LE BASSIN DE LA CHARENTE

LE BASSIN DE LA CHARENTE

Généralités

Le bassin versant de la Charente est un bassin côtier d’une superficie de 9307 km2 , drainé par un fleuve de 350 km de longueur qui se déverse dans la baie de Marennes-Oléron (figure 2.1). Le bassin est situé dans la région Poitou-Charentes (46° Lat N, 0° Long), essentiellement sur les départements de la Charente (45%) et de la Charente-Maritime (36%). Le reste de la surface occupe les départements voisins de la Vienne, des Deux-Sèvres, de la Dordogne et de la Haute-Vienne. Le point culminant du bassin se situe à une altitude de 496 m (sur la commune de Nontron, Dordogne). L’altitude moyenne du bassin est faible. Dans le secteur de Saint Saviol la pente diminue fortement (0,5/1000, figure 2.2) et des méandres apparaissent. Entre Mansle et Angoulême la pente s’adoucit encore (0,1/1000) et le lit prend une forme anastomosée, ensuite elle reprend une valeur plus élevée entre Angoulême et Cognac (0,4/1000), pour redevenir très faible entre Cognac et l’estuaire (0,06/1000). Le bassin a été divisé en 25 sous-secteurs, numérotés d’amont en aval selon une classification définie par la Mission Technique « Adour-Garonne » (figure 2.3). Le bassin a une vocation essentiellement rurale: la surface agricole utilisée (SAU) représente environ 70% de la totalité du bassin. Les principales villes sont Angoulême (52000 hab,), Rochefort (29000 hab.), Saintes (28000 hab.), Cognac (22000 hab.) et Saint Jean d’Angely (10500 hab.).  Figure 2.2 Profil des pentes de la Charente. 2.2 Climat Le climat du bassin de la Charente est de type océanique humide. Il s’explique par la proximité de la mer (aucun point du bassin n’est éloigné de plus de 170 km du littoral) et par la faible altitude. 2.3 Température On présente sur le tableau 2.1 les températures moyennes mensuelles observées sur la Charente et la Charente-Maritime. Les différences de températures entre les deux départements sont négligeables, surtout pendant l’été. Pendant l’hiver, la proximité de la mer adoucit légèrement les températures en Charente-Maritime.

Pluviométrie

D’après les moyennes pluviométriques des départements de la Charente et de la Charente-Maritime (tableau 2.2), on constate deux périodes bien distinctes: * une période de forte pluviométrie de septembre à mars; * une période relativement sèche d’avril à août. Le département de la Charente est légèrement plus humide que celui de la Charente-Maritime. Les écarts entre les deux départements sont surtout visibles les mois de mars, avril, et mai. Au niveau du bassin versant, on observe un gradient pluviométrique croissant d’Ouest en Est. La durée d’insolation moyenne est de 2000 heures/an, valeur relativement élevée pour la France. L’évapotranspiration potentielle (ETP Penman) annuelle est de 806 mm à Cognac (Charente) et de 848 mm à La Rochelle (Charente-Maritime), dont 650 mm entre avril et septembre, ce qui classe cette région dans les zones de forte évapotranspiration estivale. On présente les evaporations mensuelles moyennes dans le tableau 2.2. 

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Géologie et pédologie

On observe deux grands types de substratum géologique (figure 2.4): * une zone de roches métamorphosiques et plutoniques (le socle granitique n’est apparent qu’en amont du bassin); * une zone de roches sedimentables à l’ouest, constituées par une série de calcaires jurassiques et crétacés. 35 Chapitre 2 – Présentation du site d’étude: le bassin de la Charente 2 Il existe un karst important (environ 500 km ) entre Angoulême et la marge Ouest du Massif Central: le karst de La Rochefoucauld. Il est alimenté en eau par les pertes de la Tardoire et du Bandiat, affluents de la rive gauche de la Charente. Les résurgences de ce karst donnent naissance à la Touvre. Pendant le Secondaire, les mers venues du Sud-Est ont recouvert le bord Sud-Ouest du Massif Central en déposant successivement: • des grès et marnes infraliasiques du Rhétien; • des grès et calcaires liasiques; ® des calcaires durs du Jurassique moyen; ® des calcaires marneux du Jurassique supérieur (G. Callot, 1970). A la fin de cette période, des phases de mouvements tectoniques provoquent l’émersion de la plate-forme Nord-Aquitaine suivie d’une érosion intense. Cette emersion a pu favoriser les processus de karstification, principalement dans la région de la Tardoire et du Bandiat. A la fin de l’Oligocène, les fleuves qui descendent du Massif Central déposent une ceinture de matériaux rutilants, sableux et argileux, résidus d’une altération des roches cristallines. Pendant l’ère Quaternaire, toutes les formations superficielles subissent une intense érosion. En bordure des principaux cours d’eau, un alluvionnement se produit, édifiant des terrasses fluviátiles. Sur les calcaires marneux aux époques périglaciaires, s’accumulent des dépôts issus des pentes (grèzes). La majeure partie du sous-sol du bassin est constituée de calcaires crétacés et de calcaires karstiques, lesquels contiennent des réserves en eau souterraine importantes. Les autres formations sont peu représentées et sont dépourvues de réservoirs aquifères. Ces formations géologiques ont évolué et ont donné naissance aux grands types de sols rencontrés sur le bassin de la Charente (figure 2.5).

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