Le développement des IDE dans le secteur agro-industriel

Les Investissements directs étrangers

IDE C’est « l’ensemble des ressources (apports au capital social ou bénéfices réinvestis) que, à un moment donné, un investisseur direct laisse à la disposition d’entreprises apparentées, c’est-à-dire celles avec lesquelles il est en relation d’investissement direct1. » L’IDE désigne « les investissements qu’une entité résidente d’une économie (l’investisseur direct) effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d’une autre économie (l’entreprise d’investissement direct). Par intérêt durable, on entend qu’il existe une relation à long terme entre l’investisseur direct et l’entreprise. Les IDE comprennent non seulement la transaction initiale, qui établit la relation entre l’investisseur et l’entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieures entre eux et entre les entreprises apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés et donc dotées d’une personne morale distincte 2». Donc pour le cas Madagascar : La relation d’investissement direct avec l’étranger désigne tout lien direct entre un résident de Madagascar et une entreprise établie à l’étranger ou entre en non-résident établi à l’extérieur de Madagascar et une entreprise établie sur le territoire national qui permet à ce résident ou à ce nonrésident investisseur direct, d’avoir une influence significative dans la gestion de l’entreprise concernée (entreprise d’investissement direct) et qui témoigne d’un intérêt durable de l’investisseur direct dans la dite entreprise. Il y a une relation d’investissement direct lorsque l’investisseur direct détient au moins 10% du capital ou 10% des droits de vote. La prochaine rubrique abordera l’agro-industrie.

Evolution des IDE à Madagascar dans le secteur Agro-industriel Notre analyse se porte sur les années : 2003, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008 pour les investissements directs étrangers. Donc, on va voir les nombres des entreprises détenues par les non résidents dans le tableau ci-dessous : Tableau 1 : Dynamique de création d’entreprises d’investissements directs de 2003 à 2008 L’année 2008 a vu une augmentation de l’effectif des entreprises d’IDE nouvellement créées par rapport à 2007 : le taux d’accroissement a avoisiné les 65%. Ce phénomène s’explique par une forte augmentation des entreprises créées de type succursale5 qui ont représenté 40% du total en 2008. Ces créations ont apporté 53,4 milliards d’Ariary, soit environ 3% du flux de l’exercice. L’enquête a permis de dénombrer une création de 49 entreprises d’IDE en 2004 contre 52 entreprises d’IDE en 2003 et un nombre des entreprises 188 en 2002, soit une augmentation de 101 entreprises entre 2002 et 2004, correspondant à un taux de croissance moyenne annuelle de 24 pour cent de l’effectif sur cette période. Il y a lieu de noter qu’après la crise poste électorale en 2002, beaucoup ont dû fermer leur porte, en effet le nombre d’entreprises d’IDE a accusé une baisse moins de 10,6 pour cent en passant de 218 en 2001 à 195 en 2002.

Une grande partie de ces entreprises créées ont été répertoriées dans la branche « commerce et réparation de véhicule » avec 47% en termes d’effectif. La branche « Immobilier, location et services aux entreprises » a été la deuxième à en bénéficier avec 24%. Il faut noter toutefois la création de quatre nouvelles entreprises de zone franche en 2008. En termes de création le secteur agro-industriel est un peu éclipsé au tableau en termes d’investissement direct étranger. Pour la banque centrale malagasy et l’institut national de la statistique malagasy ou l’INSTAT en faisant l’enquête sur les entreprises d’IDE, le secteur agroindustriel est y compris dans la branche d’activités de fabrication. Si on ne considère que la branche activité de fabrication, la division Fabrication d’articles d’habillement ; préparation et teinture de fourrures occupe une place importante (plus du tiers de l’ensemble de la branche activité de fabrication), vient ensuite la division fabrication textiles (plus de deux entreprises sur cinq). Les industries chimiques et de corps gras, activités peu courantes dans les pays peu industrialisés, occupent la troisième place, elles représentent 10% de l’ensemble des activités de fabrication. Il y a lieu de noter qu’en 2001, les activités de fabrication occupaient la première place et regroupaient les 47 des entreprises d’IDE. Et la branche commerce représentait 22,3 pour cent de l’ensemble. Après la crise post électorale de 2002, la situation a évolué. En effet, à partir de cette date, la branche commerce devient de plus en plus dominante. Cette situation permet de conclure que les investisseurs étrangers s’orientent beaucoup plus vers l’activité de commerce.

