Le réchauffement climatique est sans équivoque. Une hausse des températures moyennes, une fonte massive de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer sont déjà notables à l’échelle du globe d’après le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (2014). Ces observations, combinées à une littérature scientifique sur les changements climatiques de plus en plus abondante, nous permettent d’attester l’importance de ce sujet au sein de la communauté scientifique. Ceci explique, sans doute, les efforts de toutes les parties prenantes ; gouvernements et chercheurs, à mener des recherches de plus en plus pointues dans le but de comprendre et quantifier les changements climatiques et d’identifier des solutions pour prévenir les effets négatifs de ces changements.
Au Québec, les dernières décennies ont été déterminantes dans la lutte contre les changements climatiques. Le sommet du Québec sur les changements climatiques en avril 2015, une initiative du premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard, en est un bon exemple. Durant ce sommet, M. Alain Bourque, directeur général du consortium Ouranos, et M. Paul Kovacs, directeur général de l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques, ont affirmé que les coûts de l’action sont moindres que les coûts de l’inaction, et qu’il est capital que les provinces et les territoires investissent plus pour réduire la production de carbone et pour améliorer leur adaptation aux changements climatiques.
Le Ministère des Transports du Québec, un des organismes œuvrant contre les changements climatiques, a lancé le projet de chaussée submersible. L’objectif principal de ce projet est de trouver le moyen adéquat et optimal pour contrer l’effet des phénomènes d’inondations sur le réseau québécois.
Changements climatiques
Les changements climatiques sont dus essentiellement à l’augmentation de la production des gaz à effets de serre (GES) causée par l’approvisionnement énergétique, les transports et les industries. En effet, selon le GIEC (2007), les émissions mondiales de GES, ont augmenté de 70 % sur la période s’étalant de 1970 à 2004. Durant cette même époque, les rejets annuels du principal gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2), sont passés de 21 à 38 gigatonnes (Gt) en 2004, soit une progression d’environ 80 %, et représentaient 77 % des émissions totales de GES en 2004.
Le climat au Canada deviendra plus chaud, une augmentation minimale probable de 3 °C est attendue, généralement plus humide avec une probabilité plus grande de tempêtes durant les futures décennies (Bourque & Kovacs, 2015). Une étude menée par le GIEC (2007), anticipe un réchauffement d’environ 0,2 °C par décennie au cours des vingt prochaines années. Ce réchauffement engendrera une augmentation dans les taux de précipitations annuels et du niveau de la mer ce qui entraînera une augmentation des risques d’érosions et la fréquence de submersion des infrastructures (GIEC, 2007) .
Afin de remédier aux problèmes causés par les changements climatiques et qui entraînent une perte de performance et raccourcissent la durée de vie des infrastructures routières certains gouvernements ont lancé des projets de recherches. Par exemple, en Australie, des travaux effectués sur les infrastructures routières pour un horizon futur de 2100. Ces travaux ont montré que les changements climatiques ont pour effet une augmentation des coûts relatifs à l’entretien et la réparation des véhicules d’usagers et les coûts d’entretien des infrastructures routières d’au moins 30 % (Carrera, Dawson, & Steger, 2009).
Le changement climatique à l’échelle de la planète
Les projections réalisées sur la base de tous les scénarios d’émissions étudiés par le GIEC (2014) montrent une hausse de la température de surface actuellement. Aussi, les modèles ont montré que la fréquence et la durée des vagues de chaleur s’accroissent. Et, les précipitations extrêmes deviennent plus intenses et plus fréquentes dans de nombreuses régions du globe. Les océans vont continuer à se réchauffer et à s’acidifier. Le niveau moyen de la mer s’élèvera proportionnellement au taux de production de GES.
Le changement de la température moyenne à la surface du globe pour la période de 2016 à 2035 sera compris entre 0,3 °C et 0,7 °C. Vers la fin du XXIème siècle, le réchauffement moyen à la surface du globe par rapport à la fin du XXème siècle atteindra des valeurs entre 0,3 °C et 1,7 °C ainsi une hausse à raison de 0,2 °C par décennie. Dans la plupart des continents, les extrêmes chauds seront plus fréquents et longs à l’inverse des extrêmes froids étant donnée l’augmentation des températures moyennes (GIEC, 2014).
Cette hausse des températures entrainera l’accroissement du niveau des mers. Les projections indiquent que le volume total des glaciers diminuera de 15 à 55 %. Cette déduction est appuyée par tous les scénarios étudiés par le GIEC (2014) qui a conclu qu’il est très probable que cette élévation se produise plus rapidement que celle observée entre 1971 et 2010 qui était de 2,0 mm/an. Le taux d’élévation prévu sera entre 8 et 16 mm/an entre 2081 et 2100.
INTRODUCTION |