Le chauffage avec une lampe à pétrole

Le traitement des oeufs à incuber

Le traitement des oeufs à incuber comporte trois aspects :
? la sélection ;
? le nettoyage ;
? la conservation.

La sélection

Le poids des oeufs de poule varie entre 30 et 70 grammes selon la race. Les meilleurs résultats s’obtiennent avec les oeufs de taille nor-male de bonnes pondeuses. Comme la plupart des caractéristiques de l’oeuf sont héréditaires, une bonne sélection des oeufs assure de meil-leures poules.
Evidemment, l’oeuf à incuber doit avoir été fécondé. Comme il n’existe pas de méthode sûre prouvant qu’un oeuf frais a été fécondé ou non, l’important est d’élever un coq fertile avec les poules. Un seul coq est capable de féconder plusieurs poules. Les meilleurs résultats s’obtiennent avec un coq pour 10 poules. Après l’accouplement, les poules pondent des oeufs fécondés pendant au moins 8 jours. S’il s’agit de poules de race lourde, le nombre de poules par coq doit être réduit.
Si vous n’élevez pas de coq au milieu des poules, procurez-vous en un que vous mettrez avec vos poules pendant deux semaines avant de commencer à rassembler les oeufs pour l’incubation, ceci afin d’être sûr d’obtenir des oeufs fécondés. Surveillez aussi la période de ponte des poules. Les meilleurs oeufs sont produits entre le deuxième et le huitième mois de la ponte. Vos résultats d’incubation seront meilleurs si vous suivez soigneusement les indications ci-dessus.
N’utilisez jamais d’oeufs malformés pour l’incubation car le contenu d’un oeuf malformé (trop allongé, trop court ou irrégulier) est lui aussi anormal.
La qualité de la coquille est importante. Si la coquille est fêlée, l’oeuf se déshydrate pendant l’incubation. Les oeufs déshydratés donnent des poussins faibles ou morts-nés. Ne sélectionnez pas d’oeufs dont la co-quille porte des morceaux de coquille incorporés dans la provende. Cette masse bouche les pores et rend difficile l’échange gazeux.
Pour réduire les risques, utilisez les oeufs de plusieurs poules et non pas d’une seule.

Le nettoyage

La coquille d’oeuf est poreuse : elle laisse passer l’air, l’eau, les sale-tés et les bactéries. Evitez les risques de maladies en choisissant des oeufs propres. Nettoyez les oeufs légèrement sales avec un chiffon sec et propre. N’utilisez jamais d’oeufs très sales et ne les lavez jamais à l’eau : l’eau ouvre les pores de la coquille, ce qui affaiblit les résultats d’incubation.

La conservation

Utilisez de préférence des oeufs frais que vous conserverez dans un endroit frais. On peut conserver des oeufs maintenus à une tempéra-ture de 20 °C pendant trois jours. Les oeufs destinés à l’incubation doivent être ramassés 2 fois par jour et refroidis au plus vite : ceci est particulièrement important pendant les périodes chaudes. L’humidité relative idéale pour la conservation des oeufs à incuber est de 70-85 %. La formation de moisissures sur les oeufs indique une humidité trop élevée. N’utilisez jamais d’oeufs moisis pour l’incubation! Comme pour toutes les volailles, il faut garder les oeufs avec la cham-bre à air en haut pendant la conservation.

Résumé du traitement

? Ramassez les oeufs à incuber 2 fois par jour.
? Sélectionnez les meilleurs oeufs en tenant compte de la race de poule désirée, de la taille des oeufs, de leur forme, de leur propreté et de la structure de leur coquille.
? N’utilisez que des oeufs frais. Si vous voulez faire incuber beau-coup d’oeufs à la fois, vous pouvez utiliser des oeufs pondus dans les 14 jours précédents, à condition qu’ils aient été conservés à 10 – 16 °C.
? Nettoyez les oeufs sales avec un chiffon sec.
? Gardez les oeufs avec la chambre à air en haut.
? Les oeufs conservés à 10-16 °C doivent être placés pendant 12 heu-res dans une pièce à 21-25 °C avant d’être mis en couveuse.

L’incubation naturelle : la poule

Ce chapitre traite de l’incubation naturelle et des améliorations qui peuvent y être apportées. Il est facile à comprendre pour tout avi-culteur tant soit peu expérimenté.

Sélection de la poule

Choisissez une poule qui manifeste son besoin de couver. Son com-portement est caractéristique :
? Elle émet un son spécifique.
? Sa crête est ridée.
? Elle reste sur son nid et refuse de le quitter.
? Elle essaye de rassembler les oeufs des nids voisins et de les pous-ser dans le sien.
Attendez que ce comportement dure pendant 2 jours pour être sûr que la poule est prête à couver. La couveuse doit être en bonne santé et pas trop petite.
Les paragraphes suivants donnent quelques suggestions pour l’amélioration des conditions d’incubation.

