LE FINANCEMENT DES ACTIVITES RURALES

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Les matériels et les technologies

Bon nombres d’agriculteurs n’utilisent que leur for ce physique pour réaliser leur production, par l’intermédiaire de matériaux rudimentaires comme l’angady, par exemple ; mais qui, par contre, est très polyvalent : l’angady sert à la fois au labourage, aux désherbages et aux creusements, les binettes, les râteaux, les charrues, les herses tirés par les hommes ou les animaux. Ces matériaux demandent beaucoup de temps et impliquent une condition de travail pénible, alors qu’ils ne procurent qu’un faible rendement.
Le problème ne se situe pas, seulement, sur l’insuffisance des matériels utilisés mais aussi sur la mauvaise qualité de ces matériels. Faute d’épargne et d’investissements suffisants, les paysans n’arrivent pas à renouveler leurs outil s et à améliorer leurs capacités productives.
L’acquisition des matériels modernes comme les tracteurs, moissonneuse-batteuses est quasi impossible car ces matériels sont très chersmais en plus, leur utilisation requiert une certaine connaissance que les paysans ne possèdent pas d’où la nécessité d’une formation, voire même, un recrutement de techniciens compétents, ce qui vaut un coût supplémentaire.

Problèmes d’infrastructures

Le problème d’infrastructure est aussi un obstacle au développement du secteur agricole car il empêche l’initiative des producteurs dans l’amélioration de leur production.

Infrastructure routier

Plusieurs régions productrices se trouvent dans des zones enclavées ce qui empêche les paysans, pendant la période de récolte, d’évacuer leurs produits, sinon les transports se font par eux même : à pieds, à dos d’hommes, les obligeant, ainsi, à ne produire que, juste, leur consommation familiale annuelle. Il arrive même, des fois, que seuls des collecteurs véreux, sans scrupules, parviennent jusqu’à ces régions, achètent les productions à très bas prix, décourageant ainsi les paysans à produire, même si les terres sont fertiles et le climat favorable.

Le barrage et l’irrigation

Ces infrastructures sont insuffisantes dans le milieu rural et même si elles existent, elles ne sont pas conformes aux normes de construction alors ne sont pas durables. L’absence de ces infrastructures entraine une mauvaise exploitation de l’agriculture. La construction de barrage demande un montant assez élevé d’investissement qui n’est pas à la portée des ruraux même s’ils s’associent ou se regroupent en coopérative.

Le problème foncier

La terre est le premier facteur de production pour l’exploitation de l’agriculture. Malheureusement, un climat d’insécurité foncier s’est propagé sur l’ensemble de territoire. Peu de citoyen sont assurés de leur droit sur la terre et nombreux sont ce qui craignent une tentative de spoliation par une personnalité capable d’activer l’aboutissement d’un dossier d’immatriculation foncière. Les superficies cultivées des paysans sont de petites tailles, en moyenne 1,20 ha par exploitant. Ce qui explique la rareté des grandes exploitations. Faute de sécurité foncière, le système de production est orienté vers la culture d’auto subsistance provoquant, ainsi, une impossibilité d’extension et de modernisation. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette diffic ulté d’accès à la terre.

Sur le plan social

L’occupation des terres est soumise à des règles co utumières. La transmission de parents aux enfants (la succession) se fait systématiquement, d’une façon traditionnelle, c’est-à-dire en dehors de toute forme administrative form elle. Par conséquent, bon nombres de terrains ne sont ni titrées ni bornées et l’indication et la description ne sont pas réglementées juridiquement. Ces situations présentent des inconvénients majeurs. D’une part, à mesure d’une série de successions, les surfaces attribuées diminuent de générations en générations donc parallèlement, la pauvreté s’accentue proportionnellement. D’une autre, des fonctionnaires indélicats profitent de cette situation, de l’ignorance de ces gens, pour détourner et inscrire les terrains à des tiers, provocant ainsi des conflits ou d’inextricables litiges fonciers. Enfin, et le plus important, est que la non possession de titre empêche les paysans d’engager leur terrain comme garantie d’emp runt ou de financement ou l’intimide dans son exploitation.

