INOCULATION MICROBIENNE ASSOCIEE OU NON A UN AMENDEMENT ORGANIQUE CHEZ L’ARACHIDE (Arachis hypogaea L.) ET IMPACT DE LA CULTURE SUR LES POPULATIONS DE CHAMPIGNONS MYCORHIZIENS
L’arachide (Arachis hypogaea L.) est une des principales cultures de rente au Sénégal. Son expansion dans le Bassin arachidier a modifié les systèmes agricoles traditionnels de cette partie du pays. Cette culture extensive à très faibles intrants et à faible recyclage des résidus de récolte entraîne des bilans négatifs en éléments nutritifs et ne permet pas de maintenir la fertilité des sols à long terme. Dans des contextes similaires de sols pauvres, de nombreuses études ont mis en évidence l’importance des associations mycorhiziennes sur la croissance, la production et la protection des plantes. Ainsi, nous nous sommes intéressés à l’étude de l’effet de l’inoculation microbienne associée ou non à un amendement organique sur la croissance et la productivité de la variété d’arachide 73-33 qui est la plus cultivée dans le Sud du Bassin arachidier du Sénégal. De plus, l’influence des conditions édaphiques et de l’espèce végétale sur les populations de champignons mycorhiziens arbusculaires (MA) ayant été mise en évidence par plusieurs auteurs, une deuxième expérimentation a été conduite afin d’évaluer l’impact de la culture de cette variété d’arachide sur les populations de champignons MA dans les sols de cinq localités du Sud du Bassin arachidier. Les paramètres de mycorhization, de jusqu’au 60e jour après semis. En revanche, un effet bénéfique de l’inoculation microbienne sur le rendement en gousses est observé. L’étude de l’activité microbienne des sols a montré un effet positif des inoculations à l’exception de l’inoculation mycorhizienne seule. Ces résultats pourraient s’expliquer par une plus grande compétitivité des souches indigènes. L’effet des interactions entre les microorganismes indigènes et les souches introduites est donc un facteur important à prendre en compte dans les essais d’inoculation. La comparaison de la densité des spores et de la diversité des champignons MA dans les sols de deux parcelles agricoles voisines, l’une à précédent mil et l’autre à précédent arachide, dans différents sites du Sud du Bassin arachidier ont montré une variation de ces paramètres en fonction de la localité et de la culture. De même, le potentiel mycorhizogène est variable d’un site à un autre, et est plus important dans la rhizosphère du mil que dans celle de l’arachide. Mots clés : Champignons MA, Rhizobiums, Inoculation, Arachide, Amendement organique, Potentiel mycorhizogène.
L’arachide (Arachis hypogaea L.) occupe la troisième place parmi les légumineuses à grainescultivées dans le monde (Duke, 1981). Introduite en Afrique au début du 16e siècle, la culture de l’arachide a assuré jusqu’à 80 % des exportations du Sénégal et fourni la majeure partie des revenus monétaires du monde rural (Noba, 2002). Ainsi, la zone du Bassin arachidier, en raison de l’importance de sa population (1/3 de la population du Sénégal), du développement de son secteur agricole et de la technicité de ses paysans représente une région charnière dans le développement du Sénégal.Cependant, la baisse de la fertilité des sols, combinée à une chute progressive de la pluviométrie a entraîné une régression de la productivité des cultures et menace la sécurité alimentaire. Ainsi la production arachidière est passée de 930 000 tonnes en moyenne dans les années 1960-1970 à 465 000 tonnes dans les années 1990-1996. Et pour les mêmes périodes, les rendements passaient de 885 kg/ha à 550 kg/ha (Freud et al., 1997). Pour lever ces contraintes et améliorer la productivité, les paysans ont souvent procédé à la rotation arachide-mil, aux cultures associées et aux amendements minéral et organique. Ces pratiques n’ont pas permis d’améliorer de façon conséquente la qualité des sols dans cette principale zone agricole du Sénégal. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que parmi les microorganismes du sol qui constituent une composante « clef » des écosystèmes agricoles par leur implication dans les cycles biogéochimiques des sols (C, N, P,…), figurent les champignons mycorhiziens arbusculaires. Ces derniers s’associent aux racines des plantes pour former des structures particulières appelées mycorhizes capables d’influencer positivement le développement des plantes. Dans les zones tropicales arides et semi-arides caractérisées par une dégradation du couvert végétal, l’utilisation des potentialités des champignons mycorhiziens pourrait être d’un intérêt majeur pour une agriculture durable. Cependant, l’expression du potentiel mycorhizien des sols est sous le contrôle des facteurs édapho-climatiques et de l’espèce végétale. En effet, il a été démontré que l’espèce végétale pourrait influencer directement l’abondance et la composition des spores de champignons mycorhiziens (Brundrett et al., 1996 ; Lovelock et al., 2003). Il est donc nécessaire de comprendre les interactions entre les champignons MA, la plante hôte et le sol pour une meilleure exploitation des potentialités des champignons MA. Il est également bien établi qu’il existe une variabilité dans la réponse des espèces végétales en fonction des champignons MA et de la nature des sols (Plenchette, 1993; Guissou, 1996). Pour contrôler des essais d’inoculation, il est important d’être en mesure d’identifier les champignons indigènes responsables de la mycorhization des plantes afin d’estimer leur compétitivité et leur devenir dans le sol (Bâ et al., 1996).Dans ce travail, il s’agit d’étudier.