Le diagnostic de certitude du paludisme

L’EFFICACITE ET DE LA TOLERANCE DES COMBINAISONS ARTESUNATE-AMODIAQUINE (ASAQ)

 Diagnostic direct

Le diagnostic de certitude du paludisme repose sur la détection du parasite dans le sang. Elle peut se faire par les gouttes épaisses de sang ou sur les frottis sanguins en couche mince qui sont les méthodes les plus anciennes, toujours couramment utilisées. Ces méthodes nécessitent un minimum de matériel et se réalisent par l’examen au microscope optique de prélèvements sanguins effectués de préférence avant tout traitement antipaludique, au moment des pics fébriles.

Goutte épaisse

Dans la goutte épaisse, les éléments du sang sont concentrés sur une surface beaucoup plus petite que dans le frottis, ce qui accélère la recherche. La destruction des érythrocytes rendra la reconnaissance des parasites plus difficile, mais le gain de sensibilité par rapport au frottis est d’environ 20 fois. C’est l’examen de référence. Sa réalisation consiste à prélever et à déposer une goutte de sang (souvent par piqûre au doigt) sur une lame porte objet bien nettoyée, puis par un mouvement en spirale et à l’aide d’un coin d’une autre lame, défibriner la goutte sur une surface d’environ un centimètre de diamètre (Figure 5). Le prélèvement est séché puis coloré sans fixation préalable, ensuite déshémoglobinisé et enfin coloré au Giemsa. Après coloration, les leucocytes et les parasites éventuels resteront sur la lame (Figure 6). L’examen se fait au microscope optique à l’objectif 100 en utilisant l’huile à immersion. La numération parasitaire se fait en comptant le nombre de parasites 33 par 200 leucocytes, nombre de parasites rapporté au nombre de leucocytes selon la formule suivante : Nombre de formes asexuées DP = ———————————– X 8000 200 L’examen peut mettre en évidence de faibles taux de parasitémie de l’ordre de 10 à 20 parasites par microlitre de sang. Figure 6 : Technique de prélèvement et réalisation d’une lame de goutte épaisse. Source: ANOFEL. Figure 7 : Goutte épaisse avec présence de P. falciparum. Trophozoïtes et rosaces (MGG). Source: ANOFEL. 

Frottis sanguin

Il est plus rapide et facile à réaliser que la goutte épaisse. C’est l’étalement mince d’une goutte de sang prélevée au doigt sur une lame de verre. L’examen 34 se fait après fixation à l’alcool et coloration au Giemsa. Il permet un diagnostic aisé de chaque espèce parasitaire, mais ne permet pas de dépister de faibles parasitémies (Figure 7). Le seuil de positivité du test est d’environ 150 à 200 hématies parasitées par microlitre. Figure 8 : Frottis de sang avec présence de P. falciparum. Trophozoïtes (MGG). Source ANOFEL. VII-1-3. Quantitative Buffy Coat (QBC) Cette méthode permet l’isolement des hématies parasitées et leur coloration par un fluorochrome (acridine orange). La lecture se fait en lumière ultra violette associée à un microscope électronique (Figure 8). Le diagnostic d’espèce n’est pas toujours possible et la numération parasitaire n’est pas réalisable. Figure 9 : Recherche de Plasmodium sp. par la technique QBC Malariae. Source: ANOFEL. 35 VII-1-4. Polymérase Chaine Réaction (PCR) C’est un processus d’amplification de l’ADN parasitaire utilisant des stades de dénaturation et d’amplification du matériel génétique. Cette méthode est très sensible dans la détection des faibles parasitémies et permet un diagnostic d’espèce. Son coût élevé limite son utilisation en pratique courante. VII-2. Diagnostic indirect

