L’analyse d’investissement

L’analyse d’investissement.

Nous considérons ici la substitution du procédé d’Oxydation Anodique Chromique. Les différences induites par le nouveau procédé339 (TSA : Tartaric Sulfuric Anodizing) sur les performances environnementale et économique doivent être prises en compte. Nous rappelons que notre modèle de recherche intègre une grande variété de coûts : coûts directs et indirects, coûts contingents et coûts intangibles (Figure 37 – p195). La première approche que nous mettons en œuvre considère les moyennes des coûts que l’entreprise risque de supporter pour les deux alternatives. Le résultat de cette approche doit permettre d’obtenir une estimation de l’impact financier moyen qu’engendrera l’investissement. Nous rappelons, que dans notre démarche de recherche nous nous plaçons au centre du processus de prise de décision, bien qu’en réalité, le choix ait déjà été effectué sur des bases extra-financières (3.3.3.3 – p182). Nous nous pencherons alors sur l’exploitabilité des résultats obtenus par déploiement de notre modèle de recherche comme base décisionnelle. 3.1.1 Comparaison des performances environnementales du nouveau procédé L’estimation des différences entre les performances environnementales des deux procédés d’anodisation de l’aluminium (OAC / TSA) se fait aisément en injectant les différences induites par la nouvelle technologie, dans notre modélisation. A partir de la liste des facteurs influents, précédemment obtenue (Tableau 54 – p272), nous avons identifié les différences dont les effets sur la performance environnementale doivent être estimés : Les débits mis en œuvre dans les extractions d’air resteront identiques dans le nouveau procédé bien que les substances mises en œuvre dans ce dernier sont bien moins dangereuses pour l’homme et l’environnement. De la même manière, le fonctionnement du laveur d’air ne sera pas impacté. Enfin, l’efficacité de l’évapoconcentrateur est supposée être la même dans les deux cas. L’utilisation dans notre modèle, des paramètres qui sont modifiés, permet une estimation de la performance environnementale. Quelques points sont à noter quant aux nouveaux paramètres.

La prise en compte du cycle de vie.

Nous n’avons pas été en mesure de déployer une Analyse de Cycle de Vie sur le procédé TSA (Tartaric Sulfuric Anodizing). En effet, l’acide tartrique n’est pas répertorié dans les bases de données disponibles pour le déploiement d’une ACV simplifiée et nous n’avons pas réussi, lors de nos recherches bibliographiques, à construire un diagramme de flux, quantifié. Les seules informations que nous avons obtenues sur le procédé de fabrication de l’acide tartrique sont les suivantes : Lors de la fermentation alcoolique de grappes de raisin ou d’autres fruits, du tartrate, est créé sous la forme de sel de potassium. Ce dernier est porté à ébullition avec de l’acide chlorhydrique, puis précipité sous la forme de tartrate de calcium lors de l’ajout d’une solution d’hydroxyde de calcium (lait de chaux). Le sel de calcium est ensuite décomposé en acide tartrique par de l’acide sulfurique. Deux informations importantes sont alors notables. En premier lieu, le procédé de fabrication de l’acide tartrique est moins complexe que celui du trioxyde de chrome, même s’il met en jeu des produits (acide sulfurique et chlorhydrique et chaux) dont les productions induisent des consommations relativement importantes en eau. Enfin, la fabrication de l’acide tartrique ne met pas en jeu de ressources naturelles dont les origines sont géographiquement éloignées de l’Europe (à l’exception du soufre dont la production est intimement liée au raffinage des combustibles fossiles), comme c’est le cas pour le trioxyde de chrome, qui nécessite l’extraction de minerai de chromite. Par croisement de ces informations avec les résultats obtenus lors de l’ACV du procédé d’Oxydation Anodique Chromique, il nous est possible d’avancer quelques conclusions quant à la performance environnementale, sur son cycle de vie, du nouveau procédé. Les phases d’anodisation (TSA ou OAC) contribuent fortement aux consommations énergétiques et aux déchets générés sur le cycle de vie. Les performances du substitut (TSA) Nous rappelons que les coûts de type I et II sont les coûts directs et indirects définis dans la méthode TCA (Tableau 20 – p132). Les différences de fonctionnement entre le procédé d’Oxydation Anodique Tartrique-Sulfurique et celui d’Oxydation Anodique Chromique sont de deux ordres. La plupart vont dans le sens d’une amélioration conjointe des performances environnementale et économique.

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Etant meilleures sur la phase d’anodisation (à l’exception des consommations en produits chimiques), que celles de l’OAC (Figure 63 – p293), les consommations énergétiques et la production de déchets sont très certainement réduites lorsque les cycles de vie sont pris en compte. Cette conclusion peut sans doute être élargie aux émissions de CO2, d’autant plus que le transport du minerai de chromite est supprimé dans le cas du substitut. En revanche, il est possible que la performance du nouveau procédé en terme de consommations d’eau et de ressources naturelles soit légèrement dégradée sur le cycle de vie. Ceci s’explique notamment par le fait que les besoins en produits chimiques qui composent l’électrolyte du nouveau bain sont plus importants. Ces conclusions sont toutefois à modérer, du fait de la complexité moindre du procédé de fabrication des acides tartrique et sulfurique, et de la réduction des consommations d’eau induites par le TSA, lors de la phase d’anodisation En dernier lieu, il est bien évidemment notable que les rejets de chrome hexavalent sont totalement supprimés. En revanche, la DCO augmente lorsque des rejets sont effectués, ce qui n’est toutefois pas le cas dans notre étude (fonctionnement en rejet zéro). Notre analyse laisse donc penser que lorsque l’analyse est élargie aux cycles de vie des procédés, la substitution de l’OAC par le TSA induit :• Concentration de l’électrolyte. Ce dernier point est d’autant plus important, d’un point de vue économique, que le prix de l’acide tartrique est aujourd’hui supérieur à celui du trioxyde de chrome : les consommations sont d’une part plus importantes, et d’autre part le prix unitaire d’achat est plus élevé. Il reste donc à voir si les économies réalisées grâce aux variations des premiers paramètres compensent les surcoûts induits par l’augmentation des coûts d’achat des produits chimiques composant le bain. Il est à noter que le tableau présentant l’influence des paramètres-clés sur les performances environnementale et économique du procédé OAC (Tableau 58 – p277), permet de conjecturer que les économies seront très importantes, notamment du fait de l’augmentation de 100% de la durée de vie du bain. Il se peut d’ailleurs que ce paramètre soit le principal qui assure une diminution des coûts d’exploitation du nouveau procédé d’anodisation. Le graphique suivant confirme que pour l’année 2006, les économies réalisées, surpassent les coûts supplémentaires.

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