L’ANALYSE SOCIO- ECONOMIQUE L’activité maraîchère

L’ANALYSE SOCIO- ECONOMIQUE L’activité maraîchère

Au niveau de la vallée de Fandène, à hauteur du village de Keur Séïb Ndoye jusqu’au village de Fandène-Diayane, un maraîchage développé met une relation entre une zone de production, selon le degré de «périssabilité» des espèces légumières et des avantages agro- écologiques adaptés. Si on se réfère à la théorie de Von Thünen selon laquelle l’agriculture évolue en zones concentriques autour d’un espace urbain, elle est ici vérifiée. Proche de la ville, ce sont les produits fortement périssables (menthe, salade, oseille de guinée ou bissap) qui sont cultivés. La zone de production est située à proximité de la ville. Les maraîchers cultivent couramment les produits périssables. Ils sont souvent des légumes feuilles de cycle court. Dans cette zone, ces cultures sont choisies en raison d’un accès plus facile aux intrants et à l’appui technique. Un peu plus loin de la ville ce sont les produits les moins périssables qui prédominent.

la typologie des cultures

Le maraîchage est une agriculture spécialisée dans la but de fournir aux populations urbaines des produits agricoles divers, de haute qualité, à consommer frais. Il choisit un système de cultures susceptible de satisfaire la demande du marché local. Les habitudes citadines ont rendu indispensables la présence des légumes dans leur alimentation quotidienne. La production légumière que nous avons étudiée dans la vallée de Fandène revêt de formes différentes. La culture maraîchère réalise un paysage très particulier. Nous avons constaté une division du « finage »en des parcelles portant chacune une spéculation. La disponibilité de l’eau et les aptitudes agronomiques sont retenus pour le choix des cultures. Les maraîchers de la zone périurbaine porte leur choix cultural sur les légumes-feuilles. Il s’agit particulièrement de la salade ou laitue, du persil, de l’oseille de Guinée, de la menthe. Ces légumes-feuilles sont pendant la saison sèche associées au piment jaune. Pendant l’hivernage les maraîchers se retranchent sur la partie non inondée de la vallée pour faire du maraîchage. Ils cultivent généralement des légumes qui résistent aux effets des pluies. Il s’agit des aubergines (douces et amères), du gombo.

Dans les villages périurbains (Keur Séïb Ndoye, Keur Fara, Madina Fall, Keur Mamaram) l’activité maraichère s’individualise par un certain nombre de critères précis. Elle est liée à l’existence d’un marché urbain à proximité immédiate notamment le marché de Thiès. Les productions sont livrées dans un grand état de fraîcheur nécessaire pour la vente et les prix de revient ne sont pas grevés par de lourds frais de transport. En milieu rural les besoins des ménages urbains provoquent la transformation de cette activité traditionnelle. Le maraîchage est décrit comme une culture de « plein champs ». Les exploitants maraîchers se contentent alors d’associer à leurs cultures normales des cultures de légumes. Ainsi dans les villages situés après le barrage de Keur Séïb Ndoye où le maraîchage est pratiqué les chefs de ménage combinent céréales et légumes. Il s’agit de cultures de légumes spécialisées, pratiquées dans une structure agraire très particulière, contrôlées par des paysans originaux par leur mode de vie et leur mentalité. Ils cultivent le piment dans sa large gamme (l’ordinaire, le jaune burkina, le kolda, soup) et les oignons qui sont des produits moins périssables résistants au transport sur des distances plus ou moins longues. Pour ce qui est des oignons les paysans peuvent les stocker en espérant une amélioration des prix sur le marché. Cette situation est depuis quelles années due à l’arrêt des importations des oignons hollandais pour permettre aux producteurs nationaux d’écouler leurs marchandises. Photo 4: Une exploitation de piment jaune Burkina.

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Les modes de faire-valoir ou L’organisation de la force de travail

« Le faire-valoir désigne le mode d’exploitation, selon que l’exploitant est propriétaire ounon des terres qu’il cultive».7Lors de nos visites de terrain nous avons constaté une complexité du mode d’exploitation maraîchère dans la vallée de Fandène. Ce faisant dans les villages situés à la périphérie de la ville, la main d’œuvre est souvent tirée des mouvements migratoires. Finalement, du fait des difficultés de s’insérer dans le tissu urbain, les migrants se convertissent en ouvriers maraîchers. Les jeunes sont liés aux exploitants par un contrat consenti. Ces maraîchers sont souvent des ouvriers agricoles qui travaillent sur une exploitation sans participer aux bénéfices. Leurs patrons sont souvent des retraités, des propriétaires terriens, des fonctionnaires. Il est arrivé que nous trouvions des maraîchers qui pratiquent le métayage.Ce dernier est une location moyennant une part de la récolte. Le contrat prévoit que le propriétaire fournit l’outillage, les intrants, les semences. Dans notre cas de figure les métayers sont d’anciens ouvriers agricoles qui ont fini par gagner la confiance de leurs maîtres ou«diatigué»8(en Wolof). Ils sont souvent épargnés du contrôle du propriétaire. Ce dernier est particulièrement intéressé par le rendement. Les métayers généralement ne disposent d’aucune capacité à investir. A côté du métayage, les anciens ouvriers agricoles jouissent d’un bail de fermage. Il consiste à louer la parcelle de culture à prix d’argent. La conduite de l’exploitation relève exclusivement de la compétence du fermier. Celui-ci dispose de capitaux nécessaire pour la bonne marche de l’exploitation maraîchère. Les fermiers recrutent parmi les ouvriers agricoles qui viennent fraîchement de débarquer dans la zone. Ils les paient un salaire mensuel quelle que soit la qualité de la production. Ce système de faire-valoir a changé dans les villages éloignés de la ville. Les parcelles dans cette partie de la vallée sont des propriétés régies par le droit coutumier. Les propriétaires sont dans leur grand nombre des héritiers et sérères. A défaut de pouvoir exploiter toutes leurs parcelles les sérères recrutent une main d’œuvre chez les jeunes wolofs. Cette dernière pratique avec les propriétaires sérères le métayage. Ce dernier consiste dans les exploitations de piment à un partage équitable, après soustraction des dépenses, récolte qui est sous la forme de sa contre-valeur en argent. La réalité qui prévaut récemment dans les ménages.

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