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Sur le plan administratif

L’immatriculation semble décourageant du fait du cout relativement élevé, de la procédure trop lourde et très longue pour l’obtention des documents fonciers. Parallèlement, la méthode de travail de fonctionnaire est lamentable : les bâtiments et les conditions ne garantissent plus la conservation adéquate des documents, la détérioration des plans et registres a atteint un niveau difficilement réversible.
Actuellement l’Etat procède à la pratique de l’immatriculation collective, à guichet unique, qui à l’avantage d’alléger et de simplifier la procédure, réduisant ainsi, le délai d’acquisition Face à des nombreuses demandes d’acquisition des terrains domaniaux, les services fonciers présentent une très faible capacité à délivrer des titres fonciers. Ainsi, les demandes d’acquisition déposées depuis ½ siècle demeurent nssa suite tandis que la superficie de propriétés titrées ne dépasse pas 1/15 du territoir. Au fur et à mesure des ventes, les procédures de transmission des titres tombent en désuétude dans la mesure où elles ne reflètent plus la réalité des droits sur le sol. Ainsi, avec le temps, l’information foncière gérée par les services fonciers concerne non seulement une faible proportion de bien mais sert de frein au décollage du fait de la non conformité à la réalité. Les titres deviennent obsolètes en raison de la rareté de l’enregistrement de mutation et l’on peut douter de la capacité réelle des services fonciers à gérer l’ensemble des terres agricoles à Madagascar.

Table des matières

Introduction
PARTIE I – CADRE GENERAL
CHAPITRE I – SITUATION DU MONDE RURAL
Section I – Les réalités actuelles
I.1. Généralité
I.2. La pauvreté rurale
Section II – La situation des ménages ruraux
II.1. Classification des ménages ruraux
II.2. Epargne et crédit rural
Section III – Les besoins en matière de financement rural
III.1. Ménages agricoles
III1.a. Les problèmes d’intrants et de technologies
III.1.b. Problèmes d’infrastructures
III.1.c. Le problème foncier
III.1.d. Le problème d’accès au financement
III.2. Ménages non agricoles
CHAPITRE II – L’IMPORTANCE DU CAPITAL
Section I – Le capital
I.1. Le rôle du capital d’après les physiocrates
I.2.Capital : Facteur mobilisateur du travail (Adam SMITH)
I.3.Capital : facteur de production (Néoclassique)
Section II – Le financement en vue d’acquérir le capital
II.1. Financement interne
II.1.a. Les capitaux propres
II.1.b. L’autofinancement
II.2. Financement extérieur : emprunt à long et moyen termes
PARTIE II – LE FINANCEMENT DES ACTIVITES RURALES A MADAGASCAR
CHAPITRE I – LES DIFFERENTS TYPES DE FINANCEMENT
Section I – Le financement public
I.1. PPRR
I.1.a. Présentation et objectifs
I.1.b. Composantes
I.1.c. Bénéficiaires
I.1.d. Zones d’intervention
I.2. PROSPERER
II.1.a. Présentation et objectifs
II.1.b. Composantes
II.1.c. Bénéficiaires
II.1.d. Zones d’intervention
I.3. AROPA
III.1.a. Présentation et objectifs
III.1.b. Composantes
III.1.c. Bénéficiaires
III.1.d. Zones d’intervention
Section II – Le financement privé
II.1. Le financement bancaire
II.2. La microfinance
II.2.a. Les institutions Financières Mutualistes
i- CECAM ou Caisse d’Eparne et de Crédit agricole Mutuelle
ii- TIAVO ou Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola
iii- OTIV ou encore Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola
iv- AECA ou Association d’Epargne et de Crédit Autogérée
II.2.b. Les institutions Financières non Mutualistes
CHAPITRE II – ANALYSES DES MODES DE FINANCEMENT
Section I – Le financement public
I.1. Les avantages
I.2. Les inconvénients
Section II – Le financement privé
II.1. Les avantages de la microfinance
II.2. Les problèmes d’adéquation de l’offre à la demande
II.2.a. Contraintes liées à l’Offre
i- Proximité des IMF
ii- La lourdeur et l’application des procédures d’octroi et de gestion des crédits
iii- Les conditions de crédit pour les producteurs
II.2.b. Contraintes liées à la demande
i- Contraintes culturelles
ii- Contraintes structurelles
iii- Cohabitation des subventions et du crédit
iv- La capacité des demandeurs de crédit.
II.2.c. Contraintes venant de l’extérieur
i- Risque écologique
ii- Risque économique
Section III – Les stratégies pour accroître le financement des activités rurales
III.1. Mesures à adopter par les institutions privées
III.2. Mesures à prendre par l’Etat ou les collectivités
Conclusion
Bibliographie

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