L’ARMATURE DU BÉTON De la conception à la mise en œuvre
Vocabulaire
Le domaine des armatures pour le béton possède un vocabulaire particulier. Il s’agit souvent de termes techniques mais aussi parfois de mots courants qui sont utilisés dans un sens particulier. D’une façon générale leur sens sera explicité si nécessaire dans le courant du texte, mais quelques-uns d’entre eux doivent être définis dès maintenant pour une bonne compréhension de la suite.
Aciers
La norme européenne NF EN 10080 « Aciers pour l’armature du béton – Aciers soudables pour béton armé – Généralités » donne la définition de ce terme : « Acier pour béton armé : produit en acier de section circulaire ou pratiquement circulaire qui est adapté pour l’armature du béton ». Cette définition convient bien pour les barres, couronnes et produits déroulés, mais cette norme traite également des treillis soudés qui sont donc considérés comme des « aciers », ce qui est cohérent avec la norme NF A 35-027 et les règles de certification de l’AFCAB.
Elle traite aussi des treillis raidisseurs. En revanche, la plupart des anciennes normes françaises relatives aux barres, couronnes, produits déroulés et treillis soudés les désignaient par « armatures ». Le terme « treillis soudé » est réservé aux produits conformes à la norme NF A 35-080 – partie 2. Les assemblages plans de barres ou fils relevant de la norme NF A 35-027 sont désignés par « panneaux soudés » ou « panneaux pré assemblés ». La norme NF A 35-080- partie 2 comporte certaines spécifications qui n’existent pas dans la norme NF A 35-027.
Par exemple, la résistance au cisail lement des assemblages soudés est spécifiée, ce qui autorise leur prise en compte dans les ancrages et les recouvrements. Le régime de contrôle qualité prévu par ces normes est aussi différent.
– Armatures
Le terme armature désigne les produits obtenus à partir des aciers définis ci-des sus par des opérations de dressage (pour les couronnes uniquement), coupe, façonnage et assemblage. C’est la terminologie adoptée par les normes européennes. C’est également celle de la norme NF A 35-027, et des règles de certification de l’AFCAB. Auparavant, ces produits étaient désignés par « armatures industrielles ». Cette modification a permis de répondre à un objectif de clarification en particulier dans le domaine des certifications AFCAB.
En effet, cet organisme certifie d’une part les aciers et d’autre part les armatures. Pour que des armatures soient certifiées, il faut qu’elles soient constituées d’aciers certifiés, mais cette condition nécessaire n’est pas suffisante. Il faut, de plus, que les opérations de dressage, coupe, façonnage et assemblage soient couvertes par la certification NF AFCAB armatures.
Armaturier
Un armaturier est un professionnel dont le métier consiste à fabriquer des arma tures et parfois à les poser en coffrage. Ce terme est maintenant couramment uti lisé dans le BTP et il a été adopté par la commission du dictionnaire de l’Académie française, le 25 septembre 2003
Objectif
Il existe de nombreux livres consacrés au béton armé, mais la majorité d’entre eux traite du calcul des structures et n’envisage l’armature que sous cet angle. L’aspect technologique n’est abordé que dans quelques « cours » dont l’objectif est en général de rappeler et expliciter les textes réglementaires. Longtemps, la fabrication des armatures n’a été qu’une (petite) partie du travail des maçons.
C’est peut-être pourquoi la profession des armaturiers est encore mal connue de leurs partenaires professionnels. Beaucoup d’ingénieurs et de proje teurs de bureaux d’études n’ont jamais visité d’atelier de production d’armatures et ont une idée très floue des moyens qu’on y utilise. Souvent ils n’ont pas d’expé rience du chantier et en particulier de la mise en coffrage des armatures.