L’apprentissage, ses méthodes pédagogiques et la validation par compétence
L’apprentissage et ses théories
Pour comprendre ce qu’est l’apprentissage et analyser ses différentes théories, plusieurs ouvrages tels que « Guide des méthodes et pratiques en formation » (Marc, 1995) et « La mémoire, support de l’apprentissage » (Barbachoux, 2000 ) ont permis d’approfondir le sujet de l’apprentissage et ses théories. • La notion d’apprentissage Grâce au mémoire de Cécile Barbachoux, nous pouvons définir l’apprentissage comme « un processus permettant de conserver des informations acquises, des états affectifs et des impressions capables d’influencer le comportement » mais également comme « une principale activité du cerveau, c’est-à-dire modifier constamment sa structure pour mieux refléter les expériences rencontrées. » Nous pouvons donc dire que l’apprentissage est perpétuel et désigne un processus qui va modifier le comportement de l’individu grâce à ses différentes expériences vécus. De plus Cécile Barbachoux nous précise que la notion de « mémoire » est intimement liée à la notion d’apprentissage, cela nous ramène donc à cette autre notion qui est « la validation par compétences », le rapprochement de ces trois notions est donc naturel dans le sens ou cette fameuse « validation par compétence » permet d’évaluer l’apprenant sur la durée. Cette durée d’évaluation permet donc à l’apprenant de pratiquer et de ce fait, favoriser la mémorisation des apprentissages. (Barbachoux, 2000 ) • Les théories de l’apprentissage Grâce à la lecture du « guide des méthodes et pratiques en formation » de (Marc, 1995), nous pouvons nous rendre compte des différentes théories de l’apprentissage. Nous pouvons relever quatre modèles différents : Le modèle Innéistes, le Béhaviorisme, l’Épistémologie génétique de Piaget et la Psychologie différentielle.Le modèle Innéistes, cette théorie de l’apprentissage est basée sur l’hérédité de l’intelligence, c’est-à-dire que certaines personnes sont à même d’acquérir des connaissances grâce aux dispositions transmises génétiquement. Cette théorie est un thème fortement polémique car de nombreux chercheurs démontrent l’importance de l’environnement et les différences de milieu social dans lesquels les individus grandissent. (Piatelli-Palmarini, 1982) Le Béhaviorisme, théorie fondée par les psychologues américains John B. Watson et Burrhus F. Skinner définissant l’apprentissage comme une modification du comportement provoquée par des stimulis. En effet ces stimulis sont considérés comme des récompenses, ce qui permet la motivation de l’apprentissage si l’on prend l’exemple de la « note sur 20 ». (Skinner, 1968) L’Épistémologie génétique de Piaget est fondée par le psychologue suisse Jean Piaget. Cette théorie indique que tout le monde peut apprendre la même chose, avec des méthodes et un temps donné différents. Apprendre à apprendre, l’adaptation des outils de travail face à la diversité des élèves. De plus L’apprentissage est le fruit d’une série de déséquilibre et de rééquilibres cognitifs. (Marc, 1995) Cette pédagogie de la découverte passe donc par quatre phases qui sont l’assimilation, le déséquilibre, l’accommodation et le rééquilibre. Pour Piaget, l’apprentissage est donc une modification des structures cognitives de l’apprenant et non une acquisition liée aux transmissions génétiques du modèle Innéistes ou une modification du comportement provoquée par des stimulis comme inscrit dans le Béhaviorisme. Pour finir, cette théorie est dite « constructiviste » car il y a une construction du savoir dû aux différentes phases d’équilibre et de déséquilibre. (Piatelli-Palmarini, 1982) La Psychologie différentielle est une théorie qui propose à un groupe d’individu un apprentissage différencié adapté aux caractéristiques de chaque individu. Cette prise en compte de ces différentes caractéristiques engendre une implication pédagogique dite « pédagogie différenciée ». Il s’avère que le prise en compte des différents degrés de difficulté des élèves et un enseignement différencié et adapté à chaque élève permet de les faire progresser plus rapidement. Les différentes théories ont été plus ou moins influencées par les différentes conceptions de l’apprentissage. Certaines théories mettent l’accent sur l’apprenant via ses attitudes et son développement personnel tandis que d’autre sur l’environnement et la pédagogie utilisée.