Méthodes sérologiques

Ce sont des méthodes qui font appel à l’immunologie. La présence de Plasmodium dans le sang provoque une réaction immunitaire en mettant en jeu les différentes cellules de défense de l’organisme qui concourent à la production d’anticorps dirigés contre les antigènes du parasite. Ces méthodes permettent ainsi de détecter les anticorps antiparasitaires et de les titrer. Le test ELISA est une de ces méthodes qui présente l’avantage de pouvoir détecter chez l’homme et chez le moustique ces anticorps, respectivement des IgG humains ou des protéines circumsporozoïtes (CSP) chez l’anophèle. Les différentes techniques couramment utilisées sont : – l’immunofluorescence indirecte ; – l’immunoélectrophorèse ; – l’immuno-enzymologie (ELISA) ; – l’hémagglutination, l’immuno-diffusion. 

Tests de Diagnostic

Rapide (TDR) Ces méthodes ont permis la mise au point de bandelettes diagnostiques qui permettent la détection immuno-chromatographique d’un antigène protéique circulant, l’Histidin Rich Protein (HRP) ou la détection de la lactate déshydrogénase, enzyme produite par les formes vivantes sexuées et asexuées 36 de Plasmodium. Des anticorps monoclonaux dirigés contre l’Histidin Rich Protein (HRP-2) ou l’enzyme Lactate Déshydrogénase (pLDH), sont fixés sur une bandelette de nitrocellulose. Après la mise en contact avec le sang, la présence de l’antigène est visualisée par action d’un deuxième anticorps révélateur (mono ou polyclonal) selon le test utilisé. La réponse est rapide (moins de 15 minutes), visuelle sous forme d’un trait sur la bandelette et ne nécessite pas de compétence particulière. Différents tests utilisent le principe de la détection de la protéine HRP-2 ou de l’enzyme pLDH présentes dans les infections palustres : Les tests qui détectent l’Ag HRP-2 : Plusieurs tests détectent uniquement l’Ag HRP-2 : – PALUTOP® – KAT-QUICK MALARIA® – PARACHEK® – PARASIGHT® – CORE MALARIA® – NOW® Malaria est un test qui détecte l’antigène HRP-2 et une aldolase commune au quatre espèces plasmodiales. Les tests qui détectent la LDH sont : – OptiMAL® -IT – PALUTOP+4®.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS SUR LE PALUDISME
I.DEFINITION
II. HISTORIQUE
II-1. La fièvre et les marais
II-2. Le cinchona et la quinine
II-3. Le Plasmodium et l’Anophele
III. EPIDEMIOLOGIE
III-1. Agents pathogènes
III-1-1. Plasmodium falciparum
III-1-2. Plasmodium vivax
III-1-4. Plasmodium malariae
III-1-5. Plasmodium knowlesi
III-2. Cycle parasitaire
III-2-1. La phase asexuée ou Schizogonie
III-2-2. La phase sexuée ou Sporogonie
III-3. Transmission
III-3-1. Le vecteur
III-3-2. Le réservoir de parasite
III-3-3. Les modes de contamination
III-3-4. Les facteurs favorisants la transmission
III-4. Faciès épidémiologiques
III-5. Indicateurs épidémiologiques
III-5-1. Chez l’homme
III-5-2. Chez le vecteur
III-6. Répartition géographique
III-6-1. Dans le monde
III-6-2 Au Sénégal
IV-1. Différents types d’immunité antiplasmodiale
IV-2. La réponse immune
V. PHYSIOPATHOLOGIE
VI. SIGNES CLINIQUES
VI-1. TDD : Accès palustre à fièvre périodique de l’adulte dû à Plasmodium falciparum (accès intermittent)
VI-1-1. Incubation
VI-1-2. Le début ou phase prodromique
