L’arboriculture fruitière dans la zone centre

Caractéristiques végétales et typologie des vergers à base de manguiers des communes de Fimela, Diofior et Tattaguine (zone centre du département de Fatick/Sénégal)

L’horticulture (fruits et légumes) est l’une des filières les plus dynamiques du secteur agricole au Sénégal, en raison de la permanence de ses activités dans certaines zones, du nombre de pratiquants au niveau national, de la diversité des espèces cultivées et des régions touchées et surtout des retombées financières (43,50 milliards de FCFA en 2017) (PRACAS., 2017) sur les principaux acteurs. Selon la Direction de l’Agriculture, les cultures légumières et fruitières sont pratiquées respectivement par 107 523 et 73 047 ménages ruraux (non comprise la région de Ziguinchor) et en 2003 les volumes de production étaient estimés à 669 550 T par la FAO y comprise la production de pastèque.

Le Sénégal bénéficie de conditions pédoclimatiques favorables pour la production horticole dans différentes zones du pays : la zone des Niayes, la vallée du fleuve Sénégal, le Sénégal oriental, la Casamance, la vallée du Koupango dans le Saloum. De plus, la pratique des cultures horticoles est devenue une tradition dans la partie nord-ouest du pays qui sert pratiquement de zone d’apprentissage pour le reste des autres régions. La demande urbaine est de plus en plus importante en fruits et légumes et il est noté le développement des exportations de ces produits vers l’Europe avec la présence d’infrastructures aéroportuaire.

La culture de mangues est un levier clé de l’horticulture dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales d’Afrique (AWUOR, 2010). Au Sénégal, la production de mangues demeure l’une des principales activités de production de fruits. Elle a enregistré une augmentation de 4,0% en 2013 soit une production de 130.000 tonnes de mangues (ANSD, 2016). La mangue est avant tout un fruit de consommation et de commercialisation locale. En effet, la mangue constitue un apport nutritionnel fondamental pour les populations rurales en période de soudure (Konta et al., 2015). Le commerce international ne représente qu’environ 3% des volumes produits. La fragilité et la périssabilité du fruit ainsi que les attaques des larves de mouches du fruit limitent fortement la commercialisation et l’exportation du produit, attention particulière.

En Afrique de l’Ouest, les mouches des fruits constituent un problème constaté depuis plusieurs années. La pression parasitaire très importante de cette famille d’insectes est exercée sur une gamme élargie de plantes hôtes d’intérêt commercial, tant sur les cultures fruitières que maraîchères (Silvie et al., 2014). Les dégâts imputables aux Tephritidae s’inscrivent à l’échelle mondiale sur toutes les zones tropicales mais aussi au niveau des régions tempérées (Silvie et al., 2014). Le taux d’infestation des fruits en fonction des localités et saisons varie entre 5 et 100% en Afrique (Adebayo & Akinbola, 2014). L’infestation des fruits par les mouches est considérée comme étant la principale contrainte.

L’arboriculture fruitière dans la zone centre

En termes de production fruitière, les informations dont dispose la Direction Régionale de Développement Rural (DRDR) de Fatick renseignent sur la disposition des agroécosystèmes fruitiers sur deux principaux axes de la zone centre du Sénégal : un premier axe allant de Ndiosmone à Ndangane et un second allant de Sokone à Karang à la frontière avec la Gambie. Historiquement, l’arboriculture fruitière dans la commune de Dioffior a été initiée avec la mise en place des premiers vergers vers les années 2000 avec l’aide d’un Français du nom de Jacques GASC à l’occasion d’une sensibilisation générale sur la technique d’irrigation « irriguas » en milieu Sahélien.

Il y avait trois conditions pour un don de plants de manguiers dans ce projet dans cette commune de Dioffior (champ clôturé, présence d’un puits, surveillance du verger en permanence). A la fin, ce projet a pu planter environ 45 000 pieds de manguiers et anacardiers avec des manguiers plus représentatifs dans les vergers. La CAPH (Coopération des Associations des Producteurs Horticoles) à Dioffior, a répertorié un nombre de 119 producteurs (avec plus ou moins des contrastes sur la production). Plus au sud, la concentration en vergers augmente dans la commune de Fimela et ses environs. Il est également noté dans ces localités une tradition de production fruitière sous forme de vergers pour la consommation et le commerce en milieu local.

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