Les différentes méthodes pédagogique utilisées dans un stage
Afin de citer et d’analyser les différentes méthodes pédagogiques utilisées dans les stages, la lecture d’une revue française de pédagogie nommée « Les méthodes pédagogiques dans les stages » de (Ranjard, 1980) nous permets de donner trois méthodes différentes qui sont : la méthode Expositive ; la méthode Démonstrative et la méthode Active. D’autre part, « Il n’y a pas de hiérarchie entre ces méthodes ; l’une n’est pas « meilleure » que l’autre. Les différences entre elles sont dans les buts qu’elles permettent de réaliser, et le problème est de ne pas prétendre viser certains objectifs quand on a choisi une méthode qui conduit à d’autres. Notre souci sera donc d’indiquer pour chaque méthode quel type de buts elle est susceptible de réaliser ». (Ranjard, 1980) Nous allons donc définir ces méthodes et donner leurs champs d’action pour aboutir à la problématique de choix de la méthode pédagogique la plus adaptée lors du stage. • La méthode Expositive Cette méthode permet de construire le savoir des apprenants de manière descendante, c’est-àdire que les connaissances sont diffusées via un ou plusieurs exposés dont l’ensemble constitue le savoir que les stagiaires doivent apprendre. Le contrôle des apprentissages est réalisé via des évaluations qui donnerons lieux à une remonté d’information sur la qualité des apprentissages. Ces remontés d’informations comme des lacunes, des incompréhensions ou au contraire des résultats positifs informent le formateur de comment les savoirs émis ont été reçus par les apprenants. D’après les différentes expériences réalisées avec cette méthode expositive, Patrice Ranjard conclu que « la méthode expositive dans les stages permet aux stagiaires d’acquérir une connaissance démonstrative, éventuellement opératoire, d’un savoir qui n’engage pas leur personnalité profonde. Mais dès que la personnalité est engagée, ce qui est le cas dans toutes les pratiques professionnelles relationnelles, la méthode expositive, employée seule, n’est pas pertinente. » (Ranjard, 1980) • La méthode Démonstrative Cette méthode est quant à elle basée sur la démonstration du savoir à acquérir par l’apprenant, cependant cette méthode est jumelée avec la méthode expositive afin de compléter et de favorise l’apprentissage. Le formateur montre et explique donc sur le même temps. Le contrôle de cet apprentissage passe par une phase de réalisation avec une correction si besoin. Cette méthode est donc plus appropriée aux savoir-faire manuels utilisant des objets et des gestes précis. En revanche, « les résultats de la méthode démonstrative seront toujours très limités dans la formation de travailleurs sociaux » (Ranjard, 1980) • La méthode Active Patrice Ranjard nous rappel les trois principaux aspects communs aux méthodes actives : – Le formé n’apprend que par son activité propre : observation, réflexion, expérimentation et activités personnelles. – L’organisation et le déroulement de la formation ne sont fondés sur la contrainte, mais se développent à partir des motivations réelles des fondés. – La formation n’est pas individuelle, elle s’appuie sur la coopération et les rapports sociaux au sein du groupe en formation. Cette méthode active laisse donc l’apprenant au centre de sa formation, acteur principale de son savoir et de l’approfondissement de ses connaissances grâce à ses propres activités. De plus sa motivation est extrêmement importante au même titre que la bonne coopération avec le groupe en formation favorisant le socioconstructivisme. Cette méthode est viable lorsque l’organisme de formation laisse place à cette liberté d’initiative des apprenants. Cette méthode extrêmement intéressante est surtout destinée à des activités qui engage profondément la personne dans toutes ses dimensions, plus les apprentissages à réaliser concernent les engagements relationnels de la personne, plus des méthodes actives, avec tout l’approfondissement que leur apporte le courant psychosociologique, seront la condition indispensable d’une véritable formation professionnelle. (Ranjard, 1980). Cette utilisation est donc surtout intéressante lors de problèmes humains et relationnels car l’investissement de l’apprenant est généralement complet.