VI-1-3. La phase d’état
VI-1-4. Evolution
VI-2. Formes cliniques
VI-2-1. Formes symptomatiques
VI-2-2. Formes compliquées et graves
VI-2-2-1. L’accès pernicieux palustre ou neuropaludisme
VI-2-2-2. Paludisme viscéral évolutif
VI-2-2-3. Splénomégalie malarique hyper-réactive (SMH)
VI-2-2-4. Fièvre bilieuse hémoglobinurique
VI-2-3. Formes étiologiques
VI-2-3-1. Paludisme à Plasmodium malariae
VI-2-3-2. Paludisme à Plasmodium vivax
VI-2-3-3. Paludisme à Plasmodium ovale
VI-2-3-4. Paludisme à Plasmodium knowlesi
VI-2-4. Formes selon le terrain
VI-2-4-1. Paludisme de l’enfant
VI-2-4-2. Paludisme de la femme enceinte
VI-1-4-3. Paludisme chez le drépanocytaire
VI-2-5-1. Paludisme transfusionnel
VI-2-5-2. Paludisme congénital
VII. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
VII-1. Diagnostic direct
VII-1-1. Goutte épaisse
VII-1-2. Frottis sanguin
VII-1-3. Quantitative Buffy Coat (QBC)
VII-1-4. Polymérase Chaine Réaction (PCR)
VII-2. Diagnostic indirect
VII-2-1. Méthodes sérologiques
VII-2-2. Tests de Diagnostic Rapide (TDR)
VIII.TRAITEMENT
VIII-1. Traitement curatif
VIII-1-1. Les antipaludiques
VIII-1-1-1. Les schizonticides
VIII-1-1-2. Les gamétocytocides
VIII-1-1-3. Combinaisons thérapeutiques à base de dérivés d’artémisinine (ACT)
VIII-1-2. Les antibiotiques
VIII-1-3. La médication adjuvante
VIII-2. Prophylaxie du paludisme
VIII-2-1. Chimioprophylaxie
VIII-2-2. Lutte antivectorielle
VIII-2-3. Vaccination
IX. LUTTE CONTRE LE PALUDISME
X. CHIMIORESISTANCE
X-1. Définition
X-2. Mécanisme
X-3. Facteurs favorisants
X-4. Méthodes d’évaluation
X-4-1. La méthode in vitro
X-4-2. La méthode in vivo
X-5. Classification de la réponse thérapeutique selon l’OMS
DEUXIÈME PARTIE : TRAVAIL DE RECHERCHE
I. OBJECTIFS
I-1. Général
I-2. Spécifiques
II. CRITERES DE JUGEMENT
II-1. Critère de jugement principal
II-2. Critères de jugement secondaire
III. METHDOLOGIE
III-1. Cadre de l’étude
III-2. Type et période d’étude
III-3. Calcul de la taille de l’échantillon
III-4. Population d’étude
III-4-1. Critères d’inclusion
III-4-2. Critères d’exclusion
III-4-3. Critères d’arrêt de suivi
III-5. Modalité de traitement et suivi des patients
III-5-1.Traitement des patients
III-5-1-1 . Médicaments de l’étude
III-5-1-1. Médicaments adjuvants
III-5-2. Suivi des patients
III-5-3. Suivi clinique
III-5-3-1. Suivi biologique
III-6. Saisie, Analyse et gestion des données
III-7. Considérations éthiques et déontologiques
IV. RESULTATS
IV-1. Profil des patients de l’étude au niveau du site de Kounkané
IV-2. Caractéristiques de base des patients à l’inclusion
IV-2-1. Caractéristiques sociodémographiques des patients à l’inclusion
IV-3. Caractéristiques cliniques et biologiques à l’inclusion
IV-4. Efficacité thérapeutique
IV-4-1. Critère de jugement principal
IV-4-1-1. Analyse et intention de traiter (ITT) et en per protocole (PP)
IV-4-2. Critères de jugement secondaires
IV-4-2-1. Efficacité thérapeutique à J42
IV-4-2-1. Clairance parasitaire
IV-4-2-1. Clairance gamétocytaire
IV-4-2-2.Clairance thermique
IV-5. Tolérance clinique
IV-6. Variation du taux d’hémoglobine entre J0 et J28
DISCUSSION
CONCLUSION

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