Rappel bibliographique sur la synthèse des aminoacides trifluorométhylés
La synthèse des aminoacides trifluorométhylés énantiopurs a attiré l’attention de plu sieurs équipes de recherche.32 En outre, l’utilisation de ces motifs comme substrats de base afin de promouvoir des couplages peptidiques utiles en chimie médicinale, a également sus cité l’intérêt des chercheurs.33 Malgré les modifications structurales engendrées par la pré sence d’un atome de fluor, l’incorporation de ce dernier au sein des unités peptidique reste un défi synthétiques majeur.
Ces dernières années, avec l’émergence des méthodologies de fluoration directe, de nouvelles approches efficaces impliquant la condensation des dérivés fluorés avec des amines ont été développées et ont permis l’élaboration de nombreux synthons de départ très utiles pour accéder à des aminoacides trifluorométhylés.
En effet, cette méthodologie constitue une alternative intéressante pour le développement de nouveaux acides aminés trifluorométhylés, permettant ainsi, l’introduction de nouvelles fonctionnalités dans leurs structures. Dans cette partie, nous nous intéresserons aux principaux travaux effectués dans le but de synthétiser des aminoacides trifluorométhylés. Les différentes stratégies décrites dans la littérature mettent en jeu des cétones, des aldéhydes ou leurs dérivés imines (Figure 15).
Figure 15: Synthons les plus utilisés pour la synthèse des aminoacides α-trifluorométhylés Parmi les méthodes couramment utilisées pour préparer des aminoacides trifluoromé thylés, on trouve la réaction de Strecker. Cette réaction permet d’introduire d’une manière élégante un cyanure sur les aldéhydes, les cétones et les dérivés imines. Ce groupe nitrile est facilement hydrolysé, par la suite, en un acide carboxylique pour générer les aminoacides dési rés. 141 142 Chapitre III: Stratégie de synthèse de (S)-& (R)-Tfm Aminoacides cycliques type aziridiniques à partir d’oxazolidines trifluorométhylées chirales
A partir des fluorals ou des trifluorométhylcétones Le fluoral et ses dérivés pourront être des précurseurs de choix pour la synthèse des aminoacides trifluorométhylés. Les imines dérivées du fluoral se sont avérées être très utiles en tant que substrats de départ pour la réaction de Strecker.34 Dans ce contexte, notre laboratoire a adopté cette stratégie pour la préparation énantiosélective de la (R) et (S)-α-Tfm-Glycine (Schéma 2).
La réaction commence par la condensation du fluoral avec le (R)-phénylglycinol dans le toluène. Le mélange est porté en suite jusqu’à température d’ébullition de l’azéotrope pour conduire à un mélange de deux oxazolidines diastéréoisomères dans les proportions 60:40, avec un rendement de 91%. Sur ce mélange, les auteurs ont appliqué la réaction de Strecker à l’aide du cyanotriméthylsilane (TMSCN) et en présence du diéthyléthérate de trifluorure de bore (BF3.OEt2),
pour aboutir à un mélange d’α-aminonitriles diastéréoisomères. Après séparation, le composé (R, R) majo ritaire a subi une déprotection suivie d’une hydrolyse acide fournissant la (R)-α-Tfm-Glycine (Schéma 3). Il est important de signaler que cet aminoacide n’a pu être obtenu que sous la forme énantioenrichie car il épimérise rapidement.