L’architecture totalitaire. Un monographie du Centre civique de Bucarest

L’architecture totalitaire. Un monographie du Centre
civique de Bucarest

 Les églises, symboles massacrés

Le tremblement de terre sembla avoir produit dans la vision du dirigeant Ceausescu un effet comparable à celui imaginé et figuré par Hubert Robert, à savoir la révélation du caractère fragile et éphémère de l’architecture, considérée jusqu’alors comme création pérenne. L’environnement architectural déjà existant n’était plus, dans l’esprit du chef de l’État roumain, une donnée essentielle de l’identité nationale. La porte était ainsi ouverte à toutes les démolitions ainsi qu’au remodelage de la ville afin qu’elle pût correspondre aux aspirations mégalomaniaques du régime. Les édifices allaient perdre leur durabilité dans le temps, mais aussi la fixité dans l’espace, qualités qui semblaient leur être intrinsèques. Le rapport intime et direct entre une construction et son assise, entre une architecture et son environnement, entre les pratiques humaines et leurs espaces, devenait, pour « le génie des Carpates », une histoire ancienne appelée à connaître sa fin. Ce qui est très étonnant voire singulier dans le cas bucarestois, est le fait que les opérations de remodelage commencèrent avec le déplacement de certains édifices religieux. Des efforts démesurés furent entrepris pour déplacer des églises qui se trouvaient sur l’emplacement de certains projets. La « guerre » débuta par des attaques contre le caractère immobile des 129BUCICA Cristina, « Le centre civique de Bucarest ou l’idéologie coulée dans le béton » ; journée d’études organisée par le Chaire de Recherche du Canada en histoire comparée de la mémoire et la CELAT, UQAM, Montréal, avril 2002. L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest  constructions, ce qui de fait confirmait une volonté de maîtriser l’espace, de jouer avec lui, de le rendre malléable et partant, insignifiant. Dans les documents vidéo de l’époque, après la secousse, nous pouvons visionner les inspections de la capitale désolée que Ceausescu accomplit, plein d’entrain et de détermination. On le voit décrire de larges mouvements de la main, terrifiant son assistance par l’exaltation de sa posture de démiurge fabriquant au bout de ses doigts un autre monde. Il désigne les directions d’intervention, il dessine avec son index le profil de la ville à construire ; il condamne, il détourne, il projette, il indique, il impose. Il est le stratège d’un combat qui met en scène l’espace urbain et ses désirs de demi-dieu. La ville, silencieuse et meurtrie, se laisse hypnotiser et soumettre par le regard du grand dirigeant qui veut lui imposer du grandiose, de l’impérissable et de l’immense. D’en haut de la colline de l’Arsenal, Ceausescu se proclamait auteur et chef d’orchestre de l’opération qui consistait à mettre en place un grand boulevard dans une ville qui venait de perdre sa respiration. Il fallait tout raser pour recommencer à zéro. Pour lui, à mesure que les démolitions avançaient, l’horizon s’approchait et l’espace se rétrécissait. Là où auparavant il y avait des rues, des ruelles, des venelles, des immeubles et des maisons, le vide commençait à tout envahir. C’est un paradoxe que Mariana Celac essaye de nous faire comprendre : plus on vide un espace, plus il rétrécit, moins il y a de l’épaisseur, de la profondeur. En effet, plus Ceausescu faisait démolir, plus l’espace pour son projet semblait se rétrécir. D’où un cercle vicieux en guise L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 135 de solution : il était nécessaire de raser davantage encore130. Ceausescu fut en quelque sorte un créateur de néant, principe absurde mais tellement précieux pour l’accomplissement de l’architecture totalitaire. Dans cette atmosphère de guerre ouverte contre le passé, nous l’avons dit, des églises étaient situées dans la zone réservée au Centre Civique. Nous avons résolument tenu à annexer et consigner dans notre travail toutes les églises détruites ou déplacées, grâce au concours de l’ingénieur Eugeniu I. Iordachescu. Ces églises représentent, bien au-delà de leur aspect de construction à vocation religieuse, bien au-delà de leur valeur patrimoniale, la mémoire même de la ville de Bucarest. Notre souhait est d’en raviver le souvenir en insistant sur le caractère fortement symbolique de ces bâtiments au cœur de la capitale roumaine. C’est un devoir de mémoire dressé contre l’oubli, l’amnésie que le totalitarisme voulut infliger à ses citoyens. Les édifices religieux étaient des embryons urbains, et par là même, le principe d’organisation territoriale de la ville. Elles condensaient toute la sensibilité spirituelle et artistique des Bucarestois et peut-être de la nation tout entière. Depuis des siècles, Bucarest avait construit son identité sur la foi chrétienne. Avec la chute au XVIe siècle de Constantinople sous la puissance de l’invasion turque, les principautés roumaines devinrent un territoire de refuge pour le clergé byzantin orthodoxe. Bucarest fut la ville qui, derrière la  I. Eugeniu, ingénieur roumain qui a inventé la méthode de la translation des immeubles, brevet n°80218/1982. Au-delà des églises déplacées de Bucarest, il avait translaté plus d’une vingtaine d’autres bâtiments. Ses réussites sont réunies dans un ouvrage édité en 1986 – Translatia constructiilor (La translation des constructions) ; Bucarest, Éd. Technique. ligne de défense de la chrétienté romanité orientale orthodoxe dans l´espace sud Figure 19 – La disposition des églises, représentées en rouge, sur le plan de Bucarest au XVIe siècle. Le périmètre qui est plus dense disposant d’une place marqué Gheorghe Vechi et Sf. Gheorghe Nou, Curtea Veche Harboiu, pour son ouvrage L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 136 ligne de défense de la chrétienté – le Danube –, devint un centre majeur de la romanité orientale orthodoxe dans l´espace sud-est européen. La disposition des églises, représentées en rouge, sur le plan de Bucarest au siècle. Le périmètre qui est plus dense constitue la centralité urbaine bucarestoise une place marquée par la présence du pouvoir religieux, les égli Gheorghe Vechi et Sf. Gheorghe Nou, Curtea Veche. Source : plan réalisé par pour son ouvrage Bucuresti, un oras intre Orient si Occident L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest un centre majeur de la est européen. La disposition des églises, représentées en rouge, sur le plan de Bucarest au constitue la centralité urbaine bucarestoise par la présence du pouvoir religieux, les églises Sf. plan réalisé par Dana ntre Orient si Occident. L’architecture totalitaire.

Une monographie du Centre Civique de Bucarest 

La nouvelle vocation spirituelle de la ville se reflétait dans le maillage de son tissu urbain. Le principe d´organisation territoriale bucarestoise lors de cette période était celui de l´unité paroissiale. L´expression symbolique et formelle de ces unités paroissiales, dans la structure urbaine, était représentée par la présence des églises. La concentration des habitations autour de ces églises, comme dans un village, ont déterminé un développement urbain par addition, ce qui nous conduit à répéter que Bucarest était une ville composée de cellules paroissiales. L’absence d’une continuité urbaine soulignait le caractère introverti de ces « quartiers » qui reçurent le nom de mahala. Les églises, ces édifices fondateurs du territoire urbain, ponctuaient l´entière planimétrie de la ville – (Figure 19). 

L’église Mihai Voda, édifice déplacé

L’église Mihai Voda faisait partie d’un ensemble composé de cinq églises et édifices religieux qui furent déplacés à partir des années 1980 – Planche n°10. Ce fut le cas de l’église Sfântul Ilie-Rahova (Saint IlieRahova), l’église Schitul Maicilor (l’Ermitage des nonnes), l’église Sfântul Ion Nou (Saint Jean Neuf) et du complexe monacal Antim. Ils sont tous consignés, avec un court historique et une planche graphique, dans les Matériaux, en annexe de notre travail (Matières – Planche n°9, Planche n°10, Planche n°11, Planche n°12). Toutes ces constructions se sont vues dépouillées, avec leur déplacement, de leurs enceintes, et par suite, de leur signification spatiale, de leur pertinence architectonique ; elles devinrent comme orphelines de l’univers qui était le leur. Le déplacement de monuments est un acte techniquement difficile, qui « …a été utilisé comme instrument de propagande pour montrer au public national et international l’intérêt du parti pour les valeurs du passé; en effet cette action décidée et bien futée a eu comme objectif le changement du signifié et du signifiant des monuments. Elle ne se fit pas à l’aide de leur destruction physique, mais par la destruction de l’espace architectonique les entourant133 ». 133VASILESCU Sorin, article «Sorts de la ville », lu par son auteur au colloque « Que faire de l’héritage architectural et urbain des régimes totalitaires », le 3 novembre 2006 à la L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 140 Le procédé de translation des églises, mis au point par l’ingénieur Iordachescu, consistait à déterrer les fondations, appliquer des rails sous la charge de la construction et la pousser lentement, à l’aide d’un système hydraulique, jusqu’à sa nouvelle destination. À l’emplacement voulu, l’église était déposée sur une dalle en béton, un radier134 capable de recevoir le poids du bâtiment transplanté. Ceausescu s’arrogeait ainsi un droit de vie ou de mort sur le patrimoine, pouvant également contraindre les églises à céder leur place aux orgueilleuses façades du Boulevard de la Victoire. Avant son déplacement, l’église Mihai Voda était située rue des Archives (strada Arhivelor), aux numéros 2 à 6, et ce depuis 1589. D’après des travaux d’historiens, ce serait Mihai Viteazul135, un des personnages majeurs de l’histoire roumaine, qui aurait élevé ce monastère pour honorer un vœu qu’il aurait formé. Au XIXe siècle, c’était un des plus grands monastères du pays136. Pendant le XVIIIe siècle, il servit de résidence aux princes phanariotes. Par la suite, plusieurs architectes renommés participèrent à la transformation du monastère Mihai Voda en un espace qui accueillit les Archives de l’État. Il fut restauré en 1838, de 1911 à 1914, de 1928 à 1935, de 1940 à 1943, de 1954 à 1956, et voué à Saint Nicolas. En 1925, l’architecte Petre Antonescu lui donna une nouvelle vocation en inaugurant le Musée des Fondation Cino del Duca, Paris. Manifestation organisée par l’Institut Culturel roumain de Paris. 134Radier : terme architectural qui désigne une plateforme maçonnée qui sert de fondation à un bâtiment et qui comme telle sert d’assise stable à l’ensemble de la construction 135Le voïvode valaque Mihai Ier, surnommé Mihai Viteazul, en français Michel le Brave, est le premier à avoir réussi à réunir, contre les Turcs, le Saint-Empire germanique et les Polonais, certes pour une courte période, en 1600, les principautés médiévales de Valachie, Transylvanie et Moldavie, composantes de la Roumanie moderne. 136URECHIA, Istoria romanilor, X A, p. 165; M. Cantacuzino, Istoria Tarii Romanesti, p. 177; D. Fotino, Istoria Daciei, p. 165) apud N. Stoicescu, op. cit. note 3, p. 230. L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 141 Archives qui constituait, par ailleurs, la première construction civile en béton armé de Roumanie137 . Figure 20 – Document planimétrique qui indique de situation de l’église Mihai Voda avant et après son déplacement. Par la superposition, on peut lire la situation initiale de l’église Mihai Voda avec son cloître (en blanc) et le nouvel emplacement, dissimulé derrière les immeubles communistes (en noir), au centre de l’îlot. (Crédit personnel) Un effort incommensurable sera déployé à partir d’octobre 1984 jusqu’à mars 1985 pour déplacer l’église de 3 100 tonnes sur un plan incliné pour une nouvelle destination située à 289 mètres de sa place initiale. L’église aura perdu 6,20 mètres d’altitude en raison de la topographie du lieu. Le clocher fut déplacé sur les mêmes rails sur une longueur 255,3 mètres et abaissé de 4,7 mètres. L’enceinte (l’ensemble architectural qui entourait l’église), bien qu’elle fût classée monument historique, sera dynamitée138. De nos jours, nous pouvons retrouver l’église Mihai Voda dans la rue Sapientei. C’est un 137IOSA Ioana, L’héritage urbain de Ceausescu: fardeau ou saut en avant?, Éd. L’Harmattan, Paris 2006, page 61. 138TRANDAFIR Cristinel , Daramarea bisericilor ortodoxe din Bucuresti in perioada comunista (La démolition des églises ortodoxes de Bucarest pendant la période communiste), travail de licence, Bucuresti 2001, p. 101. L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 142 spectacle désolant que de voir se côtoyer l’arrière des bâtiments construits par Ceausescu avec une église construite à l’échelle d’une ville médiévale139 . Sur la Figure 12 nous pouvons visualiser l’ensemble Mihai Voda avec son enceinte représentée en blanc et son nouveau positionnement à l’Est de sa situation d’origine, derrière les immeubles faisant partie du Centre Civique. Le déplacement subi avait doublement anéanti la valeur architecturale et urbaine de cet édifice. Premièrement il lui ôta toute sa pertinence spatiale en en démolissant le contexte, et deuxièmement il détacha l’édifice de son cadre pour lui en imposer un autre qui lui était complètement étranger. Comme Georges Braque nous l’a enseigné, les édifices sont fondamentalement moins prégnants si on fait abstraction de la qualité spatiale qu’ils génèrent : « Oublions les choses, ne considérons que les rapports 140 ». Les architectures ont besoin de leur contexte, puisque c’est ce contexte qui a su les produire. Si l’environnement disparaît, l’édifice seul ne peut devenir qu’une relique ou bien un fantôme. L’architecture n’est pas permutable. Elle est friable, passante, vieillissante, prête dès sa construction à être démolie, mais jamais capable de changer de sol ni de situation. La folie engendre la folie puisque lors du concours « Bucuresti 2000 » une réimplantation sur son tènement d’origine a même été imaginée.141 139ANANIA Lidia, LUMINEA Cecilia, MELINTE Livia, PROSAN Ana-Nina, STOICA Lucia, IONESCU-GHENEA Neculai, « Bisericile osandite de Ceausescu » ; Les églises condamnées par Ceausescu. Editions Anastasia, Bucarest, 1995. 140Georges Braque cité dans l’ouvrage de Jean-Noël BLANC, La fabrique du lieu, installations urbaines, Publications de l’Université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 2004, page 25. 141À la demande de la Direction des monuments, ensembles et sites historiques ont été intégrés dans le budget du programme « Bucarest 2000 », le projet de déplacement (IPB n° 22 800/1992) élaboré par E. I. lordachescu. L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 143 Figure 21 – Images du monastère Mihai Voda avant, pendant et après le chantier du Centre Civique. En haut, Mihai Voda en 1794 ; aquatinte de W. Watts d’après I. Mayer. (Source : Musée de la ville de Bucarest). Au centre, photo prise pendant la démolition de l’enceinte (Source : collections S. Vasilescu). Et en bas, capture d’image d’un document vidéo montrant Mihai Voda lors de sa refondation commandée par Ceausescu. (Source : Architecture et Pouvoir, Ager Films). L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 144 L’église de la Sfanta Vineri Hereasca, église démolie Entre 1977 et 1989, la ville de Bucarest perdit vingt églises orthodoxes ainsi que six synagogues et trois lieux consacrés à d’autres cultes religieux. Plus précisément, en vue de la préparation du tènement qui allait accueillir le Centre Civique, Ceausescu ordonna la démolition totale de dix églises : l’église Alba Postavari, l’église Spirea Veche, l’église Izvorul Tamaduirii, l’église Sfântul Spiridon Vechi, l’église Sfântul Nicolae-Sârbi, l’église Sfântul Nicolae Jitnita, l’église Sfânta Vineri Hereasca, l’église Olteni, l’église Sfânta Treime – Crucea de Piatra et l’église Bradu Staicu. (Planche n°14, Planche n°15, Planche n°16, Planche n°17, Planche n°18, Planche n°19, Planche n°20, Planche n°21), Toutes recelaient une très riche histoire ; toutes furent des merveilles de l’art orthodoxe. Nous avons décidé d’insister de façon plus ample sur la présentation de l’une d’entre elles142, l’église Sfânta Vineri Hereasca. Cet édifice religieux, jadis situé au numéro 23 de la rue Sfanta Vineri, avait été voué à Sainte Paracheva (Sainte Vendredi) et au Baptême du Christ. L’église, bâtie au XIVème siècle, sera reconstruite et agrandie en 1644-1645 et en 1839. C’était une des plus anciennes églises roumaines, et sa démolition le 20 juin 1987 produisit un grand choc au sein des paroissiens et des Bucarestois. 142Comme nous l’avons fait pour les églises déplacées, toutes les églises démolies sont consignées avec un court historique et une planche graphique dans les Matières, en annexe de ce travail de thèse. L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 145 Dans son ouvrage Mémoire du Mal – Bucarest, Radu Boruzescu essaye de se remémorer, auprès des Bucarestois, ces terribles journées qui virent la destruction de cet édifice. Pour illustrer l’atmosphère produite par la disparition de la Sfânta Vineri nous avons fait le choix d’annexer une partie du texte écrit par Borzulescu à la fin de cette thèse. C’est un fragment émouvant, fortement imprégné par la tristesse et le désarroi des chrétiens qui se sont vus dépossédés à jamais de leur lieu de culte. Sur son emplacement se trouve à présent l’immeuble 105C Calarasi-Olteni. Par ailleurs, un projet de reconstruction, dans le voisinage immédiat du site d’origine, a été arrêté par la Mairie de Bucarest peu après 1989143 . Cet épisode tragique de la ville de Bucarest nous rappelle le cas de Moscou. En effet, cinquante ans plus tôt, en 1931, Staline ordonnait la démolition de la Cathédrale du Christ Sauveur144 pour ériger à sa place une gigantesque tour de 315 mètres de haut, le Palais des Soviets, imaginé par l’architecte Boris Yofan. Lors de la prise de décision préludant à la construction du Palais des Soviets, Sergueï Kirov prononça un discours au Congrès des Soviets qui annonçait clairement la teneur des intentions du Parti en ce qui concernait l’architecture du pouvoir et son rapport au passé : « …Je pense que cet édifie d’une grandiose majesté devra être l’expression du triomphe du communisme. (…) Nous avons effacé de la surface de la terre les palais des propriétaires terriens, des banquiers, des tzars. (…) ; investissons 143IOSA Ioana, L’héritage urbain de Ceausescu: fardeau ou saut en avant?, Éd. L’Harmattan, Paris 2006, page 64. 144La Cathédrale du Christ Sauveur, située à Moscou, a été édifiée entre 1839 et 1883 en mémoire de la victoire de la Russie sur la Grande Armée de Napoléon I-er, en 1812. Pour toute l’ère où le système communiste fut au pouvoir en Russie on estime à environ 50 000 le nombre d’églises qui furent détruites. De nos jours, un grand nombre d’édifices religieux sont en train de resurgir à l’emplacement des anciennes églises effacées par la volonté totalitaire soviétique. L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest 146 tout notre travail créateur, d’ouvriers et de paysans dans ce monument et montrons à nos amis comme à nos ennemis que (…) nous sommes capables d’embellir cette terre de misère de monuments comme nos ennemis ne peuvent en imaginer même en rêve. 145 » 

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
METHODOLOGIE
HISTORIQUE DE LA VILLE DE BUCAREST
LE TOTALITARISME, DU CONCEPT A LA REALITE
CHAPITRE I. LE COMMUNISME, PROJET POLITIQUE EN QUETE DE GRANDEUR
I. LE PROJET POLITIQUE COMMUNISTE ROUMAIN
II. LES DEFIS DE CEAUSESCU
III. LA TENTATION DE LA GRANDEUR
CHAPITRE II. LE CENTRE CIVIQUE : UN PROJET DEVENU REALITE
I. LA TABULA RASA
II. BUCAREST, VILLE RENIEE
III. LES EGLISES, SYMBOLES MASSACRES
L’église Mihai Voda, édifice déplacé
L’église de la Sfanta Vineri Hereasca, église démolie
IV. LE CENTRE CIVIQUE
Casa Poporului
La Victoire du Socialisme
L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest
CHAPITRE III. L’ARCHITECTURE ET LE PROJET SOCIALISTE
I. L’ARCHITECTURE SOUS CEAUSESCU
L’architecture, une interrogation permanente
Changer de vie, changer de ville
CHAPITRE IV. RECEPTION DE L’HERITAGE
I. LE CAS ALLEMAND, SOVIETIQUE ET POLONAIS
Mémoires nazies
Mémoires soviétiques
II. LE CAS ROUMAIN
La problématique foncière
La tentative du concours « Bucarest »
Un état des lieux mitigé
La Maison du Peuple, monument intentionnel
CHAPITRE V. VERS UNE ARCHITECTURE TOTALITAIRE
I. STYLE OU LANGAGE ?
II. LA DURABILITE DU LANGAGE CLASSIQUE
L’architecture des années trente
Le classicisme, anachronisme ou langage intemporel ?
III. GRANDEUR MONUMENTALE
L’architecture des Lumières comme source d’inspiration
La monumentalité du plan carré
Formes archétypales et références urbanistiques
La mise en scène et le mythe de la fête
CONCLUSION
L’architecture totalitaire. Une monographie du Centre Civique de Bucarest
ANNEXES
I.INTERVIEWS
Interview de Mme Mariana CELAC, Architecte
Interview de M. Alexandru Beldiman, Architecte
II.LETTRES ET FRAGMENTS
La lettre de Paul Goma
Lettre ouverte adressée aux participants à la conférence de Belgrade
La lettre des mineurs roumains
Le sermon du Père Calciu
Mémoires du Mal
L’avis des internautes
MATERIAUX
PLANCHES ANALYTIQUES DU CENTRE CIVIQUE
PLANCHES DES EGLISES DEPLACEES
PLANCHES DES EGLISES DETRUITES
IMAGES DU CENTRE CIVIQUE D’AUJOURD’HUI
SOURCES
I. SOURCES MANUSCRITES
A – Imprimées : Revues et périodiques
B – Imprimés : Journaux
C – Imprimés : Archives
D – Imprimés : Fonds
II. SOURCES ORALES
A – Conférences
B – Interviews
III. SOURCES GRAPHIQUES
IV. FILMOGRAPHIE ET SOURCES AUDIO
V. WEBOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages sur l’histoire de la Roumanie
Ouvrages sur la ville de Bucarest
Ouvrages sur la Maison du Peuple
Ouvrages sur l’architecture et l’urbanisme
Ouvrages sur l’architecture nazie
Ouvrages sur l’architecture et le pouvoir politique
Ouvrages sur le totalitarisme
Ouvrages sur le communisme
Ouvrages philosophiques
Ouvrages sur le patrimoine
Dictionnaires
TABLE D’ILLUSTRATIONS
I – FIGURES
II – PLANCHES

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