Le charbonnage une source de revenu monétaire

Le charbonnage une source de revenu monétaire

Comme l’agriculture pratiquée dans la zone périphérique de la forêt de Maromizaha est une agriculture de subsistance, les villageois, pour se procurer de revenu fixe, s’adonnent au charbonnage. Cette pratique est récente mais elle se développe rapidement pour devenir une source de revenu monétaire quasi permanente.

Le charbonnage : une activité récente

Historiquement, la population riveraine de Maromizaha n’était pas des charbonniers, seulement à partir de l’année 2006 que le charbonnage s’est développé dans la zone. 300 ha de reboisement d’Eucalyptus situés sur la partie nord de la route nationale n°2 en face de l’AP de Maromizaha appartenait au Faritany. Ce dernier s’adonne à l’activité de charbonnage, les mains d’œuvres viennent de Manjakandriana et apprennent aux villageois la technique du charbonnage. Désormais, le charbonnage devient une activité courante en tant que source de revenu monétaire. Les villageois exploitent ainsi rapidement la forêt d’eucalyptus sans renouveler les surfaces exploitées. Eventuellement, les bois nécessaires pour la fabrication des charbons seront insuffisants dans un futur proche et la population riveraine de Maromizaha va exploiter la forêt naturelle pour se procurer cette ressource. De plus, la mise en œuvre du transfert de gestion entre le NAT12 et le GERP en 2008 leur permet un accès libre dans la forêt. Toutefois, le projet TAMS13 pour éviter la déforestation et favoriser la restauration de la forêt entre 2009 et 2012 a développé des activités génératrices de revenu pour les populations riveraines. Une négociation s’est alors établie entre les villageois et le GERP qui leur fait des dons de terrain pour la restauration de la forêt en échange de travail, cette opération a fait diminuer la fabrication de charbon de bois dans la zone forestière. Mais à la fin de ce projet en 2012, la majorité de la population aux alentours de la zone de restauration n’ayant plus de source de revenu, a de nouveau recours au charbonnage. Ce qui explique la progression actuelle du charbonnage dans la zone de recherche. La pratique de charbonnage dans la forêt est très destructive, car les charbonniers ne sélectionnent ni la taille et ni le type d’arbre à couper pour eux tous les bois sont utiles pour leur activité. Tous les arbres dans une surface déterminée pour l’exploitation sont transformés en charbon de bois (Photo 2). D’après les patrouilleurs qui surveillent quatre fois par mois la forêt de Maromizaha, environ 3 ha par mois de la forêt sont exploités pour le charbonnage. 12 Le NAT a été le premier gestionnaire privée de la forêt de Maromizaha de 2001 à 2008 13 Le TAMS ou Tetik’Asa Mampody Savoka «était un projet de restauration de la couverture forestière de Maromizaha par l’association Tany Meva en collaboration avec le GERP entre 2009 et 2012 38 Les espaces exploités par les charbonniers sont convertis en terrain agricole (photo 3). En 2014, la forêt de Maromizaha comptait 187 fours14 à charbon (photo 4). Auparavant, le charbonnage, en tant que source de revenu rapide, a été considéré comme une activité temporaire pour les villageois de Maromizaha, mais actuellement il est devenu une source de revenu principale pour la plupart des ménages.

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Le charbonnage : principale source de revenu monétaire

Un charbonnier enfourne du charbon deux fois par semaine. Un four de charbon de 4m de longueur, de 2 m de largeur et de 1,5 m de hauteur peut produire 15 sacs de charbon de bois. La durée de la cuisson est de 8 jours. Le charbonnage est une activité qui fournit rapidement de l’argent pour les villageois car un sac de 50 kg de charbon vaut 5000 Ariary. Un charbonnier vend en moyenne 10 sacs de charbon par semaine. De ce fait, il gagne en moyenne près de 50 000 Ariary par semaine (enquêtes, 2015). Ces charbons sont vendus au bord de la route nationale n°2 et les principaux acheteurs sont les passagers de la RN2 et les collecteurs qui viennent de Moramanga ou de Tamatave. Le charbon de bois de forêt est plus cher que le charbon de bois d’eucalyptus car ce dernier prend un peu plus de temps pour la cuisson par rapport au premier. Malgré l’interdiction d’exploiter la forêt, les charbonniers trouvent toujours le moyen d’y accéder. En tant que pratique qui contraint l’environnement, le charbonnage est une menace qui accélère la dégradation de la forêt de Maromizaha. L’interdiction de cette activité nécessite des mesures d’accompagnement dans l’amélioration des rendements agricoles. Par contre, ces derniers restent toujours insuffisants car les habitants sont face à l’inexistence d’appuis techniques permettant l’amélioration des pratiques agricoles locales. 

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