Préparatifs pour l’incubation par la poule

Saupoudrez la poule sélectionnée avec un insecticide contre les puces et les poux. Manipulez ces produits avec prudence : utilisés en grandes quantités, ils sont dangereux pour les poules et pour l’homme! Consultez votre vétérinaire. Si les poux et les puces posent de gros problèmes, répétez le saupoudrage dix jours plus tard. Pour des info-mations plus détaillées concernant les soins de santé voir l’Agrodok 4 : ‘L’aviculture à petite échelle sous les tropiques’.
Placez la poule dans un couvoir nettoyé (voir paragraphe suivant). Au début, elle couve irrégulièrement, jusqu’à ce qu’elle ait 6 à 12 oeufs dans son nid. Lorsqu’elle commence à couver régulièrement, enlevez les oeufs et remplacez-les par les oeufs sélectionnés pour l’incubation. Marquez les oeufs à incuber au crayon. Utilisez les oeufs enlevés pour l’alimentation des animaux. Vous pouvez les cuire et les mélanger à la nourriture normale des poules.Le nombre d’oeufs à placer sous la poule dépend de la taille de la poule et de la température nocturne. Une grosse poule à bonnes plumes peut couvrir jusqu’à 14 oeufs, mais une poule locale plus petite ne couvre pas plus de 8 oeufs.
La cane offre une alternative naturelle pour la couvaison des oeufs de poule. Elle montre cependant moins clairement que la poule son be-soin de couver et à partir du moment où elle s’asseoit sur le nid, elle refuse encore plus obstinément de le quitter.

Le couvoir

Le couvoir doit avoir un fond d’environ 35 x 35 cm et 40 cm de hau-teur (voir figure 1). Le nid lui-même a un diamètre de 25 cm. La poule reste plus volontiers sur le nid lorsque le couvoir est protégé de la lu-mière (recouvert d’un morceau de tissu par exemple). Il faut toutefois qu’elle puisse le quitter pour se nourrir.
Figure 1 : Couvoir pour poule couveuse.
Nettoyez soigneusement le couvoir et séchez-le au soleil. Mettez-y un peu de paille, de foin ou de feuilles sèches. Arrangez la litière en forme de nid pour empêcher les oeufs de rouler. Jettez-y une poignée de feuilles de tabac séchées et écrasées pour éloigner les parasites (la nicotine est un insecticide!). Les couvoirs doivent être placés à quel-que distance l’un de l’autre (1 m par exemple) pour éviter que les pou-les ne se querellent. Mettez les couvoirs dans un endroit protégé, à l’abri des chiens, des rats et des serpents.

Soins à donner pendant l’incubation

La poule couveuse quitte son nid une fois par jour pour boire, manger et se mouvoir. Une nourriture spéciale n’est pas nécessaire. Placez la mangeoire près du couvoir. Si la poule refuse de quitter son nid, sou-levez-la doucement et portez-la près de la mangeoire. La poule ne doit quitter son nid que pendant 15 minutes environ. Elle se lève assez souvent pour changer de place et retourner ses oeufs. Les oeufs doi-vent changer de position : la place la meilleure et la plus chaude est au milieu. Examinez les oeufs le 9ème jour (voir Chapitre 7). Si les pous-sins ont du mal à éclore, l’humidité est probablement trop basse. Eta-lez alors sous le fond grillagé du couvoir un peu de terre herbeuse que vous mouillez régulièrement.

LIRE AUSSI :  VERS UNE MEILLEURE ADÉQUATION DU PÉRIMÈTRE DE L’OUTIL AU PÉRIMÈTRE DE L’AIRE FONCTIONNELLE

Construction de la couveuse

Base d’un bon fonctionnement le microclimat interne

La couveuse artificielle imite l’incubation par les poules grâce à un bon réglage de la température, de l’humidité relative, de la ventilation et du retournement régulier des oeufs :
La température
Une couveuse doit fournir une température comparable à celle d’une poule qui chauffe ses oeufs avec son corps. Si la température ambiante descend en dessous de 35 °C, il faut se servir d’une couveuse équipée d’un chauffage. Vous trouverez des informations détaillées sur les températures plus avant dans ce chapitre. Un thermomètre (0-50 °C) est indispensable de même que le maintien de la bonne température nécessite une bonne isolation.
La température obtenue par chauffage se règle manuellement ou à l’aide d’un thermostat. Ne faites pas incuber d’oeufs pendant les sai-sons où la température ambiante de la pièce ne descend pas au-dessous de 40 °C. Une telle chaleur tue les embryons. Dans ce cas, on ne peut pas incuber, sauf dans une chambre climatisée, ce qui entraîne d’autres complications car il faut maintenir la température exacte et l’humidité relative.
Le niveau d’humidité relative
L’humidité relative (HR) varie fortement avec la température. Si ce niveau n’est pas bon, les embryons se déshydratent dans l’oeuf ou ne parviennent pas à éliminer les gaz toxiques qu’ils produisent. Un bon niveau d’humidité s’obtient en installant dans la couveuse des réci-pients remplis d’eau. L’humidité relative se mesure à l’aide d’un thermomètre à cuvette humide ou avec un hygromètre (voir Paragra-phe 5.4).
La ventilation
Le poussin en formation dans l’oeuf assimile de l’oxygène et rejette du gaz carbonique (CO2). Une bonne ventilation est donc nécessaire. Il se forme aussi des gaz toxiques : pour les faire sortir, il faut ventiler la couveuse.
Le retournement régulier des oeufs
Cet aspect est traité en détail dans le Chapitre 7.
Abordons maintenant les aspects pratiques concernant la construction d’une couveuse.

La construction du châssis

Le châssis que nous vous proposons de construire est celui de la cou-veuse à pétrole conçue et testée par Agromisa.
Dimensions
La couveuse qui est décrite dans cet ouvrage, a une capacité de 50 oeufs. Elle fait 45 cm de longueur et 55 cm de largeur, dimensions in-térieures. Une couveuse de 35 x 35 cm à l’intérieur peut contenir au maximum 35 oeufs. Une couveuse de 60 x 50 cm à l’intérieur peut contenir 70 oeufs (voir figure 2).
Matériaux
Le matériau idéal est un bois dur de bonne qualité : un bois de qualité médiocre s’abîme rapidement quand le niveau d’humidité est élevé. Le châssis est constitué de parois simples ou doubles selon le mode d’isolation choisi (voir Isolation). Les coins sont faits de petites lattes. Un regard à double vitre construit dans la porte est idéal, mais une vi-tre simple suffit. Il doit être juste assez grand pour pouvoir contrôler les oeufs.
Le plateau à oeufs et le mécanisme tournant
Le plateau à oeufs est formé d’un fond en gaze, de préférence incliné ; un centimètre de pente suffit. Cela permet de placer les oeufs dans la position optimale avec le bout pointu vers le bas et la chambre à air un peu relevé.
Figure 2 : Couveuse chauffée avec une lampe à pétrole.
Il faut tourner les oeufs régulièrement (voir Chapitre 7). Cela se fait facilement à la main mais il existe aussi un équipement simple pour faire cette opération en un clin d’oeil. Il s’agit d’un plateau à oeufs tournant. Ce plateau nécessite deux sortes de grillage : l’un à très pe-tits trous (gaze) et l’autre à trous assez grands pour recevoir les oeufs (grillage à poules). La gaze a petit trous est mise en place (en pente) au-dessous du grillage, et fixée dans la couveuse. Le grillage à poules n’est pas fixé et peut être déplacé.
Le cadre mobile garni de grillage permet de retourner tous les oeufs en une seule fois sans avoir besoin d’ouvrir la porte. Une poignée sur la paroi de la couveuse permet de pousser le cadre (sur 5 cm) : les oeufs roulent alors dans la gaze et se retournent de l’autre côté (voir figure 3).
Figure 3 : Mécanisme pour retourner les oeufs.
Ventilation
La ventilation naturelle se fait grâce à des trous percés dans la cou-veuse. On peut voir sur la figure 2 que six trous de 1 cm de diamètre ont été percés dans les parois de la couveuse : trois au-dessous du ni-veau des oeufs sur un côté et trois au-dessus de ce niveau de l’autre côté. De petits tubes placés entre les parois doubles au niveau des trous permettent d’immobiliser l’air dans le matériau isolant.
Isolation
L’isolation est très importante pour maintenir une bonne température constante. Un bon matériau isolant doit contenir beaucoup d’air. Comme dans ce type de matériau isolant l’air est immobile, l’échange de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur des parois est réduit. Une bonne isolation permet d’économiser du combustible et d’obtenir une température plus constante. Elle égalise la température le long des pa-rois avec celle du milieu de la couveuse. Vous pouvez par exemple recouvrir l’intérieur des parois simples avec du polystyrène ou du car-ton caoutchouté et remplir les parois doubles avec du foin, de la fibre de noix de coco ou du coton.
Un matériel très approprié pour l’isolation, et assez souvent facile à obtenir, est la boîte à polystyrène expansé. Les anciennes glacières tout particulièrement, d’assez grande taille, sont des boîtes parfaite-ment isolantes. Elles sont très faciles à déplacer car elles sont légères. Néanmoins, la combinaison chauffage artificiel- inflammabilité rend leur emploi délicat. De plus, les dimensions de la couveuse sont pré-déterminées par la boîte dont on dispose. Tout cela nécessite une cons-truction tout à fait différente de la couveuse à pétrole. C’est pourquoi nous ne l’abordons pas plus en détail dans cet Agrodok.
Un espace supplémentaire est reservé sous la couveuse pour mettre le réservoir d’eau (voir figure 4). La hauteur totale minimale est donc de 40 cm. La couveuse doit également être équipée de récipients à eau, qu’on met sur le plateau à oeufs. Si on ne dispose pas de plateau tour-nant, il faut avoir assez d’espace pour la manipulation des oeufs à la main.
La porte
Une porte verticale coulissant vers le haut offre certains avantages : elle peut s’ouvrir partiellement pour permettre le remplissage des bacs à eau et même complètement pour le contrôle des oeufs sans laisser échapper trop d’air chaud. Une porte à charnières ouverte laisserait échapper beaucoup d’air chaud, ce qui ferait baisser la température considérablement. La porte est percée d’un regard pour faciliter le contrôle de la température et de l’humidité sans avoir besoin de l’ouvrir. La vitre double offre les qualités isolantes idéales.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *