la dette de la discipline aux arrangements

le FMI approche ses quatre-vingts ans, l’histoire d’une vie. Son existence a été marquée par une véritable mutation de ses ambitions originelles. Dépassant leur objectif initial d’aider au recouvrement de la prospérité de quelques pays, les institutions1 de Bretton-Woods (IBW) prétendent aujourd’hui réduire la pauvreté, susciter des réformes permanentes des économies et des États et améliorer la gouvernance internationale. Ces dernières années, le FMI s’est même soucié du perfectionnement de son propre gouvernement, après avoir abandonné le culte du secret au début du vingt-et-unième siècle pour stimuler la dissémination des données. Un tel spectre d’interventions semble difficile à saisir mais ces réaménagements restent liés aux missions du Fonds la stabilité monétaire et la sécurité financière qui autorisent l’expansion du capitalisme. Ce texte questionne le poids de la dette dans les aggiornamentos successifs du FMI. En premier lieu sera présenté le discours de la méthode de l’assistance aux pays et de la surveillance multilatérale. Ces outils d’une autre époque restent disponibles et seront utilisés quand la crise de la dette des années 1980 débute pour faire le tour du monde et perdurer jusqu’à ce jour. Mais sous les coups de boutoir des chocs à répétition et la sollicitation accrue des ressources du Fonds, il lui faut, immergé dans une arène multi- latérale dont il n’est qu’un des acteurs, innover et bouleverser ses fondamentaux.

Du club de coopération monétaire au forum multilatéral de la finance

Le rôle du FMI dans le traitement de la viabilité de la dette a conduit à tordre ses principes et à élargir son champ de compétence. Les responsabilités d’assis- tance et de surveillance, inscrites dans la charte fondatrice, se combinent en fonction des chocs nationaux d’insolvabilité. Bien que la vulgate de Keynes ne trans- paraisse pas dans la doxa du FMI, il était l’un des concepteurs de cette institution avec l’obsession de ne plus connaître la crise de 1929. En effet le Fonds devait éviter, à la sortie de la guerre, le retour des politiques économiques responsables2 de la crise de 1929 pour les pays du bloc occidental. Mais parmi les différents concepteurs du Fonds, le Trésor américain a été le plus puissant et a imposé les articles qui fixent son rôle. Il était persuadé que seule la coopération internationale3, sous l’impulsion du FMI, permettrait de mettre en œuvre des mesures favorables à un haut niveau d’emploi et à la progression des revenus.

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L’article I des statuts de l’institution monétaire mondiale rappelle que sa raison sociale est de promouvoir le développement des ressources de tous les membres (une quarantaine à l’époque, dont l’Éthiopie, l’Égypte et l’Afrique du Sud) et de prévenir les politiques contrariant la croissance économique mondiale. Avec les réserves en devises que lui apportaient les États fondateurs, le FMI pouvait les aider par des tirages sur le pot commun, s’ils étaient confrontés à un déficit de la balance courante. Cette assistance financière est conditionnée par la surveillance prévue à l’article IV et définie originellement comme le contrôle des politiques de change des membres. Dès l’origine, le FMI a été habilité à vérifier la conformité des comportements des États avec les engagements souscrits à travers leur adhésion. bureaucratique du capitalisme et de la dette déconnectée, du moins en apparence, du politique et du social. Au FMI, en dépit du prestige de départements comme celui de la recherche économique, les modèles économiques et idéologiques qui s’y déploient pèsent moins dans les décisions de surveillance et d’assistance que le Fiscal Affairs Department (FAD) et le Monetary and Capital Markets Department (MCMD). Le premier établit des modèles de poli- tiques à suivre en matière de finances publiques (comme le fiscal monitor) pour favoriser la croissance en limi- tant dans le même temps les déficits budgétaires et la pression fiscale sur les entreprises – ce qui est une gageure. Le second a en charge les questions monétaires et la stabilité financière des marchés de capitaux. Cependant les deux domaines sont fortement interreliés.

 

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