LE CYCLE SEXUEL DE LA CHEVRE ROUSSE

LE CYCLE SEXUEL DE LA CHEVRE ROUSSE

Etat de connaissances sur la chèvre rousse de Maradi

Origine et aire géographique de dispersion de l’animal

L’origine de la chèvre rousse de Maradi est très controversée selon les auteurs. Doutressoule (1947) rattache la chèvre rousse de Maradi à la chèvre guinéenne du Fouta Djallon ; Robinet (1967), considère qu’elle est une variété fixée. Wilson (1972) la classe dans le groupe des chèvres de Savane mais dont la taille relativement petite et la prolificité pourraient indiquer un c roisement avec des chèvres naines avant sa sélection dans son aire actuelle de dispersion. Mainet (1975) suppose que le berceau de la chèvre rousse de Maradi est la région comprise entre Maradi au Niger et Kano puis Sokoto au Nigeria. 

 Aire géographique de dispersion

 Les élevages de la chèvre rousse de Maradi se rencontrent au Niger dans les régions de Maradi, Zinder et Dosso ; au Nigeria dans la partie Nord, de la frontière avec le Niger jusqu’à la ville de Zaria (environ 250 km). Des essais d’implantation de l’animal ont été réalisés au Burkina à la station de l’Oudalan, au Sénégal au centre de recherches zootechniques de Dahra en 1961 où d’ailleurs, l’expérience à été écourtée à cause des considérations écologiques (Moussa, 2005). Ly (1976) rapporté par Moussa (2005) signale la présence de la chèvre rousse de Maradi dans l’Est de la Mauritanie. I.2 Ethnologie de la chèvre rousse de Maradi Les spécificités ethniques fondamentales du t ype pur peuvent être résumées selon Robinet, (1967) en l’expression concluante de Roth (1938), lorsqu’il étudie les caractéristiques de l’animal : « équilibre, finesse, harmonie de forme et de couleur, telle est l’impression générale ». 

Forme corporelle (Photo 1) 

Le mérite revient à Robinet (1967) pour avoir donné, au détail, la description de la chèvre rousse de Maradi ; la plupart des autres écrits font référence à cet te source. Ainsi, sur un plan strictement phénotypique, l’animal est harmonieux, assez élancé, de type médioligne, eumétrique. La tête est fine, le front bombé, couvert de poils plus longs et plus foncés chez le mâle que chez la femelle. Les oreilles sont longues, horizontales ou t ombantes. Le chanfrein est rectiligne, parfois subconcave. Le cornage est moyennement développé. Les cornes peu épaisses, toujours présentes, aplaties d’avant en arrière et à insertion rapprochée, offrent un léger mouvement de torsion et divergent à leur extrémité. L’encolure est courte, la poitrine ample, le garrot noyé et le dos re ctiligne. Le gigot, l’épaule, la croupe, bien musclés, reposent sur quatre rayons aux articulations fines, à l’aplomb ramassé. La mamelle est toujours bien développée et constitue de ce fait un obstacle supplémentaire aux longues marches. La queue aux poils 4 plus touffus et souvent noirs, est courte et relevée à son extrémité. Djariri (2005) ajoute que les côtes et la croupe sont rondes, les cornes sont plus lourdes chez le mâle, qui porte généralement une barbe de poils plus longs, plus touffus et plus foncés que la femelle. Le bouc adulte porte une crinière qui s’étend jusqu’aux épaules. Robinet (1967), rapporte Les mensurations suivantes chez l’adulte: Longueur de la tête 18-20 cm, largeur de la tête 8-9 cm, circonférence pectorale 70-75 cm, hauteur de la poitrine 22-25 cm, taille (hauteur au garrot) 62-67 cm, longueur scapulo-iliale 60-62 cm, longueur scapulo-ischiale 60-70 cm, poids 25- 30 kg chez le mâle et 23-28 kg chez la femelle. La photo N°1 présent une chèvre et un bouc roux. Photo 1: Chèvre rousse (à gauche) et bouc roux (à droite) 

Caractères phanéroptiques

Pour Roth (1938) rapporté par Moussa (2005), c’est à tort que l’on qualifie cette chèvre de rouss e. Au contraire le poil présente une coloration châtain clair, à pigmentation centrifuge. Mais selon Robinet (1967), la robe est homogène, brillante, à reflets acajou, le poil est ras, dense, sur u ne peau souple, et tout allongement accompagné d’un éclaircissement de la fourrure, de I’ apparition de teinte délavée et surtout de poils blancs, marque un recul inadmissible dans la pureté du type. Le mâle présente de façon constante une teinte plus foncée allant jusqu’à l’apparition d’une raie dorsale noire. Les muqueuses visibles sont noires. Poudelet (1976) distingue à la station expérimentale d’amélioration de Bulassa au Nigéria, trois couleurs de robe avec des nuances : – La robe acajou avec une ligne de poils noirs sur le dos et la tête, avec des poils noirs seulement sur la tête, ou sans aucun poil noir ; – La robe brune avec ou sans ligne de poils noirs sur le dos, et – La robe rouge, brillante ou délavée. Photo Mani 

Performances zootechniques de l’animal

Performances de reproduction Les paramètres de reproduction de la chèvre rousse de Maradi ont été rapportés par de nombreux auteurs. Quelques uns sont présentés dans le tableau 

Aptitudes de production 

La chèvre rousse de Maradi présente des bonnes aptitudes laitières : la production laitière annuelle est de 140 à 150 kg de lait pendant 200 à 220 jours de lactation (Robinet, 1967). C’est un excellent animal de boucherie ; Robinet (1971) estime le rendement carcasse des jeunes mâles castrés à 5 5%. C’est surtout comme productrice de peaux qu’est appréciée la chèvre rousse de Maradi (R obinet, 1964). Sa peau fine et souple, est très recherchée par les spécialistes en maroquinerie. C’est une peau qui possède des qualités exceptionnelles. A ce sujet Robinet (1967) écrit : « Techniquement la peau de la chèvre rousse de Maradi présente des qualités exceptionnelles de structure qui sont : un grain prononcé et profond, des fibres élastiques, denses et compactes, peu grasses, acceptant bien le travail, donnant une peausserie souple et nerveuse recherchée pour la maroquinerie de luxe, la ganterie, le glacé, le vêtement façon daim et velours et la chaussure de qualité ». Le cycle sexuel encore appelé cycle œstral, se définit comme étant l’ensemble des modifications périodiques structurales, morphologiques et fonctionnelles des organes génitaux et des glandes annexes, accompagnées des changements de comportement chez la femelle des mammifères (Derivaux et al., 1980). Ces modifications commencent au moment de la puberté, se poursuivent de façon cyclique tout au long de la vie génitale et ne sont interrompues que par la gestation. Elles dépendent de l’activité fonctionnelle de l’ovaire, elle même tributaire de l’axe hypothalamo-hypophysaire (Derivaux, 1971).

LIRE AUSSI :  Theoretical introduction to IF NMR and nanomagnetism

Puberté et déroulement de l’activité sexuelle chez la chèvre 

Puberté

 L’âge de l a puberté chez l’espèce caprine est de 6 mois selon Habault et al. (1975), de 8 mois selon Soltner (1993), compris dans l’intervalle 5-7ème mois de la vie chez la chevrette, et de 4 à 6 mois chez le bouc (Zarrouk et al., 2001). Ce dernier ajoute que l’âge de la puberté chez les caprins varie en fonction de la race, du moment de la naissance de la chevrette, du climat, de la latitude mais aussi et surtout des conditions d’alimentation des animaux. Selon lui, la puberté n’apparait que lorsque la chevrette atteint 45 à 55% de son poids à l’âge adulte, et chez le jeune bouc, lorsque son poids représente 40 à 60% du poi ds vif de l’adulte avec l’apparition de la copulation et l’éjaculation de spermatozoïdes viables. 

Activité sexuelle 

La chèvre est une espèce polyœstrienne à ovulation spontanée. Dans les régions tempérées, l’activité sexuelle est interrompue en certaines périodes de l’année, elle est dite à activité saisonnière. Les variations saisonnières de l’activité sexuelle sont étroitement liées à la variation de la durée de la phase claire (jour) et de la phase sombre (nuit) des jours (Zarrouk et al., 2001). Pour Baril et al. (1993), la mélatonine sécrétée par la glande pinéale est le médiateur utilisé par les races photopériodiques pour «traduire» les effets de la lumière sur l a reproduction. La chèvre a u ne activité sexuelle quand elle secrète suffisamment de mélatonine : sécrétion suffisante quand les nuits sont longues après une période de nuits courtes. Selon Derivaux (1971), la période d’activité sexuelle débute en septembre, atteint son intensité maximum vers la mi-octobre et se poursuit jusqu’en fin décembre ; mais Zarrouk et al. (2001) de préciser que le moment et la durée de la saison sexuelle dépendent de plusieurs facteurs : la race, l’état physiologique et la présence du mâle. Par contre, en région tropicale, en général les chèvres ne présentent pas une saisonnalité marquée quand bien même une influence climatique sur l’activité sexuelle plus ou m oins affichée selon les races peut être observée (Moussa, 2005). Pour Zarrouk et al. (2001), dans cette région, les chèvres se reproduisent pendant toute l’année.

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES, PHOTOS ET TABLEAUX
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Etat des connaissances sur la chèvre rousse de Maradi
I.1 Origine et aire géographique de dispersion de l’animal
I.1.1 Origine
I.1.2 Aire géographique de dispersion
I.2 Ethnologie de la chèvre rousse de Maradi
I.2.1 Forme corporelle (Photo 1)
I.2.2 Caractères phanéroptique
I.3 Performances zootechniques de l’animal
I.3.1 Performances de reproduction
I.3.2 Aptitudes de production
Chapitre II : Caractères généraux du cycle sexuel de la chèvre
II.1. Puberté et déroulement de l’activité sexuelle chez la chèvre
II.1.1. Puberté
II.1.2 Activité sexuelle
II.2. Caractéristiques du cycle sexuel chez la chèvre
II.2.1 Durée
II.2.2. Phases du cycle sexuel
II.2.2.1 Le pro-œstrus
II.2.2.2 L’œstrus
II.2.2.3 Le métœstrus
II.2.2.4 Le diœstrus
II.3 Régulation du cycle sexuel
II. 3.1 Déterminisme de la croissance folliculaire
II.3.2 Déterminisme de la phase lutéale
II.4 Concentrations de la progestérone au cours du cycle sexuel
II.5 Anœstrus post-partum
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre I : Matériel et Méthodes
I.1 Dispositif expérimental
I.1.1 Les animaux
I.1.2 Conduite d’élevage
I.2 Protocole expérimental
I.2.1 Contrôles de chaleurs
I.2.2 Contrôle de poids
I.2.3 Prélèvement de sang et dosage de la progestérone
I.2.3.1 Prélèvement et centrifugation du sang
I.2 .3.2 dosage de la progestérone
I.3 Analyse des données
I.3.1 Calculs des paramètres de la cyclicité
I.3.2 Analyse statistique
Chapitre II Résultats et discussions
II.1 Résultats
II.1.1 Age à la puberté
II.1.2 Manifestations des chaleurs
II.1.2.1 Nombre de manifestations de chaleurs
II.1.2.2 Périodes d’observation des chaleurs
II.1.2.3 Signes de chaleurs observés
II.1.3 Le cycle sexuel
II.1.3.1 Durée de l’œstrus et du cycle œstral
II.1.3.2 Profil de progestérone pendant le cycle œstral
II.1.4 Anœstrus post-partum
II.1.4.1 Durée de l’anœstrus post-partum/post-avortement
II.1.4.2 Profil de progestérone pendant le post-partum/post-avortement
II.2 Discussion
II.2.1 Puberté
II.2.2 Manifestation des chaleurs
II.2.3 Cycle sexuel
II.2.4 Anœstrus post-partum/post-avortement
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

 

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *