L’homme se singularise par sa station debout érigéeappelée aussi posture orthostatique. Pour maintenir cetteposition malgré la force de la pesanteur, l’individu s’appuie sur un squelette dont les articulationssont rigidifiées par des contractions musculaires organisées par le système nerveux central[16].
L’étude de la posture orthostatique présente un grand intérêt pour l’analyse du déficit du contrôle de l’équilibre qui peut être lié à la pathologie, au vieillissement, ou aux contraintes environnementales[17].Uneméthode d’analyse de l’équilibre consiste à utiliser une plate-forme de forces qui permet d’extraire le déplacement ducentre de pression. La représentation des coordonnées ducentre des pressions en fonction de temps constitue le stabilogramme. Les paramètres extraits du stabilogramme s’avèrent comme des variables clés pour surveiller ladégradation de l’équilibre.
LA POSTURE ORTHOSTATIQUE
Plusieurs auteurs ont tenté de définir la posture.Selon le dictionnaire (Source : laboratoire d’analyse et de traitementinformatique de la langue française), la posture est définie comme : « Attitude, position du corps,volontaire ou non, qui se remarque, soit par ce qu’elle a d’inhabituel, ou de peu naturel, departiculier à une personne ou à un groupe, soit par la volonté de l’exprimer ». Les termes« attitude », « contenance», « maintien » et « pose » sont définis comme étant des synonymesde la posture[3].Paillard (1976)la désigne comme « la position de l’ensemble des segments àun instant précis »[1].Pour Winter (1995), la posture correspond à l’orientation de chaquesegment corporel par rapport à la force de gravité[1].Massion (1997) ladéfinit comme étant toutes les attitudes antigravitaires dont la fonction est d’assurer lesoutien du corps[4].
La postureadoptée est variable en fonction de l’espèce animale, du contexte environnemental et desobjectifs propres du sujet.
Chaque espèce animale utilise préférentiellement une posture donnée, c’est la posture de référence. Chez l’homme, la posture de référence est la station deboutappelée aussi posture orthostatique .
La posture orthostatique est la station debout érigée[6], se modifiant, s’adaptant pour préparer le geste.C’est la position fondamentale antigravitaire de l’espèce humaine;elle résulte de contractions musculaires toniques presque isométriques. Cet état de contraction permanente des muscles utilisés pour lutter contre la gravité, s’appelle : tonus musculaire.
LE TONUS :
Le tonus est l’état de tonicité de la musculature, c’est le niveau de tension ou de contraction musculaire. L’une de ses fonctions est le maintien des positions antigravitaires et de la posture.Toute anomalie dans la répartition de ce tonus entraine une asymétrie tonique posturale.[7]
Letonus est surtout présent au niveau desextenseurs de la cheville, des muscles ischiojambiers, des extenseurs de la colonne vertébrale et des muscles de la nuque . Le degréd’intervention des différents muscles n’est pas constant, il dépend de la position du corps ;grâce à différents réflexes, le tonus postural s’adapte à la posture générale du corps.
Le tonus peut être divisé en trois niveaux toniques qui sont [7]:
• Le tonus de fond :Il s’agit de l’état de tension faible et isométrique des muscles. Cet état est involontaire et constant, il apparaît même au repos. Il est le résultat de l’activité du tronc cérébral et plus particulièrement de la formation réticulée.
• Le tonus postural:C’est l’état de tension permanente et involontaire ou volontaire du muscle permettant à l’organisme de conserver une position donnée. Il permet le maintien de l’équilibre statique et dynamique et garantit un niveau de contraction optimal pour l’action. Cette fonction est sous la commande du système nerveux central et périphérique.
• Le tonus d’action:Il se définit par la contraction musculaire à l’origine du mouvement. Il est géré par la commande motrice volontaire.
LES ENTRÉES SENSORIELLES IMPLIQUÉES DANS LE CONTRÔLE POSTURAL ET LEURS INTÉGRATION
L’ENTRÉE SOMESTHÉSIQUE
L’entrée somesthésique fait référence à l’ensemble des afférences du corps (soma)[3].Elle regroupe les capteurs extéroceptifs (cutanés), proprioceptifs (tendino-musculo-articulaires), et intéroceptifs (viscéraux). Elle permet au système nerveux central d’être à tout moment informé sur la position des différents segments corporels entre eux (statesthésie) et d’analyser les variations (kinesthésie), sur les forces internes et externes qui agissent sur le corps, et lui permet d’agir en rapport .
Les récepteurs cutanés (corpuscules de Meisner, de Ruffini et de Paccini, disques de Merkel, terminaisons libres) se situent dans l’épiderme et dans le derme : leur quantité varie en fonction de la zone corporelle. Ainsi, on en trouve un grand nombre sur la voûte plantaire. Ils permettent d’avoir une représentation des zones et des forces d’appui. Ils informent aussi le système nerveux central (SNC) sur la pression différentielle entre les voûtes plantaires, ce qui permet de s’adapter aux variations du terrain.[3]
La proprioception, ou kinesthésie, se construit sur la base des informations issues des récepteurs musculaires (fuseaux neuromusculaires), tendineux (organes tendineux de Golgi), articulaires (corpuscules de Ruffini ou de Paccini pour les capsules articulaires et corpuscules de Golgi pour le tissu ligamentaire), et cutanés (perception de l’étirement de la peau, corpuscules de Ruffini) .Les fuseaux neuromusculaires se situent dans les corps musculaires et renseignent principalement sur la longueur et la vitesse d’allongement des muscles. Les organes tendineux de Golgi quant à eux informent sur la tension et la raideur musculaire.Les récepteurs articulaires Golgi renseignent sur la direction du mouvement et la perception de la position de l’articulation, la vitesse angulaire et la direction du mouvement sont détectées par les récepteurs de Ruffini, et les capsules de Pacini renseignent sur la détection et les accélérations des mouvements.Le système nerveux central prend en compte l’ensemble des informations de cette « chaîne proprioceptive » qui s’étend de la tête aux pieds.
Les intérocepteurs sont répartis dans les différents organes et viscères. Ils réagissent aux modifications internes de l’organisme (pression sanguine, homéostasie) .
Ces récepteurs peuvent être regroupés selon cinq catégories : les mécanorécepteurs (sensibles à des stimuli mécaniques), les thermorécepteurs (sensibles à la température), les photorécepteurs (sensibles à la lumière), les chémorécepteurs (sensibles à des stimuli chimiques) et les nocicepteurs (sensibles à la douleur). La somesthésie regroupe la proprioception, les sensations cutanées tactiles, thermiques et nociceptives.
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