La deuxième période 2005-2008

Le stock des IDE est en essor durant ces trois dernières années grâce surtout aux investissements effectués dans la branche des Activités Extractives. En effet, à la fin de l’année 2008, le stock des IDE dans cette branche a représenté 73% de l’ensemble si elle n’était que de 9% à fin 2005. Donc dans le tableau 3 ci-dessous l’évolution du stock d’IDE par branche d’activités (en milliards d’Ariary) 2005-2008 : La branche des Activités Extractives est suivie par la branche Construction et BTP avec 21% de l’ensemble du stock d’IDE hors activités extractives. L’importance de la branche infrastructure trouve son origine dans la réalisation des installations nécessaires à l’exploitation des activités extractives, et le développement des programmes de construction dans le secteur public. Viennent ensuite, dans l’ordre, la Télécommunication, les Activités financières et la Distribution des produits pétroliers, représentant respectivement 17%, 15% et 14% du stock des IDE des branches hors activités extractives en 2008. Les investissements dans la branche de la Télécommunication ont été importants du fait de l’effet d’entraînement créé par l’évolution des autres branches. En effet, la compétitivité de l’économie dépend également de la qualité des télécommunications. Il y a également la branche Hôtels et restaurants, avec 12% du stock des IDE hors branche activités extractives. Il faudrait souligner le faible poids de la branche Agriculture, chasse, élevage et sylviculture dans le stock des IDE entrants.

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En effet, son poids n’a été que de 0,3% de l’ensemble hors activités extractives en 2008. Ce secteur est amené à évoluer avec l’importance de la crise alimentaire mondiale et la potentialité du pays en la matière. Quant à la branche Activités de fabrication y compris l’agro-industrie, son stock d’IDE est évalué à 10% de l’ensemble hors activités extractives. Le stock d’IDE dans les entreprises de zone franche arrive en tête de classement dans ce secteur, avec 62% pour l’ensemble de la branche. Sur trois ans, le niveau de son stock d’IDE n’a que faiblement accru avec un taux annuel moyen de 7%. Ce phénomène est lié à la nature même des travaux qui y ont été réalisés qui ne nécessite pas d’investissements lourds. Même aussi pour la deuxième période, le stock de l’IDE dans le secteur agro-industriel n’est pas remarquable en termes d’accroissement qu’en termes de développement. Pour les pays en voie de développement, l’IDE est l’une des stratégies de développement, mais quels sont les rôles en ses raisons ?

Les autres pays investisseurs

De nouveaux pays figurent dans le secteur privé de Madagascar depuis 2008. Il s’agit des Bermudes (1,6% du total des flux) qui ont leurs intérêts dans les activités extractives, le Bangladesh (1,3%) qui a investi dans le commerce et la Suède (0,6%) qui développe des activités dans la télécommunication. Viennent, ensuite, dans l’ordre le Japon et la Corée du Sud qui ont surtout leur intérêt dans la branche activités extractives. La part des flux destinés à cette branche pour ces deux pays ont représenté respectivement 92,4% et 99,8% du total de leurs apports. Le Bahreïn, se place mieux en termes de flux, en 2008. Le niveau du flux en provenance de ce pays a représenté 6% de l’ensemble, en 2008. La prise de participation de l’investisseur de Bahreïn se trouve dans la branche de la télécommunication. Hors activités extractives, les flux de capitaux en provenance de ce pays ont représenté 44% du total. Et aussi en 2008, trois autres pays ressortent en termes de flux à savoir la Bangladesh (48%), la Suède (24%) et les États-Unis (18%). Bref, la situation des IDE à Madagascar ne cesse de s’augmenter durant les sept dernières années, la plus remarquable c’est l’année 2005-2006 pour la branche de fabrication. Mais après, les IDE se sont penchés surtout sur des activités comme le commerce, les activités financières et la distribution pétrolière. Même si le secteur agro-industriel malagasy a un atout, son incitation aux investissements directs reste flou. Pour Madagascar à vocation agricole avec des ressources naturelles abondantes, pourquoi, l’agro-industrie n’est pas encore incitative aux investisseurs directs étrangers ? A force d’améliorer l’environnement d’investissement, à trouver le mal d’investissement, à mettre un politique adéquat atout le niveau, est ce qu’on peut espérer un avenir meilleur pour le secteur agro-industriel en terme d’investissement étranger ? Ce qui nous conduit à la deuxième partie : les perspectives des IDE sur le secteur agro-industriel.

