Le bilan paraclinique
Examens d’imageries
La radiographie panoramique effectuée chez tous nos patients a permis d’identifier la dent causale par la présence d’un granulome péri apical qui constitue le point de départ de l’infection. Elle confirme l’origine dentaire de la cellulite [22]. Elle permet aussi d’identifier les autres dents en mauvais état et ainsi de prévenir d’autres cas de cellulites. La tomodensitométrie cranio-orbitaire est l’examen de référence et de première intention en urgence afin de visualiser la topographie de la collection. Elle permet aussi de poser le diagnostic des complications ophtalmologiques et neurologiques . Aucun de nos patients n’a pu réaliser cet examen faute de moyens financiers. Malgré l’absence de cet examen, les éléments cliniques ont permis de poser le diagnostic d’une cellulite préseptale sans connaître l’extension profonde. Ensuite, la radiographie de la face en incidence de Blondeau est aussi indispensable pour rechercher une origine sinusienne puisque dans la majorité des cas, l’origine des cellulites périorbitaires est la sinusite . Elle peut être une sinusite d’origine dentaire ou non odontogène. Cette origine dentaire passant par une sinusite odontogène a été retrouvée dans 12,51% des cas dans notre étude.
Bilan biologique
Dans l’exploration des cellulites orbitaires, les examens biologiques consistent en un bilan inflammatoire, des hémocultures, des examens bactériologiques et microbiologiques, des cultures et un antibiogramme. Le bilan inflammatoire minimum consiste en un hémogramme avec la VSH et un dosage de la CRP. D’après la littérature, l’élévation de la CRP serait plus conséquente en cas de cellulite orbitaire. Elle serait un indicateur d’une atteinte orbitaire et préjugerait de la gravité de l’infection, surtout chez les enfants [44, 45, 46]. Seuls quatre de nos patients ont pu réaliser les examens faute de moyens financiers. 50 Les examens bactériologies ainsi que l’’antibiogramme n’ont pas pu être réalisé et l’antibiothérapie a été conduite selon les recommandations de la littérature.
Aspects thérapeutiques
Hospitalisation La prise en charge de ces cellulites dépend de la gravité de l’infection. Une prise en charge en milieu hospitalier est indiquée au moindre signe de gravité [2]. Ainsi la durée du séjour hospitalier varie selon l’évolution. Un séjour de 3 à 15 jours est rapporté dans la littérature [2,3], cela converge avec nos résultats ainsi que ceux rapportés par Pandian DG dans une étude indienne. Pour cette dernière la durée moyenne est de 13,69 jours [37]. 3.2. Le traitement médical Le mode d’administration de l’antibiothérapie reste un sujet de discussion. En effet, des études ont démontré que l’administration par voie orale est toute aussi efficace que la voie parentérale. Elles recommandent même que le traitement soit délivré par voie orale, car cette voie offre de nombreux avantages, notamment une administration plus rapide de la première dose d’antibiotiques [47]. Entre autres, elle réduit la fréquence des interruptions thérapeutiques et facilite l’observance surtout chez l’enfant. En plus, les médicaments per os sont moins coûteux que ceux qui sont injectables [37, 45]. Les antibiotiques utilisés doivent être efficaces pour les germes aérobies-anaérobies [2, 22]. Ce qui est le cas dans notre série, la totalité des patients ont bénéficié d’un traitement médical qui a consisté en une antibiothérapie orale pour ceux qui ont été suivi en ambulatoire ; et parentérale pour ceux qui ont été hospitalisés. Cette antibiothérapie a été associée à des antalgiques à base de paracétamol.
Le traitement chirurgical
Le drainage chirurgical permet d’évacuer la collection purulente et de rompre l’anaérobiose [2, 22, 48, 49, 50, 51]. Pour nos patients, le drainage a permis de nettoyer le foyer infectieux. Cette technique a été efficace puisque la majorité des cas ont bien évolué. L’absence d’irrigation lavage s’explique par le danger d’une diffusion en profondeur du liquide de drainage. L’élimination de la cause va de pair avec le traitement médico-chirurgical [49, 52]. Le traitement de la dent causale constitue le traitement étiologique [22]. L’extraction dentaire est ainsi la plus préconisée afin d’éliminer la porte d’entrée de l’infection mais les traitements conservateurs peuvent être aussi utiles à condition qu’ils soient bien observés par les patients. Cela doit toujours se faire sous antibioprophylaxie [2, 52].