La conservation de la biodiversité et des diversités biologiques est cruciale dans le processus de développement local à Madagascar car la Grande île détient une vocation touristique évidente. Cependant, force est de constater que le potentiel touristique est en péril. Les menaces sur l‟écosystème forestier sont essentiellement la destruction de l‟habitat par la conversion en zone de culture et la surexploitation des ressources naturelles par les communautés locales. Toutefois, grâce à l‟apparition des nouvelles technologies durant la deuxième moitié du XXe siècle, le contrôle et le suivi de l‟évolution des forêts sont mieux maîtrisés.
La technologie des imageries satellitaires, par exemple, permet de faire des analyses objectives et pointues quant à l‟estimation des surfaces forestières. De nos jours, la superficie originelle de la forêt humide orientale peut être déterminée grâce notamment aux travaux de Green & Sussman (1990) . Ces auteurs ont noté que la déforestation a été plus rapide dans la zone à faible relief topographique et à forte densité de population. Dans tous les cas, quelques soient les chiffres, la dégradation des forêts existe toujours et est difficilement maîtrisable jusque-ici .
La station forestière
La notion de station est pour le forestier et plus généralement pour le naturaliste une unité biologique intuitive. Elle correspond à la perception d’un paysage végétal homogène quant à sa composition et à sa position topographique. Elle est donc liée à un certain niveau de perception et d’homogénéité.systémique.de diversité écologique. C‟est une notion synthétique résultant de l’interaction des facteurs écologiques et des organismes vivants présents en un lieu donné. Il y a donc trois éléments essentiels qui définissent la station. Ce sont :
– le microclimat,
– le sol,
– la biocénose.
La biocénose comprend la phytocénose et la zoocénose. La phytocénose est constituée par la végétation naturelle et le peuplement ligneux. En outre, le sol, la biocénose et le microclimat sont très fortement interdépendants. Par exemple, le sol dépend de la végétation herbacée, du peuplement, de la micro et de la macrofaune, mais en même temps le microclimat qui exerce sur eux une influence très importante. Ainsi l’ensemble de ces trois facteurs apparaît comme un système dans lequel il est impossible d’isoler l’action d’un facteur déterminé .
Le ROL (1954) a donné la définition suivante : « la station est une étendue de terrains d’ailleurs très variable en superficie, de quelques décimètres carrés à plusieurs kilomètres carrés, mais homogène quant aux conditions écologiques qui y règnent. Autrement dit, la station est une unité topographique définie par un ensemble de facteurs climatiques, édaphiques et biotiques » . Il ajoute : « dans chaque station existe un groupement végétal qui la caractérise et qui résulte de l’action du milieu et des possibilités floristiques locales ».
A la différence de la notion d’écosystème, la station possède une possibilité d’évolution dans le temps en fonction de la dynamique et de la variabilité propre des facteurs écologiques qui les détermine par la dynamique de la végétation et surtout action humaine directe ou indirecte ; donc, elle est statique et écologique mais celle de l‟écosystème est dynamique et énergétique. Cette définition de la station est de nature purement écologique. Elle répond à un souci d’inventaire, de classification et de connaissance des milieux naturels exacte, et objective. Elle est le cadre biologique homogène destiné à être utilisé pour des études ultérieures ; ces études aientpour objet soit l’analyse des mécanismes de l’écosystème, soit l’évaluation de leur productivité.
L’aménagement forestière et gestion durable
La foresterie est fondée sur le souci d‟épuiser de manière irréversible les ressources forestières par une mauvaise utilisation de celles-ci. Ainsi, l‟idée de gestion durable est au centre de la foresterie depuis son origine. Toutefois, la signification de la notion de gestion durable appliquée à la foresterie a évolué de manière significative avec le temps. Cette notion a concerné dans un premier temps une seule ressource forestière qui est le bois, puis elle s‟est élargie pour prendre en compte tout l‟écosystème forestier et enfin intégrer le contexte socioéconomique qui entoure la gestion des ressources forestières.
L‟aménagement forestier apparaît comme la discipline de la foresterie qui permet de garder en ligne de mire l‟idéal de gestion durable. L‟aménagement forestier cherche un équilibre délicat entre la satisfaction de la demande humaine actuelle en produits forestiers divers et la pérennisation des ressources forestières afin de garantir la satisfaction de la demande future en ces mêmes produits. L‟aménagement forestier est donc lié à la préparation des décisions de gestion d‟une forêt sur la base des analyses et des connaissances techniques et scientifiques disponibles. L‟aménagement forestier comporte deux principales étapes qui sont, notamment la planification d‟aménagement et la mise en application et le suivi du plan d‟aménagement.
“Tout bon gestionnaire doit procéder à l‟évaluation des peuplements forestiers sans perdre du temps, puis les utiliser autant que possible, mais toujours de façon à laisser aux générations futures au moins autant de bénéfices que les générations actuelles”. Depuis lors, le concept de gestion durable s‟est installé en foresterie avec comme principe de base la notion de rendement durable ou rendement soutenu.
Stratégie de la conservation
Dans le rapport final de Fanamby pour la mise en place de la NAP à Anjozorobo ,le projet a choisi d‟intervenir auniveau des fokontany pour planifier la gestion de l‟espace de manière participative et pour cibler les communautés directement touchées par l‟intervention. Les stratégies et actions fructueuses menées avec les communautés et les services administratifs ont été étendues à l‟ensemble du corridor et de sa périphérie, afin d‟être en mesure de protéger l‟ensemble de la forêt d‟Anjozorobe – Angavo et d‟avoir un impact mesurable sur le terrain.
La consolidation des plans d‟aménagement et de gestion des fokontany sur l‟ensemble du territoire permet d‟élaborer le schéma d‟aménagement et de développement global du territoire en tant que paysage productif harmonieux intégrant la planification du développement des communautés locales et la protection du corridor forestier par la création d‟une aire protégée au sein de laquelle les communautés poursuivent leurs activités. Pour cela, la protection du corridor forestier contribuera à maintenir la qualité des services écologiques, dont l‟approvisionnement en eau, nécessaires à la production agricole et aux activités des populations qui vivent à sa périphérie. Mais la planification de l‟aménagement et de la gestion de l‟aire protégée et de sa périphérie est basée sur des données biologiques, économiques et sociales organisées au sein d‟un système d‟information accessible aux parties concernées à tous les niveaux.
La gestion des ressources naturelles de l‟ensemble du territoire est assurée de manière participative par la mise en place d‟un modèle transposable de plan de gestion des ressources naturelles à trois niveaux : local pour la planification de l‟utilisation du terroir, la mise en œuvre des plans de gestion locaux et le suivi des ressources, communal et intercommunal pour la gestion des conflits et le contrôle de l‟utilisation des ressources, et territorial pour l‟harmonisation des mesures prises pour l‟ensemble de l‟aire protégée .
INTRODUCTION |