Le développement durable entre ambition et impératif

Le développement durable entre ambition et impératif

Enjeux majeurs du développement durable

L’Algérie étant signataire du protocole de Rio a pris à cet effet des engagements depuis le début des années 2000 en ce qui concerne les enjeux du développement durable, caractérisé par88 :  L’adoption d’une stratégie nationale sur l’environnement et du plan national d’action pour l’environnement et le développement durable (PNAE-DD), qui impliquent l’ensemble des ministères, les collectivités locales et la société 88 Cours des comptes, Rapport de revue de la préparation du gouvernement algérien a la mise en œuvre des ODD ;   civile, dont le rôle est d’être une force de propositions, visant à intégrer la viabilité environnementale dans la stratégie de développement du pays (induire une croissance durable et réduire la pauvreté).  L’élaboration en 2015 d’un Plan National d’Action sur les Modes de Consommation et Production Durable (PNA-MCPD), adopté dans le cadre d’une démarche participative et inclusive de l’ensemble des parties prenantes, initiative qui permet à l’Algérie de renouveler ses engagements dans la concrétisation des 17 ODD, plus particulièrement l’objectif N°12 consacré aux modes de consommation et de production durable. Ce plan est axé prioritairement sur la gouvernance des MCPD (pour créer le cadre de pilotage des MCPD), la transition et l’efficacité énergétique (Du fait des besoins de diversification économique) et la gestion des déchets et des rejets (développement du recyclage, du compostage, d’éco conception…).  Le développement du cadre juridique, du développement durable en Algérie, en 2016 d’ailleurs, la constitution a cité le développement durable explicitement à trois reprises (préambule, articles 44 et 207). Les ODD 1 et 3 ont été inclus dans les articles 32, 34, 35 et 36 de la constitution, qui énoncent les principes de la non-discrimination et de l’égalité des droits et devoirs entre les sexes et l’abolition des entraves à l’épanouissement et la participation des citoyens à l’activité politique, économique, sociale et culturelle. Les articles 69 et 72 de la constitution abordent notamment le droit au travail pour tous avec l’appui à la création des emplois. L’appui à l’ODD 3, est présent en particulier à travers l’article 66 de la constitution, qui cite que la protection sanitaire est un droit, l’État assure également la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques et infectieuses, conformément au cibles de l’objectif.  La mise en place des institutions de pilotage, de coordination et le suivi des ODD. Il s’agit du comité interministériel constitué des représentants des ministères, du CNES et de l’ONS (présidé par un représentant du MAE) ainsi que des groupes (06) de travail chargés de la mise en œuvre des ODD dont la répartition par ministère et par ODD est illustrée dans le tableau n°22 : Ainsi, chaque groupe comprend l’ONS, le CNES et les ministères responsables de la mise en œuvre d’un ou plusieurs ODD. Pour renforcer ce cadre, il est à noter la création depuis 2011 de plusieurs institutions notamment l’Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable, Commissariat du littoral, Agence Nationale des déchets, Centre National des Technologies de production plus propres, Centre de Développement des Ressources Biologiques, Conservatoire des Formations aux Métiers de l’Environnement, Ecole des Métiers de l’Eau, Agence Nationale de l’Urbanisme (ANURB). 

