Le contexte et les valeurs
Après avoir réalisé le point sur la maîtrise (tableau I), sur la méthodologie acquise en formation (tableau II), sur l’action et le changement (tableau III), le dernier tableau se porte sur l’analyse des valeurs qui sous tendent les actions des anciens étudiants et sur leur degré de perception du contexte abitibien dans lequel ils ont eux aussi à évoluer. Un des points importants de la présente recherche vise à cerner ce qui peut être espéré des actions des finissants en maîtrise en terme de réduction des inégalités sociales dont celles incluses dans le secteur éducatif, champ d’action privilégié des agents de cette étude. Ce dernier tableau comporte deux volets : le contexte abitibien, terrain de l’action, et les valeurs, moteur de cette action; cela, d’autant plus que la cible pointée se trouve être les inégalités. Du degré de compréhension du contexte peuvent émerger des prises de-conscience incitant à agir et les valeurs peuvent également favoriser une inclination à l’action sur le contexte. Contexte et valeurs constituent donc deux leviers pouvant inciter à l’action. A partir de sources fiables, a été esquissé dans la première partie de ce projet de recherche une ébauche rapide du contexte abitibien. L’emploi de données moins sûres avait pour but de montrer qu’il n’est pas utile d’élaborer de savantes analyses pour se rendre compte de situations circonscrites localement et d’acuité régionale. La simple lecture d’articles de journaux locaux peut permettre à tout un chacun de s’interroger sur le contexte abitibien qu’il souhaite ou non y porter une action
Dans trois entretiens, ce qui saute aux yeux des répondants, ce sont des données psychologiques. En Abitibi, les gens possèdent un profil particulier. de mentalité de bb.tisseur; des gens d’action; des gens à relever des gros défis. Ici, tu te baga »es ou tu crèves; c’est un petit peu comme ça. Regarde le paquet de camions qu’il y a ici,· il ny a pas de corvettes; c’est des camions, des quatre roues. C’est des gens d’action, des cow-boys. Rouyn-Noranda; tsé comme on stationnait les chevaux dans le temps; c’est plus rude. Je trouve qu’ici, il y a pas de place à beaucoup de subtilités, de pirouettes, de demi mesures. C’est rude. A quelque part, c’est franc; c’est direct.» assez jaloux de notre autonomie; on souhaite qu’en région, on puisse régler nos problèmes. C’est assez omniprésent; de là à dire qu’on a des besoins particuliers, qu’on forme une race à part Pour six répondants, la question portant sur le contexte apparaît quelque peu saugrenue. Tous les individus ne se ressemblent-ils pas? Bien sûr, des particularités peuvent être entrevues mais valent-elles qu’on s’y arrête? ‘allophones. Ca donne un milieu un petit peu différent. C’est aussi beaucoup plus ce qui est transmis par les parents. a ici, c’est pas tout à fait la même chose qu’on retrouve dans les grands centres ou même dans d’autres régions.»
«lei, c’est beaucoup axé sur les mines; c’est stlr que c’est différent à ce niveau-là. A part ça, au niveau de l’individu comme tel, j’pense bien qu’un adulte a des caractéristiques, des besoins. J’pense que j’pourrais comparer avec un autre adulte dans une autre ville.» y a un taux de suicide plus élevé qu’ailleurs; c’est peut-être dtl à l’éloignement. Pour moi, les Abitibiens sont pas moins pire qu’ailleurs. C’est une perception moins campagne aussi, il y a une différence. Disons que ceux de la campagne, ils sont plus attentifs; ils viennent d’une plus grosse famille; ils sont solidaires; ils se connaissent plus. Les familles se fréquentent. Sinon, il n y a pas de différence. Une campagne plus éloignée, les parents sont pas toujours d’un niveau… n y a des enfants qui sont jamais sorti de leur place. n y en a qui sont pas sortis; ils connaissent pas les expositions.» par rapport à cè que je vois comme commentaires ou des émissions de télévision, des reportages sur les adolescents d’ailleurs. Je pense pas que les n6très se démarquent plus.» certaines régions du Québec. Le passage des études secondaires au niveau collégial est plus faible qu’ailleurs; le taux de décrochage scolaire est plus élevé en région qu’ailleurs. Donc, les études sont moins valorisées dans notre région et ça, c’est pas facile. Ca, je le sais aussi par les enfants; dans les milieux des familles, la société, je ne crois pas qu’on encourage les études comme on devrait le faire.