LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE

LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE

Des avantages comparatifs pour l’agro-exportation

les conditions naturelles de la Côte Les conditions géographiques, climatiques, géomorphologiques et géologiques d’une région déterminent de manière générale ses potentialités. Cependant les changements d’utilisation du milieu sont produits par les variations imposées par la demande de la société (Gondard, 1986), c’est pour cette raison qu’il faut d’abord connaître de façon claire la zone d’étude avant d’analyser les systèmes agraires. La République d’Equateur, qui doit son nom à la ligne équatoriale qui traverse ce pays, se trouve sur la côte nord-ouest de l’Amérique du Sud. Ce pays est limitrophe avec la Colombie au nord, le Pérou à l’est et au sud et l’Océan Pacifique à l’ouest (carte n° 1). Dans ses 270 670 km2 habitent 12,5 millions de personnes, avec un taux de croissance démographique de 2,3% (INEC, 2002). Le pays est administrativement divisé en 24 provinces et 226 cantons, mais généralement le territoire est divise en trois zones continentales: les basses terres à l’ouest du pays connues comme la Côte9 , les hautes terres et les terres interandines – la Sierra10, zone dans laquelle se trouve la capitale Quito – et l’Amazonie qui représente la région orientale ou l’“Oriente”11. En outre, le pays possède une région insulaire: les îles Galápagos. 

La structuration de l’espace équatorien

En Equateur, s’identifie une série de structures spatiales élémentaires, dont la description aide à la compréhension de l’espace national (Deler, 1983). Pour ceci, nous analysons en premier lieu l’effet de la cordillère des Andes qui traverse intégralement le pays du nord au sud, ce qui donne comme résultat: i) une structuration par franges parallèles: division ternaire Côte / Sierra / Oriente, avec ses sous-divisions (zone littorale / cordillère de la côte / canal du Guayas, cordillère occidentale / couloir inter-andin / cordillère orientale, etc.) ii) une disposition alternée d’espaces avec de fortes densités de population et d’espaces peu accueillants (relief plus ou moins vigoureux / dense végétation forestière ou domaines de grandes hauteurs) iii) une distribution dominante des phénomènes en fonction des axes au long desquels se reproduisent des structures avec le même schéma (la série de vallées, le chapelet de villes andines, la série de zones agro-exportatrices ou agroindustrielles, le chapelet de villes des contreforts, etc.) iv) L’agglomérat de ces unités élémentaires qui se regroupent, engendre une certaine homogénéité par récurrence des franges longitudinales de l’espace équatorien (le couloir inter-andin, le contrefort oriental, la zone du littoral). Un des corollaires de l’effet andin réside dans les relations « inexistantes » entre les hautes terres et les basses terres, c’est-à-dire l’opposition entre les domaines de montagnes et de plaines : « Au-delà de la gamme de variations écologiques qui introduisent les changements de hauteur dans la zone tropicale, ce sont surtout les données ethnologiques, l’évolution des relations sociales et la genèse des structures régionales les responsables de la formation de nuances culturelles différenciées et d’espaces de civilisation différents, qui ont engendré un mouvement inégal mais continu d’hommes et de produits. Ce flux fondamental d’orientation latitudinale, perpendiculaire aux grands axes naturels, a mené les sociétés à considérer le franchissement des obstacles comme une donnée permanente du domaine de l’espace » (Deler, 1983). Une troisième caractéristique est le tropisme maritime et l’enfermement oriental : la longue histoire de la relation entre la région interandine et l’Europe a fait que ses relations avec les plaines de l’occident et de l’orient soient différentes, les territoires qui se trouvent vers le Pacifique étant ceux qui se sont développé et valorisé plus que les orientaux (Bolay et al., 2004 ; Deler, 1983). Dans la structure spatiale contemporaine (Deler, 1981,1987), nous pouvons identifier trois grands espaces ou zones dans le territoire équatorien : 1) Espace urbain : spécifique pour son rôle dominant dans la macro-organisation de l’espace, il occupe une position « centrale ». Le réseau urbain d’Equateur est structuré avec trois composants de base. La bicéphalie métropolitaine – Les centres urbains intermédiaires – Les centres urbains locaux

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Les sous-espaces de périphérie « active »

sont les territoires destinés à la production, ils sont bien intégrés au système spatial national grâce à la densité de réseaux qui assurent une multiplicité de liens entre les différentes zones et avec les villes. Bien qu’une partie soit destinée à l’autoconsommation, ces territoires sont principalement orientés vers les marchés national ou international. – Le sous-espace rural orienté vers le marché national Localisé aussi bien dans les zones tropicales basses que dans les zones andines, avec une structure agraire très variable, dans la mesure où les grandes exploitations voisinent avec les petites. Des céréales (orge, maïs), des pommes de terre, des oignons, des légumes, des fruits, du bétail élevé pour le lait et la viande sont présents dans la zone andine. Les zones chaudes produisent du riz, des fruits tropicaux, des bovins pour la viande et de la canne à sucre dans de grandes plantations situées dans la Côte et dans de petites plantations localisées dans la Sierra. – Le sous-espace agro-exportateur Essentiellement situés dans les plaines et les collines du bassin du fleuve Guayas, il s’agit de territoires initialement destinés à la culture du cacao et de la banane. Un réseau de voies de communication a été développé pour le transport des produits, notamment vers les ports – Guayaquil au début, mais également Puerto Bolívar dans la province d’El Oro, dans la même région méridionale de la Côte. Ces dernières années, les surfaces de cet espace ont augmenté du à l’essor de nouveaux produits agricoles destinés à l’exportation : le palmier à huile (dont les cultures sont situées tout spécialement dans le nord de la province du Pichincha et d’Esmeraldas) et les fleurs (cultivées essentiellement dans les vallées inter-andines du Pichincha et du Cotopaxi). – Le sous-espace minier exportateur L’espace minier exportateur a pris de l’importance vers 1972 lorsqu’a débuté l’exploitation et l’exportation des ressources pétrolières, et 32 concerne un secteur chaque fois plus important de l’Amazonie centre-nord. Il s’agit de structures simples, composées d’un centre d’exploitation principal entouré d’un campement qui prend parfois la forme et la taille d’une ville, d’un axe de communication et d’un point d’exportation, qui parviennent à être indépendantes de l’espace national, puisqu’elles sont créées à cette fin exclusive. Les processus successifs de concession de territoires destinés à l’exploration et à l’exploitation pétrolière ont transformé le paysage amazonien et ont débouché sur des conflits socioéconomiques et environnementaux.

Les sous-espaces de la périphérie « passive » 

 sont au contraire des territoires caractérisés par leur sous-équipement, leur isolement relatif, en raison d’une faible pénétration des réseaux. On y observe les disparités économiques, sociales, politiques et institutionnelles les plus importantes par rapport au sous-espace central urbain. Il s’agit des espaces les plus éloignés des espaces urbains centraux. – Sous-espaces indiens et paysans13 – Le sous-espace des groupes vivant dans la forêt.

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