LE CADRE ÉCOLogIQUE FORESTIER DES CANTONS D’ HÉBÉCOUIIT ET DE REQUEMAURE
La présente section a pour but de présenter à l’utilisateur potentiel du cadre écologique forestier des cantons d’Hébécourt et de Roquemaure une description du territoire facilitant la compréhension de la carte et des sères physioc.Jraphiques s’appliquant à ce territoire. Plusieurs renseignements présentés ici sont traités par Bergeron et al. (1983) et sembleront se répéter inutilement. Cependant, ceci a l’avantage de fournir un document unique incluant tous les renseignements nécessaires adaptés aux nouvelles unités de territoire définies et aux nouveaux outils disponibles que sont les sères physioc.Jraphiques et la carte des types écologiques.
La région écologique
Le territoire étudié fait partie de la région écologique 8c1, les Basses-Terres d’Amos (figure 4), telle que délimitée par Thibault et Hotte (1985). Étant donné que de cette région écologique seul le territoire visé par la présente étude a fait l’objet de la réalisation d’un cadre écologique selon les normes du MER, une description détaillée ne peut en être faite pour l’instant. Mentionnons toutefois qu’el l e est d’une superficie d’environ 20 000 km2 et qu’elle s’étend en Abi tibi, de la frontière ontarienne, à l’ouest, jusqu’au réservoir Dece 11 es, au sud, et jusqu’au Lac Parent, au nord-est . Elle comprend entre autres, les municipalités de Rouyn, La Sarre, Amos, Val-d’Or et Senneterre.De la même façon que Bergeron et al. (1983) l’avaient fait pour le territoire à l’étude, Thibault et Hotte (1985) incluent les BassesTerres d’Amos dans le domaine climacique de la sapinière à bouleau blanc. Cette région se distingue des autres incluses dans le même domaine climacique par d’abondantes forêts de succession secondaire après feu telles que tremblaies et bétulaies blanches. Enfin, alors que l’épinette blanche est associée à la sapinière à bouleau blanc sur les sites mésiques, les plus riches, c’est l’épinette noire qui prend la relève sur les sites plus pauvres ou plus xériques. Le climat régional se caractérise par des températures froides (1220 à 1280 degrés-jours de croissance par année selon Thibault et Hotte (1985)) et une pluviométrie relativement faible, surtout répartie durant la saison de croissance; le climat estival est donc humide (100 à 150 sur l’indice d’aridité de Thibault et Hotte (1985)). A La Sarre , station météorologique la plus proche du territoire à l’étude, la température moyenne annuelle est de 0,4°C alors que les précipitations annuelles s’élèvent à 833 mm. Malgré un total de 147 jours sans gel, la période sans gel ne dépasse pas 88 jours consécutifs.
Le territoire à l’étude
Le secteur visé par la présente étude est délimité à l’ouest par la frontière ontarienne (79°31′), à l’est par la rivière Duparquet et le lac Duparquet (79°16’30 »), au nord par le lac Abitibi (48°40′) et au sud par la limite du canton d’Hébécourt (48°25’45 ») (zone ombrée de 30 la figure 4). La superficie totale est d’environ 428 km2 , l’altitude minimale est de 266 met l’altitude maximale est de 414 m. Bergeron et al. (1983) décrivent l’assise rocheuse, les sols du territoire et leurs utilisations de la façon suivante: L’assise rocheuse consiste en gneiss granitiques accompagnés de formations volcano-sédimentaires d’âge archéen. Le socle des cantons d’Hébécourt et de Roquemaure est presque entièrement composé de roches volcaniques de type Keewatin, principalement des andésites, basaltes, rhyolites, trachytes, tufs, avec quelques roches intrusives, principalement des granites, diorites et gabbro (Graham, 1948, 1950,1954; Lee, 1951; Eakins, 1972). A l’exeption de Lajoie (1964) et Gaudreau (1975, 1979), peu de travaux détaillés ont été effectués en Abitibi. Selon Clayton et al. (1977), les sols de l’Abitibi sont représentés par les podzols hume-ferriques, les luvisols gris, les gleysols et les sols organiques. Les premiers se trouvent sur les dépôts morainiques, les plages et les sédiments fluvio-glaciaires. Les luvisols gris sont caractéristiques de l’argile de remblaiement bien drainée alors que les gleysols se développent dans l’argile mal drainée. Dans les dépressions, on observe, selon l’importance des apports d’eaux et de l’aération, des humisols, des fibrisols et des mésisols. Enfin, sur les sommets rocheux délavés, on trouve des folisols. La région sise à proximité du lac Abitibi est particulièrement caractérisée par dôô ôOlô ôô développant dans des argiles brunâtres calcaires (Lajoie. 