Le développement spectaculaire des technologies et des techniques de vente a causé grandement la surconsommation des produits industriels, notamment les produits de haute technologie et dont les cycles de vie sont de plus en plus courts. En contrepartie, cette évolution a mené à une consommation grandissante des matières premières et des énergies ainsi qu’à la croissance des quantités de gaz à effet de serre et des déchets dans les sites d’enfouissement.
La croissance économique rapide de pays émergents comme la Chine et l’Inde ainsi que le changement de leurs modes de vie va aggraver le problème. La prise de conscience des problèmes écologiques de la planète a pris une dimension mondiale depuis la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain, organisée en 1972 à Stockholm. Les années qui ont suivi ont vu la naissance d’un mouvement écologique international. Longtemps séparées, les questions d’économie et d’écologie sont devenues liées pour définir ce qu’on appelle le « développement durable ».
La reconnaissance mondiale de ce concept peut être liée à la publication du rapport « Notre avenir à tous » (dit rapport Brundtland, présidente de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement) (CMED, 1987).
Dans ce document, le développement durable est défini comme étant « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins ». Bien que beaucoup de rapports soient publiés et plusieurs conférences internationales soient organisées, la communauté internationale peine à mettre en pratique les principes du développement durable. En ce sens, le principal résultat du dernier « Sommet de la Terre » sur « l’économie verte » et le « cadre institutionnel du développement durable », qui s’est tenu en juin 2012 à Rio de Janeiro, est le lancement d’un processus devant conduire à l’établissement d’objectifs de développement durable.
Néanmoins, il est communément admis que le développement durable englobe trois dimensions : économique, environnementale et sociale. Comme indiqué par Garetti et Taisch (2012), lorsque seulement deux dimensions sont considérées, le système est qualifié comme viable (économie + environnement), équitable (économie + social) ou vivable (environnement + social) .
Bien qu’il existe diverses perceptions de ce concept, l’approche de triples dimensions semble la plus adoptée pour assurer une performance globale minimale des trois dimensions environnementale, économique et sociale . Le concept de développement durable a fait l’objet de nombreuses discussions lors des conférences internationales sur l’environnement et le développement organisées sous l’égide des Nations Unies, notamment Rio en 1992, Kyoto en 1997, Johannesburg en 2002 et Copenhague en 2009. De nombreux textes et déclarations sont issus de ces conférences, tels que le Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. Comme leur nom l’indique, les GES sont responsables de l’effet de serre naturel qui assure une température moyenne de 15°C, condition nécessaire au développement de la vie. Ils retiennent une large part du rayonnement infrarouge renvoyée vers l’espace par la Terre. Six GES sont inventoriés (CO2, CH4, N2O, HFC, PFC et SF6) et un facteur de caractérisation est associé à chacun d’entre eux pour calculer le potentiel de réchauffement global (PRG, ou Global Warming Potential – GWP). Le PRG est exprimé en équivalent CO2 (IPCC, 2013). Avec l’émergence de développement durable, que ce soit pour des raisons économiques, légales ou stratégiques, les entreprises industrielles sont de plus en plus amenées à mettre en œuvre des actions durables, notamment en lien avec la protection de l’environnement. Par exemple, il est possible de compenser partiellement les émissions de GES en augmentant, sur le territoire local ou dans des pays étrangers, les forêts qui absorbent du dioxyde de carbone provenant de l’atmosphère. D’autres mécanismes comme la taxe carbone ou les quotas d’émission sont appliqués aujourd’hui dans plusieurs pays industrialisés (pays de l’Europe, Canada, Nouvelle Zélande, etc.).
La taxe carbone consiste à faire payer les « pollueurs » selon leurs émissions de GES. Dans le cadre des quotas d’émissions, chaque état se voit allouer un quota d’émissions de CO2 (équivalent CO2), qu’il répartit ensuite sur ses sites industriels. Chaque site doit alors respecter le seuil d’émission qui lui a été fixé et s’il émet plus, il paie une taxe, s’il émet moins que ce qui était prévu, il pourra vendre sur un « marché carbone » les tonnes de CO2 qu’il n’a pas émises.
CHAPITRE 1 : Introduction |