Une opportunité pour changer le modèle algérien de croissance

L’époque que nous vivons se caractérise par l’insuffisance des seules retombées économiques. Adossées sur des questions mondiales de pollution, de recule de biodiversité, de surexploitation des ressources épuisables, de précarisation des travailleurs, le développement durable s’impose comme une nouvelle configuration de l’économie, de la société et de notre alliance avec la nature et avec la société, configuration qui ne peut désormais être négligée. D’ailleurs, constitués de 17 objectifs, les ODD (objectifs du développement durable) ont été adoptés par l’ONU en septembre 2015 dans le cadre de l’Agenda mondial 2030, et ce, dans le prolongement des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000 pour réduire la pauvreté dans le monde. Avec le retournement profond du marché mondial de pétrole, il est pertinent de préciser que l’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable (ODD), et les obligations qu’il induit, constitue une opportunité exceptionnelle de changer de modèle de croissance90 .  Un enjeu pour restructurer l’économie et relancer l’industrie dans les filières stratégiques Dans un contexte de faible contribution de l’industrie à la croissance économique (environ 5%), un investissement innovant dans les secteurs / filières de l’économie verte (énergies renouvelables, efficacité énergétique, agriculture et pêche durables, gestion des eaux et des déchets, écotourisme, transport durable, écoconstruction, plantes médicinales, services liés à l’environnement, etc.), pourrait améliorer le taux d’intégration industrielle (actuellement de l’ordre de 10 à 15%) et promouvoir le développement local, dans une approche de rééquilibrage des territoires. L’économie verte est également porteuse de progrès technologique, élément fondamental pour l’amélioration de la compétitivité des PME/PMI, encore trop peu ouvertes aux innovations et à la prise en compte de la durabilité environnementale. Pour cela, l’Etat doit renforcer et élargir l’accès des PME aux mesures de soutien (financement, formation, accès aux innovations techniques) et de mise à niveau, afin de leur permettre de tirer parti des évolutions des techniques et des marchés.

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L’enjeu de réduire la dépendance aux hydrocarbures

Face aux aléas de l’exportation d’hydrocarbures (marchés mondiaux incertains, diminution des réserves nationales, concurrence des énergies alternatives …), l’Algérie doit investir dans les secteurs productifs durables, créateurs de richesses et d’emplois. Il est donc nécessaire d’engager une transition énergétique vers un système énergétique faisant appel à des sources d’énergies non fossiles, notamment les énergies renouvelables. La demande nationale d’énergie croit régulièrement pour répondre aux besoins d’une population qui augmente et dont le niveau de vie progresse. En 2005, la population algérienne était de 33 millions d’habitants et la consommation d’énergie de 17 millions de tonnes équivalent pétrole(Tep), soit 0,51 tep par habitant et par an. En 2015, pour une population de 40 millions d’habitants, elle s’est élevée à 58 millions tep, soit 1,45 tep par habitant et par an. En 2030, elle devrait avoisiner 2 tep par habitant et par an (avec un scénario laisser faire), pour une population de 50 millions d’habitants et une consommation d’environ 100 millions de tep. Le modèle énergétique actuel, basé sur la consommation des ressources limitées, ne pourra fonctionner indéfiniment. Nous devons engager une transition énergétique vers la sobriété et l’utilisation des énergies renouvelables où le rôle de l’énergie fossile diminuerait. L’énergie joue un rôle essentiel dans l’économie et la vie de toute collectivité. Les grands centres urbains sont particulièrement vulnérables à une interruption de la fourniture d’énergie92 .  Les énergies renouvelables propices à la concurrence De par sa situation géographique, l’Algérie à titre indicatif dispose d’un des Potentiels solaires les plus élevés au monde. La durée d’insolation sur la quasi-totalité du territoire national dépasse les 2000 heures annuellement et peut atteindre les 3900 heures (hauts plateaux et Sahara). L’énergie reçue quotidiennement sur une surface horizontale de 1m2 est de l’ordre de 5 KWh sur la majeure partie du territoire national, soit près de 1700KWh/m2/an au Nord et 2263 kWh/m2/an au Sud du pays. Le solaire donc et d’autres sources d’énergie renouvelable offrent à notre pays l’opportunité de compenser le risque qui consiste à ne pas pouvoir exploiter leurs réserves de pétrole et de gaz à cause de la régulation sur les émissions et les changements technologiques favorisant les énergies propres. Ces ressources peuvent aider à répondre aux projections de montée en flèche de la demande d’électricité observée dans nombres de pays d’Afrique et du Moyen-Orient notamment en Algérie en raison de l’expansion démographique. A ce propos des initiatives en Algerie ont porté essentiellement sur : L’électrification solaire des foyers isolés, le   pompage solaire et l’éclairage publique solaire93. Les années qui viennent s’annoncent relativement prometteuses pour les énergies propres puisque les renouvelables sont à l’infini, ça lutte contre le changement climatique et l’effet de serre, la production de l’électricité devient décentralisée accompagnée de progrès technique et d’amélioration de l’efficacité énergétiques, surtout avec le potentiel algérien (22000MW) illustré dans la figure n°47.

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