1964) .. Le secteur étudié [ . .. ] n’a été que récemment colonisé. Le village minier de [Uparquet, plus au sud, et le village agricole de Roquemaure, au nord, ont été fondés dans les années trente (Boileau et Dumont, 1979). La portion nord du territoire (canton Roquemaure) a été largement défrichée pol~ l’agriculture alors que la portion sud (canton Hébécourt) a été partiellement déboisée à l’occasion de coupes sélectives, particulièrement d’épinettes, qui ont débutées autour de 1925 (Chartré, 1960). Des coupes extensives sont actuellement effectuées sur une grande partie du secteur boisé, principalement pour récupérer le bois des forêts de sapins baumiers, qui ont subi une sévère épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana). Bien que la colonisa- tion ait amené une recrudescence des feux dans le secteur, ceux-ci semblent avoir été omniprésents dans le développement des forêts, même avant la colonisation. La présence de charbon de bois dans les horizons organiques et de classes d’âge discontinues des arbres confirment cette hypothèse. Une étude de l’âge des forêts conifériennes du secteur (Gagnon, 1980) nous permet de reconnaître quatre grandes classes d’âge. La première correspond à des forêts de régénération de pin gris de 26 à 36 ans (âge à hauteur de poitrine) suite aux feux abondants des années quarante dans le canton de Roquemaure. La deuxième classe correspond à des forêts de régénération de pin gris et d’épinette noire de 40 à 52 ans. Cet âge correspond à une période importante de feux qui ont eu cours vers 1920 (MacLean et Bedell,1955: Donnelly et Harrington, 1978). Les deux dernières classes correspondent à des forêts plus âgées de sapins baumiers et d’épinettes noires. D’abord une classe s’échelonnant entre 50 et 70 ans (âge à hauteur de poitrine) et une autre comportant des arbres de plus de cent ans (83 à 194 ans à hauteur de poitrine).
Description des types écologiques
La classification écologique sur laquelle le présent projet est basé a été réalisée suite à l’analyse des banques de données géomorphologiques, pédologiques et phytosociologiques pour la partie ouest des cantons d ‘Hébécourt et de Roquemaure (Bergeron et al., 1983). La banque de données pédologiques comprend 97 stations d’échantillonnage (Bergeron et al., 1982) et les banques de données géomorphologiques et phytosociologiques (Bergeron et Bouchard, 1983) comprennent un total de 167 échantillons. Par une série d’analyses multivariées, les auteurs ont pu différencier 41 types écologiques et identifier les phases écologiques associées à chacun d’entre eux. Les données de Bergeron et al. (1983) ayant été récoltées selon des normes différentes de celles du MER et principalement sur la 32 partie ouest des cantons d’Hébécourt et de Roquemaure. il a fallu effectuer des points de contrôle s1xr le terrain visant à résoudre certains problèmes ponctuels de photo-interprétation. Les trois feuillets de la carte des types écologiques résultant de cette photo-interprétation sont inclus en pochette. Afin d’en illustrer un exemple, une portion couvrant un territoire d’environ 9 km2 a été présentée à la figure 7. La liste des triplets dépôtdrainage-série évolutive de végétation qu’il est possible de rencontrer sur cette carte (tableau I) indique que certains types écologiques de Bergeron et al. (1983) n’ont pas été utilisés, soit parce qu’ils couvraient des superficies trop petites pour être cartographiées ou bien parce qu’il s’est avéré impossible de les reconnaître sur photographies aériennes. Dans ce dernier cas. i 1 est possible de supposer qu’ils se sont vus attribuer un type écologique aux propriétés semblables. Inversement, certaines combinaisons reconnues lors de la photo-interprétation n’ont pas de correspondance directe dans la classification de Bergeron et al. (1983). Dans ce cas, le type écologique jugé le plus semblable est donné en correspondance. Le nombre résultant d’unités différentes est sensiblement le même que dans les travaux de Bergeron et al. (1983). Le découpage en un nombre beaucoup plus grand d’unités sur la carte résulte de leur division selon les différentes classes de pente.