Le choix de la forme du ou des bâtiment(s) et des matériaux 

Le choix de la forme du ou des bâtiment(s) et des matériaux 

Le terrain, la clé pour déterminer le bâtiment

Selon les projets, le terrain est fondamental dans l’avancée du projet. Dans les trois études de cas, c’est le choix du terrain qui a influencé le bâtiment. La réflexion de la forme architecturale de l’habitat s’est faite lorsque le terrain avait été trouvé, même si les futurs habitants avaient une première idée sur le type désiré. Ils ne cherchaient pas un terrain avec des caractéristiques particulières mais c’est plutôt la localisation du terrain qui comptait. Pour La Bosse, les habitants et l’architecte se sont mis à chercher le terrain pour pouvoir penser au(x) futur(s) bâtiment(s) par rapport à l’environnement : « il ne fallait pas que ce soit dans un quartier trop résidentiel, ils n’étaient pas forcément prêts à vivre dans une zone avec des favelas ou des trucs comme ça. Ils avaient le souci de jouer plutôt social ».39 A Nantes, les habitants souhaitaient trouver un terrain ou un bâtiment à rénover dans le centre-ville : « on avait comme quête de trouver un lieu qui soit proche des transports en commun ».40 L’architecte Philippe Merien précise également le fait que ce soit bien le choix du terrain qui allait influencer le type de projet : « je les ai accompagné dès le départ c’est-à-dire dans la quête du terrain, parce qu’il n’y a pas d’architecture sans l’analyse du terrain. En fonction du terrain et de ce qu’on allait trouver on allait pouvoir intervenir ou pas ». Le projet des Z’Ecobatisseurs s’est vraiment concrétisé par la disponibilité du terrain. En effet, le groupe n’était pas encore constitué, seule une idée du projet était présente. « […] ce qui a été fatal c’est qu’on a rencontré l’élu de la commune de Louvigny et il nous a dit que, lui, il avait un terrain à proposer si toutefois un groupe s’était constitué. Or, la question du foncier, dans ce genre de projet, est très importante, elle est très dynamisatrice ».41 « Au bout d’un moment si on ne se donne pas un objectif et si on ne s’engage pas, ça ne va pas progresser. C’est bien beau de discuter mais l’acte fondateur c’est l’achat du terrain. Là on s’est engagé car il a fallu apporter des sous, faire des emprunts. Parce que ça représentait quand même une belle somme. » .

Quand le bâti dépend de l’idéologie donnée au projet

Précédemment, nous avons pu voir que les trois projets étudiés proposent des formes d’habitat différentes, et que les matériaux varient également en fonction des projets. Comment se mettent en place ces habitats ? La conception du bâtiment et les formes qu’il prend sont influencées par plusieurs facteurs et notamment l’idéologie du projet, qu’elle soit social, écologique ou encore économique. Les valeurs et volontés du groupe ont tendance à donner la forme du projet. En effet, pour le collectif La Bosse à Saint-Nazaire, nous allons voir que la disposition du bâtiment et sa forme dépendent des volontés écologiques mais également des différentes idéologies sociales du groupe. La taille du terrain rendait possible la réalisation de plusieurs types de bâti allant des maisons individuelles à un immeuble. Cependant, les habitants ont choisi de réaliser un petit collectif. La première raison qui explique ce choix est l’aspect social donné au projet. Les habitants désiraient une certaine proximité les uns avec les autres mais également de dégager un espace extérieur assez important pour les enfants et des potagers. La seconde raison est une volonté d’économie d’énergie avec un bâtiment compact, mais cette volonté a sans doute été accentuée par l’architecte. « C’est sûr il y avait 4000 m² je crois, on pouvait faire dix baraques avec chacune 400 m², ce qui revenait au même du point de vue de l’habitation. Un immeuble ça fait aussi une masse thermique, une masse de récupération d’énergie et puis avec l’isolation qui permet d’être isolé du nord et les vitrages au sud pour le côté solaire. » .De plus, pour utiliser la conception bioclimatique, il était indispensable de savoir si suffisamment de soleil allait être disponible pour chauffer les logements. L’architecte a donc réalisé des diagrammes solaires et masques solaires. Un diagramme solaire représente la course du soleil dans la voûte céleste et le masque solaire permet de voir la durée d’ensoleillement ainsi que les éléments qui pourraient masquer les rayons du soleil. Des diagrammes solaires ont également été réalisés pour voir dans quelle mesure le futur bâtiment allait intercepter les rayons du soleil pour les petites maisons de l’autre côté de la rue. L’architecte appelait ça « le droit au soleil pour le voisin ». La forme du toit du bâtiment est originale et caractérisée par l’architecte comme une « espèce de coque au nord avec les bouts qui sont taillés à la serpe, adossée comme une espèce de carapace ». Elle a été conçue ainsi dans le but de préserver le soleil pour les voisins, en particulier l’hiver.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *