L’aspect ludique au second plan

Allier modernité et sécurité

La solution qui sera, ici, développée sera celle où les équipements se font le plus discret possible dans le paysage du château qui se doit d’être sauvegardé. L’objectif est bel et bien de s’inscrire dans une certaine continuité pour ne pas bouleverser les nombreuses habitudes qui se sont mises en place autour de ces équipements de jeux. D’ailleurs, la balançoire pourrait être sauvegardée un temps pour assurer la transition mais aussi symboliser les anciens jeux présents. De plus, la pyramide et le toboggan seront prêts à faire l’objet d’une délocalisation au sein d’un autre quartier qui en ferait la demande, le quartier de la Source par exemple où les jeunes enfants sont nombreux. L’emprise au sol détaillée et la documentation liée à cette installation sont fournies dans les annexes de ce dossier.
Outre la continuité, l’apport de nouvelles installations est l’occasion de retravailler sur l’esthétisme du site. La sécurité étant la priorité dans l’installation d’aires de jeux pour enfants, il est donc bon de revoir le mobilier de sécurité tel que les grillages présents actuellement qui ne peuvent cacher les zones laissées à l’abandon en contrebas.
Etre en conformité avec les exigences du site historique
Les nouveaux équipements ne sont pas d’une grande ampleur pour ne pas dénaturer la teneur première du site qui est un site historique, ils ne pourront d’ailleurs étendre l’espace qui leur ait aujourd’hui alloué. Il faut d’ailleurs bien noter que le site est classé et que, sur cette zone, la mise en place de nouveaux équipements est très réglementée. Malheureusement, l’architecte des bâtiments de France s’occupant de la zone domfrontaise n’a pas pu prendre totalement connaissance de ce projet afin de donner son avis sur la faisabilité et la conformité de ce dernier. Malgré tout, les installations collent à l’identité du lieu et actuellement certains équipements ont disparu comme la balance. Ceci donne donc une mauvaise image de l’enceinte du château. L’apport d’équipement neuf ne peut donc qu’être bénéfique en terme d’image et de fréquentation. La zone est classée N dans le PLU datant de juillet 2009. Il est inscrit au sein de ce PLU qu’ « en zone N sont admis, sous réserve d’une parfaite intégration dans l’environnement, les ouvrages ou installations nécessaires aux services publics et équipements d’intérêt général qui, par leur nature ou leur destination, ne peuvent ou n’ont pas à être édifiées dans les zones urbaines». Respectant l’environnement, ces ouvrages d’intérêt public n’ont pas à être édifiés en zones urbaines. Ce projet a donc toutes les prérogatives. Encore faut-il que l’architecte du bâtiment de France soit en accord avec ce projet, ce qui dans l’idée était le cas. D’ailleurs, ces installations ne sont que des illustrations permettant de se projeter. Les couleurs jaune et bleu sont bien entendu modifiables pour une meilleure intégration des équipements dans le paysage.
Le quartier de la Cosnière
Pour le moment, la bande de terrain n’est que peut utilisée si ce n’est par les enfants qui utilisent l’espace goudronné de la route pour se divertir. De plus, le peu d’entretien est le reflet du manque de fréquentation de cette parcelle. L’enjeu ici est donc de leur offrir un lieu propice à l’amusement en toute sécurité sans entrainer de gênes pour le voisinage. L’idée est de créer, dans un quartier résidentiel, un espace pour les enfants, un espace pour les adultes et un espace où chacun pourrait s’y retrouver à sa manière.

Un espace pour les enfants

Le but ici est de conserver la nature du site qui pour le moment est utilisée par les enfants du quartier, lorsqu’ils le peuvent. Quelque part, on peut dire qu’ils se sont d’ores et déjà appropriés le site. Il ne faut donc pas bouleverser leurs habitudes. Ainsi, la zone la plus à l’ouest sera attribuée aux enfants. En effet, cette zone est la moins soumise à la circulation, la sécurité y est naturellement renforcée. Elle restera vierge de tout équipement afin que les jeunes s’y divertissent comme ils le souhaitent sans les brider avec la mise en place d’infrastructures qui pourraient les gêner ou leur déplaire. Cette partie de la grande bande de terrain recouvrent donc 2300m² si l’on prend également la partie goudronnée qui est en fait, le cul de sac menant aux pavillons situés à l’extrémité de la route.
Cette zone est aussi laissée libre au cas où les habitants du quartier souhaiteraient y faire des festivités, des animations intra-quartier comme la fêtes des voisins qui d’années en années prend de l’importance au sein des quartiers ruraux. Ce terrain est donc bel et bien public et ce mot prend tout son sens lorsque l’on peut, avec l’accord des pouvoirs locaux, y faire des manifestations ponctuelles si on le souhaite.
Un espace pour les adultes
Sur toute la longueur du terrain qui a été alloué pour ce projet, une partie sera dédiée pour les adultes sous forme d’un boulodrome. En effet, la pétanque est pratiquée de 7 à 77 ans dans la région. De plus, la ville de Domfront dispose d’un seul boulodrome qui se situe au sein du complexe sportif, à l’opposé donc de ce site. L’objectif est de créer une nouvelle attractivité à ce lieu qui grâce à sa proximité avec les habitants sera fréquenté à coût sûr, notamment le week-end. D’ailleurs le diagnostic avait montré qu’à cause de la distance avec le centre-ville, les installations proposées se devaient d’être tournées vers les habitants et être en rapport avec leur pratique de fin de semaine. Toutefois, les parkings disposés le long de cette  bande  de  terrain  sont autant  d’atouts qui pourront attirerdespersonnes extérieures au quartier. Figure 40 : Un terrain assez grand et plat pour accueillir un boulodrome

Un espace intergénérationnel

Le but premier du projet, dans son ensemble, est de créer une dynamique, apporter de la vie et de l’animation dans les quartiers de Domfront. Suite au diagnostic, on s’aperçoit que le quartier est à la fois excentré du centre-ville et ne dispose d’aucun moyen d’attraction c’est pourquoi ce dernier peut paraitre froid et sans vie. Pour remédier cela, il faut stimuler le quartier en son cœur, essayer de créer une identité au quartier, faire émerger un symbole. Toutefois, le but n’est pas de créer une division ou quelques rivalités que ce soit entre les quartiers. La notion d’identité est ici employée dans le sens du rassemblement afin de faire du quartier un instrument de stimulation.
L’idée de base serait d’installer sur l’espace restant, c’est-à-dire l’espace central, des jeux traditionnels que chacun connait mais à taille humaine. On pourrait donc imaginer un puissance 4 de 1m 20 de haut, un jeu d’échec et de dame, un plateau géant de petits chevaux, d’énormes dominos, une bataille navale grandeur nature ou encore un jeu de l’oie où les joueurs sont les oies. Ce lieu serait aussi l’occasion de réhabiliter une partie du mini-golf, anciennement situé au complexe sportif, qui avait été démonté il y a déjà une dizaine d’années.
Cet espace tranche donc avec les espaces ludiques dédiés uniquement aux enfants. L’objectif visé, outre d’apporter un dynamisme au sein du quartier, est aussi de créer une nouvelle catégorie d’espace public, un espace public géré par la population. Le projet consiste à faire réaliser les jeux en bois par les artisans domfrontais afin qu’une association de quartier se constitue ensuite pour réaliser les taches d’entretien et de gestion de ces lieux. En effet, les jeux ne pourraient pas rester ouvert 24h /24 car cela n’aurait aucun intérêt. La commune gagne donc économiquement et en terme de dynamisme de quartier à responsabiliser quelques personnes extérieures aux services de la ville. Sur le terrain, un petit local mis à la disposition de ces personnes leur servira pour stocker les jeux, en tout cas les éléments qui ne peuvent être maintenus au sol de façon permanente. L’autogestion, la responsabilisation sont donc ici les moteurs qui forgent l’identité du quartier et l’originalité du lieu qui pourrait ainsi donner des idées aux autres quartiers de la ville soucieux de rendre agréable leur cadre de vie. Cette autogestion sous-entend aussi que le renouvèlement et la création de nouveaux jeux se fasse par l’appuie des habitants en relation avec la commune et les artisans domfrontais. D’ailleurs, la bande de terrain laissée libre comme espace de divertissement pourra à l’avenir servir de zone d’expansion à la zone de jeux si celle-ci est un succès. Dans le cas où l’autogestion ne serait possible par un manque d’intérêt et donc d’investissements de la part des habitants, la commune pourrait prendre en charge la gestion de cet espace public mais cela sera plus couteux en terme de personnel de par la disponibilité des agents communaux qui seront chargés de venir ouvrir et fermer le local en début et fin de week-end. La commune a donc tout intérêt à générer elle-même une dynamique favorable à l’autogestion de ces espaces publics. D’ailleurs si le processus ne fonctionne pas ou que des dégradations sont faites sur les installations, les jeux seraient retirés. Mais la position excentrée du lieu par rapport au centre ville et la proximité avec les habitations sont des facteurs qui tendent tout de même à réduire le nombre de dégradations.
Cette zone fait partie d’une ZAC. Sur celle-ci, «les équipements collectifs d’accompagnement (équipement sociaux, culturels, techniques…) sont admis si les équipements propres à l’opération sont la charge de l’aménageur ». Malgré tout, ici, les installations sont peu coûteuses excepté le local et l’installation des barrières. Il ne reste donc aux pouvoirs locaux qu’à montrer une volonté d’investissements et de développement des activités de quartiers.
Ce lieu s’inscrit donc dans un nouveau registre d’espace public et a au moins le mérite d’attirer l’attention sur un terrain pour le moment sans grand intérêt.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *