L’ARBRE Caractères botaniques

L’ARBRE Caractères botaniques

Appartenant à la famille botanique des Bombacacées et à l’ordre des Malvales, Adansonia digitata ou baobab est connu dans toute l’Afrique tropicale par son tronc immense pouvant mesurer 8m de diamètre et de ses énormes branches. Celles ci sont robustes et tortueuses, généralement étalées. L’écorce est lisse et grisâtre.Les feuilles sont composées, digitées, alternes avec 5 à 8 folioles ovales longues de 10 à 15cm ; pubescentes ou presque, poilues dessous, vertes plus foncées et brillantes au dessus. Elles apparaissent de façon irrégulière un peu avant la saison des pluies et après ou à la fin de la floraison. L’arbre est donc feuillu de Mai- juin à novembre et dénudé en saison sèche. Dans les zones fraîches ou dans les lieux arrosés comme les jardins certains arbres peuvent demeurer feuillus toute l’année. Le fruit de baobab communément appelé <<pain de singe>> est une capsule indéhiscente ressemblant à une cabosse ligneuse, pubescente, vert bronze à brun, ovoïde à sphérique, pouvant persister longtemps sur l’arbre .A maturité elle contient de nombreuses graines noires noyées dans une pulpe farineuse blanche mêlée de fibres rougeâtre.

Les graines forment des morceaux crayeux et anguleux et sont enrobées dans une pulpe. Elles représentent environ 60% en poids du contenu du fruit. Réniformes, elles mesurent en moyenne 10mm de long sur 8mm de large et 6mm d’épaisseur. Leur tégument ligneux rend l’extraction de l’amande difficile. De couleur blanche, celle-ci représente environ 40 à 60% en poids par rapport à la graine.

Répartition et Distribution

L’espèce se rencontre dans toute l’Afrique tropicale et subtropicale, depuis le Sénégal jusqu’au Botswana. Il ne pousse pas en foret tropical humide. Actuellement huit (8) espèces du genre Adansonia sont connues à travers le monde dont une (1) en Australie, six (6) à Madagascar et une dernière dans le reste de l’Afrique. Au Sénégal elle préfère les sols légers, sablonneux ou calcaires bien que tous les sols lui conviennent. C’est une espèce protégée, souvent plantée, dont la présence est liée à l’occupation humaine. Elle peut faire même l’objet d’une culture. Actuellement le baobab est répandu dans beaucoup de jardins tropicaux et subtropicaux en Amérique (de la Floride à la Californie) et en Asie (Inde).

Phénologie

Au Sénégal, la floraison commence au mois de juin qui coïncide souvent avec le début de la saison des pluies. Elle se fait en même temps que la feuillaison qui peut durer jusqu’au mois d’octobre. Cependant, le baobab arrosé, peut garder ses feuilles toute l’année.La formation des fruits a lieu entre août et novembre, leur maturation coïncide souvent avec la saison sèche, mais peut s’étaler presque sur toute l’année. Le tableau 1 montre le diagramme phénologique du baobab.Ce tableau montre que les différents organes utilisés sur le baobab apparaissent de façon saisonnière .Les fruits sont disponibles durant 9 mois, les feuilles fraîches durant 5 mois et les fleurs durant 2 mois. La floraison et la disponibilité des jeunes feuilles coïncident avec la période d’hivernage c’est-à-dire la saison des pluies. Cependant dans le Nord -Bénin la période de maturation des fruits et la disponibilité des jeunes feuille coïncident avec la période chaude.

Intérêt économique et Production

Au Sénégal, le pain de singe joue un rôle socio-économique très important. Il fait l’objet d’une transaction économique au niveau régional et sous régional. C’est une source de revenus pour les populations locales et aide à améliorer ainsi le budget familial des ménages ruraux. Dans la région de Tambacounda, au sud -est du Sénégal, seulement pour l’année 2001, environ 184 tonnes de pain de singe ont été commercialisées générant un montant de 2.754.570 FCFA. D’après l’Inspection Régionale des eaux et Forets (IREF), la production de pain de singe de 1996 à 2003 est la suivante : Cette figure nous montre une augmentation considérable de la production Sénégalaise de pain de singe de 1996 à 2003. Mais d’après l’inspecteur trouvé sur les lieux, ces chiffres ne prennent en compte que les fruits issus de l’exploitation contrôlée des produits forestiers. La taxe payée pour un kilogramme de fruit étant de 15 francs CFA et donc il en reste d’énormes quantités non calculées. C’est donc dire que le pain de singe participe activement à l’économie locale.

Les fruits Le fruit est sans doute l’élément le plus important de la plante. Les fruits contiennent une pulpe qui, séparée des graines donne une farine blanchâtre qui est très agréable au goût et légèrement acidulée. On peut mâcher la pulpe et l’avaler, ou bien la dissoudre dans de l’eau pour faire une boisson rafraîchissante qui est employée quelquefois comme un succédané du lait [4] [29]. . En effet cette pulpe peut être utilisée soit en nature, soit délayée dans du lait sucré ou non, pour accompagner la bouillie de mil [18]. La pulpe et les graines sont également employées avec des arachides grillées et pilées pour la préparation de crèmes destinées à accompagner les bouillis (Ngalakh) ou les pâtes farineuses. On peut aussi se servir de la pulpe pour cailler le lait, pour faire du fromage blanc ou du fromage. On peut la mélanger avec de la farine préparée à partir de la graine grillée et moulue pour obtenir un mélange qui contient 34% des protéines et 32% de matières grasses, ainsi qu’une quantité importante de vitamines et de sels minéraux. [16]. b) Les feuilles Fraîches, les feuilles donnent un excellent légume, séchées et parfois moulues, elles sont vendues comme ingrédient de nombreux mets et sauces [24]. Les jeunes feuilles sont aussi utilisées après dessiccation au soleil et pulvérisation. . La poudre verte obtenue est couramment vendue sur les marchés sénégalais sous le nom de <<Lalo>>.Elle est utilisée pour lier les graines de couscous et pour préparer certaines sauces. En effet, elle est très recherchée pour rendre les sauces gluantes et pour homogénéiser et rendre le couscous de mil digestible .