DU PROJET D’ENTRETIEN DE LA ROUTE RELIANT AMBANO Ŕ FARIHIMENA
PROBLEMATIQUE
Le développement routier est une nécessité pour l’essor économique, social et politique d’un pays. En effet, surtout dans les pays en voie développement, la route demeure le mode de transport privilégié, aussi bien pour les personnes que pour les marchandises. Elle favorise la commercialisation des produits, l’accès aux services sociaux, les échanges culturels ainsi que le tourisme. Le projet de réhabilitation de la piste rurale d’Ambano, axe Ambano – Farihimena n’échappe pas à cette optique, étant donné qu’il est réalisé dans le but d’appuyer et de rendre cohérent et efficace le projet de création du marché de gros en produits agricoles dans la région Vakinankaratra, et va permettre de développer le secteur agricole de cette région. En effet, la commune rurale d’Ambano est une commune à grande potentialité agricole, productrice de fruits et légumes dans la périphérie d’Antsirabe. Ainsi, la réhabilitation de cette route est essentielle pour évacuer les produits et acheminer les moyens de production. Cependant, malgré leurs impacts positifs, la mise en place, la réhabilitation ou l’entretien des infrastructures routières pourraient engendrer de graves problèmes environnementaux, si des mesures adéquates n’étaient pas prises. Cela peut se produire sur le milieu physique, le milieu biologique et le milieu humain, selon la nature et l’importance des travaux effectués et leur site d’implantation. Parallèlement, la durée de vie des infrastructures routières dépend aussi de la bonne gestion environnementale de leurs impacts. Par exemple, les éboulements causés par la mauvaise gestion des impacts environnementaux peuvent entraîner la dégradation précoce de la route elle-même ; ou encore, de nombreux cas de non prise en compte des opinions de la population locale et des impacts sociaux, surtout en milieu rural, ont entraîné la mauvaise intégration sociale de l’infrastructure, et abouti à la démolition de celle-ci par la population locale qui n’accepte pas sa réalisation, sans parler des multiples actes de vandalisme constatés à l’endroit des équipements installés le long des axes routiers. 8 Donc, le principe qui guide cette étude est « le transport durable », qui, à l’instar des principes de la notion de développement durable, intègre la prise en compte de la dimension environnementale dans les constructions routières pour protéger et conserver les ressources naturelles mais, aussi, pour pérenniser les infrastructures. Cet objectif nous amène à nous poser les questions suivantes : – Quelles sont les affectations environnementales et sociales que les travaux peuvent engendrer dans les milieux touchés par le projet ? – Comment éviter ou gérer ces différents impacts ? – Quelles sont les mesures d’atténuations pour y remédier? Ainsi, conçu sous cet angle, notre étude va se focaliser sur la problématique de l’intégration environnementale de ce projet. Plus précisément, elle consiste en l’identification des impacts positifs et négatifs du projet, l’évaluation de l’importance de ces impacts, et la conception des mesures les plus appropriés en termes de coût et de faisabilité. L’étude se terminera avec l’élaboration du PGEP.
DESCRIPTION DU PROJET
La présente étude d’impact se porte sur le projet de réhabilitation de la piste d’Ambano, axe : Ambano Ŕ Farihimena Ŕ bretelle vers Befaritra, en passant par les Fokontany suivants : Ambano, Antanetibe, Tsaramandroso, Ankerambe, Andrakodavaka.
Caractéristiques de la route à réhabiliter
La route reliant Ambano Ŕ Farihimena a 33, 02 km de longueur et 4,50 m de largeur, et est classée RIP (Route d’Intérêt Provincial). a. Structure de la chaussée La structure d’une route en terre ou non revêtue (chaussée souple) consiste en une ou deux couches seulement : la couche de la plate-forme renforcée par une couche de roulement, appelée aussi chaussée. Au même titre que la majorité des routes rurales, celle-ci est construite comme suit : 15 – Une plate-forme constituée de sols naturels trouvés dans l’emprise du chantier ; – Une couche de roulement composée de matériaux sélectionnés et de pierrailles. L’objectif de ces couches est de répartir les charges sur une profondeur suffisante afin d’éviter des dégradations excessives et d’obtenir une surface praticable en toute saison. Cette route est actuellement en très mauvais état, et requiert en moyenne 2 heures de trajet pour la traverser; d’ailleurs elle est impraticable pour les véhicules légers. L’importance des dégradations résulte de l’absence d’assainissement sur certains tronçons de la route, accélérant sa dégradation. b. Dégradation de la chaussée Lors de notre descente sur terrain, nous avons constaté les dégradations suivantes : – Nids de poules : Ce sont des cavités de forme arrondie à bords plus ou moins francs à la surface de la couche de roulement. Ils sont dus à des arrachements localisés de matériaux ainsi qu’à une irrégularité et à un mauvais compactage du matériau de surface, lors de sa construction. Photo 1 : Nids de poule dans le fokontany d’Ambano Source : Auteur– juillet 2013 16 – Ornières : Ce sont des affaissements localisés apparaissant sous le passage des véhicules, et pouvant affecter entièrement la couche de roulement. Elles sont généralement dues à une humidité importante dans les couches inférieures de la chaussée, suite à l’absence ou à l’insuffisance du système de drainage. Ravinement: Ce sont des saignées ou ravines de plus ou moins grandes dimensions, longitudinales ou transversale. Ils résultent de l’érosion de la surface de roulement par les eaux de ruissellement. – Usure de la couche de roulement : Les principales causes de ce type de dégradation proviennent du trafic, lequel comporte essentiellement des véhicules lourds pour l’évacuation des produits locaux, la déperdition accentuée par l’abondance des précipitations, l’insuffisance de drainage et la dessiccation des matériaux en période de sécheresse.
LISTE DES ABREVIATIONS |