Table des matières

INTRODUCTION
Partie III . : La situation des IDE dans le secteur agro-industriel
CHAPITRE I : GENERALITES DES IDE A MADAGASCAR
Section I: Les principaux arguments en faveur des IDE
I.1 Définition et les différentes stratégies d’IDE
I.1.1 Définition
I.1.1.1 Les Investissements directs étrangers IDE
I.1.1.2 Les agro-industries
I.1.2 Les différentes stratégies d’IDE
I.1.2.1 La stratégie d’accès aux ressources naturelles
I.1.2.2 La stratégie d’accès au marché ou stratégie horizontale
I.1.2.3 La stratégie de minimisation du coût ou stratégie verticale
I.2 Les Pays en voie de développement et les IDE
I.2.1 L’aide étrangère
I.2.2 L’endettement extérieur
I.2.3 L’investissement étranger
I.2.3.1 Capital social
I.2.3.2 Bénéfices réinvestis
I.2.3.3Autres transactions d’investissement direct
I.2.4 Entreprise d’investissement direct
I.2.5 Investisseur direct
I.2.6 Entreprises apparentées
I.3 Evolution des IDE à Madagascar dans le secteur Agroindustriel
I.3.1 Evolution des IDE pour la première période 2002-2005
I.3.2 La deuxième période 2005-2008
Section II : Les rôles décisifs des investissements directs
II.1 Le transfert de technologie
II.2 Promotion de la concurrence sur le marché intérieur et extérieur
II.3 La balance de paiement
II.4 Les apports des IDE sur l’économie malagasy
CHAPITRE II LE DEVELOPPEMENT DES IDE DANS LE SECTEUR AGRO-INDUSTRIEL
Section I: Le secteur Agro-industriel à Madagascar
I.1. La situation de l’agro-industrie malagasy
I.2 Les branches les plus prometteuses des IDE
I.2.1 La distribution des produits pétroliers et la production d’électricité, d’eau et de gaz
I.2.2 Les activités financières et l’IDE
I.2.3 La télécommunication et l’IDE
I.3 L’IDE et l’agro-industrie à Madagascar
Section II : Les principaux pays investisseurs directs à Madagascar
II.1 Le Canada et la France
II.2 L’Ile Maurice et les Etats-unis
II.3 Les autres pays investisseurs
Partie IV . Les perspectives des IDE sur le secteur agro-industriel
CHAPITRE III. LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS ET SON ENVIRONNEMENT
Section I. L’amélioration du climat d’investissement
I.1 Le régime fiscal, juridique et douanier
I.2 Les infrastructures et les IDE
I.3 La stabilité politique et la bonne gouvernance :
Section II : Les limites des IDE
II.1 L’IDE au niveau national
II.1.1 L’IDE comme un substitut
II.1.2 L’apport en devise
II.1.3 L’IDE et la technologie
II.1.4 L’affectation stérile
II.1.5 La concentration géographique
II.2 L’IDE et le secteur agro-industriel malagasy
II.2.1 Le manquement du secteur agro-industriel
II.2.2 La faiblesse du secteur agro-industriel d’exportation
II.3 L’IDE et la concurrence
CHAPITRE IV ANLYSES DES SOLUTIONS MISES EN VIGUEUR
Section I: La réforme interne
I.1 Le rôle de l’Etat
I.2 Les produits agricoles incitatifs aux investissements
I.3 Le secteur agro-industriel
I.3.1Programme de formation
I.3.2 Amélioration de la rentabilité
I.3.3 La certification
I.3.4 L’Etat et l’agro-industrie
Section II : La politique externe
II.1 La nouvelle vision des PED
II.2 Les autres politiques mises en vigueur
II.2.1 Les partenariats publics/privés (PPP)
II.2.2 La politique d’intégration
II.2.3 Industrialisation par substitution d’importation (ISI)
CONCLUSION

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