L’antibiothérapie dans les pathologies fréquemment rencontrées infectieuses par les médecins généralistes

L’antibiothérapie dans les pathologies fréquemment rencontrées infectieuses par les médecins généralistes

 La gratuité des soins et des médicaments prescrits

Dr D (en réponse à la question : « Une partie n’est pas justifiée par les recommandations en vigueur en France. Avez-vous une idée de pourquoi ? ») : « Tout est gratuit chez nous. En France tout est remboursé, la consultation, la prescription, les soins, etc. Donc les patients se servent et demandent leur antibio et insistent pour l’avoir. » 47 Dr I : « Peut-être aussi que nos voisins européens prescrivent moins d’antibiotiques et moins de médicaments en général parce que les patients vont moins consulter le médecin et réclament moins de traitement pour la simple raison qu’ils payent les consultations et les médicaments alors qu’ils sont remboursés en France. » B. Éviter l’engorgement des services d’urgences ou de nouvelles consultations Un médecin a émis l’idée que ses prescriptions d’antibiotiques serviraient à aux urgences. C’est comme cela qu’il justifie une partie de ses prescriptions hors recommandations. Dr A : « Pareil pour les nourrissons c’est compliqué d’aller chez une jeune maman qui s’inquiète pour son bébé qui a de la fièvre et qui tousse et de lui dire « juste du doliprane », elle finit aux urgences pour qu’on lui prescrive son antibio à coup sûr et en plus elle ne te fait plus confiance derrière ! » C. Ne pas avoir d’interne Dr B : « Oui un interne peut nous permettre de nous mettre à jour sur les recos ! » Dr G : « Mes internes successifs me forment régulièrement. » Ces médecins laissent entendre que ne pas avoir d’interne peut être un facteur pour 48 ne pas être à jour des recommandations, et peut donc entraîner des prescriptions d’antibiotiques non indiqués.

La méthode : analyse qualitative par entretiens semi-directifs et la sélection des médecins interrogés

Pour faire émerger des idées sur les déterminants du non-respect des recommandations sur l’antibiothérapie, une analyse qualitative est la méthode la plus appropriée. En effet, les études qualitatives permettent d’évaluer des croyances, des opinions et de faire ressortir des idées sur un sujet clairement délimité. 50 Pour répondre à des critères de qualités rigoureux, le protocole de cette étude a été écrit en s’inspirant de la liste des critères COREQ . -directif est la technique qualitative qui a été choisie pour le de centrer le discours des personnes interrogées autour de thèmes définis ». Cela correspondait parfaitement aux objectifs de l’étude. La sélection raisonnée des médecins interviewés en utilisant la technique de différents types de non-respect des recommandations (molécules, durée, posologies, pathologies) permet d’avoir un panel de médecins interrogés hétérogène. Cette hétérogénéité est également une force de l’étude dans la mesure où elle permet d’améliorer l’étendue des résultats. Pour accroître le nombre d’idées émergentes, nous avons attendu quatre entretiens sans nouvelle idée pour considérer que la saturation des données avait été atteinte. 

Le recueil et le traitement des données

 Les données ont été recueillies à partir d’entretiens enregistrés et retranscrits, au mot près, pour rester le plus fidèle possible aux idées des médecins interrogés. Toutes les retranscriptions ont été anonymisées et les fichiers audio des enregistrements ont étés supprimés immédiatement après la retranscription, tout comme les ordonnances qui ont permis la sélection des médecins. Tous les médecins ont été informés du caractère anonyme et du sujet de la thèse lors du mail de contact, ainsi que lors de la conversation téléphonique, puis une fois encore avant l’entretien (annexes 1 et 3). La trame de questions préétablie a permis d’aborder sous divers angles le thème étudié tout en permettant une comparabilité des différents entretiens (annexe 2). 51 La triangulation de l’analyse des données par un chercheur extérieur limite le biais d’interprétation et rend les résultats plus conformes aux idées exprimées par les médecins interrogés.

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Table des matières

I. Introduction
II. Matériel et méthode
III. Résultats
1) Échantillon
2) Les raisons liées au patient
A. Les caractéristiques cliniques du patient
l’âge du patient
les antécédents du patient
« Etat général » du patient
les spécificités individuelles
B. Les caractéristiques sociales du patient
Le niveau de vie/ les revenus de la famille
L’isolement
C. La « fragilité » du patient
D. Les représentations du patient sur les antibiotiques
L’antibiotique dans l’imaginaire collectif
L’antibiotique, le médicament qui rassure
La pression exercée sur les médecins
3) Les raisons liées au médecin
A. Les caractéristiques du médecin
Âge du médecin
La confiance du médecin
En son diagnostic
Confiance en soi
Les expériences personnelles et professionnelles du médecin prescripteur
Les habitudes de prescriptions
B. Le manque de connaissances des médecins sur l’antibiothérapie et l’antibiorésistance
La représentation des antibiotiques pour le médecin généraliste
Pathologie grave = antibiotique
Un antibiotique jugé « plus fort » non indiqué assure la guérison sans effets secondaires
Méconnaissance des recommandations sur l’antibiothérapie des pathologies infectieuses étudiées
Remise en cause de l’antibiorésistance et de son origine
C. Le manque de temps
Les médecins manquent de temps pour rester à jour sur les
recommandations
Les médecins manquent de temps expliquer sa pathologie et son traitement au patient
Les médecins manquent de temps pour réévaluer leurs patients
D. L’incapacité à « dire non » à son patient
4) Les raisons liées directement à la pathologie infectieuse
A. Le site de l’infection
B. L’absence d’amélioration clinique
C. Les complications possibles
5) Les raisons liées aux recommandations
A. Une modification trop fréquente des recommandations
B. Des recommandations inadaptées à la pratique réelle
6) Les raisons structurelle
A. La gratuité des soins et médicaments prescrits
B. Éviter de nouvelles consultations médicales
C. Ne pas avoir d’internes
7) Tableau résumé des résultats
IV. Discussion
1) Les points forts de l’étude
A. Un nouvel angle de vue
B. La méthode : analyse qualitative par entretiens semi directifs et la sélection des médecins interrogés
C. Le recueil et le traitement des données
2) Les faiblesses de l’étude
A. L’intervieweur
B. Cinq pathologies étudiées
C. Les limites propres aux études qualitatives
D. Le titre de la thèse
3) Comparaison avec les données de la littérature
A. Les principaux déterminants de la prescription
B. Les raisons liées au patient
C. Les raisons liées au médecin
D. Les raisons directement liées à la pathologie infectieuse
E. Les raisons liées aux recommandations
F. Les raisons structurelles
4) L’émergence de résistances bactériennes
5) Perspectives d’avenir
V. Conclusion
VI. Bibliographie
VII. Annexes
1) Mail de contact
2) Trame d’entretien
3) Fiche d’information
4) Mail d’information CNIL

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